15. Le silence fait du bruit
Devant l'opéra, les garçons étaient prêts. Farenzo manquait à l'appel et cela intriguait les Luziano.
- On ne peut plus reculer, déclara Valerio en chargeant son fusil d'assaut.
- Vous êtes prêts ? demanda Basilio.
D'un hochement de tête, ses collègues répondirent que oui, ils étaient parés à tirer. En position, derrière leurs voitures, les mafieux accompagnés des Suarez visaient l'opéra. Dorian allait pour la première fois utiliser une arme plus lourde.
- Feu !
Ratatatatatata ! C'étaient les seuls sons audibles. À travers ces bruits de coups, un sifflement perçant pouvait être entendu. Sans réellement se rendre compte du temps passé à mitrailler, l'adolescent maintenait la gâchette. Son doigt ne se retirait pas, même s'il le désirait au plus profond de lui.
Son épaule lui faisait mal car il n'avait pas assez de force pour supporter le recul. Pourtant, il avait réfléchi. Venger son père n'était pas suffisant. Ce n'était pas une raison de vivre. Il lui fallait un objectif primaire.
- À couvert ! hurla Crocifisso.
Le Suarez jeta une grenade qui explosa à la sortie de plusieurs reptiles.
Valerio prenait le temps de changer ses munitions.
- Tu es motivé, sourit le barbu.
- C'est normal, répondit le jeune brun.
Il retira son chargeur et en prit un second.
- Je veux sauver Verremburg.
Une quatrième voiture arriva. C'était une partie des Mozami. Les trois hommes chauves et musclés sortirent du véhicule avec plusieurs fusils également. Sans laisser de répit aux ennemis, ils se mirent à tirer lorsque les autres prirent le temps de recharger leurs armes.
Les balles fusaient et ne s'arrêtaient point. Des Rodriguez sortaient avec quelques armes mais se faisaient aussitôt tuer. C'était un véritable carnage.
- Valerio !
- Alessi ?
L'homme parlait dans un talkie-walkie.
- La police.
- On se replie ! hurla le blond à plein poumon.
Les mafieux cessèrent tous de tirer et montèrent dans leurs véhicules. Certains dinos sortaient et mitraillaient les voitures mais ne firent aucun blessé. Les Luziano se séparèrent des autres et décidèrent de fouiller la ville à la recherche de leur ami.
Sans leur automobile, ils passaient dans les ruelles suspectes et arrivèrent à l'entrepôt. Le cadavre de leur ami était étalé au sol devant eux. Le général les attendait.
- Enfoiré ! cria Basilio. C'est toi qui l'as tué ?
- Pas vraiment, non.
Valerio prit son pistolet et se fit aussitôt arrêter par l'homme reptile.
- DEAD SWAMP !
La vague d'énergie qu'à ressenti Farenzo la première fois se propagea dans la zone et c'était redevenu un marais. Les pieds dans la vase, les garçons se regardaient.
- Fait chier... soupira Basilio.
Le bourreau fit son apparition. Ce pantin de boue traça à toute vitesse jusqu'au barbu qui se concentra sur lui, prêt à l'exploser avec ses boums. Hélas, il ne fut pas assez rapide. Valerio allait se faire trancher la tête à coup de hache.
Heureusement pour lui, Alessi les avait suivis avec discrétion. Une sorte de bouclier holographique sortait du bras gauche du type. Il venait de bloquer le coup.
- Ton pouvoir à changé ? s'exclama Basilio.
Dorian prit son pistolet et explosa la tête visqueuse du bourreau qui s'écroula. Puis, les jumeaux furent créés avec le pouvoir du général. Surpris, les amis reculèrent. L'adolescent tremblait de peur. Il voulait courir afin de s'éloigner et interpeller les autres. À quatre, ils ne se sentaient pas capable de vaincre cette ordure.
Basilio mitraillait les marionnettes de Tymaho. Valerio essayait de le tuer directement avec des champs de force mais celui-ci se protégeait avec son Écho.
- Vous perdez votre temps, Luziano. Notre mère supérieure arrive.
Une balle écorcha légèrement son visage. Une goutte de sang coula jusqu'à son cou.
- Je vois. Vous souhaitez tout de même lutter.
Pendant ce temps, les Suarez retournèrent à l'opéra. À l'intérieur, ils avançaient en tirant sur tout ce qui bougeait. Puis, de son côté, Evangelisto tenait compagnie à Janice, à l'hôpital.
- Je suis désolé pour ce que je t'ai fait subir.
Elle ne savait pas quoi répondre alors elle se contenta de combler le silence par un sourire.
- Est-ce que tu m'aime ?
- Bien-sûr, répondit la belle rousse.
Il posa sa main sur la culotte blanche de sa nouvelle petite amie. Puis, il glissa deux doigts à l'intérieur tout en fixant la demoiselle qui prit une grande inspiration avant de gémir. Il ne touchait que le clitoris pour commencer mais cela lui faisait beaucoup d'effet. Les mains sur celle d'Evangelisto, elle rougit.
- On ne devrait pas faire ça ici.
- Killer surveille la porte. Personne n'entrera.
Puis, il monta sur le lit de la blessée et commença à l'embrasser tout en enfonçant son majeur et son annulaire dans l'entrecuisse de Janice. Après y avoir fait quelques mouvements de va et viens, il ajouta son index et mordit le cou de sa partenaire.
- Oh oui, mord plus fort.
Ses dents pénétraient la peau de la rousse. Puis sa chair. Ses canines se teintèrent de pourpre. Quelques gouttes de sang coulèrent sur sa langue.
- Maintenant, va falloir que tu te retienne de crier.
Il retira la culotte de Janice et la lui enfonça dans la gorge. Étouffée par son sous-vêtements, elle tenait la tête d'Evangelisto qui lui faisait un cunilungus. Les larmes aux yeux, elle se retenait d'hurler de plaisir.
- Laissez-moi passer bordel ou j'appelle la police !
Les yeux de l'adolescent s'écarquillèrent. En se concentrant, il parvint à voir à travers Killer. Il était possible de contrôler son Écho.
- Crève.
La petite lame éventra l'homme qui tomba sur ses genoux. Son sang coula à flots et ses intestins s'étalèrent sur le sol. Les cris des employés dans le couloir alertèrent le fils de Ricard qui fit disparaître l'assassin.
Habillée, Janice n'osait plus regarder son petit ami en face. Elle était timide. Tandis que les policiers interrogeaient les médecins, Evangelisto observait la ville par la fenêtre.
- Tout va bien ? demanda la jeune fille.
- Non. Rien ne va, à Verremburg. Je crois que les Luziano sont actuellement en danger.
Il alluma une cigarette et s'installa sur le lit innocupé à côté d'elle.
- Tu vas les rejoindre ?
- Certainement pas. Ils trouveraient encore le moyen de se plaindre même si je les sauve. Qu'ils crèvent, de toute façon, ce ne sont pas de vrais Luziano.
En difficulté, les mafieux étaient tous à terre. Dorian pataugeait dans la vase en fixant les cieux peu éclaircis.
Qu'est-ce que je fais ici, moi ? Pourquoi est-ce que c'est à moi de devenir un héros ? Mon père aurait sûrement pu s'en sortir, lui...
Valerio avait un genou à terre. Il regardait Basilio et Alessi se faire tabasser par les pantins. Du sang plein la bouche, il se contentait juste de les observer sans bouger. Il n'en était plus capable. Ils étaient tous fatigués.
L'entrée en scène et tant attendue des Mozami arriva enfin. Une voiture s'approcha du marais. Sans qu'elle se soit arrêtée, Gustavo sortit par la vitre de la place du passager. Puis, il courut jusqu'au général. De nombreux ennemis se dressèrent face à lui.
D'un simple coup de poing, il pulvérisa les créations du marais. Puis, quelques étincelles apparurent. Les mains du jeune homme étaient entourées d'arcs électriques et minuscules.
- Encore un gêneur...
Il frappa soudain le Rodriguez qui vola sur deux à trois mètres. Furieux, celui-ci se releva et lui envoya une nouvelle armée de mort. Pour se repérer car totalement encerclé, l'homme envoyait de nombreux éclairs autour de lui. Lorsqu'une cible était touchée, si elle n'était pas couchée, il pouvait donner sa position et enfin, le finir.
Celerino, assis à la place du conducteur, décida qu'il n'était pas nécessaire de descendre. Le chef du clan Mozami admirait ce combat.
- Bien, tu vas payer, insolent !
Les pieds de Gustavo étaient bloqués. Ils s'enfonçaient dans le sol. Puis, ses jambes et le reste de son corps furent attirés. Il en était de même pour les Luziano.
Dans les ténèbres, ils flottaient. C'étaient les abysses du marais. Tout était entièrement noir et les hommes se sentaient tomber très lentement. Impossible pour eux de bouger. Le moindre mouvement leur demandait un effort considérable.
Dorian était à peine capable de bouger son petit doigt et c'était une catastrophe car ils pouvaient voir de nombreux lézards foncer vers eux. Écorché au bras, puis à l'épaule et finalement aux deux mollets, le blond aux yeux bleus se concentrait. Il voulait se protéger avec ses champs de force mais la loi de cette dimension ne l'autorisait pas à le faire.
De son côté, Gustavo ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Dans l'obscurité depuis des années, il ne saisissait pas la situation actuelle. Pourquoi tombait-il ?
- Regardez le ! s'exclama Alessi au bord de l'inconscience.
Tous griffés de partout, ils regardaient de nombreux éclairs sortir du corps du Mozami. Les ennemis se faisaient foudroyer à la moindre approche.
Le Rodriguez, à terre, grimaçait.
- Vous contrecarrez nos plans depuis qu'ils ont commencés. Vous commencez vraiment à m'énerver, les mafieux...
Ses yeux luisaient.
- Vous allez le payer.
Le reptile poussa un terrible hurlement et s'arrêta aussitôt. Il sentit une présence lourde derrière lui. Oppressante.
- Mère supérieure... Ma femme. Est-ce toi ?
Il se retourna et eut à peine le temps de comprendre ce qui venait de lui arriver. Ricard à traversé sa gorge avec sa main gauche. Il retira celle-ci sans essuyer tout le sang qui en était sorti.
- Enfoiré...
Le cigare entre les lèvres, il avança jusqu'à ses compères qui venaient de sortir du marais. La vase disparaissait. Le général succomba.
Heureux de revoir leur chef, les mafieux poussèrent un cri de guerre ou bien de joie. C'est alors que l'homme ouvrit grand ses yeux. D'un bond, il s'élança vers ses sbires afin d'éviter le choc. Quelque chose venait de brutalement s'écraser dans la zone. Une épaisse couche de fumée s'éleva.
Dans ce brouillard, les hommes restaient à l'affût. Leur dernier ennemi venait d'arriver. La mère supérieure apparaissait dans leur champs de vision. Son horrible silhouette se dessinait petit à petit. Elle était grande, grosse et aussi verte que les autres.
- Ricard Luziano. Jusqu'à la fin, vous m'aurez causé bien des soucis.
- Il ne fallait pas s'en prendre à Verremburg et encore moins à ma famille.
Le boss prit son cigare entre deux doigts et le lança sur sa gauche. En hauteur, celui-ci laissa échapper deux traînées de feu. Un arc de cercle horizontal et l'autre vertical. Puis, ce qu'il fumait devint un manche d'épée.
- Incroyable, marmonna Dorian. Depuis tout ce temps, je ne savais même pas que le boss avait un Écho.
- Un seul ? riait Valerio. Tu n'es pas prêt, l'ami.
L'épée de feu en main, les jambes légèrement pliées, en position de garde, Ricard fixait son adversaire final sans sourciller.
- Bien, Luziano. Que le combat ultime commence !
Avec une intimidante vélocité, il saisit son révolver et visa Alexa Rodriguez. Grâce à son deuxième pouvoir, il fit apparaître une cible sur le front du lézard féminin et il tira. Les six balles tracèrent jusqu'à la mère supérieure qui esquiva les projectiles.
Alors, ceux-ci firent demi-tour et foncèrent jusqu'à la cible. Des griffes d'air créées par cette abomination tailladaient les balles jusqu'à n'en laisser que des miettes. Face à ce spectacle époustouflant, Dorian ouvrit grand sa bouche.
- Ça risque d'être violent, déclara Valerio. Quand le boss est énervé, ça ne fini pas très bien, en général.
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