10. Nouvelle famille

Evangelisto ouvrit sa portière à temps. Il vomit sur la route déserte et soupira. Pendant ce temps, Dorian se concentrait. Il n'était pas en état d'affronter le reptile mais il devait agir. L'adolescent ouvrit sa portière et s'écroula. Au sol, les yeux rivés vers le soleil, il reprenait sa respiration.
- C'est pas vrai, sourit leur ennemi. Vous avez bu ? Ne comptez pas sur moi pour avoir de la peine...

Son autre couteau fut lancé. À toute vitesse, il s'approcha du Luziano qui n'était pas assez conscient pour le dévier. Valerio usa alors de son boum pour éjecter l'arme au loin. Celle-ci disparut du champs de vision des garçons.
- C'est tout ce que vous savez faire ?
Evangelisto tomba du véhicule. Dans son vomi, il fronça les sourcils.
- Les Luziano ne sont jamais contents...
Lentement, il se releva et sourit. Se sentant sali par ce qu'il venait de régurgiter, il retira ses vêtements. En pantalon, il fit un pas vers l'avant.

L'homme lézard se mit en position de garde et rit.
- Vous savez quoi ? Au vu de votre état, je vous autorise à vous mettre tout les trois contre moi.
Soudain, les hostilités furent lancées. Killer apparut et bondit vers leur adversaire tandis que Valerio tira à plusieurs reprises sur lui.

Dorian en profita pour diriger les balles vers le crâne du Dino. Projeté vers l'arrière, l'ennemi se laissa tomber. Le sang gicla sur la route.
- C'est déjà fini ? s'étonna Valerio.
Les garçons montèrent dans la voiture à leur rythme. Lorsqu'ils étaient attachés et prêts à partir, l'adolescent hurla.
- Quoi, qu'est-ce que tu veux ? demanda le barbu.
- Il n'est plus là...
Le fils de Ricard tourna légèrement la tête. Le lézard était assis à ses côtés. Surpris, il lui enfonça un couteau dans la gorge avec Killer et descendit. En courant le plus vite possible et sans tomber, il s'éloigna au maximum du Dino.

Les Luziano restant sortirent et surveillèrent le type. Il avait l'air de souffrir.
- J'ai compris, chuchota le blond. Il peut se régénérer mais ça reste un Écho.
- Tu penses avoir trouvé la faille ?
- Il se concentre en ignorant la douleur.
Valerio pointa leur cible et tira. La balle traversa la route jusqu'à leur ennemi qui avait fait un échange équivalent. Le barbu se prit le couteau lancé.
- Merde...

La lame était plantée dans son bras. Dorian savait que son ami allait s'en sortir mais il allait devoir gérer ce combat tout seul. C'est alors qu'il sentit une énergie l'envahir. L'alcool ne faisait plus effet dans son organisme.
- Sors de la caisse.
- Avec plaisir, petit...
Avec une vélocité sans pareille, l'homme courut jusqu'à l'adolescent et le frappa de nombreuses fois au visage. D'un coup de genou, il repoussa légèrement le reptile qui sourit.
- Tu crois encore que tu peux lutter ?
- Quel est ton nom ?
- Tu veux connaître l'identité de celui qui va te tuer, je comprends. Je suis Friedel Moreno.

Dorian était à terre. Il regardait son ennemi s'approcher et s'accroupir.
- Je viens d'Espagne. Là-bas, j'ai rencontré un docteur capable de faire muter l'être humain.
Il leva ses bras et sourit.
- Il faut croire que tout ne s'est pas passé comme prévu. Du moins, pour mon apparence.

Friedel saisit Dorian par le col et le souleva en se relevant.
- Mes capacités sont époustouflantes et même si je suis l'un des plus faibles de la famille, je suis satisfait.

Le plus faible ? songeait le brun. Pourtant, il est beaucoup plus fort que nous. Si je ne lui inflige pas de douleur assez violente pour le tuer sur le coup... Je risque d'y passer.

Valerio retira le couteau qui était dans son bras. Puis, suite à la douleur, il mit un genou à terre. Sans regarder son sang sortir abondamment de sa plaie, il tendit son bras en laissant l'arme dans la paume de sa main.
- Bon, il est temps de te tuer, gamin.
- Friedel Moreno. Très bien, je retiendrais à vie le nom de ma victime !
Avant même que l'étonnement du reptile ne s'affiche sur son visage, il sentit une forte douleur dans le dos. Le couteau cranté s'était logé près de son omoplate gauche. Puis, celui-ci descendit jusqu'à son bassin.

Le blond aux yeux bleus s'approcha avec difficulté de ce type et lui attrapa la colonne vertébrale depuis cette profonde blessure.
- Tu as eu l'avantage parce qu'on était en état d'ivresse.
Puis, il arracha ce qu'il tenait sans se retenir.
- Mais personne ne peut égaler un Luziano.
- C'est un peu dégueulasse, ce que tu viens de faire, dit Dorian en posant ses mains sur sa bouche.

Il s'éloigna un instant et vomit à son tour. Valerio, lui, observa son cadavre un instant afin d'éviter les mauvaises surprises. Le reptile n'avait pas l'air d'être capable de soigner une telle blessure. Alors, il déposa le garçon chez lui et retourna aussitôt au Baracuda.

Ricard écouta ce que l'homme lui raconta.
- Alors ils passent à l'action.
- Je vous l'avais dit, on les sous-estime depuis le début mais ils préparent quelque chose.
- Il est fort probable qu'ils aient récolté un max d'informations dans chaque famille. Ce que je me demande, c'est...
- Que veulent-ils ? répliqua Basilio, assis sur un canapé. On se pose tous cette question mais on le découvrira bien assez tôt.

Chez sa mère, Dorian lisait un vieil ouvrage de la bible car il est tombé dessus en fouillant quelques cartons du grenier.
- Y a pas à dire, c'est un amas de connerie.
Puis, sa mère entra dans sa chambre.
- Tu as de la visite...

C'est curieux. On est dimanche.

L'adolescent se leva en posant son bouquin puis descendit les escaliers. Intrigué par cette soudaine visite, il s'approcha de la porte le cœur lourd. Son ventre gargouillait.
- Mère, puis-je avoir un verre de... Lait ?
- Tu allais commander une bière, hein ? Ah, les mafieux...

Il prit une grande inspiration avant d'ouvrir la porte d'entrée. Un homme noir se tenait devant lui.
- Bonjour, Dorian.
- Shérif ?
- Tu permets que j'entre un instant ?
Le garçon se retourna afin de regarder le visage de sa mère se décomposer.
- Oui.

Par politesse, malgré la panique, sa mère installa le policier sur un fauteuil du salon. Face au brun, il se pencha légèrement vers l'avant et croisa ses mains.
- Je suis venu pour deux raison. On va commencer par le plus simple. Je sais que tu es sur les traces de l'assassin de ton père.
- Oui ?
- On a des raisons de penser que le tueur pourrait être étroitement lié avec les Luziano. Un contact par exemple ou un allié temporaire. Je continue de mener l'enquête. Saches juste que je ne tolèrerais pas le fait que tu tues cet homme. La justice est là pour ça.
- Quel est le deuxième motif ?

L'homme se leva et prit ses menottes.
- Tu es en état d'arrestation pour transport d'explosif et agression sur agent.
- Quoi ? Mais...
- Tu as déjà été dénoncé. Allons au poste sans plus tarder.
- Que se passe-t-il ? hurlait sa mère.
Le shérif lui ordonna de se calmer et emmena son fils au commissariat.

Assis devant l'homme, dans une salle d'interrogatoire, il croisa ses bras.
- Bon, qui m'a dénoncé ? Qu'ai-je fait ?
- Le fils de ton patron. Après s'être fait incarcérer dans un centre de détention pour mineur, il est devenu bon. Il en a assez de vos conneries.
- Je ne suis pas sûr de comprendre.
- Lorsque vous avez transporté cette bombe, l'autre soir, tu m'as assommé et tu t'en es vanté auprès du petit Evangelisto. Il ne pouvait plus garder ce secret car il se sentait coupable d'être le témoin d'une telle scène.

Dorian frappa la table des poings et sourcilla. Le shérif se leva alors à son tour et le visa avec son pistolet. Avec sa pensée, le garçon retira le second révolver de son étui et l'emmena à sa main. Tout s'est enchaîné si vite.
- Écoutez, shérif. Je ne suis pas quelqu'un de méchant mais je déteste les gens comme Evangelisto. Lâchez cette arme et je lâcherais la mienne. Ensuite, libérez moi.
- Je crois que tu n'as pas bien compris où tu étais, gamin. Ici, ce n'est pas toi qui décide.
- Alors je vais devoir presser la détente. rétorqua Dorian.

La porte s'ouvrit. Deux hommes visaient le jeune brun avec leurs armes.
- J'en doute. Il te reste deux secondes.
Les dents serrées, il s'exécuta et se laissa tomber sur la chaise.
- Maintenant, nous allons négocier un peu. ajouta l'homme à la peau noire.
Sans répondre, l'adolescent leva un sourcil.
- Nous avons intercepté le camion de l'autre soir. Il n'y avait rien dedans. C'était un leurre.
- Hein ?
- Selon certaines rumeurs, un autre convoi est passé à Verremburg. Nous avons inspecté le pont sur lequel il serait passé.

Avec quelques informations supplémentaires, l'adolescent courut dans toute la ville. Prêt à tout raconter aux Luziano, il ne s'arrêta pas une seule seconde. Essoufflé, il entra dans le bar. Il n'y avait pas grand monde mais certains habitués trinquaient à l'heure du déjeuner.
- Boss !

Dans le salon se trouvaient Ricard, Valerio, Basilio, Alessi, Redento et les jumeaux.
- Nous avons un problème.
- Venir un dimanche au lieu de décuver, riait Tonio, tu m'étonnes que ça doit être urgent.
- Les Rodriguez. Aussi connus sous le nom des Dino. Ils veulent faire sauter la ville.

Les yeux de chacun de ses collègues s'écarquillèrent.
- Il y a de quoi transformer Verremburg en un tas de poussière. Le problème est qu'on ne connaît ni le lieu de leur planque, ni la position de la bombe.
Ricard se leva et ajusta son col.
- Alors il va falloir agir. Valerio, Dorian et Alessi. Allez prévenir les deux autres famille. Nous allons tous devoir nous unir pour les vaincre.

Le shérif, pendant ce temps, s'informait sur les hommes-reptiles. En 1966, un docteur espagnol à trouvé un moyen de faire muter le génome humain mais chaque expérience fut un échec. Il y avait l'identité de chaque patient.

Expérience 1 : Jean-Claude
Expérience 2 : Tristan
Expérience 3 : Pédro
Expérience 4 : Sang-Tae
Expérience 5 : Vincente

Il y en avait un tas d'autre. Il était également expliqué que certains en étaient ressortis avec des pouvoirs surnaturels. L'homme n'en croyait pas un mot.
- C'est n'importe quoi tout ça.
- Shérif, nous avons un problème.
- Ça change...
Il se retourna et vit un jeune garçon les larmes aux yeux, les mains ensanglantées. Son collègue le laissa avancer jusqu'au patron.
- Que s'est-il passé ?
- Un homme à la peau verdâtre m'a demandé de jouer à pierre, papier, ciseaux.
- Continues.
- Je ne l'ai pas vu faire. Lorsque j'ai fait ciseaux, il tenait peut-être une pierre et il m'a brisé la main droite. Alors, j'ai commencé à hurler et il m'a forcé à continuer.

En échange d'une victoire, l'homme lui expliqua que sa main allait reprendre sa forme originale. Alors, il a fait une seconde partie.
- C'est là qu'il a fait ciseaux...
Sa main gauche était entaillée à une dizaine d'endroits.
- Un homme à la peau verte... Ça va pas se passer comme ça.

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