1. Ça s'est passé ici

En l'an 2011, dans une ville nommée Verremburg, un soir d'hiver, la neige tombait du ciel noir. Les lamparaides éclairaient les rues désertes de cette ville au sombre passé.

Un homme marchait sur la route, suivi par une voiture.
- Eh ! Dégage du passage !
Le conducteur klaxonna plusieurs fois. Dans leurs maisons, les résidents du coin observaient ces personnes par leurs fenêtres.
- Tu te casses ou je t'écrase ?
La voiture n'avançait plus. Les habitants de la rue reprirent leurs occupations. L'homme continuait de marcher et s'éloigna du véhicule aux vitres tâchées de sang. Le conducteur venait de se faire égorger mystérieusement. Seul, dans son auto.

Le soleil se leva. Les hommes et les femmes allèrent travailler en ce si bon matin. Une semaine plus chaude que les autres débuta. Du moins, plus chaude que les précédentes de cet hiver. Les fêtes de fin d'année approchaient à grands pas.

Un adolescent du nom de Nerio entra dans l'enceinte de son établissement scolaire avec une avance de quelques minutes. Il y avait déjà quelques studieux élèves et des cancres venus plus tôt pour déranger ceux cités juste avant.

Son sac à dos en main, il avançait avec assurance. Les lanières de celui-ci frottaient contre le sol. Les autres élèves le regardaient de loin. Beaucoup d'entre eux en avaient peur. C'était un bon lycéen qui aimait travailler mais à cause de sa carrure, les voyous aimaient le mettre dans leurs embrouilles. De ce fait, il n'avait pas une très bonne réputation.

Des bras gonflés, des jambes d'aciers, le dos musclé et des abdominaux si bien dessinés que les filles de son âge en rêvaient. Il avait dix-sept ans, mesurait 1m85 et avait des cheveux blonds, en bataille. Ses yeux étaient bleus. Rien de plus à dire sur cette caractéristique.

Les surveillants et les professeurs commencaient à arriver. Ils évitaient de passer vers le pauvre garçon alors, il fut à nouveau embarqué dans une sale histoire. Personne ne faisait attention à lui car six lycéens l'ont encerclés. Personne n'avait le courage de leur tenir tête. Nerio était livré à lui-même.
- Tiens, tiens, tiens... C'est l'enfoiré de l'autre jour.

Il ne bougeait pas. Impassible, il attendait que comme à leur habitude, ces types racontent leurs histoires à dormir debout. Une fois le charabia ignoré, il soupira.
- Bon, venez... Que je vous démonte la gueule.
Tous en même temps, ils foncèrent sur lui. Un flash les empêcha de comprendre ce qui se passait. Ils ont eu beau se poser la question, c'était difficile de le savoir. D'où est-ce que cela venait ? Un pouvoir magique ? Un appareil photo ? Le soleil ? C'était évident.

Nerio les a tous écrasés en un coup. Il a tourné sur place afin de les frapper avec son poing. C'est ce qu'ils ont tout juste eut le temps de voir. Il les avait sonnés.

Sans se soucier du regard des autres adolescents, il reprit sa marche. En chemin vers sa salle de classe, toujours son sac en main, il ignora tout les autres. Lui, il ne rêvait que d'une chose. Devenir avocat. Sa mère est morte lors d'un accident de voiture et l'ivrogne qui l'a tué n'a pas été inculpé. Aucune faute venant de son parti n'a été reconnue. Depuis ce jour, il a décidé de travailler du côté de la justice afin de retrouver cette personne et de lui infliger la peine maximale. Pour reprendre un tel dossier, il lui fallait beaucoup d'expérience et de temps. Pour ça, il devait étudier jour et nuit et éviter le contact avec les autres jeunes.

Au fond, il le savait. C'était impossible de rejoindre l'élite capable de condamner l'assassin de sa mère. Pourtant, il luttait. Comme pour se donner une raison de vivre. Servir les forces de la justice. Un homme bon parmi tant d'autres qui souhaitait faire régner la loi et aider ceux qui en avaient le besoin car personne n'a été là pour eux ce fameux jour.
- C'est mal parti.

Silencieux, Nerio fixait le conseiller du lycée. À cause de ses nombreux conflits, il a été conduit ici afin de le comprendre et de le calmer.
- Ça va vraiment être difficile de te diriger vers l'université vu ton niveau.
Le blond n'ajouta pas un mot.
- Tes notes sont super, c'est incroyable. Aucun avertissement au sujet de tes cours. Rien de mauvais. Pourquoi est-ce que tu gâches tout en te battant ?

Il se leva et attrapa son sac par une bretelle.
- Où vas-tu ?
- Si c'est pour me réprimander, je me casse. dit le garçon d'une voix suave.
L'adolescent se retira du bureau du conseiller. C'était l'heure de rentrer. Il erra dans les rues une bonne heure avant de se souvenir qu'il habitait à l'opposé.

Quelques bruits de pas s'approchaient de lui. Il les entendait de plus en plus fort. Ceux-ci semblaient rapides et n'arrêtaient pas d'être amplifiés.
- Reviens ici, sale batard !
Il avait ses mains dans ses poches. La tête baissée, il décida d'avancer sans s'en mêler. Puis, il vit le visage d'un homme poursuivit. Ce n'était pas un homme persécuté.

Nerio observa son comportement une petite seconde. C'était un voleur. Un sac noir en main, il courait en direction de la frontière. Alors, le lycéen le frappa.
- Combo hebdomadaire !
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze. Il s'arrêta au seizième coup de poing en souriant.
- Lundi...
Il lui plaça un coup de pied retourné et ne frappa qu'avec ses jambes. Un, deux, trois et ainsi de suite. Il ne s'arrêtait plus. Les deux types qui poursuivaient le voleur restaient bouche-bée.
- Mardi...

Pendant une longue minute, il tabassa le fugitif qui s'évanouit. Inconscient, il lâcha le sac et ce qu'il contenait se déversa sur le sol. Les yeux grands ouverts, le lycéen fixait les poches.
- Heureusement que c'est emballé, soupira un des hommes vêtu d'un costard.
- Vous allez me tuer parce que j'ai vu ça ?

Le second ramassa les poches de poudre blanches.
- Non, tu nous a bien aidés. T'es un genre de héros ?
- Nan, très peu pour moi. Je déteste juste ce genre de type.
Son interlocuteur lui lança un regard complice.
- Tu aimes te battre ? T'as une belle carrure. Est-ce que tu serais intéressé par un boulot ? Je ne peux pas te donner la nature de celui-ci car je devrais te tuer si tu refuses.
- Je suis lycéen, je peux pas taffer.

Les deux types firent un pas en arrière en hurlant :
- QUOI ?
- C'est si surprenant ?
- Vu ta force et ta rapidité, oui. On va pas te laisser le choix, tu nous suis. Avec l'argent qu'on te versera tout les mois, t'auras plus besoin d'étudier.
- C'est quoi ce boulot ?
Celui qui semblait être plus gradé que l'autre ou au moins plus confiant croisa ses bras.
- On fait partie du clan des Picassa. On est des mafieux mais on protège cette ville.

Les paupières de l'adolescent s'écarquillèrent. Son rêve de toujours allait pouvoir se réaliser. L'illégal ne lui convenait pas mais il voyait les choses d'une autre façon. Il pouvait protéger la ville.
- Alors ?
- C'est non.
Puis il leur tourna le dos et se mit à marcher. Il reprit la route.
- Il se fout de notre gueule là ?

Les deux types se mirent devant lui.
- Arrête de faire comme si t'avais le choix !
- Dégagez de mon chemin où je vous pète les jambes.
Les mafieux sortirent leurs pistolets. Visé, les mains dans les poches, le sac sur le dos, Nerio sourit.

Finalement, il entra dans un bar accompagné de Agazio et Cafiero. Ces deux personnes ont réussies à l'intégrer au clan.
- Bienvenue au Barrage.
- Merci.

Il entra dans un bureau afin de rencontrer le chef qui le remercia d'avoir sauvé l'honneur de leur famille en terrassant le voleur.
- Je ne suis qu'un lycéen alors je ne connais rien du tout dans ce milieu. Vous me faites un cours ?
- Très bien. On va commencer par les présentations. Voici Agazio Picassa. Ce n'est pas son vrai nom de famille mais on s'en moque.

Il avait des cheveux longs, noirs et des yeux marron. Cet homme portait une boucle d'oreille à gauche. Un tout petit anneau. L'autre, c'était donc Cafiero. Un blond avec les mêmes yeux que son collègue. Lui, il avait un piercing sur le nez. Une boucle.
- Moi, je suis le chef du clan. Miroslavo Picassa.

Il portait une grande cape par-dessus son costard abîmé. Il tenait une coupe de champagne entre deux doigts et posa ses lèvres délicatement sur le bord du verre.
- Ici, tu es chez toi.
Il laissa sa langue tremper dans le liquide et ferma les yeux afin de le déguster. Il était très bon. Donc, il but quelques gorgées correctement.
- Tu vas avoir une arme. Elle te servira dans de délicates situations. Contre la police, une autre famille ou même face à l'autre.

Les deux types baissèrent leurs yeux.
- C'est qui ?
- On n'aime pas dire son nom, dans cette ville... M'enfin, ça ne te suffira pas. On utilise des cartes d'écho. C'est ce qui va nous permettre de combattre nos ennemis.
Le garçon attrapa le boss par le col, les dents serrées.
- Vous vous foutez de moi ? Vous m'avez emmené ici juste pour jouer aux cartes ?
- Tu ne comprends pas, gamin. Je vais te montrer.

Agazio fit apparaître un cercle de lumière au sol. Celui-ci brillait de plus en plus. Le sol tremblait. Ils étaient éblouis par l'apparition d'un homme. Il portait une sorte d'armure mécanique noire. Des jambières et des brassières d'aciers, un plastron blindé et un noyau bleu au centre du torse.
- Voici une des quinze légendes. Tu connais forcément cet homme.
- Vous êtes qui, vous ? s'exclama Nerio.
- Silvio... Jilliardo.

Son cœur s'arrêta. Il connaissait le lourd passé de Verremburg. Les échos lui étaient inconnus mais toute cette histoire de vengeance ne le laissait pas indifférent.
- Attendez, vous êtes censés être morts !
- C'est le cas, répliqua Cafiero. Un homme ayant eu le même type de pouvoir que ces personnes à créé des cartes avec leurs âmes dedans afin de les invoquer en tant que héros. Du coup, on va devoir t'en trouver une.

Le chef, assis sur son bureau, croisa ses jambes.
- Ça tombe bien, on a des comptes à rendre avec les Silencio. Après tout, ils nous ont envoyé un voleur et on n'a pas pu livrer le colis à temps.
Silvio fit craquer ses doigts et afficha un sourire sadique.
- Au fait, j'aimerais quand même en savoir plus sur l'autre. De qui parlez-vous ?
- Du tueur le plus redouté de Verremburg. Un type bien connu qui a pété un câble il y a peu de temps. Dorian Jilliardo.

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