𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 14

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Les jeunes n'étaient pas au bout de leurs surprises. Un autre événement allait encore plus bouleverser l'ordre des choses, à peine une semaine plus tard.

Ce matin-là, ce fut le branle-bas de combat dans les dortoirs. Yuqi, réveillée un peu avant l'heure par un besoin pressant, avait découvert la scène dans un demi-sommeil et avait mis du temps avant d'analyser la situation.

Puis, courageuse comme elle l'avait toujours été -c'est-à-dire autant qu'une enfant de trois ans qui découvre un ours en peluche de grandeur nature et qui le prend pour une araignée géante...-, elle s'était mise à hurler à s'en déchirer les tympans.

Comme réveil, c'était plutôt violent et Yuqi ne s'attendait pas à ce que ses camarades soient sympas avec elle ce jour-là.

Il faut dire que quand les autres se levèrent, ils furent plongés dans la même stupeur et la même incompréhension. Car chaque dortoir avait été vidé de ses armoires, bureaux et autre mobilier, à l'exception des lits.

Toutes les armoires s'entassaient à présent dans le couloir, pêle-mêle, tantôt debout, tantôt couchées de tout leur long.

Certaines chaises étaient brisées, les bureaux semblaient avoir été projetés violemment contre les murs avant d'être abandonnés à l'endroit où ils étaient tombés.

C'était d'autant plus effrayant que personne n'avait rien vu ni entendu pendant la nuit.

Minho errait parmi ce qui ressemblait à des décombres post-bombardement. Les affaires des pensionnaires s'étalaient et il faudrait des heures pour tout ranger.

Un petit objet insignifiant retint l'attention du brun, une petite chose sphérique qui avait roulé jusque dans le coin du couloir, près de l'escalier. Il s'approcha, prit la chose entre ses doigts. C'était une perle, une belle perle. Sans doute une vraie, égarée d'une chambre de filles.

Il la glissa dans sa poche. Il ne fut pas surpris outre mesure d'en découvrir d'autre un peu plus tard. Il devait y en avoir une certaine quantité, éparpillée un peu partout, mais personne ne semblait vraiment y prendre garde, et beaucoup durent finir à la poubelle.

Un surveillant, alerté par les cris, avait accouru, et visitait les dortoirs dévastés, impuissant et surpris. Le proviseur et son adjoint se mêlerent à l'agitation. On envoya un autre surveillant contrôler le dortoir des garçons, qui était tout autant saccager, peut être un peu moins.

Des interrogatoires furent improvisés afin de trouver les plaisantins de cette farce, mais étant donné l'état de frayeur dans lequel se trouvaient les pensionnaires, la thèse du canular fut vite écartée.

On criait à la magie noire, on citait quelques précédents et chacun avait son anecdote croustillante à raconter.

Le petit déjeuner prit des allures de veillée d'Halloween et on évoqua une flopée de cas d'un lycée qui avait été rasé après la mort mystérieuse de tous les élèves.

Les plus mystiques suggégèrent l'intervention d'un prêtre exorciste, les plus geek souhaitèrent qu'on appelle un Ghostbuster. Les adeptes de la théorie du complot établirent bien vite des liens évidents entre le Da Vinci code, les prédictions de Nostramadus et la disposition particulière selon laquelle les armoires avaient été entassées.

Hystérie collective, c'est le mot qui résumait le mieux la situation. Felix prit Minho à part dans la cour.

" c'est de notre faute... Nous savons, nous, qu'il y a un fantôme dans ce bahut et nous n'avons rien fait. Il faut en parler, tu ne crois pas ?

- non. Je sais ce qu'il faut faire. Puisque ce fantôme semble m'avoir choisi, explique Minho, il faut que j'entre en contact avec lui. Mais pour établir un contact, je dois l'identifier... Il ne pourra revenir à un état de conscience et de dialogue que si je l'appelle par son nom. Il faut donc que je passe une nuit seul avec lui dans la salle 307. "

Minho, en disant ces mots, attendait un peu de réconfort venant de son ami. Une phrase d'encouragement, qui l'aurait rassuré et lui aurait donné suffisamment de force pour s'acquitter de sa mission. Mais pour toute réponses, Felix lui répondit:

" ugh mec, j'suis content de ne pas être à ta place hein. J'suis bien heureux qu'il ne m'ait pas choisi. Mais fait vite, ça commence à prendre une ampleur inquiétante.

- merci de ton encouragement Felix, cela me va droit au cœur, vraiment. "

Felix riota avant de lui frappé l'épaule en mimant un désolé de ses lèvres. Il lui dit ensuite des petits mots d'encouragement pour se faire pardonner avant de rire de plus belle devant la moue du plus âgé.

C'était aussi évident que facile à dire, bien sûr. Pendant les cours, Minho n'avait plus peur du fantôme, il ne se manifestait pas directement. Mais le savoir là, quelque part et savoir surtout l'emprise qu'il avait sur lui, la façon dont il était capable de parler de sa bouche, c'était vraiment terrifiant quand on y réfléchissait.

Minho aurait donné n'importe quoi pour être un cancre en histoire. Mais ce n'était plus possible. Ce fantôme existait bel et bien, il était dans cette salle et il ne pouvait plus l'ignorer.

Chaque jour, il se sentait le courage de l'affronter le soir même et chaque soir, son courage l'abandonnant dès la nuit tombée.

Mais à présent, il ne pouvait plus reculer. Il avait demandé un droit de disposer des lieux à Madame Hyejin, qui avait accepté de ne plus verrouiller la porte. Elle l'avait même encouragée de s'y rendre plus régulièrement.

Mais le temps passait, et Minho n'agissait pas.

À présent que toutes les conversations tournaient autour de ce dortoir hanté, deux surveillants avaient été désignés pour monter le guet à tour de rôle. Cela apaisait les pensionnaires et plus rien ne s'était produit d'anormal depuis.

Si bien que peu à peu les esprits se calmèrent et la vie reprit son cours. Plus rien ne s'opposait aux projets de Minho. On était mardi et il s'était promis d'intervenir avant la fin de la semaine.

Une nuit, il fut éveillé, une fois de plus, par un cauchemar. Une ville à feu et à sang, des enfants qui pleuraient, des femmes agenouillées qui suppliaient. Du sang, des flammes, des larmes. De quoi passer l'envie de se rendormir.

Il décida de marcher un peu dans le noir pour se changer les idées. Pieds nus dans l'obscurité, en jogging et débardeur, il errait comme une ombre à travers le dortoir.

Soudain, à travers la fenêtre, quelque chose attira son attention. Cela venait du bâtiment principal. Dans une salle au troisième étage, il y avait de la lumière.

Minho colla son nez à la vitre et observa. Il ne s'était pas trompé car à travers le fin rideau écru, il pouvait distinguer des silhouettes en ombres chinoises. Il semblait y avoir plusieurs personnes réunies autour d'une table, tandis qu'une autre marchait de long en large, les mains derrière le dos.

Minho retourna dans sa chambre et alla secouer Felix, qui s'éveilla avec quelques grognements.

" qu'est-ce que t'as, putain ? Souffla-t-il.

- shhh, tu vas réveiller les autres ! Viens voir. "

Felix se leva en bougonnant et se traîna jusqu'à la fenêtre. En regardant devant lui, il fronça les sourcils.

" c'est qui ? Demanda-t-il, provoquant un haussement d'épaule de la part de son vis-à-vis, des fantômes ?

- ne dis pas n'importe quoi... "

Et pourtant, ce que suggérait Felix n'était pas si absurde, car chaque participant à cette étrange réunion portait des vêtements ample comme une cape et une grande capuche pointue. Cela pouvait effectivement ressembler à des fantômes, pour qui n'en avait jamais vu.

Celui qui marchait de long en large lui évoquait vaguement quelqu'un. Bien sûr, c'était, à n'en pas douter, la silhouette de Monsieur Jeon. Les autres devaient être les professeurs du lycée.

Drôle d'heure pour un conseil de classe, et drôle d'accoutrement. Cela ressemblait de plus en plus à une réunion secrète. Ses professeurs appartenaient-ils à une confrérie, une secte ?

Voilà qui n'allait pas l'aider à dormir...

" woh, tu penses que nos profs sont des tous des fantômes super vieux ? "

Minho leva les yeux aux ciel, exaspéré. Même si l'idée lui faisait froid dans le dos.

" imagine, reprit Felix. Et si tout le personnel de ce lycée était mort depuis des lustres ? Le concierge, les surveillants, les cuisiniers. Et si cet endroit n'existait pas réellement, si tout ceci n'était qu'un piège pour attirer des jeunes et faire don de leur âme au diable, après un affreux sacrifice collectif ? Oh mon dieu, faut qu'on se tire d'ici, Min' ! "

Cette fois, c'était sur, Felix délirait. Il tremblait tellement que Minho eut du mal à le reconduire jusqu'à son lit. Il réussit néanmoins à l'apaiser et petit à petit, à lui faire reprendre pied avec la réalité.

Il prit place sur la chaise de bureau à côté de lui, et lui promit de veiller un peu au cas où des évènements bizarres se produiraient.

Minho ne croyait pas une seconde à la théorie de Felix, mais tout s'embrouillait à nouveau dans son esprit. Les pas, le plancher qui craque... Peut-être que les réunions se déroulaient habituellement au-dessus des dortoirs, dans des combles recouverts de parquets...

Peut-être était-ce Monsieur Jeon qui faisait les cent pas ainsi toutes les nuits au-dessus de sa tête. C'était plus rationnel et plus rassurant.

Mais le spectre qu'il avait vu ? Une illusion d'optique ? Un mécanisme élaboré par rétroprojection ? Oui ça semblait cohérent, tout pouvait avoir été orchestré par les professeurs du lycée, mais dans quel but ?

Pourquoi lui faire croire à l'existence des fantômes et à lui particulièrement, pourquoi vouloir l'effrayer ? Y avait-il quelque chose dans cette salle qui nécessitait que Minho en soit tenu éloigné ?

D'ailleurs, à présent qu'il y réfléchissait, cette salle au troisième étage, dans laquelle avait lieu en ce moment même la réunion secrète, c'était bien la salle 307...

Oui, il y avait définitivement quelque chose qui cloche avec les adultes de ce bahut... Mais quoi exactement ?

𝗯𝗼𝘂𝘂𝘂𝘂𝗵 𝗹𝗲𝘀 𝗴𝗮𝗿𝗰̧𝗼𝗻𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝗰𝗲𝗻𝘁 𝗲𝗻𝗳𝗶𝗻 𝗮̀ 𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝘃𝗿𝗮𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗲𝘂𝗿 𝗺𝗱𝗿𝗿𝗿

𝗟𝗮 𝗿𝗲́𝗮𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗙𝗲𝗹𝗶𝘅 𝗺'𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗿𝗶𝗿𝗲, 𝗼𝗻 𝗱𝗶𝗿𝗮𝗶𝘁 𝗺𝗼𝗶 𝗷𝗽𝗽 𝗷𝗿𝗲́𝗮𝗴𝗶𝗿𝗮𝗶𝘀 𝗽𝗮𝗿𝗲𝗶𝗹 𝗽𝘁𝗱𝗿𝗿𝗿

𝗔𝗵 𝗷𝘃𝗼𝘂𝗹𝗮𝗶𝘀 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗱𝗲𝗺𝗮𝗻𝗱𝗲𝗿 𝗾𝘂𝗲𝗹𝗾𝘂𝗲 𝗰𝗵𝗼𝘀𝗲 (𝗲𝘁 𝗷'𝗲𝘀𝗽𝗲𝗿𝗲 𝗩𝗥𝗔𝗜𝗠𝗘𝗡𝗧 𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝗿𝗲́𝗽𝗼𝗻𝘀𝗲𝘀, 𝗽𝗹𝘀), 𝗷𝗲 𝗿𝗲𝗴𝗮𝗿𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘀𝗲́𝗿𝗶𝗲 𝗦𝗵𝗮𝗱𝗼𝘄 𝗛𝘂𝗻𝘁𝗲𝗿𝘀 (𝘂𝗻𝗲 𝗽𝗲́𝗽𝗶𝘁𝗲 𝗴𝗿𝗿) 𝗲𝘁 𝗷𝗺𝗲 𝗱𝗶𝘀𝗮𝗶𝘀, 𝗴𝗲𝗻𝗿𝗲 𝗰𝗲 𝘀𝗲𝗿𝗮𝗶𝘁 𝗰𝗼𝗼𝗹 𝘀𝗶 𝗷𝗳𝗮𝗶𝘀𝗮𝗶𝘀 𝘂𝗻𝗲 𝗳𝗶𝗰 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗠𝗮𝗹𝗲𝗰, 𝗮𝗸𝗮 𝗯𝗲𝘀𝘁 𝗰𝗼𝘂𝗽𝗹𝗲 𝗾𝘂𝗼𝗶. 𝗦𝗮𝘂𝗳 𝗾𝘂𝗲 𝗷'𝗮𝗶 𝘁𝗿𝗲̀𝘀 𝗽𝗲𝘂 𝗱'𝗶𝗱𝗲́𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝘀𝗰𝗲́𝗻𝗮𝗿𝗶𝗼 𝗱𝗼𝗻𝗰 𝗷𝘀𝗽 𝘃𝗿𝗺, 𝗽𝗶𝘀 𝘆 𝗲𝗻 𝗮𝘂𝗿𝗮 𝗾𝘂𝗶 𝗹𝗶𝗿𝗮 𝗹𝗮 𝗳𝗶𝗰 𝘀𝗶 𝗷𝗹𝗮 𝘀𝗼𝗿𝘀 𝗼𝘂 𝗽𝗮𝘀 ?

𝗕𝗿𝗳 𝗷'𝗲𝘀𝗽𝗲𝗿𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗿𝗲𝗽𝗼𝗻𝗱𝗿𝗲𝘇 𝗹𝗼𝗹 🤡

𝗦𝗶𝗻𝗼𝗻, 𝘁𝗵𝘅 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 500 𝘃𝘂, 𝗰̧𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗴𝗿𝗮𝘃𝗲 𝗽𝗹𝗮𝗶𝘀𝗶𝗿 𝗼𝗺𝗱 𝗲𝗻 𝘀𝗮𝗰𝗵𝗮𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗹𝗮 𝗳𝗶𝗰 𝗮 𝗮̀ 𝗽𝗲𝗶𝗻𝗲, 𝗾𝘂𝗼𝗶, 2/3 𝗺𝗼𝗶𝘀 ? 𝗖'𝗲𝘀𝘁 𝗲́𝗻𝗼𝗿𝗺𝗲, 𝗷𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗮𝗶𝗺𝗲𝘀 𝗲́𝗻𝗼𝗿𝗺𝗲́𝗺𝗲𝗻𝘁 <3

𝗣𝗿𝗲𝗻𝗲𝘇 𝘀𝗼𝗶𝗻 𝗱𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀,
𝘀𝗲𝗲 𝘆𝗼𝘂 𝘀𝗼𝗼𝗻~

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