Chapitre 26

POV JIMIN

Titres à la une : «Park Jimin, aperçu en pleine adultère dans la rue !» «Le directeur Park agresse sans raison un présentateur !» «Park Jimin, l'oméga au caractère explosif !» «Park Jimin expose publiquement sa vie sexuelle, un choc sidéral pour les jeunes téléspectateurs !» «Kota Miura : le nouvel amant de Park Jimin !»...

– Bordel ! hurlai-je en jetant rageusement les feuilles qui recouvraient mon bureau.

Je me suis réveillé ce matin et l'actualité était déjà remplie de fourberies effarantes. En arrivant au bureau, c'était encore pire. La presse mêlée aux paparazzis et aux passants beaucoup trop curieux me grimpait sur le dos avec acharnement, tentant de récolter la moindre information de ma part. C'est vraiment la merde. Comment je suis sensé me sortir d'une situation pareille ?!

J'ai vraiment déconné hier. Entre la soit disante bonne idée de Kota et mes nerfs qui ont lâchés durant l'interview, je n'aurais pas pu faire pire ! Même peser mes mots était trop. J'aurais du laisser couler, répondre habilement à ce qu'il me demandait, sans m'énerver et encore plus sans entacher ma réputation ! Pour qui est-ce que je passe à présent ?! Un type en furie qui insulte tout ce qui bouge. Ce n'est pas seulement moi qui tombe mais tout Park industrys !

Je dois me rattraper, mais comment faire ?! Comment ?! Une douleur aiguë me prend à la tête et des vertiges me font délirer. Qu'est-ce que j'ai, putain ?! Je prends pourtant les médicaments que me prescrit mon médecin. Je ne me nourris même que de ça ! C'est à n'y rien comprendre !

En me mordant les doigts, je m'assois sur mon fauteuil et, après avoir fermé longuement les yeux en respirant profondément, je reprends mon travail. Pour l'instant, je ne vais pas envahir mes pensées avec ces stupides accidents, j'ai des choses beaucoup plus importantes à faire. Je sors alors les plans de construction du bâtiment et les étudie avant d'analyser les bénéfices générés depuis hier afin d'en faire un graphique avec les autres éléments importants pour le bon fonctionnement de l'entreprise.

Je passe ainsi le reste de la journée à convoquer des architectes, des comptables et autres sous-chefs. Il est minuit passé. En temps normal je serais déjà en route pour la maison mais puisque plus personne ne m'y attend, je vais faire une nuit blanche ici. Je compte bien rattraper toutes les heures que j'ai gâché à dormir ces derniers jours, en trimant pour l'entreprise. De toute façon, j'ai l'habitude des nuits blanches ; j'en fait depuis le lycée.

– Excusez moi de vous déranger, monsieur, mais il est minuit passé.

Je lève mes yeux vers Kiota furtivement.

– En effet. Tu peux t'en aller. Tu as bien travaillé aujourd'hui.

– J... je sais mais, si je peux me permettre, vous devriez manger quelque chose.

Intrigué, je repose les yeux sur lui.

– Plus tôt dans la journée, j'ai pris la liberté de privatiser un restaurant près d'ici afin que vous diniez convenablement.

– Annule. C'est une perte de temps.

– C'est un endroit très réputé et les restaurateurs parleront en votre faveur. C'est une occasion d'étendre votre notoriété.

Je ne réponds rien et me contente de reprendre mon étude de document.

– Les sushis sont très bon... apparemment.

Je laisse échapper un soupir rieur. Son impertinence est vraiment attendrissante.

– Très bien. Allons-y.

Son visage s'illumine et il attrape ma veste avant de me la mettre pendant que je sors de la pièce.

Arrivé dans un restaurant très chic, je m'installe à une table en plein milieu pendant que Kota reste debout derrière moi. Tout d'abord, m'est proposé une soupe miso renommé ainsi qu'une salade de choux. En suis des mets plus différents les uns des autres, parfumés et extravagants. Depuis combien de temps n'ai-je pas mangé un vrai repas ?

– Tu comptes rester toute la soirée derrière moi ?

– Je dois assurer votre protection.

– Il n'y a personne, voyons, assieds toi en face.

Il ne bouge pas.

– C'est un ordre.

Ne pouvant refuser, il s'installe sur la chaise devant, n'osant me regarder dans les yeux. Kota est toujours derrière ou à côté de moi. Je pense donc que c'est la première fois que je le vois réellement. Ou du moins que je fais attention à lui. C'est vraiment un enfant.

– Mange. Il y a trop de chose pour une seule personne.

– Si je le fais, je ne serais pas apte à assurer votre protection.

– Aish ! Arrête avec ça ! Tu penses que je vais me faire agresser par le poisson mort ?!

Un léger rire enfantin se fait entendre et il saisit ses baguettes avant de prendre en bouche un maki.

– C'est bon ?

Il acquiesce adorablement, toujours aussi gêné. Je me mets à manger également, jetant de temps à autre des coups d'œil à Kota pour être sûr qu'il le fait également. Très vite, je me lasse de ce silence et ressens le besoin de le briser.

– Dis, Kota, tu as un copain ?

– Un... copain ?

– Oui. Un partenaire, un amoureux, tu sais ce que c'est, non ?

– B... bien sûr ! Mais... c'est juste que... je ne suis pas gay.

Un sourire amusé fait retrousser mes pommettes. J'avais oublié que c'était un béta. Je l'ai choisi justement pour ça. À moins qu'il soit déjà intéressé par les garçons, il n'y a aucune chance qu'il éprouve quoi que ce soit pour moi. Ça facilite mon travail. Néanmoins, il m'arrive de l'oublier et, au vu de mon entourage composé essentiellement d'alpha, j'ai l'impression qu'ils sont tous attirés par les hommes omégas. Alors j'écarte malgré moi le fait qu'il existe la gente féminine.

– Je vois. Alors une petite amie ?

– N... non. Je dois me concentrer sur mon travail.

– C'est bien mais tu peux parfois prendre du bon temps avec quelqu'un.

Il vire à l'écarlate.

– Je ne parle pas forcément du sexe ! Juste faire des sorties, déjeuner et discuter avec la personne que tu aimes. C'est ça passer du bon temps. Pas besoin de coucher ensemble... tous les soirs...

Mon regard se perd et mes pensées également. Merde. Je me rends compte que c'est exactement ce que j'ai foiré avec Jungkook.

– Vous... vous allez bien, monsieur Park ?

Je me ressaisis et arbore de nouveau un sourire chaleureux.

– Qu'est-ce que c'est que toutes ces formalités ? On est entre nous, appelle moi "hyung" !

– Je... ne pense pas que je pourrais...

– C'est un ordre.

– O... okay... hyung.

Pfft ! C'est fou comme c'est utile d'avoir du pouvoir !

– Hum... sinon tu as des projets de vie, Kota ?

– Hm. Je veux reprendre ma carrière de boxeur. La dernière fois, j'étais à deux doigts d'arriver en finale ! Genre j'avançais en dumping pour éviter les coups de mon adversaire et comme je suis un in-fighter, et lui un out, c'était grave chaud parce qu'il voulait pas du tout que je l'approche ! Mais j'ai quand quand réussi à lui placer un uppercut ! Donc je l'ai enchaîné avec des une-deux et au moment où j'allais lui mettre un crochet, il l'a contré avec un roal shoulder ! J'étais tellement choqué que j'ai pas vu arrivé sa droite et comme il m'avais déjà bien amoché, je...

Je l'écoutais calmement parler en fronçant, malgré moi, les sourcils à chaque mot incompréhensibles qu'il sortait. Et, voyant qu'il a beaucoup parlé, il s'arrête en baisse les yeux.

– D... désolé, je me suis emporté.

– Pas de problème. C'était intéressant. J'ai vraiment l'impression d'être devant un boxeur pro maintenant !

– Mouais. Pour l'instant, je ne suis pas grand chose. Je dois récolter de l'argent pour payer le reste de mon entraînement si je veux un jour pouvoir remonter sur le ring.

– Il te faut combien ?

– Une bonne dizaine de millier.

– Je te les donne, si tu veux.

– Non merci. Je n'aime pas être redevable.

– Je comprends.

Je vais augmenter son salaire. J'aimerais vraiment le voir sur un ring.

– Tu fais de la boxe depuis combien de temps ?

– Dix ans. J'ai commencé tôt.

– Je vois. Donc tu as dû combiner ta passion au lycée, non ?

– Hm. Mais je ne bossais pas. J'avais pas le temps.

– Tu es diplômé ?

– Non. Et vous ? Le lycée ?

C'est bizarre qu'il me pose des questions.

– C'est la pire période de ma vie ! Je travaillais tellement que je m'endormais en écrivant. Je rêvais même des calculs.

Il baisse la tête encore plus, un regard triste.

– Un problème ?

– C'est juste que... je ne comprends pas les gens. Ils passent leur temps à critiquer les personnes... comme vous parce qu'ils envient votre richesse, mais vous avez beaucoup travaillé pour l'atteindre et... et vous continuez à le faire. S'ils veulent de l'argent, ils n'ont qu'à travailler autant...!

Je reste un moment sans voix avant qu'un léger sourire prenne place qur mes lèvres.

– Tu te trompes. Moi-même j'ai mis à temps à le comprendre, à me demander pourquoi les riches restaient riches et les pauvres, pauvres. Mais ce n'est pas comparable. Tout d'abord, la condition de vie n'est pas la même ; alors que je rentrais directement de l'école, je me mettais directement au travail, pouvant m'isoler de tout et ayant un domestique pour me nourrir directement dans ma chambre. Tandis que d'autre lycéens devaient faire des taches ménagère, charbonner dans des travails à temps partiel et ne pouvait se reposer qu'à une certaine heure. Et puis, moi, j'ai eu la possibilité d'avoir un professeur particulier qui me soutenait trois fois par semaine et m'avançait sur le programme ou corrigeait mes lacunes. L'enseignement n'est pas égal.

Je prends un temps pour me servir une flûte de Champagne.

– Et puis, quand bien même je n'avais pas assez étudié dans ma jeunesse, avec le soutient financier de ma famille, j'aurais pu vivre sans rien faire ou juste perpétuer ma richesse en achetant des immeubles pour recevoir des intérêts. J'ai pas mal de connaissances pour qui le travail acharné est étranger. Il ne sont pas moins riches pour autant.

Kota maintient sa tête baissée.

– Ne t'inquiète pas ! J'ai pris beaucoup de temps à me rendre compte de ce fossé. Tu m'aurais rencontré trois années auparavant, jamais je ne dirais ce genre de chose.

– Ah bon ?

– Hm. J'étais un petit con avec une estime de soi beaucoup trop grande. Je regardais le monde de haut et méprisais même les gens de ma "caste". Être premier en tout, c'est maladif. Ça te fait développer un sentiment de supériorité extrême et tu as l'impression que tout t'es du. Pour moi, les gens étaient nés pour être à mon service et je n'arrivais pas à m'imaginer qu'on puisse ne pas être amoureux de moi. Je me trouvais terriblement parfait et...

– Vous l'êtes toujours !

Je détourne le regard.

– Aujourd'hui encore je fais tant d'erreur. Beaucoup trop pour quelqu'un qui est sensé avoir changé. Et... et je ne cesse de perdre les gens qui me sont chers à cause de cet orgueil qui ne m'a jamais quitté. Je ne sais pas comment me sortir de mon état d'esprit affreux.

– Jimin...

Sa voix a changé. Il semble d'un coup beaucoup plus âgé et... étrangement envoûtant. Surpris, je relève la tête vers lui.

– En... enfin je voulais dire... hyung. V...
vous êtes un beaucoup trop dur envers vous-même. Avec toute la pression que vous avez, c'est normal de faire des erreurs et je pense que ce sont les gens qui n'arrivent pas à le réaliser qui sont en tort.

Je souris tristement.

– Au bout d'un certain nombre de faute,  c'est compliqué de faire confiance au fautif. Et c'est à lui de réaliser qu'on ne peux plus se permettre de le comprendre. Tu connais l'histoire de Pierre et le loup, non ? Eh bien c'est la même chose. Même si la personne qui est en tort est à plaindre, quand elle a fait trop d'erreur avant, on ne veut plus reconnaître qu'elle souffre.

POV JUNGKOOK

Quel connard ! Il m'envoie un message vocal à cinq heure du mat' et même pas un jour après, j'apprends qu'il fricote avec son "associé" ! C'est vraiment... vraiment dégueulasse. Et il pense que je vais revenir ?!

***

Ça fait plus d'une semaine maintenant que j'ai quitté notre appartement et ma vie est encore plus dur qu'avant. Haeli, notre bébé sensé être silencieux est invivable. Tous les matins, à cinq heure, il hurle horriblement et ne s'arrête qu'une fois épuisé. Au début, j'avais décidé de rester chez mon père, mais à cause de ses cris, je suis rapidement allé à un hôtel dans les alentours. Je le dépose toujours à la crèche, mais il ne rit beaucoup moins qu'avant et l'une des choses qui le console, c'est lorsque je parle à ne plus m'arrêter.

Je fume toujours autant, si ce n'est plus et n'arrive pas à m'en sortir à la fac. Heureusement, Bangchan me remonte plus ou moins le moral mais il pense certainement que ma vie avec Jimin est aussi parfaite qu'elle paraît. Je n'ose détromper son illusion afin de maintenir l'image soudée que cherche tant à conserver Jimin en répandant partout où il passe que tout se passe bien avec "son époux et son bébé". Tch ! C'est à croire qu'il n'y à que les autres qui l'intéresse. Qu'on soit là ou non, ça ne l'embête pas tant que ça.
Moi j'en souffre affreusement.

Haeli sur les genoux, et la télé allumé devant nous, je joue délicatement avec ses mains en lui chantonnant une mélodie gravée dans mes souvenirs d'enfance. Lui, il gazouille distraitement en secouant de tant à autre ses bras. Soudainement, il lève les mains vers l'écran.

– Ah ! Ah...

– Qu'est-ce qu'il y a, chéri ?

Il s'agite en ouvrant et fermant ses paumes, se penchant vers la télé. Je suis son regard et tombe sur Jimin. Dans un costume qui retrace parfaitement sa taille fine et qui moule fidèlement ses formes, il tient un discours sur je-ne-sais-quoi. Haeli pousse des cris et ne quitte pas la télé des yeux.

– Oui c'est papa. Il est beau, pas vrai ?

– Ah ! Ah... ah... ma... ah...

– Qu'est-ce qu'il y a ?

– Ah... ama... ama ! Ama ! Ama !

Je reste muet, le laissant répéter ses sons, n'osant intervenir, la gorge étranglée par les larmes. Haeli baisse lentement les bras et son visage se déforme avant que sa voix ne commence à se briser sous ses hurlement de tristesse. Je le serre contre moi, ne pouvant lui suffir.

Bordel. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? C'est Haeli qui souffre de l'absence de son père, pas le contraire.

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To be continued...
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Autant je kiff faire du mal à Jimin et Jungkook, autant je me sens trop coupable pour Haeli... ㅠ^ㅠ
Il est trop mignon en plus

J'espère que ce chapitre vous aura plu ^^

Le prochain sortira très certainement demain ( oui je suis super active ces temps ci ) ^^ En attendant, on se dit à bientôt pour de nouvelles aventures d'Utopie~

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