je ne te connais pas mais c'est tout comme

dans mon rêve cette nuit
à côté des gramophones
qui nous épiaient

et ces fleurs séchées
enfermées dans les vases en porcelaine

puis une lumière orangée
un air de déjà-vu en surplus

et tu étais là
puis dans la rue
j'étais pieds nus
dos à moi
dans la rue

je te courrais après
te suppliais
de te retourner
enfin, tu étais là
et tu m'échappais

tu marchais vite
ou lentement
mais je n'arrivais pas
à t'atteindre

une triste réalité
plus qu'un rêve nocturne

ensuite
soudain
tes yeux ont
-furtivement-
croisés les miens

et mes joues
ont dégouliné
d'une substance visqueuse
emplie de tristesse
appelée "larmes"

je ne peux pas le croire
qu'aux travers des ces gramophones
et ses bustes de couture
tu étais là
dans des vêtements sombres

je te criais après
te hurlais de me parler
de te retourner
et quand tu l'as fait
j'ai pu contempler tes yeux ronds
noirs de mascara

puis tu t'es détourné
j'ai continué à user ma voix
pour toi
tendant le bras
un infime espoir, peut-être ?
celui que non, je n'étais pas rien pour toi
mais tu n'avais aucun sourire

et je me suis réveillée
sans pleurer