9. Why're you looking for the sand?

Le trajet s'exécute en silence, avec pour seul bruit audible le martèlement de nos pas sur le macadam. J'ai l'impression qu'à cet instant précis, parler serait inutile, superflu. C'est dans ce genre de moments où je réalise que le silence est bien plus lourd de sens qu'un flot de paroles futiles.

Ses doigts n'ont pas desserré une seule seconde les miens. Il me tient fermement, comme s'il avait peur que je m'envole si par malheur il me lâchait. J'ai une douce sensation qui me traverse, celle d'une chaleur que je sens brûler doucement en moi, et qui semble se déverser depuis sa main accrochée à la mienne.

La pénombre m'empêche de le détailler comme j'ai l'habitude de faire quand je suis avec lui. Là, quand je me tourne vers le bouclé à mes côtés, je suis capable uniquement de distinguer vaguement les contours irrationnels de ses cheveux, de ses épaules tellement larges. C'est seulement lorsque nous passons sous un réverbère, quand nous entrons dans la lumière durant quelques petites secondes, que je peux constater les reliefs énigmatiques de son visage, ses joues creusées, ses pommettes saillantes.

Plus nous approchons de l'appartement de Younes, plus j'appréhende ce qu'il va se passer. Il est vrai qu'à part quelques uns des amis de Rilès avec qui j'ai parlé lorsque l'on se croisait ensemble au parc, je ne connais pas grand monde. Je ne suis jamais allée dans ces fameuses fêtes entre jeunes, où la musique fait trembler les murs, où les couples éphémères s'embrassent ardemment avachis sur les canapés, où l'appartement du malheureux qui a été contraint de tout organiser se retrouve transformé en véritable hécatombe.

Je n'ai jamais été très à l'aise avec les gens que je ne connais pas, où même avec les gens tout court. Ce genre d'évènements n'a jamais été trop pour moi. Une certaine tension intérieure ne cesse de s'accroître tandis que nous marchons, et semble atteindre son paroxysme lorsque nous finissons par atteindre l'immeuble de Younes. Pourquoi ai-je donc bêtement accepté de venir?

C'est lorsque nous entrons dans le studio bondé, animé de toutes parts par une musique effrénée, que je me raidis. Parmi toutes ses personnes qui dansent, qui boivent, qui parlent, qui rient, je ne reconnais personne. Je ne suis qu'une intruse. Rilès semble déceler mon angoisse car il enserre lestement ma main toujours fourrée dans la sienne, et me souffle à l'oreille:

- Ne t'inquiète pas. Tu es avec moi.

Et il m'entraîne, par ses doigts entrelacés aux miens qui nous vaut d'ailleurs quelques regards curieux en notre direction, vers un groupe de garçons qui m'est agréablement familière.

- Hey Meloooo! C'est cool que Rilès t'aie convaincue de venir!

Younes me donne une grosse bourrade dans le dos qui se veut amicale mais qui me fait dangereusement tanguer. Malgré la brusquerie de son geste, son affection à mon égard me fait chaud au cœur. Je remarque, à quelques mètre de nous, Baptiste et Lionel me faire de petits signes de la main, puis s'approcher et me saluer comme si j'étais leur amie de toujours. Asaël, un joint au coin de la bouche, me saute littéralement dessus et me hurle de sa voix déraillée à quel point il est heureux de me voir. Je me détends, rassurée par la présence de ces gens tellement chaleureux autour moi. Je détaille l'étendue du petit appartement bondé de Younes tandis que je ris à une blague stupide de ce dernier, et tombe sur le regard malsain d'une jolie fille au cheveux auburn. Manon.

Elle me scrute depuis le canapé de son regard plein de mépris, comme si elle tentais de m'assassiner par le seul pouvoir de ses yeux pétillants de haine. Je n'ai jamais compris pourquoi cette fille est si hostile avec moi depuis la première seconde où je l'ai aperçue, alors qu'elle n'est qu'une inconnue et que je n'ai même jamais entendu le son de sa voix.

Me désintéressant complètement de la jolie rousse au regard assassin, je me tourne vers Younes qui est en train de hurler pour se faire entendre par dessus la musique assourdissante. Je le vois jeter discrètement quelques regards curieux sur ma main toujours prisonnière de celle du bouclé, et je sens le rouge me monter aux joues.

Je perds la notion du temps tandis que je ris aux côtés de Rilès et de ses amis, enfermée dans ma bulle de sérénité bâtie par ces gens qui m'acceptent sans me connaître et se conduisent avec moi comme si j'avais toujours fait partie de leur vie. Pour la première fois de mon existence, je me sens bien au milieu d'une foule que je ne connais pas.

La musique s'échappe des haut parleur en créant des ondes de vibrations qui viennent nous secouer de la tête aux pieds par le volume exagérément élevé. Je me demande intérieurement comment cela se fait que les voisins ne sont pas encore venus s'indigner pour tapage nocturne lorsque je discerne la voix du bouclé à mon oreille:

- On danse?

- Mais... Mais j'aime pas danser! je panique.

Malgré mes protestations, il me tire doucement vers le centre de la pièce où une dizaine de jeunes se déhanchent ardemment au rythme d'une musique plutôt rapide. Je me retrouve coincée entre une poignée de danseurs effrénés, face au métisse, ce dernier arborant un sourire rieur par mon expression embarrassée. Il a déjà commencé à se balancer, fidèle à la musique, comme si cela avait été un automatisme. Raide comme un piquet, je le dévisage comme si j'avais la berlue.

Il rit à gorge déployée, de ce rire qui me fait perdre pied. Il s'approche de moi, sans cesser de se mouvoir, et me chuchote à l'oreille.

- Détends-toi! Essaye.

Je me met à balancer timidement mon bassin de droite en gauche de façon ridiculement mécanique, ce qui me vaut à nouveau un fou rire de la part du bouclé.

- Pas comme ça! Regarde...

Il attrape doucement mes hanches de ses grandes mains chaudes tout en s'approchant toujours plus de moi, et m'entraîne délicatement dans sa danse enivrante, dans sa douce cadence.

Ce n'est plus le fait de devoir danser qui me paralyse à présent, mais la sensation de la chaleur de ses main sur ma taille qui traverse le tissu fin de ma chemise. J'ai l'impression qu'une brume s'installe peu à peu dans ma tête, qui me met dans un état de semi-conscience où j'oublie tout ces gens qui se trémoussent autour de moi, leurs rires, leurs mots, où la seule chose qui importe sont ses mains qui me rattachent à la réalité, qui m'empêchent fatalement de tomber.

Je le laisse alors me guider, me pousser doucement à remuer de façon juste et m'entraîner dans son mouvement, ample et séduisant. Il y a quelque chose dans son attitude qui rend sa démarche innée, spontanée, presque gracieuse. Son état est presque le même que lorsqu'il était sur scène, dans son élément, quand il se mouvait en rythme, quand ses boucles brunes se balançaient fougueusement autour de sa tête.

Je sens mon cœur battre dans ma tête, et mes jambes défaillir sous les émotions. Je m'accroche à son cou et je le sens raffermir son emprise sur mes hanches pour m'empêcher de tomber, ce qui provoque une véritable explosion de chaleur au creux de mon ventre.

Comment un simple contact peut-il me mettre dans un tel état? Je me dis que ma sensibilité est tout de même exagérée tandis que mon visage vire à l'écarlate lorsque je réalise que son corps est collé contre le mien. Il dégage une de ces chaleur...

- Essaye de sentir la musique, comme si tu t'en saisissais, il me souffle à l'oreille.

Je sens son souffle chaud dans mon cou, ses boucles brunes me chatouiller la joue. Je frissonne. Je suis le mouvement de ses hanches, en essayant d'assouplir ma démarche. J'entends son rire.

- Oui voilà, comme ça!

Je ferme les yeux et souris en appuyant doucement ma tête contre son épaule. Je sens les vibrations de la musique traverser le sol et me remonter par les pieds, envahissant tout mon corps que je tente de mouvoir en cadence. Peu à peu, mes gestes deviennent plus automatiques, plus instinctifs, coordonnés avec ceux du bouclé tout contre moi.

J'ai chaud. Mon cœur s'emballe, mes émotions incohérentes me donnent le tourni. Mais je me sens bien. Tellement bien. Et je m'oublie dans les bras de Rilès, dans les bras de la musique. Et pour rien au monde je voudrais que ce merveilleux instant s'arrête.

Mon état de frénésie s'interrompt brutalement lorsque le morceau se termine. Je me retrouve tout à coup hébétée, comme si on m'avait sorti d'un profond sommeil en me balançant un seau d'eau glacée au visage.

Cela fait quelques secondes que la musique s'est terminée et a été remplacée par une autre, plus rapide. Cela fait quelques secondes que les gens qui se déhanchaient sont allés dans le coin cuisine se servir un verre, remplacés par d'autres qui sautillent à présent au milieu de la petite pièce sombre.

Cela fait quelques secondes que la musique s'est terminée, et le bouclé ne m'a toujours pas lâchée.

Immobiles au milieu des autres danseurs que j'entends vaguement maugréer par notre inertie, nous nous balançons encore légèrement, comme si nous essayions désespérément de déceler un dernier éclat de la musique précédente, une ultime bribe sur laquelle danser.

Puis notre balancement cesse doucement. Je le sens alors me serrer fort contre lui, si fort que ma respiration commence à me manquer. Je tente de répondre faiblement à son étreinte, cette étreinte qui me fait tellement du bien, qui semble exprimer à la perfection mon trouble intérieur, mon besoin de l'extérioriser.

Entièrement collée contre sa large poitrine, le nez dans son t-shirt, je me délecte de la sensation d'être contre lui, sans me soucier du reste. Je goûte à son odeur particulière, un mélange de piquant et de douceur, un mélange de piment et de miel.

Le bouclé commence alors à chantonner doucement à mon oreille, de sa belle voix presque inaudible et que je suis la seule à entendre à cet instant:

Tell me what's your spell
I love the way you dance
Yes, I'm faded with my friends
We love the way you sing

La mélodie profonde de sa voix me fait frissonner de la tête aux pieds, et je m'abandonne à lui tout en savourant son chant quasi silencieux que je voudrais éternel.

Je ne sais toujours pas qui il est. L'ombre qui l'entoure reste un mystère que je ne saurais découvrir, et pourtant, pour rien au monde j'aurai refusé de laisser s'étendre son ombre sur moi à cet instant.

_______

- Tu veux un verre?

Je viens de m'assoir au bar dans le minuscule coin cuisine, à côté de Younes. Ce dernier secoue une bouteille de vodka bien entamée sous mon nez.

- C'est pas trop mon truc ça tu sais, je décline.

- Tu dis ça parce que tu tiens pas l'alcool, il déclare avec un sourire en coin, en me sondant de ses yeux pleins de clairvoyance.

Touchée. Comment fait cet étrange garçon pour déceler tous les détails subtils qui ont tendance à échapper aux autres?

Ma fierté étant menacée, je finis par accepter un verre en lui lançant un regard plein de défi, ce dont il me répond par un sourire satisfait.

La nuit est bien avancée, certaines personnes se sont éclipsées et nous sommes dans ce qu'on pourrait appeler un comité restreint. La musique est moins forte, les danseurs se comptent sur les doigts d'une main et une quantité innombrable de cadavres de bouteilles gisent sur le sol, abandonnés.

- Alors Rilès t'as enfin lâchée?, me demande le brun innocemment en poussant un petit verre rempli du liquide transparent vers moi.

- Mmmh, je réponds en portant le verre à mes lèvres en grimaçant.

Je jette un regard derrière moi, vers le canapé, où le bouclé en question est assis en compagnie de Manon la Méprisable qui semble ne pas avoir bougé d'un poil de toute la soirée. C'est quand je vois le métisse hilare en compagnie de cette fille tellement glaciale que je sens une petite épine s'enfoncer doucement dans mon cœur, provoquant d'abord une douleur imperceptible puis d'un coup plus violente, brûlante, comme si elle voulait s'imprimer profondément en moi pour que j'en garde toujours le souvenir cuisant. Je me retourne et me met à tripoter machinalement mon verre, dépitée.

- Il te fait de l'effet, hein?

J'écarquille les yeux, hébétée. Je suis prise de court.

J'ouvre la bouche, tente d'articuler quelques mots incompréhensibles, mais n'y parvient pas.

Le pire de tout, c'est que je n'y avais jamais réfléchis.

Avec Rilès, les choses s'était faites toutes seules, sans se poser de questions. En vérité, je ne me suis jamais souciée de la relation que l'on entretien, elle me paraît naturelle, sincère, spontanée. Oui, je passe plus mon temps à tenter de percer les mystères qui représentent cet étrange bouclé plutôt que de me soucier de mes sentiments qui nourrissent mon affection envers lui.

S'il me fait de l'effet?

Je me tourne à nouveau vers l'homme en question, toujours en train de rire de bon cœur avec la belle Méprisable. L'affreuse douleur intérieure que j'ai éprouvée il y a quelques minutes encore se ravive presque immédiatement, implacable. Je me remémore ensuite l'importance que j'accorde à son jugement envers moi, ses mains en sang dans le parc pluvieux, la sensation de ses doigts serrant les miens, ma fascination envers lui, notre danse solidaire, la chaleur qui m'habite à son contact, et tous les sentiments que cela anime instinctivement en moi. La conclusion que j'en tire me paraît étonnamment évidente et me laisse dans une atroce confusion, complètement perdue.

Le sourire de Younes s'était victorieusement agrandi, comme s'il avait réalisé qu'il venait de toucher un point sensible.

- Je voulais pas te perturber, tu sais.

Je secoue la tête, en tentant de me remettre les idées en place. Ça il peut le dire que je suis perturbée!

Je ne comprends plus ce que je ressens, ce qu'il m'arrive. Les mots du brun ont déversé une vague d'incompréhension dans mon esprit tout entier, si bien que je ne parviens plus à mettre un mot sur mon état d'esprit actuel, malgré l'impression que mon cerveau tourne à cent à l'heure.

C'est au moment où j'ai le sentiment que je suis sur le point d'imploser que Younes lance, dans un détachement exagérément désinvolte:

- Tu veux un autre verre?

Trop préoccupée à faire taire mes émotions effroyablement désordonnées, j'accepte sans réfléchir.

Anxieuse, je bois cul sec, grimace, accepte un autre verre distraitement. Mes pensées s'emmêlent dans ma tête, les choses me deviennent incompréhensibles. J'ai l'impression d'être spectatrice de ma propre rêverie, que le monde ne tourne pas rond.

Et je sombre, lentement, dans un trou noir où mes pensées s'embrouillent, où l'alcool me brûle l'estomac et me fait tourner la tête, où je semble perdre conscience petit à petit.

_______

Recroquevillée sur le carrelage glacé de la petite salle de bain, je cache honteusement mon visage dans le creux de mes mains en percevant les cris de colères provenant de la pièce principale de l'appartement.

- Pourquoi t'as fait ça, putain?

- Mais puisque je te dis qu'elle s'est laissée faire!

- C'est pas une raison! Et le pire de tout c'est que tu savais qu'elle tient pas l'alcool! T'as quoi dans la tête Younes sérieux?

J'entends la voix du bouclé dérailler sous l'effet de la fureur. Je me ratatine encore plus sur moi même tandis que les piques agressives fusent de plus belle de l'autre côté de la porte.

Baptiste, agenouillé devant moi, me frotte inlassablement l'épaule en tentant de me réconforter, de la même main qui me tenait les cheveux encore quelques secondes auparavant au dessus de la cuvette tandis que je me vidais de tout se qui se trouvait dans mon estomac.

Je me sens ridicule, misérable, humiliée, mon ressenti confirmé par le regard attristé que me lance Lionel depuis la porte entrouverte où il guette discrètement la furieuse altercation entre le bouclé et le brun. Un horrible mal me tiraille l'intérieur du crâne, réduisant mes réflexions et mes pensées à l'état de vagues raisonnements incohérents et insensés. Je ressens en ce moment qu'une tempête glaciale à l'intérieur de moi, qui m'infeste et provoque de légers tremblements incontrôlés. J'ai l'impression que le carrelage immaculé sur lequel je suis assise est en mouvement perpétuel, comme si le monde tournait autour de moi et que je ne parvenais pas à suivre le rythme.

- Ça a l'air de se calmer un peu, commente Lionel en jetant un œil derrière la porte.

On entend effectivement plus grand chose de la part des deux belligérants. Seulement, avant que Baptiste ait le temps de relever la remarque de Lionel, nous pouvons entendre distinctement des pas lourds et précipités en notre direction puis voir Rilès faire irruption dans la pièce en claquant la porte si violemment que Lionel dû faire un bond de deux mètres en arrière pour ne pas se la prendre en plein visage. Je jette un petit regard timide vers le bouclé qui me semble être encore plus immense depuis le sol de la salle de bains, avant de rabaisser à nouveau mes yeux vers mes pieds.

Sans le regarder, je sens le métisse s'agenouiller devant moi en repoussant gentiment Baptiste, qui s'éclipse en silence avec Lionel. A présent seule en compagnie du bouclé, je n'ose pas lever la tête et affronter son regard et me contente de fixer silencieusement le sol, rouge de honte.

Il pose alors ses doigts sous mon menton et m'oblige à lever la tête pour lui faire face.

L'intégralité de son visage est encore marquée d'une profonde colère, ses traits sont durcis et ses épaules se soulèvent et se rabaissent vélocement sous sa respiration saccadée. Et pourtant, je discerne un éclat chaleureux dans ses yeux qui me fixent, plein de tendresse.

- Allez viens, on s'en va.

J'ai du mal à réaliser que cette voix douce est la même que celle qui criait de rage il y a encore quelques minutes.

Il m'aide à me lever, mais ma vision se trouble et je perds l'équilibre. Je suis tellement mal en point...

Il me rattrape de justesse et rit. Par ce rire, je sens son corps tout entier se relâcher de la tension qui l'habite et se détendre subitement. Il m'aide à passer un bras autour de ses larges épaules et pose sa main sur ma hanche pour me maintenir debout, même si je suis obligée de me tenir sur la pointe des pieds pour compenser notre différence de taille.

Avant de sortir de l'appartement, je vois les regards désolés des dernières personnes présentes (c'est à dire Lionel, Baptiste et Younes) au milieu du désordre anarchique typique d'un décor post-festif. Seul Asa, en train de comater sur le canapé, ne semble faire aucunement attention à ce qu'il se passe autour de lui. Sans jeter un regard en arrière, Rilès me traîne à l'extérieur.

Sur le chemin je demeure dans un état de semi-conscience, où le paysage tangue dangereusement autour de moi et que la seule chose qui me permet de tenir debout est le froid mordant qui me dévore la peau. Je ne vois rien, car en plus de ma vue floutée, l'obscurité me rend quasi-aveugle. Je remet mon sort entre les mains du bouclé qui me tient fermement et qui est la seule chose qui me maintient encore à la réalité. J'ai l'impression que ma tête se broie lentement, je n'arrive pas à analyser la situation, à comprendre comment nous en somme arrivés là. Je crois avoir pleinement perdu le contrôle de mes membres car chaque pas se transforme en une épreuve toujours plus difficile que la précédente. Rilès semble avoir remarqué mon tracas car je sens sa prise se raffermir sur moi, me soulevant presque.

Au bout d'un certain temps qui me paraît avoir été une éternité, où le silence, l'obscurité et la semi-conscience ont régné, nous nous arrêtons devant le seuil d'un immeuble que je ne reconnais pas.

- Mais... C'est pas mon immeuble, je fais remarquer d'une voix pâteuse avec un train de retard.

- Tu pensais vraiment que j'allais te laisser dans un état pareil?

Une honte affreuse surgit douloureusement en moi. Mon état est si désolant que ça pour qu'il ait tellement pitié de moi au point d'avoir peur de me laisser seule?

Il ne me laisse pas le temps de me lamenter sur mon sort et me guide à l'intérieur. Je suis tellement exténuée que je me retrouve à bout de souffle après avoir gravi seulement quatre marches, et le métisse décide donc de me soulever une bonne fois pour toute jusqu'à la porte de son appartement.

Je n'ai pas le temps de détailler les lieux car je me retrouve subitement dans une petite pièce sombre où le bouclé m'allonge précautionneusement sur ce que je devine être un lit.

- Mais... Ton lit... je couine dans un demi-sommeil.

- T'en fais pas pour moi, repose toi.

Complètement déboussolée, je ne parviens pas à discerner sa silhouette dans la pénombre et je sens mon corps encaisser une réaction proche de la panique lorsque je sens sa chaleur me quitter.

- Rilès...

Je sens alors ses lèvres chaudes se déposer délicatement sur mon front, ce qui a pour effet d'apaiser immédiatement mon angoisse et laisser une flamme étinceler doucement au creux de mon ventre.

Ma tête n'est alors plus qu'un désert dans lequel je m'efforce de chercher le sable.

Je l'entends s'éloigner et, avant même que la porte se referme sur lui, je plonge dans un sommeil comateux où le désert de ma tête s'évapore enfin pour laisser place à une douce sérénité, où seul demeure la trace de ses lèvres chaudes sur ma peau et le souvenir de sa voix chantonnant tendrement à mon oreille.

_______

Hey hey!
Je crois que je n'ai jamais écrit un chapitre aussi long. J'en suis assez satisfaite, même si j'ai l'impression que mon histoire est affreusement niaise, à la limite du "nunuche"... J'espère que ce chapitre vous plaira quand même 😊

PAR CONTRE JE SUIS CHOQUÉE, 100 VOTES ET UN PEU PLUS DE 900 VUES MAIS VOUS ÊTES FOUS KDKLSJLZBS

Pardon j'ai beugué. Mais sérieusement je comprends pas 😅
Je voulais une fois de plus vous faire part de ma reconnaissance la plus sincère, merci infiniment à ceux qui me lisent, votent, commentent et me soutiennent... Oui toi, qui que tu sois, que tu viennes de découvrir cette étrange fanfiction ou que tu me suives depuis le début... Je le répète, merci 🙏🙏🙏

On se retrouve dimanche prochain pour le prochain chapitre 😏 en attendant, portez vous bien! ❤

PS: NAN MAIS VOUS AVEZ VU CE QU'IL NOUS À SORTI EN GUISE DE DERNIER RILÈSUNDAYZ ? KSLJSKZL JE M'EN SUIS PAS REMISE 😱😱😱
N'empêche que ça nous prouve bien qu'il a un côté vachement mystérieux quand même. Na. 😂

🔥⏳🔥

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