7. You kept walking that way
Moi: Hey hey monsieur le professeur, il pleut aujourd'hui. Tu viens quand même?
Moi: Alors?
Moi: Ça veut dire que tu ne veux pas?
Moi: Si c'est la pluie qui te dérange, je ramène une veste ou un parapluie, c'est comme tu veux.
Moi: Rilès?
C'est bizarre. Il ne répond pas.
Assise devant la fenêtre de mon petit appartement contre laquelle la pluie s'abat violemment, je commence à m'énerver sur mon téléphone en sachant pertinemment que cela n'est en aucun cas la faute de cette petite machine. Mais une sorte de consternation grandit en moi, petit à petit: pourquoi ne me répond-il pas? Il m'a habituée à recevoir des réponses précipitées à mes messages, et le fait qu'il ne donne aucun signe de vie m'inquiète un peu. Je secoue la tête.
"Sérieusement Melody, on dirait que tu ne peux même plus vivre sans lui. Il a une vie, ne l'oublie pas. Ça devient grave. Le pire c'est que tu n'as aucune idée de qui il est."
Oui merci, je sais.
Je décide de suivre la voix de la raison qui me répète d'arrêter de l'harceler, de le laisser vivre sa vie et de vivre la mienne de mon côté. Tout en essayant de me sortir ce foutu métisse de la tête, j'attrape mon large sweat à capuche et me précipite dehors, indifférente aux torrents de pluie qui se déversent sur moi. Je continue de marcher sur ce même chemin jonché d'immenses flaques d'eau, comme tous les jours depuis mon arrivée ici. J'arrive une fois de plus au niveau de mon banc, éternellement sec malgré la violence de la pluie. Cet endroit en devient presque magique.
N'ayant pas le cœur de travailler, je me contente de scruter les environs, floutés par le débit impétueux des gouttes d'eau. Dans ma contemplation minutieuse du paysage, je m'arrête sur un détail qui me fait hausser un sourcil.
De loin, je vois seulement une silhouette sombre, plantée devant un arbre à l'autre bout du parc. Qui est assez dérangé à part moi pour se promener dehors par un temps pareil?
Sans que je ne comprenne vraiment qu'est ce qui me pousse à cela, je me lève et m'approche lentement de cette étrange personne qui, tout comme moi, semble pourvu d'une insensibilité désinvolte face à la pluie. Plus je m'avance, plus l'image de la silhouette me devient claire; le vacarme du déluge recouvre complètement le chuintement de mes pas sur l'herbe mouillée, si bien que l'inconnu ne semble absolument pas avoir remarqué ma présence. Je m'approche encore, et écarquille les yeux.
"Je rêve? Il est en t-shirt?"
En effet, la personne qui me tourne le dos à quelques mètres à peine de moi est vêtu d'un simple t-shirt gris, imprégné et assombri par le flot de pluie se déversant sur lui. Je peux affirmer qu'il s'agit d'un homme, par sa taille et ses épaules larges et carrées.
Je m'approche encore, avide de comprendre qui est cet homme inconscient, seul devant un arbre sous cette monstrueuse avalanche de pluie.
Puis je m'arrête, consternée, en reconnaissant la personne qui se tient devant moi.
Des boucles brunes imprégnées de pluie, une peau métisse sur laquelle les gouttes ne semble jamais cesser de glisser.
Rilès.
J'accoure à sa rencontre. Toujours dos à moi, le tintamarre de la pluie cache ma présence juste derrière lui. Quand je l'atteint enfin, je remarque que ses larges épaules s'abaissent et se soulèvent abruptement. On dirait qu'il est essoufflé. N'ayant toujours pas constaté ma présence, je pose timidement ma main sur son épaule.
- Rilès...
Il sursaute violemment, et se retourne pour me faire face. Je reste interdite à la vue de son visage.
Est-ce des larmes ou seulement des gouttes de pluie qui dévalent ses joues? Je n'arrive pas à faire la différence. J'ai l'impression de me retrouver devant un inconnu. Je ne reconnais pas l'expression du Rilès que je connais, habituellement si amical et chaleureux. Celui qui se tient devant moi à cet instant arbore un visage dur, fermé, menaçant, presque haineux.
Je vois la lueur dans ses yeux plein de détresse qui me reconnait, mais son sourire reste inexistant. Il fronce les sourcils et me détaille de haut en bas, en me fusillant du regard.
- Putain mais qu'est ce que tu fous là?
Sa voix est inhabituellement rauque, sèche. Son ton cinglant me froisse violemment le cœur. Intimidée, j'ouvre la bouche pour lui répondre mais aucun son ne semble vouloir en sortir. Je reste paralysée en le fixant, les yeux ronds.
- Va t-en!
Il avait presque crié. Sa voix s'était cassée, comme si elle allait se briser en mille morceaux. Il tremble. De froid? De colère? Je ne sais pas. Je met quelques secondes avant de comprendre le sens de ses paroles. Mais je ne bouge pas d'un poil, comme si mes pieds étaient profondément ancrés dans le sol tels les racines d'un arbre.
Nous restons longtemps ainsi, à nous défier du regard, en s'efforçant de ne pas capituler, de ne pas craquer. La pluie nous flagelle, mais aucun de nous ne s'en soucie. Je me sens égarée, je ne comprends plus rien. La seule chose qui me permet de ne pas lâcher prise est ce désespoir que je vois dans ses yeux, cet appel à l'aide, à rester, cette étincelle sombre qui me nargue et me hurle de partir, mais qui semble chancelante, vétuste, incertaine. Quel est donc ce mal qui l'habite et qui le ravage tant?
Puis mes pieds se mettent à bouger tout seuls, à faire un pas devant l'autre sans que je ne puisse rien y faire. Je ne suis plus qu'à quelques centimètres de lui, droite, en levant la tête pour pouvoir l'affronter du regard. Je sens que j'ai totalement perdu la maitrise de mon corps.
Tout semble alors lâcher à l'intérieur de moi, et j'ose faire ce que je pensais ne jamais faire.
Je passe brusquement mes bras autour de sa taille et le serre de toutes mes maigres forces, en fourrant mon nez dans son t-shirt trempé.
Ébahi, il ne réagit tout d'abord pas. Je m'attends à ce qu'il me rejette, mais je sens ses bras m'entourer doucement à leur tour après une longue hésitation.
- Il faut que tu t'en ailles, Melody...
Il avait presque gémi.
- Non, je réplique fermement en le serrant encore plus, comme si ma vie en dépendait. Non...
Enlacés sous les torrents de la pluie, nous nous tenons désespérément l'un à l'autre, comme si nous risquions de nous écrouler si l'un de nous lâchait. Complètement hors du temps, plus rien d'autre n'importe que cet instant étrange, où les secondes paraissent distordues, où la pluie semble s'être arrêtée de tomber.
Au bout de longues minutes, je me décide finalement de me reculer à contrecœur. Étant trop embarrassée pour avoir le courage de le regarder dans les yeux, je baisse la tête et me contente de fixer mes pieds. Mais mon regard s'accroche à un détail que je n'avais pas remarqué jusque maintenant, et j'ouvre grands les yeux, horrifiée.
- Mais... Tes mains sont pleines de sang!
Par réflexe, je saisi ses poignets afin d'examiner de plus près ses plaies. De longs filets de sang coulent le long de ses doigts depuis ses phalanges, le tout parsemé de taches violacées. Le métisse retire ses mains de mon emprise et laisse ses bras tomber le long de son corps, gêné.
- Te fais pas de bile, c'est rien.
Je le dévisage, une part de moi est soulagée. Sa voix et l'expression de son visage semblent à nouveau appartenir au Rilès que j'ai l'habitude de côtoyer tous les jours, même si une vague souffrance est toujours présente dans son regard.
- Il est hors de question que je te laisse ça comme ça, je réplique.
Je lui empoigne son avant-bras et le tire de toutes mes forces pour l'obliger à me suivre. Mais il ne bouge pas d'un poil et se contente de m'observer, interdit, un sourcil levé.
- Qu'est ce que tu fais?
- Viens! Je vais te soigner ça.
- Puisque je te dis que ça v...
- T'as pas le choix, putain! Viens!
Choqué par le tranchant de ma voix, il finit par obtempérer et commence à me suivre, docile. Toujours en le tenant fermement, je le traîne sous la pluie en direction de la sortie du parc. Nous traversons rapidement les rues inondées de Rouen, au rythme de mon pas hâtif lorsque je discerne sa voix au milieu du battement de la pluie:
- Heu... Et on va où comme ça?
Je ne lui réponds pas, car nous somme arrivés sur le palier de mon immeuble. J'ouvre la porte sous son regard interrogateur et le tire à l'intérieur. Je monte les escaliers quatre à quatre, flanqué du bouclé, puis nous finissons par arriver dans mon appartement.
Je lui ordonne de s'assoir sur l'unique chaise trônant au milieu de la pièce, et lui demande de m'attendre là. Pendant qu'il s'installe, je me précipite dans la minuscule salle de bains et attrape ma trousse de secours bien garnie et une serviette. J'en profite pour remplacer mon sweat trempé par une des mes chemise large, bien chaude et sèche.
De retour dans la pièce à vivre, je retrouve le métisse installé sur la chaise, en train de détailler mon modeste petit studio du regard.
- C'est mignon chez toi, il commente.
- C'est petit et pas très meublé, mais ça me convient.
Il hoche la tête pour me signifier qu'il comprend. D'innombrables petites gouttes tombent depuis ses boucles brunes et s'écrasent sur le sol dans un petit tintement. Je lui lance la serviette qu'il attrape au vol.
- Je ne te propose pas de te prêter un pull ou quoi que ce soit, parce que même s'ils sont larges pour la plupart, tu rentrerais pas dedans.
Il me remercie en riant.
Alors qu'il se sèche comme il peut, j'avance ma petite table devant la chaise sur laquelle il est assis, m'installe dessus, ouvre ma trousse de secours et lui demande de me donner ses mains pour que je puisse les désinfecter.
Les minutes passent dans un silence total tandis que je m'applique dans mon travail. Un millier de questions me brûlent les lèvres sans qu'aucun mot ne sorte de ma bouche. Je ne cesse de me demander ce qui a bien pu le mettre dans un tel état, quelle est l'origine de ses tourments, d'où proviennent ses blessures. Mon cerveau tourne à cent à l'heure, en quête de théories pouvant concorder avec une réponse plausible. Mais j'ai beau chercher, tout cela reste un mystère pour moi.
Les paroles de Younes me reviennent en tête. "Il vient de sortir d'une période très difficile. Rilès est quelqu'un d'assez étrange et tourmenté. Comme si... Comme si quelque chose le hantait. "
Je me fais une promesse silencieuse, celle de percer ce foutu mystère qu'il incarne un jour ou l'autre.
Je me concentre sur ses plaies. Ce n'est rien de grave, même si elles sont particulièrement profondes.
"Comment il a réussi à se faire ça?"
Je sens son regard sur moi depuis un petit moment tandis que j'applique un gaze stérile sur ses mains. Je lève doucement la tête, et réalise qu'il est effectivement en train de me contempler attentivement. Ses prunelles vert-gris se plantent profondément dans les miennes et me dévorent littéralement. Déstabilisée, je baisse le regard et me remet au travail. Mes gestes, précis et calculés, sont presque instinctifs et au bout de quelques minutes laborieuses, j'ai presque terminé de bander ses mains.
- Où est ce que tu as appris à soigner si bien?
- C'est par habitude.
- Comment ça?
Je réfléchis quelques seconde, mais je décide de lui raconter.
- Quand j'étais gamine, je rêvais de devenir Médecin sans Frontières. J'ai fait pleins de petits stages dans des hôpitaux pendant mon collège, et j'ai appris les bases comme ça. Je me débrouillais pour passer tout mon temps là bas, à observer, à m'imprégner de tout ce que je voyais. A force, je me suis mise à soigner les plaies de mon petit frère, et petit à petit des gosses du village, puis même plus tard les brûlures et les blessures des adultes.
Il ne cesse pas de me fixer, consterné. Je ressens alors le besoin de me justifier:
- Je sais que ça peut paraître bizarre qu'une gamine aime passer son temps dans des hôpitaux, mais moi je ne considérais pas cet endroit glauque comme la plupart des gens. Moi, je me disais que c'était justement un lieu où on rendait la vie aux gens, c'était un espoir de guérison, la porte vers le renouveau, vers une vie saine et heureuse.
- Pourquoi tu n'est pas devenue médecin, alors?
Je sens mon cœur s'écorcher dans ma poitrine suite à cette question, en tentant de rouvrir une plaie profonde que j'ai mis longtemps à faire cicatriser.
- Je... Trop d'études, je mens en essayant de dissimuler vainement ma voix tremblante. J'étais pas faite pour l'école de toute manière, et je... Je n'ai jamais réussi à rester en place.
Par ses sourcils froncés et son regard inquisiteur, je devine que Rilès a du mal à gober mon mensonge. Après tout il est loin d'être stupide, il sait que ce n'est pas une excuse aussi lamentable qui est censée faire renoncer son rêve le plus cher à une enfant. Mais je ne me sens pas capable de parler de ça maintenant.
Il ne cherche pourtant pas à en savoir plus, et c'est sur ces mots que je termine finalement mes soins.
- Dans quelques jours tu n'auras plus rien.
Il me remercie, et je discerne une réelle reconnaissance dans ses yeux.
Tandis que je range mon matériel dans la salle de bain, je l'entend s'exclamer:
- Waouh! Elle est géniale ta guitare!
Je le retrouve mon acoustique dans les mains, en train de jurer sur ses mains blessées qui l'empêchent de gratter les cordes.
- C'est malin de vouloir jouer avec les mains pleines de bandages, je me moque le sourire en coin.
Il grogne en faisant mine de poser la guitare, puis se tourne subitement vers moi, les yeux pleins d'espoir.
- Tu sais en jouer?
En guise de réponse, je saisi le manche de l'instrument et commence à exécuter quelques notes sous les yeux ébahis du bouclé. Je n'ai jamais aimé jouer devant qui que ce soit, mais la présence du métisse ne m'affecte étrangement pas, même si son regard éternellement posé sur moi a le don de me déstabiliser.
- Tu joues bien, il approuve les étoiles dans les yeux tandis que je termine mon morceau.
Je le remercie en rougissant, gênée, et il entame alors un long monologue sur la musique. A l'entendre, c'est quelque chose qui a l'air de le passionner, voir de l'émerveiller. Je remarque qu'il est surtout débordant de savoir, il en parle d'une façon très impliquée, les yeux brillant d'excitation. J'ai l'impression de découvrir petit à petit une nouvelle facette de sa personnalité, celle où il est virtuose, celle où il est passionné. Tandis qu'il me fait part de ses connaissances en la matière avec un enthousiasme que je ne lui découvre seulement, je le contemple et me demandant comment cet homme s'est débrouillé pour se faire une place si importante dans ma vie en si peu de temps.
- C'est d'ailleurs pour ça que je trouve ton prénom tellement magnifique. Melody.
Il avait insisté en prononçant mon prénom, comme si cela avait été la chose la plus précieuse qui existait, un objet rare et fragile qui risquait à tout moment de se briser. Je reste quelques secondes bouche bée de gêne, le visage écarlate. Je le vois rire face à ma réaction, et il ne semble pas réaliser à quel point il vient de me toucher, comme s'il venait de me planter une flèche dans le cœur. Je continue de l'écouter, un sourire béat sur les lèvres tandis qu'une petite flamme venait de s'allumer dans le ceux de mon ventre.
Nous partageons alors nos intérêts pour la musique, nous présentons à l'autre les morceaux qui nous font frissonner, vibrer, lui et moi sur la même longueur d'ondes, sans se soucier du temps qui passe ni de la pluie qui a fini par s'arrêter de tomber.
Vint alors le moment où il doit partir. Je le laisse se lever et se diriger vers la porte, un petit pincement au cœur, en me disant que je donnerais tout à ce moment précis pour qu'il reste encore quelques instants avec moi, pour que je puisse continuer à l'admirer et l'écouter, pour qu'il me donne une dernière fois l'occasion de m'attacher encore plus profondément à lui.
Alors qu'il s'apprête à franchir le seuil, je le retiens en l'appelant:
- Rilès!
Il se retourne et me lance une regard interrogateur.
- Tu... Tu es conscient qu'il va bien falloir que tu m'expliques, un jour où l'autre.
Je remarque qu'il comprend de quoi je veux parler par l'expression soudainement impartiale de son visage.
A mon plus grand étonnement, il hoche finalement la tête avec un sourire contraint, me faisant alors la promesse silencieuse qu'il finira un jour par me dévoiler ses secrets, avant de disparaître derrière la porte.
Par ma fenêtre, je l'observe soupirer en bas de l'immeuble, puis essayer de passer ses mains dans ses cheveux mais se souvenir soudainement qu'elles sont pleines de bandages.
Puis je le vois esquisser un grand sourire en contemplant ses mains bandées, vision qui fait monter une douce chaleur en moi.
Tandis que je continue à le regarder s'éloigner du haut de ma fenêtre, je me remémore tous les évènements de la journée, tellement divergents les uns des autres, de notre affrontement dans le parc sous la pluie battante jusqu'à notre discussion passionnée sur la musique, en passant par les soins que je lui ai prodigués et enfin notre étreinte désespérée. Je me met la tête dans les mains en me remémorant cette scène, en me demandant comment ai-je eu le courage de le serrer contre moi, pourquoi il ne m'a rejetée, pourquoi cela m'a fait tellement de bien.
Une chose est sûre, c'est que je ne regrette en aucun cas tout ce qu'il s'est passé, même si c'est difficile à encaisser. Consciente d'avoir passé un moment fort en compagnie du bouclé, et même si je suis encore plus perdue à son sujet que je ne l'étais déjà avant, je décide de continuer à marcher sur ce même chemin, vers la solution à tout cela, vers la vérité qui me tend les bras.
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Hey hey!
Tout comme vous, je trouve ce chapitre très bizarre et un peu incompréhensible. Étrange de la part de l'auteur même, hein? Pourtant, j'ai adoré l'écrire. Vraiment.
Libre à vous de tenter quelques théories sur la suite, ou peut être une explication probable à tous ces événements étranges... Le tout en commentaires, bien sûr 😊
Je tiens encore à vous remercier pour toutes vos votes et commentaires... Et puis 500 vues, wtf j'y crois pas! Ça peut paraître assez dérisoire comme nombre, mais c'est toujours plus que je n'ai jamais atteint. Alors merci ! 🙏
J'espère que votre rentrée s'est bien passée, et que vous êtes pas trop déçus que les Rilèsundays touchent à leur fin aujourd'hui, parce que putain moi ça me déprime.
Encore merci et à très bientôt !
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