11. Your path is unusual
- Allô?
Je me frotte les yeux machinalement en tentant d'effacer les dernières traces de sommeil sur mon visage.
- Melody?
La voix angoissée de mon frère me sort totalement de mon engourdissement et je saute du lit d'un bond, mes sens en alerte.
- Valentin? Qu'est ce qu'il se passe?
- Panique pas frangine, y'a rien de grave! tente de me rassurer mon frère d'un ton faussement rassurant. C'est juste que... Heu... Je suis à la gare de Rouen, là et...
- Quoi?
Je manque de m'étrangler.
- Bah j'en pouvais plus de l'atmosphère à la maison avec Papa... Alors j'ai pété les plombs et j'ai sauté dans le premier train, et me voilà sous la flotte devant la gare de ta charmante ville, grande sœur.
Abasourdie, aucun son parvient à sortir de ma bouche. J'entends la voix agacée de mon frère renchérir alors:
- Bon si t'as pas compris, il serait urgent que quelqu'un, genre toi, vienne me récupérer parce que là je suis en train de crever de froid tout seul dehors comme un con avec mon sac!
En réalisant soudainement le sens des paroles de mon frère, je lui promet de le rejoindre aussitôt que je le peux, ce dont il répond par un grognement irrité.
Je raccroche, et me met à faire les cent pas autour de mon appartement quasiment vide en analysant la situation, le cerveau en ébullition, pour déceler une solution à mon problème.
"Bien bien bien, Melody, calme toi, allez ça va aller, ton frère est juste seul à l'autre bout de la ville, il pleut des cordes et tu n'as pas de voiture, mais c'est pas grave tu trouveras un moyen de venir le chercher parce que..."
Puis la réponse me vient à l'esprit spontanément, comme si elle avait toujours été là, discrète, rendue invisible par ma panique et mon agitation.
Je me précipite sur mon téléphone, compose le numéro à la hâte et patiente en tapant du pied, chaque sonnerie faisant toujours monter mon inquiétude d'un cran.
C'est lorsque je finis par me convaincre que c'est peine perdue qu'il se résout à enfin décrocher.
- Allô?
Sa voix pâteuse et égarée me confirme que je viens de le sortir d'un profond sommeil.
- Rilès! Je suis tellement désolée de te réveiller, mais j'ai besoin de ton aide...
- Melody?
Son intonation se fait plus claire lorsqu'il reconnaît le son de ma voix.
Je m'efforce alors de lui décrire la situation de la façon la plus brève possible, en passant les détails sous silence. Mon ton semble l'alarmer, car il déclare simplement avec fermeté avant de raccrocher:
- Je suis là dans cinq minutes.
_______
Le trajet, bien que court, défile dans un silence total, si on omet le claquement cinglant des gouttes de pluie percutant le pare-brise et le chuintement continu des essuies glaces.
Le bouclé ne cesse de me lancer des regards obliques, ses yeux empreints d'une curiosité qu'il parvient très difficilement à camoufler. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais je le coupe dans son élan:
- Lorsque je me suis installée à Rouen il y a deux mois, j'ai laissé derrière moi mon frère seul avec mon père.
Je m'éclaircis la gorge avant de poursuivre :
- Mon père n'est pas quelqu'un de mauvais en soi. Il est juste... Très en colère contre la vie. Et il passe cette colère sur les premières choses qu'il voit, en l'occurrence ses enfants...
Je tente vainement de calmer les tremblements de ma voix. Le bouclé reste silencieux et fixe la route, mais je sais pertinemment que ce que je suis en train de raconter l'affecte plus que ce qu'il ne laisse paraître.
-... Et un jour j'ai décidé de fuir tout ça. Je... J'en pouvais plus. Alors je suis partie. J'ai cru que je pouvais avoir une vie paisible, d'être égoïste. Mais non. J'en avais aucun droit. Parce que...
Je déglutis, et je sens des larmes me monter aux yeux. Je cligne frénétiquement des paupières pour les chasser.
-... Parce que j'ai osé laisser tomber la personne qui compte le plus pour moi...
Je baisse la tête et fixe mes cuisses, honteuse, tout en marmonnant ces derniers mots presque inaudibles :
- Mon petit frère.
Le silence qui suit me fait l'effet d'une douche froide, comme si c'est seulement à cet instant précis que je réalise le triste sens de mes mots. La culpabilité me fauche, impitoyable, me faisant cruellement valser dans un gouffre sombre où je me noie, seule, dans les méandres de ma lâcheté, celle qui m'a poussée à fuir, celle qui m'a fait oublier en l'espace de deux mois que j'avais abandonné mon frère dans cette horrible situation par simple égoïsme.
Je sens la main chaude de Rilès se poser délicatement sur mon genou dans un geste affectueux, qui me sort violemment de mon débat intérieur. Quand je lève les yeux vers lui, j'observe qu'il feint toujours d'être concentré sur la route, silencieux, l'autre main sur le volant. Tant mieux. À cet instant précis, je ne supporterai pas d'affronter son regard. J'aurai trop peur de ce que je pourrai y déceler.
- Tu n'as pas à t'en vouloir.
- Je...
- Laisse moi parler.
Son ton forme un mélange étrange entre le tranchant et le réconfortant, et je lui découvre une certaine autorité que je ne lui connaissais pas. Surprise, je me tais et patiente tandis qu'il semble chercher ses mots.
- Écoute Melody, je sais qu'on ne se connais pas depuis longtemps et que je ne sais pas encore grand chose de toi parce que tu as du mal à t'ouvrir, je sais que ton chemin est étrange. Mais ce dont je suis sûr, c'est que tu es loin d'être égoïste comme tu le dis. Oui, tu es partie. Mais tu as le droit de vivre! Ne te laisse pas ronger par des remords inutiles. Ça te bouffe de l'intérieur, et je sais ce que c'est. Tu as pas le droit de dire ça de toi. Tu es formidable Melody, sache-le, et quoi que tu me dises, quoi que tu fasses, je ne cesserai jamais de le penser.
Il semble aussi abasourdi de sa longue tirade que moi, et pourtant elle n'en est pas moins sincère, comme si par l'intermédiaire de ses mots il avait voulu me transmettre du courage. Une douce chaleur m'envahit le cœur et me rassure, calmant mon angoisse en la remplaçant par le sentiment suave d'une certaine gêne mêlé d'un réconfort paisible.
Sans vraiment m'en rendre compte, je glisse ma main dans la sienne toujours calée sur mon genou, et nous entremêlons nos doigts naturellement, tandis qu'une chaleur douillette franchit la frontière de nos paumes et nous traverse doucement. À cet instant précis, nous regarder n'est pas nécessaire, le simple geste suffit à nous comprendre.
J'accentue ma prise sur sa main tandis que la voiture s'immobilise devant la gare, et n'ayant rien d'autre pour lui exprimer ma profonde reconnaissance que la chaleur de ma main, je me contente de murmurer sous le battement de la pluie:
- Merci, Rilès...
_______
Je m'éveille lentement, comme si j'avais été au cœur d'un brouillard obscur qui s'évaporerait doucement.
Je garde les yeux fermés, en tentant d'apprécier les derniers lambeaux de sommeil qui m'habitent encore. Blottie contre ce qui ressemble plus à un canapé qu'à un lit, je discerne l'écho de voix autour de moi qui me paraissent si lointaines.
- Oh, je l'avais oubliée celle-là!
- Celle-ci est marrante aussi!
Je reconnais ces voix, même si je met un certain temps avant de mettre un nom dessus.
- Je savais pas que j'avais encore des dossiers pareils sur mon téléphone... déclare une d'entre elles qui me semble être celle de mon frère.
- C'est sûr qu'il y en a des pas mal, rit une autre d'un timbre plus profond et grave.
Rilès.
J'essaye de comprendre qu'est ce qu'ils peuvent bien fabriquer tout les deux.
Hier matin, en sortant de la voiture après notre échange particulier, je me sentais un peu plus sereine grâce au métisse. C'est seulement en me retrouvant à quelques mètres de mon frère que je me suis mise à appréhender sa rencontre avec le bouclé. Pourtant, il n'y avait pas vraiment de question à se poser: Rilès n'était qu'un ami m'ayant servi de chauffeur pour venir le récupérer.
Justement. Il est loin d'être seulement ça. Et c'est ce qui me mettait mal à l'aise sur le coup.
Lorsque les deux garçons se sont serrés la main, je les ai observé se jauger de haut en bas, comme si l'un évaluait la condition de l'autre, le rapport que chacun avait avec moi, des milliers d'interrogations dans les yeux.
C'est un moment qui m'a semblé resté inscrit dans le temps, comme s'il avait été décisif pour la suite. Rilès surplombait bien mon frère d'une tête, et se révélait clairement plus robuste que lui, Valentin étant plutôt d'apparence svelte et maigrelet tout comme moi. Et pourtant, cela ne l'empêchait pas de dégager une certaine force, tandis qu'ils se mesuraient l'un à l'autre à la fois par la force de leur poigne et de leur regard.
Ce long instant se brisa lorsqu'un sourire franc et amical fendit le visage de chacun d'entre eux, comme s'ils venaient de signer un pacte disant qu'ils étaient finalement en droit de s'accepter mutuellement.
Depuis ce moment, les deux garçons semblent s'entendre plus que je ne l'aurai jamais espéré, avec leur discussions vives et riches de rires. On dirait qu'ils sont sur la même longueur d'ondes, comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Cette situation, bien que récente et très étrange, ne peut m'empêcher de me sentir heureuse et soulagée de la bonne entente de ces deux êtres qui ont tellement d'importance pour moi.
J'essaye de me tourner un peu pour trouver une position plus confortable sur le petit espace que représente le sofa sur lequel je nage à présent dans mon demi-sommeil. Puis une question émerge dans mon esprit, m'éveillant un peu plus.
"Mais qu'est ce que je fous sur un canapé?"
Puis les souvenirs de la veille continuent d'échouer dans ma tête au fur et à mesure que mon amnésie matinale s'estompe.
Quand nous sommes arrivés devant chez moi après avoir récupéré Valentin, une évidence m'a percutée de plein fouet: je n'avais rien pour faire dormir mon frère chez moi. A part le minuscule matelas rapiécé qui me sert de lit, je ne possède rien de plus et il était hors de question que je fasse dormir mon frère par terre. Je me frappais la tête en me demandant désespérément comment j'avais fait pour ne pas préméditer cela avant, en sachant pertinemment que je n'étais même pas en possession de deux chaises dans mon foutu appartement.
Voyant que je sombrais à nouveau dans une panique à la limite de l'hystérie, le bouclé a décidé de prendre les choses en main et nous a proposé de venir passer la nuit dans son appartement, qui, je le précise, est nettement plus grand que le mien, en attendant de trouver une solution. J'ai d'abord voulu refuser mais Valentin m'a coupée en lançant joyeusement: "Ça, c'est une bonne idée!", et je fus contrainte de me laisser tirer chez le métisse, en me disant qu'au final je n'avais pas vraiment le choix. Et puis, il fallait dire qu'être en présence permanente du bouclé n'était pas une perspective qui me déplaisait non plus.
Avant d'entrer, mon frère s'était glissé vers moi et m'avait chuchoté discrètement:
- Ça va, il a l'air cool ton petit ami. T'as de bon goûts. Par contre, t'aurais pu me prévenir que t'avais un amoureux. Je suis ton frère, quand même!
J'ai viré à l'écarlate et j'ai balbutié quelques justifications confuses pour lui faire comprendre qu'il avait mal compris la situation, et il se mit à rire à gorge déployée. J'ai la drôle d'impression qu'il se moquait ouvertement de moi, et je lui aurait bien hurlé dessus s'il n'y avait pas eu Rilès à nos côtés en train de nous observer d'un œil sceptique. J'allais presque regretter qu'il soit mon frère, et qu'il me connaisse aussi bien pour me percer à jour aussi facilement. C'était surtout atrocement gênant.
Malgré les sous entendus de mon semblable, nous avons passé une bonne après midi ensemble. Valentin estimait qu'il pleuvait trop pour sortir, même si la pluie était loin de nous déranger, Rilès et moi. Nous étions contraint de rester enfermé dans l'appartement du virtuose, mais la journée se révéla riche de rires et de bons moments, surtout qu'Asaël fit une entrée fulgurante au cours de l'après-midi et a fini par passer le reste de la soirée en notre compagnie.
Je n'ai pas eu le courage de demander au bouclé si la situation avec Younes s'était arrangée. Depuis la fameuse soirée où j'ai fini complétement éméchée, je n'ai plus de nouvelles du brun et il faut dire que cette situation m'attriste un peu, même si le grand métisse m'a déjà précisé que ce genre de choses était très fréquentes avec l'étrange tempérament de Younes. Mais ça ne m'empêche pas d'y penser, indéniablement.
Durant toute l'après midi qui suivit, j'observais l'évolution du lien qui se tissait peu à peu entre les garçons sous un œil presque maternel, et le temps m'échappa, jusqu'à nous retrouver à l'heure de dormir devant un dilemme des plus fondamental qui soit: qui dort où.
Rilès a exigé que j'occupe à nouveau son lit, tandis qu'il dormirait sur un matelas par terre et mon frère sur le canapé. J'ai refusé catégoriquement leur galanterie, me remémorant l'autre fois où je fus déjà contrainte de subtiliser son lit à cause de mon état des plus déplorables, la gêne de cet instant laissant encore une trace béate dans ma conscience. Il réalisa que cela ne servirait à rien d'insister, et nous avons décidé alors que ce serait mon frère qui prendrait son lit et moi le canapé.
Voilà pourquoi je me retrouve sur la banquette. Mystère résolu.
Quelques débris de leurs voix parviennent à mes oreilles:
- C'est qui ça, avec elle?
- Oh...
Mon frère semble chercher ses mots.
- Il s'appelle Allexander. C'était son meilleur ami.
- "C'était"?
Oh mon Dieu. C'est pas possible. Il a pas osé.
- Non non non, il est pas mort! s'empresse de se rattraper mon frère. C'est juste que... Ils ont coupé les ponts depuis longtemps.
Valentin est en train de montrer de vieilles photos archivées dans son téléphone à Rilès. De lui présenter les acteurs de nos vie, de dévoiler nos secrets. Il a pas à exhiber notre passé, pas comme ça. Je ne le supporte pas.J'ai juste envie de sauter de ce canapé et de l'étrangler.
Mais au lieu de ça, je reste paralysée, allongée en leur tournant le dos sur la banquette, toujours feignant d'être plongée dans un profond sommeil, en écoutant avidement leur échange.
- Ils étaient hyper proches, depuis tout petits. Ils étaient plus qu'inséparables, c'était presque un deuxième frère pour elle. C'était assez étrange, comme s'ils... Comme s'ils dépendaient l'un de l'autre. Melo n'avait personne d'autre que lui.
- Qu'est ce qui est arrivé?
Je sens dans la voix de Rilès de l'amertume, teintée d'une certaine honte, comme s'il s'en voulait de poser la question, comme si c'était plus fort que lui.
- Tu vois la fille à côté, là? Elle s'appelle Hortense. Et Allex était fou amoureux d'elle. Elle était très jalouse de Melo, parce que ma soeur était brillante, belle et intelligente de nature, sans même le faire exprès, sans même s'en rendre compte. Et ça avait le don d'agacer Hortense, qui voulait que tout le monde la voie, elle, et personne d'autre. Alors elle a fait la seule chose qui pouvait atteindre Melo...
Un blanc s'installe, pesant, lourd de souvenirs martelant ma tête comme s'ils vouaient renverser la muraille protectrice de l'oubli derrière laquelle je me suis réfugiée durant toutes ces années.
- Elle a demandé à Allex de choisir entre elles deux. Et il a choisi Hortense.
Je me mords brutalement la lèvre pour ne pas crier, ou lâcher un sanglot, je ne sais même pas.
Un long silence suit la déclaration de mon frère, silence durant lequel je bataille pour ne pas littéralement imploser sous le poids de toutes les émotions qui m'assaillent.
Rilès reste silencieux. Je l'imagine à cet instant, assis aux côtés de mon frère sur le petit matelas aux pieds du canapé, penché sur le téléphone de mon frère en regardant l'image que j'aimerais tant oublier d'un regard vide, fulminant intérieurement, maudissant ces gens qu'il ne connait pas et qui avaient autrefois fait partie intégrante de ma vie.
- Ne te méprends pas, Allex n'était pas un connard. Il était très loyal au contraire, un des gars les plus gentils que j'ai jamais rencontré. Un peu du genre réservé même. Mais il était fou d'Hortense... Et il a sacrifié ma sœur pour elle.
J'entends mon frère soupirer. J'avais espéré qu'il se taise mais il continue sur sa lancée, d'une voix qui rend la situation exagérément mélodramatique:
- Melo a eu du mal à s'en remettre. Allex était son seul ami, la seule personne en qui elle avait confiance, sur qui elle pouvait compter. C'est comme si son propre frère venait de la renier, après tout. C'est à partir de ce moment là qu'elle s'est renfermée sur elle même tu vois... Tu as remarqué à quel point elle avait du mal à parler d'elle, j'imagine. C'est bizarre, parce qu'elle n'a jamais montré aucun signe de tristesse. Elle était juste devenue silencieuse. Et c'est horrible, le silence, quand un petit garçon a besoin de sa grande soeur...
Comme s'il l'avait invoqué, le silence s'installe de nouveau. Après de telles révélations, qu'est ce qu'il y a à répondre après tout?
Et pourtant, Rilès parvient à briser le silence.
- Son chemin est bien étrange...
Mon frère éclate de rire, faisant soudainement relâcher la tension dans la pièce comme s'il avait crevé un ballon rempli d'air.
- Ça, c'est sur! Ma sœur, elle en a vu des vertes et des pas mûres. Et pourtant, elle ne s'est jamais laissée abattre.
J'entends Rilès acquiescer en riant également. Puis Valentin reprends, d'une voix subitement plus sérieuse et profonde:
- Tu crois peut-être que j'ai pas remarqué ton intérêt pour elle, hein?
L'absence de réaction de la part du métisse doit sûrement traduire sa stupéfaction. Sûrement aussi surprise que lui, je tend l'oreille pour ne pas perdre une miette de la confidence.
- Je m'en fous tu sais. Je sais très bien qu'elle a un faible pour toi aussi. Je crois que vous vous êtes bien trouvés...
Encore un silence. J'aurai tout donné pour voir la tête de Rilès à ce moment précis. Mais je crois que la mienne ne vaut pas mieux.
- Juste... Prends soin d'elle. Elle a pas une vie facile, tu sais. Et même si elle s'obstine à croire qu'elle est capable de se débrouiller seule, elle a un besoin atroce de quelqu'un sur qui se reposer, quelqu'un pour l'aider. Alors promet-moi que tu ne la laissera pas tomber. Elle a besoin de toi.
- Je te le promet, lui répond la voix étranglée par les émotions du métisse.
Mais il n'y a pas plus sincère. Et cette sincérité provoque une vague de frissons qui me traversent de toutes parts.
J'entends un petit claquement, comme si l'un venait de donner une tape amicale à l'autre, puis le bruit placide de couvertures qu'on déplace, d'articulations qui craquent en se levant, de pas sur le plancher qui s'éloignent. Une conversation redémarrer comme si de rien n'était, des exclamations fuser, des rires éclater. Le monde autour de moi s'active, entame une nouvelle journée.
Et puis il y a moi, recroquevillée sur le canapé, rouge de confusion par la conversation que je viens de surprendre et le cœur battant d'émotions, à bouffer un coussin en serrant les dents pour ne pas faire entendre mon incompréhension lucide et ma joie douloureuse au reste du monde.
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Hey hey!
J'espère que ce chapitre avec ses quelques révélations vous plaira!
Les vues et les votes ne cessent d'augmenter blblvlvlvlhlhlgglgl j'en peux plus merciii 🙏
À très bientôt
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