46

Kris

Je suis tirée du sommeil par les caresses de Jake le long de ma colonne vertébrale. Je soupire doucement et il rit tout en posant ses lèvres chaudes dans ma nuque.

— Meilleur réveil de ma vie... murmuré-je avant de me tourner pour lui faire face.

— Oui, c'est bien aussi.

Je fronce les sourcils et il se marre. Ok, j'ai compris. Monsieur préfère les matins qui démarre par du sexe.

— Désolée, mais j'ai mal partout.

Il rit encore plus, conscient que j'ai compris son allusion et m'embrasse dans le cou avant de me chuchoter à l'oreille :

— Tu dois admettre que ces courbatures te rappelle la soirée d'hier...

Je ferme les yeux, happée par des réminiscences de la veille. Par la chaleur de sa peau sur la mienne, par ses caresses et les nombreux orgasmes qu'il m'a donné, dans la cuisine mais aussi dans sa chambre où nous nous sommes à nouveau donnés l'un à l'autre.

— Si j'en crois la pointe de tes seins durcies, tu vois très bien où je veux en venir... chuchote-t-il encore en se penchant pour lécher l'un d'eux.

Je me cambre, mes courbatures oubliées et ma main fourrage dans ses cheveux alors qu'il mordille mon téton puis le lèche encore et encore. Je gémis, et il caresse mon ventre avant d'agripper ma hanche et de s'attaquer avec gourmandise à mon autre sein avant de descendre lentement, le long de mon corps, parsemant des baisers mouillés sur ma peau nue. Jake écarte mes jambes et me sourit d'un air joueur en soufflant doucement sur mon intimité déjà bien humide. Je ferme les yeux et il rit, avant de déposer des baisers le long de mes cuisses, jouant avec moi, me faisant perdre la tête rien qu'en imaginant ce qui va suivre.

Enfin, sa bouche rencontre mon intimité et il me lèche doucement, comme s'il voulait faire durer le plaisir alors que je suis déjà au bord du précipice devant lequel il me mène habilement. Il me lèche avec lenteur mais avec ardeur. Tantôt jouant avec mon clitoris, tantôt s'insinuant en moi de sa langue. Je perds pied et gémis sans me retenir alors qu'il happe mon bourgeon entre ses lèvres me faisant exploser.

— Ça, c'est un réveil comme je les aimes... murmure-t-il alors que ma respiration se calme peu à peu.

Plus tard, nous retrouvons Quinn et Riley dans la cuisine, et j'accepte avec plaisir l'assiette remplie que me tend le premier, alors que ma meilleure amie s'empiffre toujours, nous ignorant royalement.

— Merci, dis-je en inspectant le contenu de l'assiette.

Oeuf, bacon, pancake, pain au chocolat, salade de fruits et tartine beurrées. J'accepte aussi avec plaisir le café et le jus frais que me sert Jake et souris devant ce petit déjeuner digne d'une série télé.

— C'est mon cadeau de Saint Valentin pour la demoiselle, commente Quinn en souriant. Enfin, la dernière partie du moins.

— La première partie étant l'orgasme d'enfer au beau milieu de la nuit qui a probablement réveillé l'immeuble entier ? Raille Jake en me piquant mon pain au chocolat.

Je tape aussitôt sur sa main et il me le rend, non sans en avoir mangé presque la moitié d'un coup.

— Quoi ? Vous nous avez entendu ? S'étonne Riley, enfin consciente de notre présence.

— Je parie que mes parents en Bretagne t'ont entendue, Ry !

Elle se marre, les joues roses et marmonne :

— Pas de ma faute si mon mec fait des cunnis de malade...

Je roule des yeux tandis que Jake fait semblant de s'enfoncer un doigt dans la gorge et Quinn se redresse, fier comme un coq.

— En plus, vous pouvez vous moquer mais il me semble que vous êtes aussi discret que nous... continue Quinn avant de prendre une voix aiguë. Oui, oui... oh oui, Jake !!

Je me sens rougir de la racine des cheveux jusqu'aux pieds alors que mes amis se marrent. Jake étouffe un rire avant de balancer un coup dans le ventre de son pote. Riley quant à elle, a replongée dans son assiette et je fais de même, heureuse de penser à manger plutôt qu'à la honte qui me traverse le corps.

— Bon, je vais prendre une douche.

Riley abandonne son assiette et le reste sur le table avant de filer dans le couloir non sans m'avoir lancé un regard. Je soupire, et abandonne mon repas à moitié mangé avant de la suivre dans la salle de bain.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Sans un mot, elle me balance son téléphone et je le déverrouille du pouce avant de faire défiler le mail sur lequel je tombe. Mes yeux s'agrandissent au fur et à mesure que je lis et je fronce les sourcils, abasourdi.

— C'est quoi ce bordel ?!

— Pas si fort !!

— Mais merde Riley, c'est sérieux ton truc ?! Tu vas vraiment le faire ?

Elle hausse une épaule et récupère son téléphone avant de faire glisser le jogging qu'elle porte, me faisant ainsi comprendre qu'il faut que je la laisse. Mais, je suis une bretonne bornée et insiste.

— Et Quinn dans tout ça ?

— Bah ? Ça change rien à ce que je ressens pour lui. Putain, Kris, c'est la chance de ma vie. Je ne peux pas ne pas y aller.

— Et tu trouves pas ça bizarre qu'ils proposent ça à une première année ? Dis-je en croisant les bras sur ma poitrine.

— T'insinue que je ne suis pas assez douée, c'est ça ?

Oups.

— N'importe quoi ! Tu sais très bien que tu es douée, tu es la meilleure de la promo de journalisme, Riley. Mais, des stages comme ça, on en propose pas aux premières années. Même les dernières années ont du mal à en obtenir !

— En gros, t'es en train de me dire que c'est une erreur ? Ou que quelqu'un se fout de ma gueule avec un fake ?

Je soupire, excédée. Elle est bornée quand elle s'y met !

— Je dis juste que tu devrais faire gaffe. Et pas partir sur un coup de tête là-bas, et prendre le risque de perdre ce que tu as ici.

Riley fronce les sourcils et relève le menton, plus butée que jamais.

— Si Quinn m'aime vraiment, il m'attendra.

— Si tu es si sûre de toi, qu'est-ce qui t'empêche de lui dire pour le stage ?

Elle ouvre la bouche prête à me répondre mais aucun son en sort. Un petit rictus étire mes lèvres, j'ai gagné cette manche de la conversation et elle le sait.

— Bon, je vais me doucher, dit-elle en ouvrant la porte, me fichant donc dehors.

— Et tu en parles quand à Quinn ? Insisté-je, bien que je sache que je ne devrais pas.

— Bordel mais Kris, tu me les brises ! Merde alors ! Je t'en ai parlé parce que t'es ma meilleure amie alors arrêtes !

— Et j'insiste parce que justement je suis ta meilleure amie ! Contre-attaqué-je.

Elle grogne et me tire par le bras pour me virer dans la salle de bain mais je résiste. Je me suis bien trop de fois battue avec Loïc pour la salle de bain, pour savoir me défendre et ne pas me faire éjecter d'une pièce sans résister un minimum. J'attrape le poignet de Riley et la force à me lâcher en exerçant une pression pour le tordre suffisamment pour qu'elle soit obliger de se mettre presque à genoux pour supporter la douleur et secoue la tête avant de lui dire :

— T'as pas intérêt à traîner à le lui dire, je t'aime, mais lui aussi.

Je lui lâche le poignet et m'apprête à sortir quand elle me rattrape et me plaque le visage contre la porte. Je souffle, plus qu'agacée qu'autre chose. Je sais que c'est moi qui ai commencé mais, là, je suis à bout.

Je ne sais pas ce que je fais, ni comment j'arrive à le faire, toujours est-il que bientôt la porte encore ouverte tremble, et Riley relâche la pression sur ma nuque, je me libère et plaçant un pied derrière ses jambes, je la fais tomber sur le sol. Je m'assois sur elle et lui balance :

— Qu'est-ce que tu veux Ry ? Que je garde ton petit secret jusqu'à que tu te barres sans dire un mot ? Que je garde ça pour moi comme tu l'as fait quand tu as su pour Matysse ?!

— T'es complètement injuste, Kris ! C'était pas à moi de te le dire !

Riley souffle un grand coup, essayant manifestement de se retenir de m'en mettre une, et je fais de même avant de me relever, parce que moi aussi, je suis sur le point de craquer.

— Putain mais c'est quoi ce bordel ?! Hurle Quinn, stupéfait devant le spectacle qui s'offre à lui.

Nous levons les yeux vers lui, et ne bougeons plus, comme statufiés. Puis, Riley se débat et je me lève rapidement avant de lui tendre la main pour qu'elle se lève à son tour.

— Alors ?!

— Rien, je dis avant de bousculer Riley et Quinn et d'enfin, sortir de cette maudite salle de bain.

•••

Plus tard, affalés dans le canapé comme des baleines échouées, nous regardons sans la voir la télé et une émission de télé-réalité débile qui ne cesse de me faire soupirer.

— Bordel, Kris ! Arrêtes ça, j'essaie de suivre.

— T'es sérieuse, Ry ? C'est de la merde en boîte ce truc...

- T'as qu'à changer de chaîne !

— Il y a rien d'autre à mater !

Nous nous engueulons un moment jusqu'à ce que Quinn se lève sans un mot et se rend dans la cuisine et revienne en nous hurlant cette fois, de nous la fermer.

— Tu veux répéter ? Menace Riley.

— S'il te plaît, mon cœur, aurais-tu l'amabilité de la fermer ?

— C'est mieux. Mais c'est pas encore tout à fait ça, abruti.

Je me marre et Quinn me fusille du regard. Pourquoi est-ce qu'on se prend la tête déjà ? Ah oui, pour la télé. Télévision que mon coloc éteins avant de balancer la télécommande sur la table et de me jeter un carnet de post-it au visage.

— Et j'en fais quoi de tes trucs là ? Grogné-je en me redressant.

— Chacun écrit un mot sur un papier et le colle sur le front de l'un de nous. On va deviner qui nous sommes.

— Si je marque idiote, tu le sauras sans même poser de question... marmonne Riley en attrapant un papier que je lui tends.

— Fermes-là !

— Pas d'insultes, espèce de peste. Juste des mots, des noms ou un animal. Ça va nous occuper et vous calmer un peu... dit-il en nous désignant Riley et moi.

Est-ce que c'est de notre faute si le temps est pourri et qu'on ne peut pas sortir ? Que la coloc a quatre commence à nous peser ? Et que nous sommes tous épuisés ? Non ! Et puis, c'est pas comme si on allait en venir aux mains non plus... avec Ry, c'est tout ou rien. Soit on s'entend comme larrons en foire, c'est à dire la plupart du temps, soit... ça vire à l'apocalypse. Aujourd'hui c'était assez soft. Enfin, si on oublis le passage dans la salle de bain de ce matin où j'ai failli l'encastrer dans le sol.

Je souris à cette pensée et Riley me lance aussitôt :

— Enlève toi cette idée de la tête, Frenchie ! De toutes façons, je t'aurais défoncée.

— Dit-elle alors que je l'ai maîtrisée... chantonné-je pour l'énerver.

— Putain mais vous allez finir par nous dire pourquoi vous êtes sur le point de vous entre-tuer depuis ce matin ?! S'exclame Jake, manifestement à bout.

Je fais la moue. Il n'a pas dit un mot sur notre altercation et voilà qu'il s'y met comme Quinn ?!

— Ca te regarde pas ! Je lance en même temps que Riley et les mecs soupirent à l'unisson.

Enfin si, ça les regardes un peu.

Mais c'est à nous de régler ça.

Nous échangeons un regard et en soupirant, sans un mot, nous convenons de faire une trêve pour la journée. Demain, il sera l'heure de tout mettre à plat.

Et ça risque de faire mal.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top