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Jake
- Papa !
Le petit sourire niais qui flottait sur mes lèvres depuis le matin se transforma instantanément en un grand alors que je m'accroupis pour réceptionner Matysse dans mes bras. Je la serre une minute contre moi et dépose un baiser dans ses cheveux.
- Bon anniversaire, Ma Princesse. Soufflé-je.
- Merci, papa. Il est où mon cadeau ?
Je secoue la tête, amusé. Elle n'as pas perdue le Nord...
- Il est dans mon appartement, Riley et tonton Quinn viendront te l'emmener.
- On va prendre des fleurs pour maman ? Demanda Matysse alors que je la reposait au sol.
- Oui, dis-je en hochant la tête. Je les lui offrirait, et tu pourras lui faire un dessin aussi.
Ma fille me fit un grand sourire avant de disparaître dans la maison pour monter les escaliers d'un pas rapide alors que je me frotte distraitement les yeux.
- Mauvaise nuit ? Demande Mona en me pressant l'épaule.
Je me dégage d'elle et hoche la tête d'un air sombre.
- Ouais, enfin, comme d'habitude quoi.
Je hausse les épaules alors que du coin de l'œil je la vois secouer doucement la tête en direction de son mari, Arthur, l'air de dire « non, cette fois ce n'est pas comme d'habitude, et il le sait très bien. » Je souffle et me rends dans cuisine pour me servir un café. Ils ont raison bien sûr, ce n'était pas comme d'habitude. C'était dix fois pire. Comme si je revivais chaque instant de cette nuit là, je ressentais à nouveau l'air qui faisait se soulever les cheveux de Lucy, il y avait aussi les odeurs, celle de la ruelle sombre en contrebas, les fleurs et le pollen et surtout celle de la peur qui m'étreignait le ventre cette nuit maudite.
C'est comme si tout était amplifié, chaque bruit, chaque mots qu'elle avait prononcés se répercutaient en moi comme... comme un violent coup que j'aurais reçu en plein visage. Ce qui était en partit le cas, au final.
- Ça fait quatre ans, Jake. Il faut que...
- Que quoi ? Que je passe à autre chose ? Que j'oublie Lucy, la mère de ma gosse ?
Je fronce les sourcils et la fusille du regard.
- Je ne peux pas, Maman. C'est comme si on arrachait une partie de moi si je tentais de l'oublier. Je ne peux passer à autre chose parce que c'est la seule nana qui a fait battre mon cœur d'enfoiré.
- Et Kris alors ? Demande-t-elle doucement.
- Ne la mêle pas à tout ce bordel, elle n'est au courant de rien.
Cette fois c'est à son tour de froncer les sourcils et de me foudroyer du regard.
- C'est qui Kris ? Demande Arthur.
- Comment ça, elle n'est au courant de rien ? Tu ne lui as pas parlé de Matysse ?
- C'est qui Kris ? Répète Arthur, dans l'indifférence générale.
- Non.
- Donc elle n'est pas au courant que tu es pas d'une petite fille de quatre ans ni que sa mère est dans un institut spécialisé ?! Punaise, mais Jake ! Qu'est-ce qu'il t'arrives ?! Tu crois vraiment que Kris va continuer une relation avec toi avec tout tes mensonges ?
- Quelqu'un va finir par m'expliquer qui est cette Kris à la fin oui ou non ?! S'énerve Arthur en tapant du poing sur la table.
- Une fille que Jake aime bien, Répond Mona.
- N'importe quoi !
- Ah ouais ? C'est pour ça que tu avais un sourire de débile en arrivant avant même de voir ta fille ? Tu es amoureux de cette française, Jake. Mais je te préviens, il ne pourra rien se passer de sérieux si elle n'est pas au courant de certaines choses, à commencer par la jolie petite fille blonde à l'étage.
Je pousse un nouveau soupire de frustration. Bien entendu, elle a raison. Mona a toujours raison... mais comment aborder le sujet avec Kris ? Je vais tout de même pas débarquer à l'appartement et lui dire de but en blanc que je suis papa d'une môme de quatre ans...
- Matysse, tu es prête ? Crié-je du bas de l'escalier un peu plus tard.
- Oui, papa ! Hurle-t-elle depuis sa chambre.
Un instant plus tard, elle dévale les escaliers en faisant tellement bruit que l'on a dû mal que c'est une petite fille qui déboule comme ça. Comme d'habitude, elle saute dans mes bras et je ris avant de lui dire :
- On t'as jamais dit de ne pas courir dans les escaliers, Princesse ?
- Nooooooon... me répond-t-elle d'une voix innocente.
Je secoue la tête et lui ébouriffe les cheveux avant de prendre le dessins qu'elle me tends. Un dessin aussi mignon qu'adorable mais qui me brise le cœur. Elle y a dessiné une petite fille blonde, une maman aux mêmes cheveux d'or et un papa avec des dessins sur les bras, un parfait tableau d'une famille parfaite...
- Là c'est toi, ici c'est maman et là c'est moi, explique Matysse très sérieuse. Peut-être qu'elle pourra habiter avec nous après l'hôpital hein papa ?
J'essuie discrètement mes yeux et lui sourit d'un air triste avant de m'asseoir sur les marches et de l'attirer sur mes genoux.
- Tu te souviens quand je t'ai dit que Maman était à l'hôpital parce qu'elle avait eu un accident ? Demandé-je doucement.
- Oui...
- Elle ne pourra jamais habiter avec nous, ma chérie... elle est très malade d'accord ?
- Oui, mais... à l'école...
- Je sais, ma chérie... tes copines ont toutes leur papa et leur maman à la maison mais, ta maman habite à l'hôpital maintenant.
Elle baisse les yeux et fronce les sourcils.
- C'est pas juste !
- Je sais...
- Moi j'ai même pas mon papa dans ma maison !
Outch... uppercut en pleine face. Mérité, je dois l'avouer.
- Est-ce que tu voudrais qu'on fête ton anniversaire dans ma maison ? Plutôt qu'ici ? Avec tonton Quinn ? Demandé-je pour lui changer les idées et pour retirer le poids de la culpabilité dans ma poitrine.
- Oh oui ! Avec Riley aussi ? S'exclame aussitôt Matysse, ravie, sa tristesse oubliée.
Mon Dieu... comme j'aimerai être un enfant moi aussi, oublier ma tristesse et ma peine aussi rapidement qu'un claquement de doigt.
- Oui. Allez, va cueillir des fleurs dans le jardin de Mamy, j'arrive après ok ?
Elle disparaît rapidement et j'échange un regard avec Mona.
- Je crois que tu n'as plus le choix de dire la vérité à Kris...
Je hoche la tête, ce n'est pas exactement le genre de conversation que j'avais envie d'avoir un jour à peine après être enfin ensemble...
Je tire mon téléphone de ma poche arrière et compose son numéro, au bout de deux sonneries elle réponds joyeusement.
- Salut, beau gosse.
- Hey... euh... tu es libre pour boire un café vers 17 heures ?
- Oui, bien sûr. Ça va Jake ? Tu as l'air bizarre.
- Oui oui... à l'arrêt minute ? Dis-je en essayant de contenir mon souffle qui devient de plus en plus rapide.
Elle accepte et je raccroche, au bord du malaise.
- Ça va le faire, Jake, Essaie de me rassurer Arthur.
- Je l'espère...
Hello mes petits chats,
Wow ça faisait un bout que j'avais pas publié ici et ça me fait un bien fou de retrouver Jake, Kris et Matysse...
J'espère que ce chapitre vous plaît !
Des bisous et à très vite ! ❤️
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