21
Jake
J'observe Kris courir d'une pièce à l'autre pour remplir sa valise qui trône sur le canapé d'angle, elle est surexcitée à l'idée de retourner chez elle en Bretagne. Je réalise seulement maintenant que je vais être seul pendant deux semaines en voyant Quinn déposer son sac de voyage sur le canapé. Étant donné qu'il parle français mais n'y a jamais mit les pieds, il a supplié notre colocataire de l'héberger pour les fêtes de fin d'année et elle a accepter avec plaisir. Je les emmènes tout les deux à l'aéroport demain matin avec Riley. Cette dernière serait bien partie avec eux mais, elle veut absolument fêter noël avec son grand-père.
Kris dépose des cadeaux dans sa valise puis ajoute des gros pulls pour les protéger et essaie tant bien que mal de la fermer.
- Assis-toi dessus. Dis-je en m'approchant.
- Je vais la casser !
- C'est pas avec tes cinquante kilos que tu vas la casser ! Allez, Frenchie ! Grimpe sur cette fichue valise.
Elle lève les yeux au ciel mais obtempère néanmoins puis je referme la fermeture en un clin d'œil.
- On commande des pizzas ? Demandai-je
Une heure plus tard, nous sommes tous les quatre assis au salon, des pizzas entamées autour de nous et des bières dans les mains.
- Vous avez vraiment de la chance !
- Tu aurais pu venir avec nous, dit doucement Kris. Toi aussi, Jake. On a de la place chez moi.
Je secoue la tête en souriant. C'est vrai que j'aurais bien aimé partir en vacances loin d'ici mais je ne peux pas. Il y a Matysse, Lucie et mon job au garage. Tant de choses qui font que je ne peux pas quitter le Queens.
- Tu sais bien que je bosse, dis-je en haussant les épaules.
J'échange un rapide coup d'œil avec Quinn, lui il sait toutes les raisons qui font que je reste ici.
- Pas de connerie en mon absence, ok bro ?
Je lève les yeux au ciel mais acquiesce d'un hochement de tête. Je sais qu'il s'inquiète réellement pour moi. Après tout, depuis trois ans c'est lui qui répare mes conneries.
•••
- Bon voyage, bébé.
Je regarde Riley et Quinn se serrer dans les bras puis détourne la tête alors qu'ils s'embrassent et attire Kris dans mes bras pour un dernier câlin avant d'être séparer d'elle pendant deux semaines.
- Prends soin de toi, ok ? Chuchote Kris à mon oreille.
Je m'écarte un petit peu de son corps pour l'observer.
- Je sais qu'il y a quelque chose qui te ronge, outre la grossesse de l'autre pimbêche. Donc, prends soin de toi. Pas de bêtise pendant mon absence. Et si tu as besoin de parler, tu nous envoie un message sur WatsApp.
Je lui souris et lui fait un bisou sur la joue avant de serrer brièvement Quinn dans mes bras. Une fois qu'ils sont appelés pour embarquer, j'attrape Riley par le cou et l'entraîne avec moi à l'extérieur de l'aéroport.
Je la dépose chez elle puis rentre à l'appartement. Il me parait vide à présent sans Quinn et Kris. Je prends une douche rapide et passe un jogging et un t-shirt avant de filer à la cuisine. Il est tôt, ils ont prit un vol de bonne heure et j'ai faim à présent. Sur le plan de travail se trouve une assiette recouverte de papier aluminium. Je souris en découvrant son contenu : une grosse pile de crêpe. J'ouvre le placard de la cuisine afin de prendre le caramel au beurre salé de Kris et découvre un petit post-it collé sur le pot.
« Je t'en ramènerai. Prends soin de toi. »
Je souris de plus belle. Elle nous avait convertit à son adoration pour ce met collant et tellement bon. Ses parents lui en expédiait de temps en temps car on en trouve pas facilement ici, ou alors à un prix exorbitant à cause de l'exportation. J'attrape le petit carré bleu et le colle sur la porte du frigo comme pour pouvoir le relire en attendant son retour.
Une fois rassasié, je file me coucher gagné par la fatigue accumulée ces dernières semaines.
•••
La sonnette de la porte d'entrée me tire du sommeil et je repousse la porte en soupirant. Je suis presque soulagé d'avoir été réveillé. Le rêve ou plutôt le cauchemar que je faisais était tellement réaliste... Je frotte mes yeux encore humides d'avoir pleurer durant mon sommeil et me dirige à pas lent à la porte de l'appartement, et le corps encore tremblant.
- Qu'est-ce que tu fais là ? Demandai-je surpris en ouvrant le battant.
- Papaaaa ! S'écrit Matysse en encerclant mes jambes.
Mona me répond alors que je me penche pour récupérer ma fille et lui faire un bisou sur le front.
- Tes colocataires ne sont pas là, tu es en vacances et j'ai besoin de faire mes courses pour... N-O-Ë-L. Termine-t-elle en épelant le dernier mot pour ne pas que la petite comprenne.
- Ok. Et tu la récupères à quelle heure ?
- Je la récupère à la fin de la semaine. Dit-elle fermement en me lançant un regard noir. Il faut que tu passes plus de temps avec elle.
Je me pousse de l'entrée pour la laisser pénétrer dans l'appart et aussitôt elle se dirige vers la cuisine, sûrement pour que je lui prépare un café. Je la suis, ma fille toujours dans mes bras qui trace le contour des tatouages qui couvrent mes épaules avec ses petits doigts et je me rends compte que je suis torse nu. Et en caleçon.
- Mona, je bosse au garage dans deux jours.
- Je sais, Jake. J'ai vu avec ton chef, tu pourras l'emmener. Sa femme s'occupera de Matysse pendant tes heures de boulot. Maintenant, sers-moi un café bien noir.
Je lève les yeux au ciel, exaspéré mais je ne peux m'empêcher de sourire alors que Matysse me demande :
- Je reste avec toi, papa. Hein ?
- Oui, ma Princesse. Tu veux aller faire du dessin pendant que je parle avec Mona ?
- C'est Mamy pas Mona. Me corrige la petite.
Derechef, je lève les yeux au ciel alors que Mona pouffe de rire. Je dépose Matysse sur le canapé et lui donne une feuille et un crayon à papier.
- Je te donnerai des couleurs après. Lui promis-je avant de rejoindre Mona et de mettre la cafetière à couler.
Je file pendant ce temps dans ma chambre, ouvre la fenêtre en grand et attrape le premier jogging que je croise et un sweat que j'enfile sans même passer un t-shirt au préalable avant de regagner la cuisine où Mona s'est installée sur un tabouret.
Je nous sert deux cafés et ouvrit la baie vitrée pour aller sur le petit balcon où trois chaises son disposés autour d'un bidon servant de table. J'y dépose nos breuvages et allume prestement une cigarette comme si seule la nicotine pouvait chasser le mauvais rêve qui faisait encore trembler mes mains.
- Qu'est-ce qui ne vas pas ? Demanda Mona d'une voix douce et maternelle.
Je tire avidement sur la tige blanche tout en lui lançant un regard mauvais.
- Toujours la même chose. Lucie, moi, le sommeil, l'accident, Matysse.
- Tu ne peux pas continuer comme ça, Jake.
- Et tu veux que je fasses quoi putain ?! J'y arrive pas... dis-je d'une voix éteinte en regardant Matysse qui dessinait.
Mona soupire doucement et me touche l'épaule d'un geste maternel. Je la repousse aussitôt et me colle contre le mur, les yeux rivés sur ma cigarette qui se consume toute seule entre mes doigts.
- Jake, ta fille à besoin de toi. Tu as déjà fait suffisamment de connerie comme ça ! Il est plus que temps de te reprendre. Mince ! On pensait que tu était redevenu toi-même et... en l'espace de quelques semaines tu es redevenu ce petit co... idiot qui a faillit foutre sa vie en l'air avec son addiction !
Je tire avidement sur la clope en fermant fort les yeux. Je voudrais me boucher les oreilles pour ne pas l'entendre me hurler dessus. Je voudrais lui crier de se la fermer, de ne pas me rappeler cette période sombre de mon passé où j'aurais pû ne jamais revoir ma fille. Je sais que je ne suis qu'un connard qui ne l'assume pas à temps pleins, je sais que je devrais faire plus pour elle... Matysse me rappelle tant sa mère que ça me déchire à chaque fois un peu plus le cœur de la voir. J'aimais Lucie. Je l'aime toujours. À en crever.
Je m'accroupis et me balance doucement, le dos butant sur le mur à chaque mouvement. J'ai envie de hurler ma rage à Mona. De la remercier aussi de tout ce qu'elle fait pour moi, pour ma fille. Je voudrais lui dire que j'essaie vraiment d'être un mec bien, d'être un bon père mais que sans Lucie... je n'y arrive pas.
- Ta fille te réclame sans cesse, Jake. Et malgré ce que tu penses, tu n'es pas un mauvais père. Tu es juste paumé. Sors-toi les doigts de ton derrière et montre au monde entier que tu peux être celui que tu veux. Montre aux parents de Lucie que tu aurais été un bon gendre, montre leurs que tu es un bon père pour Matysse. Ils ont voulu te l'enlever une fois, ils n'hésiterons pas à tenter à nouveau une procédure. Bouges-toi pour cette gamine qui ne voit que par toi !
- Kris... chuchotai-je
- Quoi Kris ? C'est qui Kris ?
- Je sais pas ce qu'elle m'a fait maman... dis-je les larmes ruisselants sur mes joues. Putain, à partir du moment où elle a débarquée dans ma vie j'ai su... j'ai su que ça allait tout changer.
Hello mes chats,
Dis donc, il a du changement dans ce chapitre !
Kris et Quinn partent en bzh 😍
Et Jake à Matysse à l'appart !
Et Mona a fait un sacré sermon à Jake...
On en pense quoi de tout ça ?
Des idées pour la suite ?
La bise ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top