Kris
Les écouteurs enfoncés dans mes oreilles, Can't Hold Us de Mackelmore & Ryan Lewis à fond, j'essaie de me concentrer sur la musique qui émane de mon IPod afin de ne pas laisser ma peur m'envahir.
Le type assis à côté de moi me sourit comme pour me rassurer mais les battements de mon cœur s'affolent tout de même lorsque j'entends au travers de la musique que l'avion amorce sa descente.
Maman j'ai peur....
Durant le trajet qui a mené jusqu'à l'aéroport ce matin, j'ai maintes et maintes fois supplié mes parents de faire demi tour. Sans succès.
Et voila que maintenant presque huit heures plus tard, me voila à je ne sais combien de mètres d'altitude au dessus du sol américain.
Qu'est-ce que je vais faire là bas moi ? Je n'arrive même pas à aligner deux phrases sans faire de fautes ! Les américains vont bien se moquer de moi...
- Mademoiselle, veuillez attacher votre ceinture.
Je la regarde à moitié paniquée puis elle soupire et entreprends de fermer ma ceinture alors que je suis incapable de bouger.
Enfin, l'avion se pose et après une interminable attente je peux enfin sortir. Je manque de glisser sur les premières marches et me rattrape de justesse, rouge de honte. Super début aux États-Unis, Kris !
Je lève les yeux vers le ciel et soupire, il est gris et il pleut. Je soupire une nouvelle fois et rabat ma capuche sur ma tête avant de descendre prudemment les marches, mon sac noir sur le dos.
Le temps passe lentement avant que je ne puisse enfin récupérer ma valise et me rendre dans le hall des arrivées. Je suis complètement paumée, les gens autour de moi parlent anglais et ça me perturbe quelque peu. Enfin, au bout de quinze minutes à faire le poireau devant le panneau indiquant les bus, je finis par trouver celui qui m'intéresse et quitte enfin l'aéroport.
•••
Lorsque j'arrive à l'université mais yeux s'illumine et je me rappelle la raison qui m'a poussé à accepter la proposition de mes parents : partir pendant une année à l'étranger afin d'améliorer mon anglais. Bien sûr, vivre aux Etats-Unis est le rêve de beaucoup de monde mais pas le mien. Je voulais vraiment y venir pour visiter mais je ne sais pas si je supporterai d'être loin de ma Bretagne.
Rien que d'y penser, ma vue se brouille. J'ai vécue toute ma vie - vingt ans - en Bretagne située à l'ouest de la France. Ce petit bout de paradis me manque déjà... j'y ait toute ma famille, mes amis et mes habitudes.
La Bretagne est ancrée en moi, elle fait partie de moi. Et puis, qu'est-ce que je vais faire sans mes jolies petites plages et mes festivals d'été ? Je soupire à nouveau et lève les yeux vers l'université qui se dresse devant moi. Mon humeur change un peu et un petit sourire naît sur mes lèvres à la vue des murs remplie de lierres, du côté ancien et prestigieux du bâtiment.
Mentalement, je me motive et répète dans ma tête les quelques phrases que j'ai apprises par cœur pour ne pas retrouver comme une idiote au moment de récupérer ma chambre et de finaliser mon inscription.
Je pousse maladroitement la porte avec mes fesses et tire sur ma valise puis entre le moins discrètement possible dans le bureau sous les regards rieurs des autres étudiants. Je sens rapidement le rouge me monter aux joues et baisse la tête sur mes baskets où j'ai dessiné pour ne pas croiser leurs regards.
Enfin, au bout d'une bonne heure d'attente, c'est finalement mon tour. Je souris poliment à la dame derrière le bureau et déclare :
- Bonjour, je suis Kristen Le Guinnec. Je viens terminer mon inscription et récupérer ma chambre d'étudiante.
Je la vois sourire, probablement à cause de mon accent plus que déplorable puis elle commence à pianoter sur son ordinateur.
Je commence à m'impatienter et tapote du bout des doigts sur le comptoir quand la dame fronce ses sourcils en secouant la tête, ce qui m'alerte.
- Je suis désolée, mais il n'y a pas de chambre au nom de Kristen Le Guinnec. Dit-elle
Quoi ?! C'est une blague...
Je lui demande de vérifier une seconde fois ce à quoi elle me répond qu'elle a déjà essayé trois fois déjà.
- Écoutes petite, il y a dû avoir une erreur dans le système... essaie d'aller voir dans le foyer, il y aura sûrement des annonces pour ses appartements en collocation. Mais dépêche toi, les places partent vite.
Je suis abasourdie. C'est un rêve pas vrai ? Je vais me réveiller bien au chaud dans mon lit en Bretagne et toute cette connerie se révélera être un simple rêve...
- Bon, tu bouges ?!
Je sursaute au son de la voix qui vient de m'agresser et jette un regard noir au type habillé comme un idiot avec ses vêtements dix fois trop grands et sa casquette vissée sur son crâne.
Il daigne à peine me regarder et je grogne une insulte en breton avant de tourner les talons en embarquant ma valise et mon sac à dos noir.
Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche arrière et l'attrape prestement puis un sourire naît sur mes lèvres alors que je remarque que c'est mon père qui essaie de me joindre, je décroche aussitôt.
« - Allô, Kris ? Tu m'entends ?
- Oui, papa. Ça va ?
- Oui, ne t'inquiète pas. Alors l'université ? Et ta chambre, elle est bien ?
- Il y a eu un problème... je n'ai pas de chambre. Je vais devoir prendre un appartement en collocation... enfin, s'il reste des chambres de disponibles.
- Fais ce que tu peux, Kris. Et si tu ne trouves pas, on s'arrangera ta mère et moi... et si tu n'as rien pour ce soir, utilises la carte bancaire, ok ?
- T'es sûr ? Parce que l'hôtel c'est cher papa...
- Tu ne vas pas dormir sous un Pont Kris... allez, file et essaie de trouver un logement pas trop pourrit. Je suis fier de toi, tu sais ?
- Merci, papa. Embrasses tout le monde.
- D'accord. Bisous, ma fille. »
J'ai envie de pleurer quand la communication se coupe, je viens à peine d'arriver et ils me manquent tous déjà. Je soupire puis me boost, mes parents n'aimeraient pas me voir déprimée.
Lorsque j'arrive vers le foyer, des dizaines et dizaines d'étudiants sont présent et parlent d'une telle façon que c'en devient presque assourdissant. Je soupire, j'aime pas la foule mais si je veux éviter de me retrouver à la rue ce soir, je vais devoir prendre sur moi. Je dépose mes bagages près de l'entrée et me lance.
Je me faufile à travers les étudiants tant bien que mal et découvre peu à peu le foyer qui se trouve être en réalité une cafétéria avec un bar où on peut commander à manger et à boire si j'en crois les affiches au dessus ainsi que des machines à café et des tables et de l'autre côté, un baby-foot et un jeu de fléchette. Plutôt cool, je trouve.
J'arrive enfin devant le tableau d'affichage où après quelques secondes je parviens à dénicher une annonce. Le bout de papier disparaît de ma vue en un instant, je détourne la tête vivement et vois une grande rousse qui me toise :
- La prochaine fois, sois plus rapide.
Je lève les yeux au ciel, exaspérée. Cette fois, c'est sûr, je vais devoir utiliser la carte de crédit...
Je fais demi tour en maugréant, j'en ai déjà marre de ce pays !
- Poussez-vous, excusez-vous et laissez-moi passer ! Hurle un type par dessus le brouhaha
Ça me fait sourire alors que les étudiants s'écartent sur son passage et je profites de la brèche pour commencer à regagner la sortie. Je suis soudainement bousculée et percute de plein fouet un grand mec brun.
- Regardes où tu vas, petite !
- Abruti ! Répliquai-je sans hésitation en me frottant le nez
Non mais je rêve ! C'est lui qui me bouscule et il s'excuse même pas ! Il se baisse pour ramasser quelques feuilles tomber pendant notre bousculade et alors qu'il se relève une inscription attire mon attention.
- Je peux être votre colocation. Dis-je
- Quoi ? Oh ! Tu veux sûrement dire, colocataire ? Demande-t-il avec un sourire moqueur
Je lève les yeux au ciel et acquiesce du menton.
- Il y a eu une erreur... putain c'est quoi le mot...
- Oh t'es français !
- Française. Oui.
- Ma mère était française aussi. Sourit-il
Je hausse un sourcil, j'en ai rien à faire de sa mère moi, je veux juste un toit !
- Ah oui, si tu es prête à partager un appartement avec un beau gosse comme moi et un ours mal mâché...
- Léché. Le repris-je aussitôt
- Hein ?
- On dit « un ours mal léché ». Et pour info, t'es pas mon type de mec, les bruns aux yeux bleus c'est pas mon truc. Et pour ton pote, j'en fais mon affaire. J'ai vraiment besoin d'un toit. Dis-je rapidement
Il penche la tête sur le côté et un sourire naît doucement sur ses lèvres, puis il hausse les épaules et me fait signe de le suivre.
- Ça sera toujours mieux que certains de ces mecs ! Dit-il en riant
On arrive à l'endroit où se trouve mes bagages, du coin de l'œil je les lui indique et il lève les yeux au ciel avant d'embarquer ma valise et de me balancer dans mes bras mon sac à dos. Rapidement je le suis jusqu'à l'extérieur et jusque devant un pickup noir.
Le trajet n'est pas très long, et Quinn, j'ai tout de même finit par savoir son prénom se révèle être très sympathique. Il m'a expliqué qu'il vivait en colocation avec son meilleur ami, Jake et que leur troisième coloc les avaient lâchés deux jours auparavant.
La voiture s'arrête devant un portail devant lequel Quinn passe un badge noir puis on traverse tout le parking privé pour se garer au fond, devant le Dernier bâtiment d'une jolie couleur orangée.
Quinn embarque mes affaires et on entre dans le bâtiment puis dans l'ascenseur où il me dit d'appuyer sur le bouton du troisième étage.
Arrivés à notre étage, il m'indique la porte de gauche et je le suis à l'intérieur de l'appartement. Je souris à la vue de ce qui va désormais être mon chez moi : un grand salon muni d'un canapé d'angle, d'une table basse en verre et d'un écran plat avec une cuisine ouverte toute équipée.
- La salle de bain et au fond à droite du couloir. Dit-il
Il me fait signe de le suivre dans le dit-couloir.
- Ici, c'est la chambre de Jake. Je te conseil d'éviter d'y mettre les jambes. Dit-il en tapotant le bois de la porte
- Les pieds. Corrigeai-je
Il lève les yeux au ciel et m'indique sa chambre, en face de celle de Jake, où quelques affaires jonchent le sol, il se marre et pousse la dernière porte, celle en face de la salle de bain, la chambre.
Je découvre une pièce de taille correct avec un lit deux places, un bureau et une armoire encastrée dans le mur et surtout, une baie vitrée avec un petit balconnet. Je me dirige aussitôt vers celle-ci et ouvre grand les yeux. Les buildings, la vue est parfaite.
- Ça te plaît ?
- Carrément ! Souris-je
- Cool ! Bon, Jake ne devrait pas...
Il s'interrompt et sort son téléphone de sa poche.
« - Ouais mec.
...
Ok, mais j'ai trouvé notre nouveau colocataire.
...
Mais non, c'est pas un boutonneux, crétin.
...
c'est une nana.
...
t'es vraiment un con, Jake ! Je lui ai tout expliqué pour les corvées et le loyer, elle est ok. Donc, tu la fermes.
...
Ouais, bonne soirée. »
Je suis toujours plongée dans la vue qui s'offre à moi, j'ai décroché à partir de la deuxième phrase, il faut vraiment que je m'améliore dans la langue de Shakespeare moi...
- Eh, Kris. Tu veux manger un bout ? Tu dois avoir faim !
J'acquiesce avec plaisir, maintenant qu'il le dit, c'est vrai que je meurs de faim.
- Au fait, Quinn, c'est quoi l'adresse d'ici ? Mes parents doivent m'envoyer le reste de mes affaires.
- 90210 UTOPIA PRKWY.
Hello mes petits chats,
Comme promis, premier chapitre aujourd'hui.
Donc petit point : les dialogues écrit en italique seront ceux en anglais, parce que je suis vraiment pas bonne pour traduire et ça compliquerai la lecture et ceux « entre guillemets » seront les conversations téléphoniques. Voilà en espérant que ça soit plus clairs.
Ah et comme vous l'avez peut-être remarqué, je vais beaucoup m'amuser à se faire tromper mes personnages en français ou en anglais.
J'espère que ce début qui met en place l'histoire vous plaît !
Si vous avez des questions ou autres n'hésitez pas.
On se dit à très vite ?
La bise 💋
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