Chapitre 6

TW: mention de sujets sensibles !!! 

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Assis sur mon lit, une ambiance particulièrement électrique règne. Mes parents sont partis avec KyungMin en week-end et j'ai prétexté être trop fatigué pour les accompagner; nous sommes donc seuls.

Pour vous recontextualiser, en apercevant San dans cette petite épicerie, mon sang n'a fait qu'un tour dans mes veines et je me suis précipité vers lui afin d'attrapé sa main délicate d'une ferme poigne. Je voyais bien qu'il se retenait de protester sûrement pour ne pas attirer l'attention sur nous et pour ne pas inquiéter cette adorable madame. Je l'ai ensuite ramené chez moi, un peu de force je l'avoue mais comprenez-moi : si je ne l'avais pas fait, il m'aurait encore fuit sans aucune explication. Je me suis attaché à lui, même si nous avons parlé qu'une journée...il m'attire sans que je ne sache pourquoi. C'est douloureux de le voir s'éloigner sans un mot.

Nous sommes donc là, à ne rien dire et je pense qu'il attend seulement que j'engage la discussion, ses yeux fixant le sol. Autant vous dire que je ne vais pas tourner autour du pot très longtemps !

« Bon San tu vas me dire pourquoi tu gardes le silence comme ça en t'éloignant de moi ? Que t'ai-je fait pour ça ? Et pourquoi tu portes toujours des pulls mh ? Tu dois avoir super chaud !

Quand je vous disais que j'allais y aller cash. Sa tête auparavant baissée se relève et il me fixe de ses yeux noirs. Il se lève d'un bond et me hurle :

-Arrêtes WooYoung ! Arrêtes de vouloir te mêler de ma vie ! JE NE T'AI RIEN DEMANDE ! NI À TOI NI À PERSONNE D'AILLEURS !!

Je crois que ça fait bien longtemps qu'il ne l'a pas fait car il ne s'arrête plus. Des larmes perlent au coin de ses yeux et il se jette sur moi en me plaquant durement contre mon matelas.

-JE N'AI JAMAIS VOULU DE CETTE VIE DE MERDE ! POURQUOI LE SORT S'ACHARNE SUR MOI HEIN ? il continue en resserrant sa prise me faisant limite mal, ses larmes s'échouant sur mes joues. ET DIS MOI POURQUOI ? POURQUOI M'AS-TU AIDE ? Pourquoi tiens-tu autant à ma présence à tes côtés, finit-il dans un murmure étouffé.

-MAIS PARCE QUE JE TIENS À TOI BORDEL ! TU NE PEUX PAS LE COMPRENDRE ? » j'hurle à mon tour.

J'essaie alors d'inverser les rôles et de faire passer San sous moi -sans grand succès, il a beaucoup de force malgré tout- mais j'arrache par mégarde les manches de son sweat dévoilant ainsi ses bras. Et ce que j'y vois me fige et me laisse pantois. Ses bras sont littéralement recouverts de plaies plus ou moins grandes, parfois cicatrisées et recouvertes d'affreuses croutes de sang parfois rougeoyantes. Les traces sont différentes et semblent avoir été faites par différents types de lames. Des bleus de toutes tailles, de toutes formes et de toutes les couleurs ornent ses épaules et ses poignets et semblent me narguer. Je peux également distinguer des marques de brûlures qui m'ont l'air plutôt récentes mais moins graves si l'on peut dire. J'ai l'impression que son corps a subi la Guerre de Corée..

« San.. Je-.. C'est quoi tout ça ? je dis effaré en effleurant du bout des doigts ses blessures.

-...

-SAN !!

-Je... je ne p-peux pas te r-répondre.. C'-c'est au-dessus mes f-forces » hoquète-t-il bruyamment pleurant toutes les larmes de son corps.

Je me redresse lentement et entoure son corps de mes bras, calant sa tête au creux de mon cou le laissant ainsi évacuer toute sa peine. Je caresse avec toute la douceur du monde ses cheveux fins, entremêle mes doigts avec certaines de ses mèches et le berce. Je me recouche l'emportant dans mon étreinte et le serrant encore un peu plus. Je veux qu'il sente ma présence et qu'il n'est plus seul. Ses mains agrippent mon haut et le relâche, exerçant une simple pression sur mon torse.

Une minute, une heure ou même plus, je ne sais pas combien de temps nous sommes restés comme ça, jusqu'à ce que San quitte mon emprise et prenne sa petite sacoche qui est sans doute tombée pendant l'assaut. Il en sort un petit carnet et me le tend.

« Tu v-voulais savoir et comme je ne p-peux te le dire tu peux toujours le lire » m'explique-t-il remarquant ma mine confuse. Saches cependant que c'est loin d'être joyeux... »

Je regarde ce cahier avec curiosité et appréhension qu'il a posé sur mes jambes avant de s'assoir à mes côtés. Je l'ouvre et commence à le lire.

"Le noir,

La peur...

La violence de leurs paroles,

Ces mots douloureux dénués de sens,

Puis un insoutenable silence,

L'isolement...

Et le déni.

Puis tout recommence jusqu'à ce qu'ils se lassent et me délaissent."

Depuis combien de temps se fait-il harceler comme ça ?

"Est-ce-que tout peut disparaître si je ferme les yeux ?

Ce désespoir qui me poignarde sans pitié et à tout moment, me rappelant sans cesse ma faiblesse, mon impuissance et mes actes pour le moins méprisables, peints à tout jamais sur mon corps."

C'est lui qui s'inflige ça.. comment j'ai pu ne pas m'en douter.. BORDEL !

"La solitude ressentie cette nuit-là et cette folie d'un soir qui peut me reprendre à tout moment."

...

" Cela sera-t-il consumé par les shots d'alcool dans lesquels je me noie toujours plus profondément sans jamais toucher le fond ?

Cela sera-t-il consumé par les volutes de cigarettes ?"

Je.. j'aurais aimé savoir tout ça plus tôt ne serait-ce pour mieux le soutenir.. À mes côtés, San se remet à sangloter fortement cachant son visage dans ses mains. Je les retire, les étreint et n'y tenant plus, je l'embrasse.

D'abord un frôlement, ne voulant pas le brusquer. Puis avec plus de force tout en restant chaste. Juste ma bouche sur la sienne et ma main cajolant sa joue.

Je me retire et me noie dans ses deux billes d'onyx larmoyantes dans lesquelles se reflète la surprise, l'étonnement et plus surprenant, comme une lueur d'espoir. Ses joues deviennent adorablement rouges de désir, enfin je l'espère. Voyant qu'il souhaite dire quelque chose, je l'en empêche en replongeant sur ses lèvres si tentatrices avec beaucoup plus de passion. San gémit dans le baiser allumant ainsi un brasier dans l'entièreté de mon corps. Je mouve mes croissants de chaires et il me suit pour mon plus grand plaisir, m'accordant une valse remplie de sensualité. Je domine complètement cet échange de tendresse.

On se sépare haletant pour moi, à bout de souffle pour lui. On se regarde longuement avant que San ne m'allonge pour la énième fois sur mon lit afin de se coller contre moi, s'endormant dans la minute qui suit sans doute épuisé par toutes ces émotions.

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Coucou !

Je n'ai rien à dire de spécial à part qu'on approche de la fin, et oui déjà ! J'hésite à faire encore un mini chapitre avant l'épilogue à voir !!

J'espère que ça vous a plu !

Haru🌸

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