9.2
Malgré le maigre espace entre mes paupières, je pus voir de nombreuses branches colorées émaner du vieux fauteuil. Elles étaient principalement violettes avec des stries dorées. Plus je les regardais, plus elles se mouvaient vers moi. Je ne fus pas spécialement contente et je voulus m'éloigner. Grâce à ma vision périphérique, je vis d'autres liens colorés se tendre vers moi. Je roulai pour m'en éloigner.
Ça avait un goût de déjà vu.
J'avais l'impression qu'on jouait du triangle et qu'une seule note de violon dans ma tête. Une note fausse évidemment. Ma colonne vertébrale me lançait des signaux importants comme par exemple « arrête de bouger ou tu auras un dos comme dans ton rêve. Cassé. » . Je décidai de l'ignorer, pensant qu'il serait préférable de mourir par ma faute plutôt que par quelque chose d'inconnu. Je regardai les branches de chaque couleur s'approcher de moi avec horreur. Alors que j'étais prise au piège entre le canapé et ces lignes tordus, mes yeux s'agrandirent sous la surprise : les flux foncèrent sur moi.
J'hurlai instantanément avant de me rendre compte que je n'avais pas mal. Par contre, le kaléidoscope de branches dans le salon détruisit ma vue. Je me relevai précipitamment , trébuchant une fois sur le tapis et marchai à reculons vers un mur. Mon dos claqua contre la paroi tandis que les différents flux continuèrent de se mouvoir, soit vers moi soit ailleurs. La bibliothèque diffusait continuellement des jets violets, comme tout les meubles de cette pièce en fait. Les flots de différentes couleurs, comme du doré, du noir ou même du bleu, provenaient tous du tapis. Ils sortaient tous de là puis ils se promenaient , traversant les meubles, traversant les murs, me traversant. C'était quoi ça ? J'hallucinais c'est ça ?
Je clignai des yeux et du liquide poisseux coula. A ce stade, je devais voir ce qui m'arrivait. Parce que je n'étais pas rassurée par ce que je voyais, je me mis raser les murs. Ce fut périlleux : des meubles se mirent en travers de mon chemin, des objets dont j'avais juré être à l'opposée de moi, tombèrent sur mes pieds. Je les évitais tous comme je pus, ne réfléchissant pas à l'illogisme de la situation. J'atteignis une porte et l'ouvris précipitamment pour me glisser dans le maigre espace. En refermant la porte derrière , j'appuyai mon front contre la porte : je méritais de sérieuses vacances.
Décidant que je devais trouver un miroir impérativement, je retournai enfin après cinq minutes de répit. Une masse noir, gluante et informe grouillait dans le couloir. Elle se mouvait, se précipitait, utilisait tout l'espace. Je glissai au sol, pris de désespoir. Cette masse, je l'avais déjà vu, et elle ne m'avait jamais - ô grand - jamais épargné. J'attendis longuement que vienne la douleur. Elle n'arriva jamais. La masse noir ne faisait que de remuer dans tous les sens , sans direction apparente. En y regardant de plus près, des flux coloraient le tas. Ils circulaient, traversant sans mal les murs, ma personne et la masse. Mes yeux me rappelèrent leur existence et je finis par être sur mes genoux et mes paumes. J'avançai lentement dans l'amas de magie, la fendant avec appréhension. Comme il ne se passait rien de vraiment violent, je me dirigeais vers la porte du fond.
L'appartement devait être comme le mien : un couloir centrale menant à toutes les pièces de l'habitat. Lorsque l'on rentrait, on devait trouver deux portes : le salon à droite et la cuisine à gauche. Plus loin, on avait soit une pièce et les toilettes, soit deux chambre. Si on se trouvait dans un appartement avec deux pièces, la salle d'eau contenait alors aussi les toilettes. Personnellement, j'étais assez contente de n'avoir qu'une seule chambre : je ne supportais pas d'avoir mes W-C dans ma salle de bain. Toujours était-il que chaque salle d'eau se trouvait au fond du couloir.
J'ouvris la porte avec difficulté – être à quatre pattes n'aidait pas –et je fus apaisée par ce que je voyais. Hors mis les quelques branches violettes ici et là, rien ne paraissait anormale. Je fis l'état des lieux en me relevant délicatement, n'oubliant pas les alertes que mon corps lançaient. Une simple douche à l'italienne, deux grands miroirs montés au dessus d'une vasque en céramique, des placards doré simple et des toilettes dans un petit coin. Je ne me sentais pas de fouiller cet endroit, alors j'allai vers le miroir.
-Sainte merde, murmurai-je. Mais qu'est ce que c'est que ces conneries encore ?
Le verre me reflétait : brune de peau, une courte chevelure crépus et noir, un visage assez rond, des lèvres discrètement pleines et brunes, des yeux en amandes qui étaient ici bien agrandis par la stupeur. Du sang s'écoulait en abondance sur mes joues allant même jusqu'à cacher ma carnation. Ce n'était pas le plus choquant.
Mes yeux , anciennement aussi noir que ma chevelure, étaient désormais orange voire rouge. Et ce n'était pas dû au sang du blanc de mes yeux. Eux, ils étaient parfaitement normaux, immaculés de tout changement. Mes iris quant à eux...
J'ouvris l'arrivée d'eau de la vasque et me rinçai le visage, dans l'espoir de faire disparaître ce que je venais de voir. En me redressant, je m'agrippai au meuble lorsque je remarquai qu'il n'y avait pas eu de changement. Dorénavant, je pouvais voir mes joues, l'hémoglobine en moins. Je déglutis : mes yeux restèrent de cette couleur étrange.
Ça n'avait rien de beau, rien de naturel, rien d'uni. Ce n'était pas du doré foncé, ni du brun un peu trop clair. C'était bien du orange et du rouge. Sur le papier, des yeux rouges comme dans les films ou les dessins animés, c'était assez charmant. On s'y habituait. Ici, j'étais dans la réalité : c'était monstrueux. Des larmes de sang goûtaient toujours dans le vasque. Je pris ma tête entre mes mains et me retins fortement d'hurler, de m'arracher les cheveux, ou de me griffer le visage. Je n'arrivai pas à réfléchir car les seules choses qui tournèrent en boucle dans mon esprit furent:
Mes yeux étaient noirs. Noirs. Noirs et rien d'autre.
Qu'est ce qui s'est passé ? Qu'est ce que je suis devenue ?
J'hallucinais. J'hallucinais c'est tout.
Je finis par être opérationnelle après dix minutes d'apitoiement. Mon regard ne comptait pas changer ? A la bonne heure. Je devais le cacher du reste du monde. Mon instinct criait sans cesse que je ne devais le montrer à personne, j'allais l'écouter. Je n'avais pas de lentille de couleurs ,mais j'avais une paire de lunette aux verres opaques. Je pouvais les porter jusqu'à ce que je me fasse livrer des nombreuses paires de lentilles colorés. Je faillis me mettre à chercher sauf que je n'étais pas chez moi. Et j'aimerais bien comprendre comment ce tour de passe-passe avait été possible. J'étais pourtant persuadée d'avoir traverser mon appartement et de mettre jeter dans mon lit. Je fouillai dans ma mémoire intensément.
J'avais monté les escaliers. Et... Au lieu d'aller chez moi, l'appartement de madame Belevitch m'avait attiré. J'avais cédé à la tentation allant directement vers le salon. J'avais pris le tapis pour mon lit et je m'y étais endormi. Ah. J'avais été manipulée.
Cet appartement n'était définitivement pas charmant avec ces invités.
Une branche violette n'arrêtait pas de me traverser, allant et venant dans ma poitrine. Mes sourcils se rejoignirent et j'émis alors un son proche du grognement.
-Allez,oust toi, je ne suis pas un fromage troué .
J'accompagnai ma déclaration d'un mouvement de mains dans sa direction. Je ne fus pas plus surprise que ça , que le flux se détende au lieu de se casser. Il se passa quelques instant avant que la ligne tordu sorte de mon corps. Bien. Elle avait compris qu'elle était indésirée dans mon être. Je me retournai prête à sortir de cet endroit.
En marchant lentement, dans l'amas de magie noir striée de divers flux, je fis finalement le lien entre mon rêve, mes yeux et ce que je voyais. Quelqu'un, ou quelque chose, avait transformé mes yeux pour me permettre de voir plus que la normale. Une forme de cadeau, j'imaginais. Sauf que là, à l'instant T, je n'avais pas de mentor ,pas de sources d'informations pour m'apprendre qu'est-ce qui m'arrivait, et ce que je devais faire. Je trouvais que c'était plutôt un cadeau empoisonné.
Je pris mes affaires qui trônaient étrangement à l'extérieur du salon,dans le couloir. Je ne désirais même pas savoir qui – ou quoi –les avait bougés. En passant la porte, je fus béni par l'aspect normale de notre palier. Il n'y avait ni flux, ni d'amas magique.J'en aurais pleuré si je n'étais pas aussi épuisée mentalement.
Ouvrant la porte de mon havre de paix, je découvris une ligne tordue violette et grise. J'eus envie de crier mais, au lieu de ça, je me dirigeai vers la source de cette ligne, et découvris qu'elle provenait du vieux grimoire. Je sus alors que ce que je voyais impliquait plus que je ne croyais. Je n'hallucinais pas.
Je voyais la magie.
Une sonnerie retentit encore et encore. L'idée de balancer mon téléphone fut tentant. J'avais enfin réussi à dormir et pourtant, quelqu'un osait me déranger. Le son s'arrêta quelques instant et je poussai un soupir de soulagement. Il fut vite transformer en un pur cri d'impuissance enfoui dans un coussin, lorsque la sonnerie résonna encore une fois. J'agrippai l'objet du démon et avant de répondre , je fis tourner sept fois ma langue dans ma bouche. Littéralement :c'était pour m'éviter d'aboyer sur la personne qui me gênais.
-Oui ? rugis-je tout de même.
La voix d'Alain éclata dans mon oreille. Il était bien la dernière personne que je voulais entendre, surtout lorsqu'il était moins de quatre heure du matin.
-Mademoiselle Rowtag, enfin ! J'espère que je ne vous dérange pas trop .
A peine. Et non, je n'imagine pas ma main autour de ton cou. Ce serait vraiment, vraiment déplacé. Mais pas autant que de me réveiller , remarque.
-Que puis-je pour vous , répondis-je désireuse d'en finir dès que possible.
-Et bien, figurez-vous que vous êtes conviés à l'une de nos réunions.
Je réfléchis. J'étais déjà conviée à la plupart des réunions.Les poils de ma nuque se dressèrent peu à peu. Mon corps entier fut sur le qui-vive ce qui signifiait que je devais faire très attention à ce que j'allais faire et dire.
-Une réunion ?
-Oui, oui , s'exclama-t-il enjoué. Une réunion , seuls les membres les plus intéressants y sont conviés ! Et vous êtes très intéressante mademoiselle Rowtag , l'un des nouveaux membres les plus prometteurs pour notre organisation.
J'eus la chair de poule. J'avais l'impression d'avoir affaire à un discours de recrutement.
-Ma présence est-elle nécessaire ?
Un silence accompagna ma question. Ce n'était pas la réponse espérée. Il reprit après une bonne minute, la voix basse – et je crus pleine de menace .
-I lvous serait avisé de venir Ushma. Vraiment. Il est absolument essentiel d'avoir les membres les plus importants présents à cette réunion pour nous permettre de créer un nouveau monde.
Mon instinct me souffla que je devais me méfier mais y aller quand même.Pour la deuxième fois, je lui fis confiance. Je n'avais plus que lui maintenant - lui et mon cerveau.
-Je serais là. Où et quand a lieu cette réunion ?
-Ah ! Vous m'en voyez ravir mademoiselle Rowtag ! Elle aura lieu dans trente minutes ! Je me suis permis d'envoyer des membres vous récupérer . J'espère que ça ne vous dérange pas.
Ce n'était vraiment pas une question.
-Bien sûr que non ! Mentis-je éhontément. J'espère que les lunettes noires de vous dérange pas, j'ai quelques problèmes de vue ces derniers temps.
-Rien de grave, j'espère ! Bien sur que non, ça ne dérangera personne. A tout à l'heure !
Il raccrocha sans plus de cérémonie. Quitte à avoir une nuit minable,autant que ce soit à fond n'est-ce pas ? Mon incapacité à résister à l'appartement de madame Belevitch, mes yeux et maintenant cette réunion plus que mystérieuse. Je me levai et bien que je fusse dans le noir, j'aperçus un trait magique violet et gris essayant de s'approcher de moi. Une voix résonna dans ma tête et répéta encore une fois la même rengaine.
-Lie toi à moi, dit-elle.
-Ne t'approche pas de moi, toi. Et c'est encore non. Si tu continue à m'embêter, je vais te brûler , et ce, sans remord.
La ligne magique s'arrêta comme choquée par tant de violence. Elle recula prudemment et sortit même de ma chambre. J'y étais peut-être allée un peu trop fort. Mais je ne pouvais décemment pas gérer un livre magique et toutes les autres choses qui me tombaient dessus. Il attendra son tour comme tout le monde.
J'entrouvris les volets pour constater qu'effectivement, Abruti numéro 1 et Abruti numéro 2, m'attendaient en bas de chez moi. Je grognai pour la forme : je ne les aimais vraiment pas eux deux. Autour d'eux,je décelai des traces magiques. Les flux de différentes couleurs étaient bien moindre que ceux présent dans l'appartement de la vieille. Je pouvais même compter les lignes magiques sur les doigts de ma main. Bien. Ça, je pouvais le supporter.
Assis en face de moi se trouvait Alain. Nous étions l'un et l'autre aux extrémités de la grande table, lui convaincue que les humains devaient se battre contre les alter-humains et moi persuadée du contraire. Il m'offrait un faux sourire en attendant que tout le monde s'installait. Je ne le lui rendis pas. J'observai chaque visage et prétendis ne pas être choquée par la présence de Marc ni par sa ligne magique rougeâtre qui circulait en lui et autour de lui.
Marc était magique ou possédait quelque chose de magique et participait activement aux réunions spéciales. Si ça ce n'était pas une surprise.
Abrutis numéro 1 et 2 s'étaient mis à ma gauche et à ma droite.Contrairement à moi, ils possédaient un micro en face d'eux, tout comme les autres participants. J'aurais pu me sentir exclu mais ce serait mentir : actuellement, je ne souhaitais pas vraiment être intégrée. De bonnes femmes s'installèrent fièrement à leur place, les jeunes hommes comme des ancêtres furent un peu plus bruyant jugeant sûrement d'être dans leurs bon droits.
De ce que j'avais pu attraper comme informations, nous étions dans un ancien bar abandonné dans le Centre. La façade de l'enseigne répugnait : elle n'avait pas été lavée, ni même refaite.Quelques fils pendaient , ce qui ne devait pas être vraiment aux normes, et j'avais même vu un rat filer dans un petit trou. Je ne m'étais pas vraiment attendue à ce que je doive passer la porte principale dont un des gonds avait sauté. Je fus abasourdie par la seconde porte plus fonctionnelle, plus sophistiquée – des caméras nous avaient scrupuleusement observé – et encore plus par l'intérieur. Au lieu d'avoir un bar, la pièce principale contenait une grande table ovale avec des sièges noirs pour la décoraient, des lampes à pied éclairaient la salle, et Alain était déjà assis. Il m'avait indiqué la place la plus éloignée de la sienne, et par conséquent,celle qui disait que j'étais contre lui.
Je ne savais pas à quoi il jouait, mais s'il voulait que je rentre dans la fosse au lion dès quatre heure du matin, il n'y avait aucun soucis.J'avais énormément d'agressivité à partager. Cependant, il n'avait rien dit et m'avait lancé quelques sourires lorsqu'il relevait la tête de ces papiers. Pour passer le temps, j'avais décidé de jouer sur mon téléphone en attendant les autres membres . Ils étaient apparus et , hors Marc, je n'en connaissais aucun. Et je ne les avais jamais croisé.
Alain attendit quelques instants, intiment patiemment un silence religieux qui vînt bien rapidement. Il alluma son micro, et commença son discours.
-Bien le bonjour ! J'espère que vous allez tous très bien. J'ai décidé de nous réunir ce matin pour diverses raisons. La première et la principale est la présence d'un nouveau membre parmi nous. Messieurs, mesdames, voici Ushma Rowtag.
Toutes les têtes se tournèrent vers moi et elles me regardaient minutieusement. Marc ne hocha même pas la tête discrètement pour me dire bonjour. Il m'observait comme les autres, comme si j'étais une bête de foire. Je n'aimais pas être autant regardé, surtout quand je n'avais rien fait pour attirer l'attention.
-Elle a affirmé fermement son point de vue sur la situation dans l'île,expliqua Alain, elle a fait un beau doigt à l'autre camps. Elle a rejoint le notre et il m'a semblé judicieux d'intégrer une personne aussi virulente dans notre groupe. Elle pourrait avoir des idées intéressantes.
-Qu'adviendra-t-il si elle ne convient à aucune fraction ? S'enquit un vieillard.Il portait un beau costume pour un homme en fin de vie.
Des fractions ? Quelles fractions ?
-Comme d'habitude Sam, comme d'habitude, soupira Alain. Mais il n'y a vraiment aucune raison pour qu'aucune fraction ne lui convienne. Je lui parlerai plus tard des fractions d'ailleurs. Je veux juste qu'elle se fasse à l'idée qu'elle a des personnes autour d'elle qui ont le même but qu'elle. Qu'elle n'a pas à se battre seul contre...Contre ces choses.
Et elle n'aimait pas qu'on parle d'elle comme une plante verte. J'étais assez sûre de moi sur ce fait : nous n'avions pas les mêmes buts.
-Bien, maintenant que vous savez qu'un nouveau membre va bientôt intégrer notre organisation, parlons des actions qui ont été faites, et de celles qui sont à faire. Kévin, comment ça se passe dans la fraction une ? Comment se portent les enfants ?
Une goutte de sueur dégoulina le long de ma colonne vertébrale. Je n'aimais pas du tout cette question, il y avait un sous entendu malsain, mais je n'arrivais à trouver lequel. Abrutis numéro 2regarda chaque membre dans les yeux, avant de soutenir le regard d'Alain.
-Mal,monsieur. Très mal , jubila-t-il.
J'intimai mon cœur de se calmer et à mon corps de se détendre. Il régnait dans la pièce une ambiance fétide. Je vis du coin de l'oeil les lignes rouges de Marc s'échapper de lui et devenir plus intense,moins pâles. Elles s'élevèrent vers le plafond et se baladèrent là-haut. J'espérais de tout coeur qu'elles resteraient là haut, sans quoi, je devrais expliquer pourquoi je refuserai d'avancer à tel ou tel endroit.
-C'est nécessaire. Quand se déroulera le prochaine événement ?Questionna une jeune mère.
-Dans quelques jours. Nous ne pouvons pas nous permettre de rapprocher la date, madame.
-Bien,interrompit Alain. Comment se porte notre invitée ?
-Bien, mentit Kevin.
-Parfait, très bien. Où en est la deuxième fraction ?
-Pour l'instant monsieur, répondit Abruti numéro 1, nous ne faisons rien. Cependant s'il n'y a pas le résultat escompté, nous réagirons,soyez sans crainte.
-Parfait.Marc, les accompagnez-vous ?
-Oui, Alain, j'accompagne cette fraction et la première aussi.
Tiens. Ce n'était pas "monsieur" pour lui.
-Et...Tout se passe bien ?
-Il n'y a eu jusqu'ici aucun débordement. Enfin... rien de vraiment exceptionnel.
-Bien bien.
Alain continua de s'enquérir d'une situation qui m'échappait totalement avec chaque membre de l'Humanité. Moi, je n'écoutais plus, un bourdonnement sourd s'installant dans mes oreilles. J'étais tellement en colère contre ... quelque chose ! Je ne savais pas quoi mais ça avait un lien avec L'Humanité.
Car au fond de moi, j'en étais sûre : L'humanité trempait dans des affaires pas très net. Et j'étais en plein milieu de se foutoir.
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