7.1


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La Taverne du Dragon devait être le seul magasin ouvert à la ronde à une heure pareil. Mais après la bombe de monsieur Hautz, j'avais décidé de parler avec mes compagnons de fortunes. Je les aimais bien. Ils avaient presque essayer de me protéger et ils avaient repris une forme humaine pour moi parce qu'ils se sentaient suffisant concernés par ce qu'il s'était produit.

J'avais fermé à clé la porte et laissé allumer que les spots près du comptoir. Kael et Ruben avaient couverts ce qu'il y avait à couvrir avec une « transformation partielle » lorsque j'étais partie faire des boissons chaudes. Kael tenait sur ces pattes arrières, avec seulement le haut du corps humain. C'était en parti bizarre : il cambrait, et n'avait pas une manière de marcher naturelle. Il n'était même pas effrayant, ses pattes m'apparaissaient plus que mignonnes, toutes touffues. Quant à Ruben, la partie inférieure de son corps était couverte d'écaille dû à la queue de python. Les motifs étranges sur son dos rejoignaient amoureusement ceux de son corps reptilien.

On s'était mis sur une table, des tasses fumantes en face de chacun d'entre nous. On se regardait presque en chien de faïence mais j'étais persuadée que ce n'était qu'une observation plus approfondit de l'autre. Les prunelles dorées de Kael étaient incroyables malgré la forme en amande de ses yeux qui pourrait potentiellement empêcher quiconque d'en voir la couleur. Humainement parlant, c'était impossible et pourtant je ne rêvais pas. Des minuscules tâches rouges parsemaient son visage. Il portait une barbe imparfaite -très mal taillée- mi rousse, mi noire, mi blanche. Au couleur de son pelage.

Avec son crâne rasé et sa mâchoire prononcé et allongé, on ne pouvait douter que l'animal que Ruben représentait puisse être le serpent. Si je regardais bien, des motifs invisible rappelant les écailles du python d'Asie se dessinaient sur son visage. Comparé à son compère, il avait des sourcils peu fourni, une bouche fine, et un nez presque inexistant. Ses grands yeux noirs me déstabilisaient un peu. Je n'avais pas l'habitude de voir le regard noir de Ruben avec un corps humain.

J'étais de plus en plus gênée à mesure que le silence s'éternisait. Je voyais Kael s'agitait.

-Tu n'es pas à l'aise ? questionnai-je.

Il secoua la tête,un faible sourire sur ses lèvres.

-Je ne suis plus habitué à cette apparence, expliqua-t-il élevant sa voix roque.J'aimerais bien revenir à ma forme que je juge principale. Si ça ne dérange pas bien sûr.

La fatigue menaçait de m'attraper. Je fis un rapide calcul, et estimai que la discussion pouvait attendre. De toute façon, ils allaient rester avec moi non ?

Je hochai la tête et Kael soupira. Je vis alors la transformation de mes deux compagnons. Le spectacle n'était pas beau à voir : des os craquèrent, les peau se mouvèrent, les visage se modifièrent, les traits devinrent plus lupins et reptiliens. La transition était monstrueuse et je regrettais vraiment d'avoir bu quelque chose.

Kael s'ébroua avant de trotter devant la porte, près à sortir. Je sentis une peau rugueuse monter sur ma jambe, poursuivre sur mon ventre et s'enrouler autour de mes épaules. Ruben était lourd mais depuis qu'ils vivaient dans mon appartement , je m'y étais plus ou moins habituer.

-Tu es lourd Ruben, tu le sais ça ? Heureusement que je t'aime bien.

Il siffla près de mon oreille et reposa sa tête à la naissance de ma poitrine, près de mon cœur. Je me levai et décidai de partir. J'appellerais Isotz Hautz demain. Si je continuais d'être courageuse bien sûr.


Dans la cage d'escalier, je me sentis comme déconnectée. Je me vis ordonner à Ruben de descendre de moi, je me vis leur ouvrir la porte de mon appartement et refermer derrière eux rapidement, je me vis ouvrir la porte de Mme Belevitch, y entrer et m'enfermer dans son appartement.

Je repris conscience lorsque je fus au centre d'une pièce inconnue.

-Merde, marmonnai-je en regardant autour de moi.

Deux lampes à pieds éclairaient le salon d'une douce lumière violette. Un chapeau empêchait que la lumière puisse être trop brusque pour nos yeux.Un tapis coloré de brun, de jaune, de rouge habillait le parquet. Les murs portaient une tapisserie florale. La plupart des fleurs était des violettes, mais je distinguais des roses, des marguerites parfois, des petits œillets. En face de moi se trouvaient deux vieux fauteuils en cuir usé. Tous les deux étaient tournés vers le mur à ma gauche. Ils n'étaient ornés que de trois fenêtres. Un espace immense séparait deux fenêtres et c'était exactement vers cette endroit que les fauteuils se tournaient. Un canapé couvert d'un drap crème était derrière moi.

Une bibliothèque conséquente attira mon attention. Elle dégageait quelque chose d'attractif. Je me laissai avoir par cette influence et avançai à petits pas. Je trébuchai sur un objet et tombai lamentablement, embrassant le sol.

Je soufflai.

Ce petit choc me mit les idées en places. Lorsque je relevai , je pris peur : plus rien n'était semblable à tout à l'heure. Des livres parsemaient le sol, des breloques s'étaient installés sur les fauteuils et le canapé. Ces derniers n'avaient plus le même emplacement. Le canapé était entre les deux fauteuils bloquant l'accès à la porte. Enfin plutôt, là ou devrait se tenir la porte. Il n'y avait qu'un mur : j'étais piégée dans une pièce. Les murs étaient désormais peint en violet et les lampes éclairaient en blanc. Tous mes poils s'étaient dressés et je ressentais une pression sur mon cœur.

De la magie était à l'œuvre et je n'étais absolument pas équipée pour ce genre d'événement. Je pris mon téléphone et compassai le seul numéro présent dans mon répertoire capable de gérer cette merde. Je ne bougeai plus jusqu'à entendre la voix désirée.

-Isotz Hautz.

-Pour quelles raisons un lieu peut-il nous faire perdre le contrôle de notre corps, nous enfermer dedans et déplacer des objets ?

Un silence me répondit et la panique me prit par la gorge. Deux événements incroyables et uniques se passèrent en même temps. Le premier fut une pression amoindrit sur ma poitrine, le second fut d'entendre monsieur Hautz s'exprimer avec une voix...moins puissante.

-Où êtes vous mademoiselle Rowtag ?

-Pourrais je avoir une réponse ? Chuchotai-je. Un bruit de gorge se fit entendre et il chuchota à son tour.

-Le seul endroit à ma connaissance qui puisse avoir de telles caractéristiques serait une antre.

Je passai en revue toutes les légendes que je connaissais - elles n'étaient malheureusement que populaires - et ne trouvai rien de concluant concernant une quelconque antre.

-Est-ce dangereux ?

Je ne pouvais pas demander des informations maintenant : je devais d'abord déterminer si j'allais mourir.

-...

-A ce point ? D'accord,d'accord.

Mon cœur se sera et des larmes silencieuses commencèrent à baigner mes joues.

-Qu'est-ce qu'une antre? Poursuivis-je . Autant ne pas mourir bête.

-Une antre est un passage d'une dimension à une autre, un portail. En général, elle est visible que par les non-humains. Pour attirer des humains, il faudrait qu'il soit destiner à le faire. En général, ce n'est pas pour que les humains prennent une tasse de thé. Les antres sont des points de passage pour la magie. Est ce qu'on t'a expliqué la physique de lamagie ?

-Elle ... elle n'en a pas, hésitai-je. Elle est aléatoire. Elle donne à du pouvoir si elle veut. Elle peut être puissante comme faible.

-Exacte. Elle réagit bizarrement à tout. Cependant, il reste une constante. La magie qui s'échappe des autres dimensions passe par les antres. C'est une obligation. Les antres deviennent alors des concentrés de magies.

-Comment sont construits les antres ?

-Elles sont crées par des non-humains. La plupart le sont par des sorcières, un peu moins par des mages, et rarement par des Vampires.

-Les sorcières existent ?! M'étonnai-je.

Je fermai les yeux pour voir si une de mes théories se maintenait et lorsque je les ouvris, un vieux livre avait encore changé de place se rapprochant de ma personne. Il était celui qui m'avait fait trébucher, il s'était ensuite posé sur un accoudoir d'un fauteuil puis il s'était de nouveau posé par terre. Je me méfiai. Pourquoi voulait-il être près de moi celui-là ?

-Elles existent. Tout comme les Métamorphes, les Vampires, les Démons, les Anges,les Faes, les Mages, les Dieux, les créatures mythologiques...

-Stop ! Stop.Je crois que j'ai compris.

D'un coup, tous les monstres que j'avais imaginé petite ne m'apparurent plus aussi innocents, inexistants. J'essuyai les larmes qui ruisselaient depuis le début de la conversation. Je ne devais pas penser aux dires de monsieur Hautz. Ne pas trop s'y attarder.

-Mademoiselle Rowtag , mon équipe n'arrive pas à déterminer où vous vous positionnez. Où êtes vous ?

J'hésitai.

-Mademoiselle Rowtag, articula-t-il comme si j'étais stupide, j'ai vérifié chaque antre de l'île : aucun n'est actif, ni n'a pour but d'attirer les humains. Vous êtes en danger. Vous le comprenez ça : vous êtes en danger.

J'hésitai toujours. Je voyais mal Asda Belevitch être un être maléfique qui cherchait à emprisonner les humains pour les tuer. Déjà, je voyais très mal la mamie être une sorcière, un mage ou un vampire, alors pire ? Inconcevable.

-Je ne vous fais pas confiance monsieur Hautz, murmurai-je avant d'éteindre mon téléphone.

Je regardai le livre et il était juste à un mètre de mes pieds. Je me redressai, mes jambes tremblant un peu. Je contournai les meubles, ce livre de malheur, refusant de jeter un coup d'oeil à la bibliothèque qui était la seule à ne pas bouger. Alors que je m'approchai de l'endroit où aurait dû être la porte, la magie du lieu se réveilla.

Je me retournai, effrayée, pour revoir cet amas noir. Il s'agglutina sur lui même, se retenant presque de m'approcher. Mais je pris peur et je reculai. L'amas se précipita sur moi, et pour la deuxième fois, la magie me tortura.

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