Chapitre trente-six.
POV DANI.
Je me suis réveillée dans une salle de consultation médicale.
Sa race qu'est-ce que j'ai mal au crâne.
Je me redressais sur le matelas de consultation sur lequel j'étais allongée, et portais une main sur ma tempe gauche qui me lançait.
Une vive douleur foudroya mon crâne de la tempe gauche à la droite, de haut en bas. Je jurais : " Putain de ta mère !"
Puis j'ai réalisé que ce n'était pas normal que je me retrouve dans une putain de pièce médicale. Une voix douce et des mains froides me firent sursauter : " Je crois que vous devriez éviter de faire trop de mouvements brusques, mademoiselle."
Je la regarde de travers, elle est plus grande que moi, cheveux noirs corbeau coupés au dessus des épaules, lisses, une paire de lunettes discrètes perchées sur son nez fin et une odeur médicale, bien sûr. Elle rit en lisant dans mes yeux et me tendit un gobelet en plastique blanc et deux cachets bleus : " Venez avec moi. Et avalez ça, c'est pour vos maux de tête, et pour calmer la douleur de votre pouce."
Mon pouce ?
Ah, en effet, j'avais une attelle au pouce gauche, la doctoresse se moqua : " Vous avez l'air surprise mais vous vous êtes déboîté le pouce. Je suppose que vous vous êtes battue ?"
Je haussais les épaules et grognais : " On peut dire ça."
En mettant le coup à Shawn l'autre fois, je m'étais niqué le pouce. Bref, je m'étais accoutumée à la douleur moi.
On s'assoit à son bureau, l'une en face de l'autre, comme on fait lorsque l'on va chez le docteur en fait hein. Donc voila, la doctoresse ouvre un dossier cartonné et le parcourt des yeux : " Nous attendons votre responsable majeur et nous pourrons discuter."
Discuter ? Pourquoi elle veut discuter ? Et de quoi ?
On frappe à la porte et une secrétaire métis entre suivie de Bart : " Docteur Jersey ? Le responsable de séjour de mademoiselle Delgado."
Elle le laisse s'installer et repart en refermant la porte derrière elle, Bart serre la main du docteur : " Bart Bordelon, je suis son manager."
Elle acquiesce : " Dr Jersey, je suis médecin urgentiste."
J'ironisais : " Danila Delgado, je suis à côté. C'est bon, on a fait le tour ?"
Bart me regarde d'un sale œil tandis que le docteur rigole. Elle poursuit : " Bien. Mademoiselle Delgado, vous saviez que vous souffriez d'une pathologie cardiaque ?"
Je haussais les épaules : " Ben oui, c'est pas nouveau, à vrai dire je fais de la tachycardie, mais ça a été diagnostiqué quand j'avais quatre ans. Et elle est bénigne."
Elle tape un truc sur le clavier de son ordinateur : " Vous ne prenez pas de traitement ?"
Je haussais une nouvelle fois les épaules : " Ben non, puisqu'elle est bénigne."
Elle me regarda par le dessous de ses lunettes : " Vous devriez, ça pourrait mal se passer pour la suite sinon."
Ah, hum.
Elle lut à nouveau les trucs écrits sur le dossier en face d'elle : " Vous mangez à votre faim ? Sans aucune privation ?"
- Bien sûr que tu manges assez, tu manges même trop." Grogna Sarah.
Ben putain le coup sur la tête ça l'a pas calmée celle la.
J'arque un sourcil : " Évidemment, pourquoi ?"
Elle passa à autre chose et me parla de trucs différents, puis elle en est revenue à mon accident : " Comment vous êtes-vous débrouillée pour vous cogner la tête comme ça ?"
Je fronçais les sourcils pour me souvenir, mais je ne savais pas trop : " Hum, je suis.. Tombée. Je suppose. Je crois que j'étais dans la salle de bains et puis j'ai eu un petit étourdissement. Ou alors j'ai tout bêtement glissé, je suis assez maladroite."
Elle inscrivit un truc au stylo dans le dossier sous ses yeux : " Vous êtes réglée normalement ? Vous n'avez pas d'irrégularité, de retard ou quoi que ce soit ?"
Merde je vais dire quoi ?
- Hum, si, une ou deux semaines, mais ça m'arrive fréquemment.
Elle releva ses yeux foncés vers Bart et moi : " Fréquemment ?"
Je haussais les épaules : " Je n'ai jamais été très régulière, je n'ai jamais de grand retards mais il m'arrive souvent de retarder d'une semaine ou deux."
Mensonge. Je les avais toujours au jour près, elles étaient calées de la sorte et ne bougeaient jamais. J'avais mes repères du mois, mais je savais que certaines filles étaient irrégulières : Emy était comme ça, autant m'en inspirer.
Je vous passe le reste du rendez-vous, on a parlé du fait qu'il fallait que je voie un cardiologue et quelqu'un pour vérifier mon pouce en rentrant à LA et que je sois vigilante aux maux de têtes dans les trois prochains jours. On prit congé, j'étais surprise de voir qu'il était déjà 11pm passées, Bart me fit monter dans sa voiture. Il mit le contact et démarra en silence, seule la radio en bruit de fond, mais au bout d'un moment, mon manager ouvrit la bouche pour parler : " J'imagine que Luke t'a mise au courant pour samedi soir."
J'acquiesçais : " Le concert ? Ouais, t'imagines bien."
Il enclencha le clignotant : " Juste, soyez discrets si vous décidez de vous, mmh, voir. J'aimerais éviter un scandale, tu comprends ?"
J'étouffe un soupir en pensant à voix haute : " Ouais, de toutes façons on risque pas de faire grand chose."
- Épargne moi ce genre de détails, tu veux." Grimaça Bart, comprenant ce à quoi je faisais allusion.
Oops.
Il poursuivit : " Et puis, je ne sais pas, d'ailleurs je ne veux pas savoir, ce que tu fais avec Shawn, mais il va falloir calmer vos nerfs vous deux. Un coup vous vous étripez, un coup vous vous embrassez comme si votre vie en dépendait. "
De quoi je me mêle ?
- De toutes façons, je sais même pas pourquoi je t'en parle, je sais très bien que ça ne changera rien." Déclara Bart pour finir.
Il s'engagea dans le parking et commenta : " On est arrivés."
Jure, sans déconner ? J'avais même pas vu dis donc !
- Jure, sans déconner ? J'avais même pas vu dis donc !"
Ah, merde, encore pensé à voix haute.
Bart m'a regardé d'un air blasé et a garé sa voiture, puis on est descendus dès qu'il eut coupé le moteur. On est sortis du parking en direction de l'hôtel, des flash crépitèrent depuis ma gauche. Je regardais les paparazzis avant de baisser la tête en cachant le côté gauche avec ma main. Bart retira sa grosse veste ( ouais, on est en Arizona et il nous sort la grosse veste, sans commentaire) me cachant tant bien que mal des paparazzis, et on s'est dépêchés de rentrer sans répondre aux multiples appels de ces derniers. Une fois dans l'ascenseur, il reprit sa veste, et il me retint par le bras au moment où j'allais sortir de la cabine, à mon étage : " Fait bien attention à tout ce que tu dis, ou fais, ça peut avoir de graves répercussions Danila."
J'acquiesçais et il me lâcha, je partis en direction de ma chambre. Les portes de l'ascenseur se refermèrent et je parcourus la distance entre la porte de ma chambre et moi. Sauf qu'à un mètre de celle ci, on posa une main sur ma bouche pour étouffer le cri de surprise que je lâchais lorsqu'une autre main s'était enroulée sur l'avant de mon bassin. Une voix que je reconnus très bien me souffla : " Reste tranquille, c'est moi."
Il retira ses mains pour que je puisse me retourner vers lui : " Putain mais ça va pas, tu m'as fait pe-"
Il reposa à la hâte une main sur ma bouche : " Chut ! Moins fort, tu vas tous les réveiller !"
Je hochais la tête avant de chuchoter : " Tout le monde dort ?"
Il acquiesça à son tour, je le questionnais : " Pourquoi pas toi ?"
Il haussa les épaules : " Je.. J'sais pas, j'y arrivais pas."
Il murmura ensuite : "Je t'attendais."
Il m'indiqua ensuite les escaliers d'un coup de tête : " Viens."
Je le suivis, il me fit monter deux étages et entrer dans un local : " Là on sera tranquilles. Après vous chère amie."
Si je ne le connaissais pas, je dirais qu'il cherche un endroit pour planquer mon cadavre.
Il entra après moi et referma la porte derrière lui avant de s'asseoir contre le mur en face de moi : " Comment ça va ?"
Je haussais les épaules : " J'ai l'impression qu'une équipe de rugby m'a sauvagement marché dessus avec ses crampons, mais sinon ça va."
- Et ton pouce ?" Se moqua-t'il.
Je regardais mon attelle : " Oh bah lui ça va hein, je m'étais habituée à la douleur depuis que je me le suis déboîté. "
Ah, ça te ferait trop plaisir que je souffre.
Je lui ai mis un coup de poing de la droite : " Je t'interdis de rire, Cameron Dallas !"
Il pouffa : " S'cuse, mais toi aussi t'es un peu conne, on rentre surtout pas le pouce dans le poing quand on colle une pigne !"
- Dois-je te rappeler qui est l'abruti qui a réussi à se couper le pied comme un handicapé sur une bâche en plastique ?" Le taquinai-je en retour.
Il se défendit, ou du moins tenta : " Non mais c'est cette andouille de Nash aussi, il avait laissé traîner le couvercle d'une boîte en fer putain."
J'éclatais de rire, suivie de Cameron qui retira sa sandale ( enfin, celle de Nash ) et regarda sa cicatrice avant de me la montrer : " N'empêche que pour le coup j'ai bien été handicapé après, ils se sont tous foutus de ma gueule."
On discute ensuite beaucoup, passant d'un sujet à l'autre, me faisant presque oublier que j'avais des soupçons sur sa probable implication dans les manigances de Maho, et je redoutais le moment fatidique où il allait me parler du Dasha, puisque ce moment là était inévitable. Alors quand ce moment la est venu, et que Cam m'a demandé ce que je pensais réellement de Shawn, j'ai simplement ricané avant d'ajouter : " Il faut vraiment que je te réponde ou ça va aller ?"
Il haussa les épaules avec un petit sourire : " C'est juste Shawn ou c'est les garçons en général ? On sait tous que t'es pas vierge, on sait tous que t'as couché avec Sam, Luke Hemmings et on se doute tous que tu t'es aussi tapé le petit portugais."
Il me coupa, alors que j'allais répondre et le contredire : " Dani, on dirait que t'as peur des relations de couple."
C'est pas que j'ai peur Cameron, c'est que la seule fois où j'ai essayé, c'est parti en couilles. Et ça m'a fait tellement de mal, tu peux pas imaginer, tu peux pas savoir, j'arrive toujours pas à en parler dans les détails, je peux toujours pas prononcer ces deux noms sans avoir les dents qui grincent, les poings qui se serrent et des larmes de rage dans les yeux. Je peux juste pas souffrir comme ça a été le cas l'an dernier, tu vois je suis célibataire, mais je m'en porte pas plus mal. Je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux et surtout avec qui je veux. C'est le plus important.
Alors j'ai simplement soutenu son regard.
- Roméo est sorti, Juliette fume sa clope au balcon." Lâchai-je au bout d'une poignée de secondes, essayant tant bien que mal de traduire en anglais la phrase de la chanson française.
Il acquiesça : " Et si ce n'était pas Roméo qu'il te fallait, mais Cyrano ?"
Je ris doucement : " Non, là tu mélanges deux pièces différentes Cam."
Il eut un sourire en coin : " Justement, imagine, tu t'attends à un truc précis, tu te fais l'idée d'un sentiment exact, d'une relation comme tu as pu les voir dans les films, mais si ça se trouve, t'es juste complètement à côté de la plaque !"
Ah ?
Ses yeux brillaient quand il parlait, et, putain, qu'est ce qu'il était beau, pas coiffé, en pyjama, à minuit et demie.
Il continuait son speech : " Et si c'est le cas, putain, mais tu passes à côté de tellement de choses, de tellement de gens, tu évites peut-être des personnes formidables en pensant être amie avec d'autres complètement inintéressantes. Danila tu..."
Il s'était arrêté en me regardant dans les yeux, une lourde ligne pesait entre ses yeux et les miens, et je me demandais pourquoi il faisait aussi chaud, tout d'un coup. Cameron a saisi mon menton entre ses doigts et a approché mon visage du sien, se penchant également vers l'avant. Il murmura : " C'est frustrant de pas pouvoir t'embrasser."
J'ai baissé le ton de ma voix à mon tour : " Qu'est-ce qui t'empêche de le faire ?"
Il rit, soufflant sur mon visage : " Ton haleine."
MDDRRR NON J'DECONNE, MAIS JE REVAIS DE LA FAIRE SO VOILA ALORS ON RECOMMENCE, IL SOUFFLE SUR MON VIGAGE.
- Ton copain.
Khigjhhas quel copain fdp ? Je viens de te dire que j'étais célibazgdz.
Je fronce les sourcils en me reculant : " Je ne sors pas avec Shawn !"
Il arqua les siens : " Pourquoi tu as directement pensé à lui alors ? "
Puis il ajouta avec un petit sourire ironique : " C'est quand même le premier qui t'est venu à l'esprit. J'ai même pas eu besoin de mentionner son nom pour que tu me le sortes."
Putain d'enculé de merde.
Je fais mine de bailler et me relève : " Oh, j'avais pas vu qu'il était si tard, mon dieu je suis fatiguée. Bonne nuit."
Je suis sortie en vitesse de la pièce exiguë et suis partie rapidement vers ma chambre où j'ai frappé doucement puisque je n'avais pas mon pass. Jeje a titubé en m'ouvrant : " Ah, t'es enfin là ! Alors, comment ça va ?"
Je rentrais après lui et murmurais que j'allais bien mais que j'étais fatiguée. Il acquiesça et partit se recoucher après m'avoir embrassé le front. Je retirais mes chaussures et mon pantalon avant de me dévêtir de mon sweat et de ranger mon soutien-gorge dans mon sac. Je rentrais dans les couvertures à côté de Lele qui releva la tête pour me regarder et me prit dans ses bras : " Je suis contente de te voir, tu m'as fait peur.."
Elle me fait un bisou sur la joue, un sourire puis se retourne de son côté avant de se rendormir. Je fermais les yeux et partis au pays des rêves.
Dimanche 25 janvier, 9:04am.
- Eh, les filles, il faut se lever." Nous annonce doucement une voix.
- Putain Dani ta valise est même pas prête !" S'affole une autre.
Lele grogne en espagnol : " Rudy pendejo, ¡ Bajate de mi cama ! "
Je me rendis compte que Rudy était effectivement debout entre nous deux, sur le lit. Je relève la tête et jure : " JÉRÔME JARRE SORT TES MAINS DE MON SAC DE SOUS-VÊTEMENTS !"
Il se recula d'un coup et se tourna pour fermer sa valise. Je me relevais et saisis des affaires propres avant de m'enfermer dans la salle de bains. Lele cria : " Dani ne ferme pas à clefs s'il te plait, je voudrais pas qu'il t'arrive un truc comme hier."
Je soupirais et déverrouillais la porte avant de me déshabiller et d'entrer sous la douche. Quand je suis sortie, j'ai rangé toutes mes affaires sans faire attention à Sarah qui me regardait méchamment depuis le lit de Rudy et Jeje.
Je suis toujours persuadée qu'on m'a volé de la beuh. Je sais pas qui c'est mais je suis sûre. Tout ça c'est à cause de Shawn qui m'a fait fumer son truc de merde la. Ouais, lui il veut que je lui ressemble parce qu'on a rien en commun. C'est vrai quoi, il est portugais.
C'est pas un argument ? Ah merde. Ben on a rien en commun, parce que.. Putain. Cet enculé m'a plagiée en vrai : il chante, il s'est fait connaître sur les réseaux sociaux, il adore emmerder le monde, on se déteste. Si ça te va pas ces arguments là, c'est pareil. T'as qu'à te ranger du côté de Mahogany hein au pire, si ça te convient pas. Ben ouais, peut-être qu'elle a un truc plus intéressant à te proposer, qui sait ? Ben allez, vas-y déteste moi comme toutes ces personnes qui m'insultent toute la sainte journée, allez, poste ta haine dans un tweet, dénigre moi, insulte moi, déteste moi. C'est tout ce que je mérite pas vrai ? Ouais, je suis qu'une salope qui se fait sauter à droite à gauche, bla, bla, bla.
Bien sûr, comme j'ai été adoptée il faut que je comble un manque, que j'exprime ma frustration, mais c'est pas une excuse hein ? C'est pour ça que je m'en sers pas, je suis maligne hein ? Ben ouais. Tellement maligne que Guillaume et Emily m'ont lâchée. De toutes façons, ils étaient juste jaloux, ils l'ont toujours été, il ne m'aimaient même pas. Ce pour quoi ils restaient avec moi c'était gagner de la notoriété sur le net, se tailler une côte de popularité dans la vie de tout les jours. Sans moi ils ont une petite vie bien minable hein.
Mais qu'est ce que je vais m'imaginer moi ? Ils ont juste laissé tomber parce que je ne suis qu'une pauvre conne qui ne sert à rien, juste à vider les couilles de certains, même pas une bonne amie. Je suis qu'une pute, juste trop conne, on ne m'aime pas : on me baise, je ne sers à rien, ma voix est dégueulasse, mon corps est dégueulasse, je suis stupide et inutile, et par dessus le marché, je ne ressemble à rien et je ne ferai jamais rien de ma vie.
J'ai lâché le t-shirt que j'avais dans la main et me suis laissée tomber au sol, une main crispée sur la bouche. Mes sanglots m'étouffaient, mes larmes avaient déjà inondé mes joues et je gémissais de douleur. Un poids écrasait ma poitrine, j'entendis à peine Sarah me ramener à l'ordre.
- Qu'est-ce que tu fous sale conne ? Relève toi." M'ordonna t'elle.
Je tentais de me redresser mais sans succès.
- Regarde toi, tu es ridicule ! Petite merde, tu es bien désespérante, j'ai tellement honte d'être ta conscience. Si je le pouvais, je te foutrais des coups de pieds jusqu'à ce que tu arrêtes de respirer." Poursuivit-elle en me regardant de toute sa hauteur.
- En plus d'être repoussante et complètement idiote, t'es faible. Non mais vise un peu ça, c'est quoi toute cette impuissance ? Ma petite chérie, comprend bien que c'est pas une fatalité. Ça ne tient qu'à toi de te reprendre en main et de m'écouter sale traînée.
Elle ne s'arrêterait donc jamais ?
Elle se pencha par dessus mon épaule et me murmura froidement : " Tu sais quoi ? T'as qu'à rester par terre, au bas de l'échelle. C'est là qu'est ta place."
Elle disparaît, la porte s'ouvre et on se dirige vers moi : " Putain Dani ça va pas ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?"
Je reste prostrée par terre comme la grosse merde que je suis. Matthew s'agenouille à côté de moi et repousse les vêtements autour de nous par terre. Il me prend dans ses bras alors que je me débats pour ne pas qu'il me touche.
Il me serre plus fort, je me laisse finalement faire, ses mains frottent mon dos : " Là, ça va aller. "
Je serre son t-shirt dans mes mains et le trempe de larmes ( bon, aussi de bave, mais c'est pas très classe à dire ), je sens Matt me serrer plus fort dans ses bras et mes sanglots se renforcent. Je sais pas combien de temps on reste comme ça, mais ça fait un moment. Je me calme petit à petit et me recule un peu en reniflant. Je passe mes mains sur mon visage en bafouillant : " J'suis désolée."
Faut vraiment que j'arrête de chialer tout le temps.
Ses yeux tombent sur mon visage : " Pourquoi tu t'excuses ?"
Je hausse les épaules : " Je sais pas pourquoi t'es venu, je sais pas pourquoi tu m'as prise dans tes bras, je sais pas pourquoi tu me consoles. Mais tu l'as fait. Alors merci, et désolée. En plus je suis pas belle j'ai de la bave partout et mes yeux ont sûrement l'air défoncés."
Il rit : " Mais enfin, c'est normal. On est amis non ?"
Ça me touche. Non, vraiment sans rire.
Je lui offre un pauvre sourire : " Merci Matthew, vraiment. C'est adorable."
Il m'a souri et m'a aidée à me relever puis à ranger mes affaires dans mes sacs. Une fois ceux ci faits, il regarde l'heure sur son portable et grogne : " Merde, c'est l'heure, viens on y va."
Il prend un gros sac sur son épaule sous mon regard surpris : " Mais... Matt, qu'est-ce que tu fais ?"
- Ben, je t'aide." Me répond t'il avec un petit sourire à croquer, avant de me faire un signe de tête : " Allez, fait pas cette tronche, on va être en retard."
Oh.
- Pathétique." Me souffle Sarah lorsque je passe la porte en traînant ma valise.
Je serre les dents en murmurant : " Va te faire foutre, salope de conscience."
Matt se retourne : " Tu t'en sors ?"
Je souris : " J'ai trébuché."
Il étouffe un petit rire et me prend sous son bras droit, mon sac sur sa gauche, on entra dans l'ascenseur comme ça. Je sortis juste après lui dans le hall et c'est en voyant toutes les valises amassées que j'ai juré : " Merde Matt, et les tiennes ?"
Il rit un peu : " Elles sont là, t'inquiète."
J'acquiesce avant de fusiller Shawn du regard. Comme par politesse, en fait. Il ne semble pas s'en préoccuper le moins du monde, d'ailleurs, alors je tourne les yeux vers Matthew et lui fais un grand sourire : " Merci, Espinosa."
Il hoche la tête et ricane : " Avec plaisir, Delgado."
Je me mis sur la pointe des pieds pour lui faire un câlin et un bisou sur la joue, puis récupère mon gros sac en titubant. Il arque un sourcil moqueur : " T'es sûre que t'as pas besoin d'aide ?"
J'acquiesce vivement mais mon sac trop lourd me fait trébucher alors que je tente d'attraper ma valise. Matt éclate de rire et me reprend mon sac des mains : " Je vois. Allez, vamonos."
Une claquette sauvage se heurte au crâne de Matt, et la voix de Rudy conclut : " Stupid."
On rit tous et on part tous s'installer dans un bus nous menant à l'aéroport. Direction Denver.
Je me suis assise à côté de Matthew, sur l'épaule duquel j'ai dormi tout le trajet ( un peu moins de deux heures quoi ) quand on a atterri, c'est Grincheux qui nous a réveillé avec grâce et gentillesse. Enfin, il a juste secoué l'épaule de Matt en lui disant de se réveiller et de laisser la chose à sa place.
- Elle, on est pas obligés de la prendre par contre.
Je me suis redressée et l'ai tué 198273982362173 fois du regard : " Je t'entends tu sais."
Grincheux m'a regardée de haut et a conclu avant de tourner les talons : " Tant mieux."
Une fois plus loin, Matt a secoué la tête en souriant : " Ah la la, cet enfant est jaloux."
Deuxième fois que quelqu'un me le dit de cette manière.
- Ouais, ben je vois pas trop de quoi." Grognai-je.
Merde, c'était presque un compliment ça.
Matt m'a de suite taquinée : " Eh dis donc, c'est un compliment !"
Je fronçais les sourcils : " N'importe quoi."
Son sourire s'élargit : " Pourquoi tu rougis alors ?"
Je sens mes joues chauffer suite à cette remarque : " Rien du tout !"
Il se moque : " Quelle menteuse. C'est fou."
Je lui donne un coup de poing dans l'épaule : " C'est toi qui es fou ouais. Oh, et puis bouge ton gros cul qu'on descende !"
Il rit encore, puis s'exécute.
Arrivée à l'hôtel.
Je montais dans ma chambre, que je partageais avec Matt, Lele, et Cash. J'installais mes affaires sur un lit, Matt se jeta dessus : " Ah non, c'est le mien !"
Je fronçais les sourcils : " Eh, j'étais là la première !"
On a donc commencé à se bagarrer, jusqu'à ce que Lele, excédée, nous suggère : " Ben, vous avez qu'à le partager ce lit !"
Je retroussais ma lèvre inférieure : " Tu me lâches ?"
Elle ricana : " J'veux un lit à moi toute seule, t'es insupportable la nuit."
Je protestais face à cette haute trahison : " Eh, cabrona !"
Elle rit : " Viens on parle espagnol puisque tu te débrouilles !"
Je grimaçais et ouvris la bouche pour répondre, mais Matt me souleva sur son épaule et me jeta sur le lit avant de me faire des guilis.
Grossière erreur, mon ami.
Nash prit un air affolé : " Matt surtout p-"
Trop tard, mon coude a fait connaissance avec son nez. Peuchère.
Matt se recule vivement : " Ah la vache !"
Je me redresse : " Putain, j'suis désolée, ça va ?"
Il acquiesce et me regarde avant de me faire un petit sourire sadique : " Tu sais quoi ? Ça mérite une punition."
Pourquoi bizarrement je le sens pas ?
Je le regarde et secoue la tête : " Non. Oh, non, non, non, non, non, n'y pense même pa- Ah !"
Il me soulève et Nash allume son Canon, tandis que Cameron déverrouille son téléphone. Je martèle le dos de Matt en les fusillant du regard : " Bande de traîtres ! Faux-frères !"
Matt, à ma grande surprise, sort de la chambre. Je sais vraiment pas où on va, Lele tente de me défendre mais Cam la bloque et l'enferme seule dans la chambre, elle réussit à en sortir qu'une fois que nous sommes dans l'ascenseur, dont les portes se referment beaucoup trop vite à mon goût.
Mais, nom d'un chien, où est-ce qu'on va ?
Nash glousse tel un dindon de Thanksgiving derrière son appareil photo : "Alors Danila, vos ressentis ? Comment gérez-vous la situation actuelle ?"
Je lui fais un double fuck : " Va te faire voir, Hamilton."
Cameron ricane : " Un petit sourire pour nos amis Snapchatteurs ?"
Je proteste : " Ah non ! Dallas casse toi, espèce de sale crétin des Alpes du sud !"
Matt rigole : " Je sais pas ce que ça veut dire, mais je suppose qu'elle vient pas de te déclarer sa flamme mon enfant."
Je lui tape fort dans le dos : " Toi tu la fermes !"
Il plaida : " Eh, mais je te signale que j'ai mal au nez, ce n'est que justice après tou- Aïe arrête de me frapper sale gosse !"
On, enfin ils, descendent de l'ascenseur et en voyant vers où on se dirige, je me souviens qu'il y a une putain de piscine dans l'hôtel.
Quelle bande de raclures de chiottes.
Je crie : " Non, pitié pas la piscine !"
- Et pourquoi pas ?" Se marre Nash-la-menace.
Je tentais : " Hum, eh bien parce je porte un t-shirt blanc tu vois."
Cameron eut un petit sourire pervers : " Raison de plus."
Je tentais a nouveau en me débattant : " Matt stop ! Matt ! C'est l'hiver !"
On était plus qu'à quelques pas du bord, je sortis mon dernier espoir : " Matt, j'ai mes règles arrête toi, non je suis sérieuse s'il te plaît !"
Il fait mine de me jeter et je pousse un cri en m'agrippant à lui, je sens ses épaules se secouer d'un rire enfantin : " T'as pas mis de tampon j'imagine."
Non mais tu crois que je te l'aurais dit si j'en avait un ? Pour que tu m'escampes à l'eau, non merci. Non mais, il est fou lui.
Je regarde les deux autres : " Cam, supprime la vidéo, Nash aussi."
Matt me pose sur un des bains de soleil à côté et Lele s'approche des garçons avant de les pousser dans la piscine. Nash tombe le premier, entraînant Cameron à sa suite. J'explose de rire, Lele me fait un salut militaire que je lui rends puis elle tombe a son tour dans l'eau. Cameron la coule, Matt me regarde et retire son t-shirt, son bermuda et ses chaussures, puis saute dans l'eau en caleçon. Jésus.
J'étais pliée de rire, j'ai vu tout les autres arriver en riant, ils se sont ensuite tous foutus en sous vêtements avant de sauter a l'eau, sauf Estelle qui avait l'air de souffrir des même maux que moi. Mauvaise période. Elle ricane en regardant derrière moi, je sens des mains froides me soulever, je crie : " Quoi ? Non, putain fais pas ça je.. Shawn Mendes t'as intérêt à me lâcher tout de s-"
- Mais avec plaisir." Dit-il méchamment.
Je me débattis : " Pas dans la piscine, abruti !"
Il arque un sourcil : " Et pourquoi pas ?"
Je tentais de me sortir de là : " Mais parce que j'ai mes règles, du con !"
Son regard insensible a croisé le mien : " Alors là, j'en ai vraiment rien à foutre."
Plouf.
Plouf ?
Il va mourir.
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Bonsoooooiir comment ça va tout le monde ?
la bise les enfants.
Lucie.xx
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