Chapitre cinquante.

Dimanche 15 Février, 9:07 pm, ma piaule.

Joshua était rentré il y a une heure, et moi je tapais la discussion à Poilu le rat de compagnie attitré de mon frère.

- Quand nous mangeons du miel d'abeille, nous mangeons aussi un peu leur bave, tu vois ? Parce que, finalement, le miel c'est quoi ? C'est du nectar de fleur incorporé à leur bave. Celle des abeilles, pas des fleurs hein, et--

Le vibreur de mon téléphone m'a coupée, je me suis excusée auprès du rongeur : " Une seconde, Boulette."

FROM Pierce of shit.

"Je m'excuse "

"jsuis un trou du cul "

J'ignorais les messages de Pierce et j'ai repris ma discussion fort intéressante sur la vie des abeilles avec Salsa le hamster russe.

- Et donc, quand la reine des abeilles, queen bee en anglais, pond, les nourricières mettent les larves dans des alvéoles qu'elles ferment avec de la cire, aussi fabriquée avec leur salive, si je ne m'abuse.

Une nouvelle vibration de mon portable m'a interrompue, et j'ai soupiré en le mettant en silencieux. Mon frère est entré en slip Spider-Man et t-shirt rose avec un Action-Man dessus, le rose étant le résultat d'une décoloration d'un de mes t-shirts rouge. 

Je l'ai regardé, désespérée : " Sérieux ?"

Il a haussé les épaules avant de changer de sujet : " Alors, ça a été avec Mimine ?"

Qui ça ?

Devant mon air perdu, il a soupiré : " Mon cochon d'Inde, trou du cul."

Tiens, c'est exactement le terme qu'a utilisé Pierce pour se qualifier il y a cinq minutes.

J'ai hoché la tête : " Ah, ton lapin nain là. Ben écoute, on discute, en fait il est plutôt sympa et il est assez cultivé pour un si petit castor."

Il a soupiré une nouvelle fois avant de baisser les yeux et de me faire remarquer : " C'est le nom que t'as donné à Pierce ? Mais c'est quoi ce jeu de mot merdique ?"

J'ai arqué un sourcil : " Mais de quoi tu me parles encore ?"

Il a indiqué mon téléphone d'un coup de tête : " Je te signale que Petite Merde t'appelle, bouffonne."

J'ai regardé mon écran avant de raccrochant : " Ah bon ? Oh, bah t'as du rêver, j'ai rien vu. C'est gênant."

Il m'a regardée intensément et j'ai haussé les sourcils : " Bon, qu'est-ce que t'as ?"

Il a plissé les yeux : " Non mais j'y crois pas."

Je commençais déjà à perdre patience : " Mais quoi, putain ?"

Il a fait la gueule : " Merde, Dani, tu sors avec Pierce Delon."

- Qui ? Moi ?" Me suis-je offusquée.

- Arrête un peu de faire genre. Mais tu peux pas sortir avec lui, c'est pas possible.

J'ai haussé le ton : " Alors quoi ? Tu crois que je vais le larguer juste parce que t'es pas d'accord ? Non. Je suis avec lui, que ça te plaise ou non."

Il a fait la moue : " Ok, mais pourquoi lui et pas Mendes ? J'aime bien la Portugaisie moi."

Mais arrêtez de tous me dire avec qui je dois être et ne pas être.

J'ai lâché un petit rire jaune : " Arrête ton char, tu peux pas te le voir en peinture ce con. Et puis on dit Portugal, espèce de cabourd."

Il a démenti : " Figure toi que finalement, je le trouve plutôt cool depuis qu'on a joué aux Sims ensemble l'autre fois. Et puis, il faut aussi avouer qu'il a gagné mon affection éternelle lorsqu'il m'a soutenu lors de la rude épreuve du bug."

Mais qu'est-ce qu'il me chante encore.

J'ai fait la grimace, telle Lele qui fait son "ew". Il avait l'air consterné, mais j'allais pas le laisser tout gâcher pour autant : " Quoi qu'il en soit, tu gardes ça pour toi. Josh, je ne plaisante pas."

Il a arqué un sourcil : " Et pourquoi donc ?"

J'ai soupiré : " Parce que pour le moment on essaye d'être discrets."

Il a eu l'air tellement consterné que j'ai de suite compris qu'il ne tiendrait pas sa langue : " J'suis désolé."

Puis il est parti dans sa chambre, me laissant seule avec Radcliffe, le cochon d'Asie. Je me suis étalée sur mon lit et il est monté sur mon ventre. Je me suis mise à le caresser : " Là, je suis dans une grosse merde, bien noire. Mais tellement noire, on dirait un gouffre sans fond dans le néant."

Au bout de cinq minutes, j'en ai eu marre et j'ai reposé Moustache le furet de Mongolie dans sa cage pour le rapporter dans la chambre de Joshua. Sauf qu'en arrivant devant sa chambre, j'ai surpris sa conversation au téléphone, la porte était entrouverte. Ok, j'ai pas trop l'habitude d'écouter aux portes, donc j'allais le laisser et revenir après, mais au moment où je tournais les talons, j'ai entendu mon prénom. Alors je suis restée.

- J'te jure. [...] Mec, je rigole même pas, on parle de ma sœur là quand même. [...] Ouais, désolé frérot. [...] Ben ouais, elle me l'a dit y a même pas cinq minutes. [...] Disons que c'était un secret que je n'étais pas sensé découvrir, ni répéter... [...] Pourquoi je te le dis à toi ? Oh ça va hein, j'ai bien vu comment tu la regardes ma petite sœur. Je suis pas con, Shawn. [...] Oui, bah j'ai bien vu comment elle te regardait elle aussi. Arrête un peu tes conneries. [...] Bah gros, moi non plus j'sais pas ce qu'elle fout avec lui, ok il est beau, ok il a du charme, mais franchement, il va lui apporter quoi ? Tu sais, j'ai pas envie qui l'a fasse souffrir comme son ex l'a fait. [...] Il l'a trompée avec une de ses meilleures amies à elle. [...] Ouais, bah Guillaume son meilleur ami, mon pote Clément et moi on est descendus chez lui lui parler, et quand ils sont partis je lui ai cassé la gueule. Personne ne fait pleurer ma Dani. [...puis Josh a ri...] Non mais tu la connais pas ou quoi ? Elle leur a mis une correction aux deux là, Joris et Julie, je pense qu'ils s'en rappellent encore. [...] Ben ouais, grave, mais le pire c'est que c'était son premier amour je crois, alors bon, elle l'a toujours en travers quoi. En fait, je crois qu'elle fait toujours le deuil de cette relation, parce qu'on peut même pas y faire allusion sans qu'elle... Allô ? Putain, mais je suis con ou quoi, pourquoi j'ai parlé de ça ?

Il a posé son téléphone, et j'ai posé la cage parterre avant de foncer dans ma chambre. Les larmes aux yeux, j'ai consulté mon téléphone : j'avais plein de tweets. Genre, plus que d'habitude, sans parler des mentions.

@piercingdelon : je suis tellement désolé, je sais plus quoi faire, excuse moi bae

@ShawnMendes : Go Fuck Yourself.

@ShawnMendes : t'es vraiment une grosse pute, je te hais si fort

@CandyCashew : @DaniDelgado wtf is going on

@joshlapoche : g encore perdu une occasion de me taire

@bullshitnacks : @ShawnMendes @DaniDelgado Mais genre il se passe quoi la vous avez rompu ou quoi

J'ai grogné avant de fermer les yeux, puis j'ai quitté l'application avant de me mettre au lit. Evidemment, j'ai ressassé et j'ai mal dormi. J'ai même fait un rêve flashback, vous connaissez ?

J'ai rêvé d'un séjour que j'avais passé chez les grands-parents d'Emily, mon ex-meilleure amie, à la montagne. Il était très tard, il faisait nuit et on regardait les étoiles qui semblaient se refléter dans la vallée (alors que c'était simplement les petites maisons du village en bas). Après un long débat philosophique sur Newton et ses pommes à la con, quand elle m'avait dit : " Quand-même, je suis super fière de nous."

Je l'avais incitée à développer, elle avait donc continué : " Tu sais, ça fait onze ans qu'on se connaît, tu es ma meilleure amie. Je crois qu'on ne s'est jamais disputées."

Je lui avais souri : " Oh, ça c'est parce que toutes les deux, on se complète, on a un équilibre, et je crois que c'est ce qui fait notre force."

Un petit sourire émerveillé avait surgi sur ses lèvres : " Et ça c'est génial, Peu importe l'avis de l'une ou de l'autre, on se respecte. Puis, quand on est pas d'accord, ça pose aucun problème, au contraire c'est plutôt cool."

J'avais gloussé : " Putain, t'imagines, les amies jumelles clones et tout ?"

Elle avait eu un rictus de dégoût en frissonnant : " Oh arrête, c'est super zarb les jumelles, c'est pas normal comme concept, ça me fait peur."

On avait doucement ri.

Après ce drôle de rêve, qui avait remué le couteau dans la plaie de mes souvenirs, je me suis réveillée pour éteindre mon réveil.

Vraiment une nuit de merde.

Mais le pire restait à venir, quand je suis descendue prendre mon petit-déjeuner, ma mère a posé une enveloppe sur la table. Genre, mauvaise nouvelle. Puis elle a plaqué deux nouvelles enveloppes sur la première.

Ok, ça fait trois mauvaises nouvelles.

J'ai relevé les yeux vers elle, elle avait ce regard qui voulait dire qu'elle va nous torpiller la gueule : " Trois résultats d'hôpitaux."

Bon, tant qu'elle parle français sans crier, elle garde son calme. C'est bon signe.

Sa voix m'a ensuite fait l'effet d'une gifle sèche : " Taux d'HCG en brusque hausse, progestérone croissant tout comme l'estriol. Tu sais ce que ça veut dire cette envolée d'hormones, hein ?"

Merde. Merde. 

Je suis dans la merde.

Putain de merde.

Merde, et re merde.

Une issue, vite.

Je veux mourir avant qu'elle ne me tue elle-même. De ses propres mains. Grave. Je souffrirai moins en me pendant avec mes cordons de pyjama.

Merde, mon pyjama est en haut.

Avec mes lacets alors ?

Je suis en chaussettes.

Bon, ben c'est cuit. Comme les carottes. Je hais ces foutues carottes.

- Je croyais t'avoir toujours dit de te protéger, putain de merde ! " A hurlé soudainement ma mère.

Ok, dire désolée me semble inapproprié. Donc, je vais me contenter de me taire, d'avoir les larmes aux yeux en hochant la tête toutes les minutes et vingt-trois secondes.

- C'est quoi ça ?! Tu vas m'expliquer, Sarah ? Merde, non mais tu te rends compte de ce que c'est ?!

Ma conscience est apparue, l'air sévère, toisant ma mère : " Qu'est-ce qu'elle me veut ta vieille ? J'y suis pour rien, je suis arrivée après le drame moi."

C'était mon prénom avant d'être le tien, bouffonne.

Ma mère a levé les bras : " Mais qu'est-ce qu'on va faire de toi, seigneur !"

J'ai haussé les épaules maladroitement : " J'ai pas fait exprès..."

Sarah a fait un facepalm : " Mais qu'est-ce que tu peux être conne ma pauvre quiche."

Ma pitoyable justification n'a servi qu'à énerver ma mère davantage : " Pardon ? Tu n'as pas fait exprès ! Mais heureusement ma pauvre fille, parce que t'as déjà pas l'âge de tomber enceinte par accident, mais alors là, encore moins de le faire exprès. Tu devrais même pas coucher avec des garçons, mais bon, on va pas en parler, parce qu'apparemment, tu te gênes pas pour aller à droite à gauche."

Aoutch, là ce ne sont plus des fausses larmes qui menacent de couler.

Elle a conclu : " Tu iras au lycée cet après-midi. Je t'emmène faire une échographie espèce de petite..."

Elle n'a pas fini sa phrase, je l'ai fait pour elle dans ma tête. 

Trainée.

Elle a repris les enveloppes : " On en profitera pour aller voir le spécialiste avec qui j'ai pris rendez-vous. Tes tests sont arrivés, et ils ne sont pas bons."

Je me suis mordu l'intérieur de ma joue pour ne pas pleurer, puis j'ai rangé le petit-déjeuner avant de remonter me cacher. Je me suis enfermée dans ma salle de bains, j'ai entendu Josh s'asseoir le long de la porte, de l'autre côté : " Hey Danette."

J'ai reniflé : " Wesh, Mochua."

- Tu vas le garder ?

J'ai haussé les épaules, avant de me rendre compte qu'il ne pouvait pas me voir : " Je l'ai perdu déjà."

- C'était de Mendes ?

J'ai retenu un soupir : " Non. Wilkinson."

Et je suis morte de honte, je suis incontrôlable et insupportable.

Il a grogné : " Ah ouais, je vois. Je l'aime pas trop lui."

J'ai de nouveau haussé les épaules dans le vide : " De toutes façons, je lui parle plus depuis que j'ai compris que j'étais enceinte de lui."

Il y a eu un blanc, et je ne savais pas si mon frère était toujours là, alors j'ai murmuré : " Josh ?"

- Oui ?

J'ai déverrouillé la porte en me relevant, et je l'ai ouverte les larmes aux yeux : " Je peux avoir un câlin ?"

Il était debout et il m'a directement prise dans ses bras : " Peu importe les saloperies que tu feras, tu restes ma sœur et je t'aime comme tu es. Je te défendrais quoi que tu fasses."

- Même si je tuais quelqu'un ?" Fis-je en reniflant.

- Même si tu tuais quelqu'un." Affirma t'il avant de se redresser : " Attends, tu as tué quelqu'un ?"

J'ai ri, ou plutôt, je me suis mouchée dans son torse : " C'était pour vérifier."

Il me frotta le dos et m'a mère a beuglé : " JOSHUA TON BUS, MERDE !"

Il se précipita vers les escaliers avant de faire demi-tour et de m'embrasser la tempe : " Oublie pas, je te défendrai quoi que tu aies fait parce que tu es ma princesse."

- JOSHUA TU VAS ENCORE LE RATER, JE NE T'EMMENERAI PAS CETTE FOIS !

Il est parti comme une flèche, dévalant les escaliers comme un dératé, puis j'ai entendu une bise et la porte d'entrée claquer. Je suis partie me brosser les dents, et m'a mère m'a appelée : " Danila, on part dans cinq minutes."

- Hein ? Où ça ?! " S'affole Sarah.

Chez le toubib, espèce de débile.

Elle a grogné en s'asseyant sur la baignoire : " Qu'est-ce qu'on va foutre chez le toubib ?"

J'ai craché mon dentifrice dans le lavabo et je l'ai toisée : " Passer des échographies."

- T'es plus enceinte je te rappelle, ton génialissime amant maudit t'a gentiment tapé dans la cocotte minute et ça a expulsé la chose, je te signale." S'est moquée Sarah.

- Je sais, mais il est hors de question que j'explique à ma mère que ce connard m'a battue.

- Ah ouais ? Et comment vas-tu expliquer les espèces de bleus sur ton ventre ? Et tous ces suçons ? Tu vas lui dire quoi à ta mère sur le papa du monstre ? Que c'est un toxico et que tu l'as jeté ? Que t'es tombée enceinte sous son toit ? Alors qu'elle dormait juste à côté ?

J'ai voulu tenter une réponse, mais rien ne m'est venu. Elle a raison, cette garce.

Je me suis précipitée vers ma trousse de toilette et en ai sorti le fond de teint qui me restait. J'ai soufflé : " Pourvu qu'il ne m'en reste assez."

J'ai appliqué en masse sur les suçons les plus visibles, camouflant la plupart d'entre eux, pour les bleus et les quelques griffures je peux toujours dire que c'est quand je suis tombée en jouant, mais je ne pourrai pas cacher les suçons... Plus bas. Sachant que j'en ai trois sur la tête de la hanche gauche, un sur la face droite de mon bassin, un au niveau du nombril et un plus bas, à la limite de mon sous-vêtement. Je ne peux pas les cacher à cause du gel qu'on met pendant les échographies.

Je suis donc descendue rapidement quand ma mère m'a appelée et je l'ai suivie dans la voiture, le trajet fut silencieux. On est arrivées à l'hôpital, toujours sans rien se dire, et je l'ai suivie jusqu'à une salle de consultation, visiblement gynéco, et j'ai reconnu ma tante Faith, qui semblait nous attendre.

- Alors ma belle, comme ça tu nous agrandis la famille ?

Ma mère a protesté : " Faith ! "

Ma tente a rigolé et m'a indiqué ma place : " Bon, alors, allonge toi là, Nice toi tu peux sortir."

Nice c'est le surnom de ma mère.

Ma mère a grogné : " Bonne journée. Faith, n'oublie pas de l'amener voir Rebecca après l'examen."

Ma tante acquiesça et ma mère sortit après m'avoir regardé genre j'ai même pas intérêt à faire de vagues. Donc je vais obéir au doigt et à l'œil à ma tante.

Faith m'a donc fait passer l'écho, mais au fur et à mesure de la séance, elle semblait de plus en plus contrariée. Je l'ai regardée, un peu inquiète : " Quoi ?"

Elle serre les lèvres : " Hum. Je ne vois aucun fœtus."

J'ai haussé les épaules : " Ben, c'est plutôt bien, non ?"

- Ce qui l'est moins, en revanche, c'est que tu portes des traces de coups. On dirait que tu as des contusions... J'espère que tu n'as rien d'abîmé...

Shawn, si tu m'as blessée irrévocablement, je te fume la gueule.

Heureusement, ma tante n'a rien trouvé de grave, alors quand elle en a eu fini avec moi, elle m'a amenée voir une certaine Rebecca, cardiologue apparemment. Celle ci a étudié mes tests et m'a posé quelques questions avant de m'ausculter. Elle m'a ensuite prescrit des cachets à prendre régulièrement, et une autre série de médocs si jamais je sens que mon cœur s'emballe trop ou que quelque chose ne va pas.

3:34 pm, terrasse d'un café, Hollywood Boulevard, je me la pète parce que je suis une star.

Je buvais un jus d'orange pressé, tranquillement assise sous le soleil timide de février, quand j'ai entendu la chaise d'à côté se tirer.

Oh, ça sent la meuf par ici.

- Qu'est-ce que tu fais aussi loin de chez toi, jeune fille ?" Souris je.

Elle m'a souri à son tour : " Bah, je suis en voyage scolaire. Y a ma classe là-bas."

Je regardais dans la direction qu'elle m'indiquait, apercevant un groupe de jeunes de son âge. Elle a poursuivi : " Mrs Earl m'a donné cinq minutes pour venir te voir."

J'ai posé ma main sur son épaule : " Trop mignonne, et bien ça me fait très plaisir, tu bois quelque chose ?"

Elle secoua la tête : " Non, merci. Dis moi, tu sais pourquoi mon frère est aussi tendu depuis en ce moment ?"

Mais enfin Aaliyah, je l'appelle Grincheux, c'est pas à moi qu'il faut demander.

J'ai ricané : " Ton abruti de frère est tout le temps tendu."

Elle a haussé les épaules, retenant un sourire : " Ouais, mais là, je sais pas, depuis hier soir ça va vraiment pas."

C'est une coïncidence, c'est sûr.

J'ai haussé les épaules à mon tour : " Tu sais, en dehors des moments où on est obligés de le faire, on s'adresse pas vraiment la parole... Je suis désolée de pas pouvoir t'aider."

On a changé de sujet pendant deux minutes, puis elle a du partir, je l'ai retenue : " Eh, je te donne mon numéro. Tu m'envoies un message s'il y a du nouveau, d'accord ?"

Elle m'a fait un petit sourire malin : " Je l'ai déjà, j'ai fouillé dans le téléphone de Shawn hier."

Puis elle a ajouté en commençant à partir : " Je savais qu'au fond tu l'aimais bien."

Je me suis rattrapée : " Quoi ? Qui, moi ? Bien sûr que non, enfin juste me tenir au courant si je dois récupérer les droits d'auteur en entier pour le single, c'est tout. N'importe quoi toi."

Aaliyah m'a quittée en chantonnant : " Quelle bande de gamins."

Mais wesh, t'as onze ans je te rappelle. Et puis, reste basse.

J'ai rigolé en terminant mon jus, avant de partir me balader et piquer des trucs par ci par là dans le centre commercial le plus proche. Il faut vraiment que j'arrête, je sais, mais ça me fait marrer.

J'avais besoin de me marrer aujourd'hui.

Ouais, parce que ma mère m'a attendue à la maison à midi, elle m'a engueulée à peine sortie des transports en commun et j'en avais ras le cul. On a compris que je suis une déception. Bref, c'était une bonne excuse pour sauter un repas.

Je suis rentrée dans un magasin de fringues plutôt sympathique et sans aucune sécurité. C'était fort chouette, mais les fringues c'est pas ce que je préfère dans la vie. En désespoir de cause, j'ai pique un vernis gris anthracite, et j'ai acheté une paire de chaussures de soirées ultra noires. Très jolies.

Ensuite, je suis partie dans un H&M, mais là bas, pas question de voler. J'étais donc sagement dans le rayon des maillots de bains, quand j'ai entendu une voix m'appeler. Je me sus tournée sans voir personne.

- Bouffonne va, à ta gauche ! 

Je me retournais donc vers la gauche, et j'ai aperçu Riley et Mary, à qui je suis joyeusement allée dire bonjour : " Bien ou bien ?"

- Pas mal, et toi ?" M'a demandé Mary.

J'ai hoché de la tête  :" Tranquille, quoi de neuf ?"

Mais Riley m'a retournée la question : " C'est toi quoi de neuf, avec ton Pierre, Peter, je sais plus qui, tu l'as choppé ou tu l'as pas choppé ?"

J'ai commencé à nier : " Oh, ben tu sais, on est amis..."

Mary m'a écrasé le pied : " Ah non hein. Pas à nous."

J'ai haussé les épaules : " Disons qu'on est quelque chose. Peut-être un couple, mais je sais pas trop, on a pas vraiment mis les choses au clair vous savez."

On a babillé ensemble encore deux ou trois minutes, et je leur ai donné mon numéro avant qu'une voix illustrée d'une sauvage crinière rousse est intervenue : " Vous en pensez qu-- Qu'est-ce qu'elle fait là, elle ?"

Je me suis tournée vers Mahogany, qui faisait la grimace : " Quoi, t'es pas contente de me voir, pétasse ?"

Son rictus s'est changé en sourire tordu : " Oh... Tout de suite les insultes.. C'est parce que j'ai couché avec ton amoureux ? Mari aussi, j'espère que t'es au courant. "

Mary a ouvert grand la bouche pour protester, mais Maho l'a coupée : " Non, pas toi chérie, Marina."

J'ai regardé Mahogany et j'ai explosé de rire : " T'as un train de retard ma pauvre. Bisous Riley et Mary."

J'ai tourné les talons, laissant Mary et Riley sur le cul. En sortant, mon téléphone a vibré : c'était Mary et Riley qui m'avaient envoyé des messages pour que j'aie leur numéro. Alors, bidouillant sur mon iPhone, je me suis assise sur un banc avant de recevoir un appel en facetime de la part de Nash. J'ai décroché, ne sachant pas trop ce qu'il me voulait.

- Wesh, Vanila.

- Très drôle, Gruyère.

Un Johnson torse nu sauvage est apparu : " Oh, Danièle."

J'ai froncé les sourcils : " Da-ni-la, vous avez tous déjà oublié comment je m'appelle ou quoi ?"

Un Gilinsky traitre tout nu est ensuite passé derrière les gars, avant de se cacher les parties d'une main et de me saluer de l'autre : " Tiens ! Salut, Dana ! "

Mais ils sont tous complètement mabouls ma parole.

J'ai soupiré : " Non mais vous vous êtes passé le mot ou quoi ?"

Nash s'est moqué : " Bah oui banane. Bon, sinon, quoi de beau ? "

J'ai simplement haussé les épaules : " Bah, à part moi, rien. Et vous alors ? Je savais pas que Nacks étaient réunis à LA."

Ils ont rigolé : " Ben nous aussi, écoute, là on va aller chercher Tay à l'aéroport, tu crois qu'on peut se voir un peu ?"

J'ai fait une moue peu convaincue : " Tant que je viens pas pour me faire insulter comme l'autre fois, pourquoi pas. En dehors des heures d'école, bien sûr."

Nash a eu l'air embêté : " Ouais... Je suis désolé. Mais viens ce soir pour manger, je me ferai pardonner !"

J'ai hoché la tête : " Ok, à ce soir alors les cons."

Je venais à peine de raccrocher quand des grosses mains se sont posées sur mes épaules, j'ai sursauté violemment. Je me suis tournée brusquement pour repousser mon agresseur, quand je me suis rendue compte que c'était Pierce.

- Ah, c'est toi." J'ai fait.

Il m'a souri d'un air satisfait et je lui ai collé mon poing dans le nerf du bras avant de me rasseoir : " Imbécile, va."

Il a grimacé de douleur mais s'est assis à côté de moi malgré tout : " J'ai croisé Maria et Rihanna qui sortaient du H&M avec une espèce de connasse rousse. Je leur ai demandé si par un pur et heureux hasard elles ne savaient pas où tu étais."

- Arrête de déformer leur nom tu les connais depuis plus longtemps que moi.

Il a hoché la tête lentement : " On s'en fout."

Ah, ben ok.

Il a poursuivi : " Comme tu ne réponds plus ni à mes messages, ni à mes appels et que tu as séché les cours aujourd'hui, je suis directement venu te chercher. Pour m'excuser."

Tenace le gosse.

Je suis restée silencieuse, attendant la suite de son speech qui ne tarda pas plus longtemps : " Je suis sincèrement désolé, je m'excuse de t'avoir brusquée hier. Je m'en veux d'avoir réagi aussi excessivement et je comprends que tu veuilles prendre ton temps. En fait, ça me flatte vachement que tu préfères t'assurer que je ne m'intéresse pas à toi uniquement pour te niquer, parce que ça veut dire que tu envisages de vivre quelque chose de sérieux. Et aussi, que tu m'aimes bien."

Et, à ma grande surprise, je n'ai pas frémi au mot sérieux. Au contraire, je me sentais plutôt à l'aise avec cette idée là. Ce qui n'était pas le cas avec Shawn.

Je l'ai alors regardé, sans trop savoir quoi faire. Il a finalement ajouté, hésitant : " J'ai fini de parler. Je crois."

- C'est ça ouais, tu peux te brosser pour qu'elle retombe dans tes bras, espèce de sexopathe va. Allez, Dani, lève ton gros cul, on s'arrache." S'est emportée Sarah.

Je suis restée pensive : accepter ses excuses ou partir ?

- Ah non hein, on se casse, allez, magne toi." A insisté ma pestouille de conscience.

Non, toi t'as qu'à partir si ça te chante, moi j'en ai marre de fuir par peur d'être blessée. Je peux pas me protéger éternellement, ça suffit.

Elle et son air désapprobateur ont disparu, et j'ai regardé Pierce, sentant qu'un nœud se formait dans mon estomac : " Tu viens avec moi ce soir ?"

Il s'est retenu de sourire, mais dans ses yeux brillait une lueur nouvelle : " On va où ?"

- Chez le paysan, tu vas rencontrer le roumain, mon pote le leprechaun et le canard à trois pattes.

Il a lâché un grand sourire : " Avec plaisir. Chez Bâche alors."

J'ai soupiré, amusée : " C'est Nash, mais c'est pas grave."

J'ai regardé autour de nous avant de lui attraper la mâchoire et de l'embrasser.

8:04 pm, chez Cash.

J'ai sonné, et c'est Nash qui est venu nous ouvrir extrêmement rapidement. Mais lorsqu'il nous a vus, il a lâché un : " Oh mince."

J'ai ricané : " Quoi ?"

Il s'est repris : " Euh, non, rien, je m'attendais pas à voir Pierce, c'est tout."

Nash a baissé les yeux sur ma main dans celle de Pierce, et il a fait une drôle de tête avant de nous lancer un sourire forcé : " Félicitations, je savais pas. Mais entrez, installez vous, moi je vais prévenir les garçons que vous êtes là."

Toujours main dans la main, Pierce et moi nous dirigeons dans le salon, vers le canapé, et on s'est assis. Pierce m'a murmuré : " Pourquoi j'ai l'impression que ça pue l'embrouille ?" 

J'ai acquiescé : " A plein nez."

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SALUT LES AMIS

Petite précision : quand j'ai publié ce chapitre la première fois j'avais des soucis de sauvegarde et le chapitre s'était supprimé (Wiko vie, que voulez vous) au bout de quelques heures et une des lectrices m'avait gentiment fait des captures d'écran du chapitre avant de refresh et de tout perdre. Première chose, MERCI A TOI, deuxième chose, comme je suis une galérienne, j'ai crée un album exprès pour le chapitre 50 ET LE 51 qui étaient bugués, sauf que c'est vraiment pas pratique mais je suis une feignasse et j'ai jamais eu la foi de les recopier.

BREF

Tout ça pour dire, aujourd'hui le 11 décembre 2020 (cette fiction date de 2014 c'est fou ) j'ai tout retapé, je sais que la plupart ont tt lu mais ça me fait du bien d'avoir une histoire cohérente lol mdr , comme en plus je suis en train de tout corriger (grammaire, syntaxe, mes essais en langue anglaise alors que y a 5 ans je faisais des fautes honteuses, bref ) j'ai décidé de retaper ENFIN ces chapitres perdus.  Also, j'essaye de finir le Tome 2 aussi, histoire d'avoir une FIN AVEC DASHA

Voila, petite faille spatio temporelle, je vous kiffe toujours autant et je découvre plein de commentaires dans les chapitres depuis 2014 vous êtes les bests bisous


Lulu qui vous love

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