18° Où la guerre prend du terrain

Il ne fallut pas plus d'un instant pour que Peter et Marlène ne se lèvent d'un bond avant d'abandonner toutes leurs affaires pour se ruer vers le portail du château.
Ils ne furent pas les premiers à arriver, trois autres élèves s'y trouvaient déjà, McGonagall plantée face à eux.

- Que personne ne quitte l'enceinte de Poudlard ! s'écria-t-elle. Rentrez tous dans la grande salle et restez-y !!!

Peter et Marlène échangèrent un regard paniqué. Leurs amis à tous les deux se trouvaient à Pré-au-lard, et les hurlements n'avaient pas cessés.

- Mais professeur..., commença alors un premier année tout aussi angoissé qu'eux.

- Dans la grande salle j'ai dit !!! répéta sévèrement la sorcière.

Une pointe de panique se fit entendre dans sa voix, l'espace d'un court instant l'implacable directrice des lions laissa apercevoir l'inquiétude qui la rongeait et cela suffit à clouer le bec à chacun d'entre eux.
Marlène rentra d'une démarche tremblante, presque claudicante, dans le château, les doigts fermement resserrés autour du bras de Peter.
Le gryffondor ne semblait guère en mener bien large non plus. Ils s'installèrent tous les deux dans un coin de la grande salle où les avaient déjà rejoint les rares élèves restés au château.

L'attente fut certainement l'un des pire moment que Marlène avait vécu jusque là. Personne ne parla durant ce qui lui semblait une éternité, elle restait serrée contre Peter, tressaillant à chaque fois qu'un nouveau cri lui semblait perceptible.
Des minutes auraient pu passer comme des heures, elle n'en savait rien.

Enfin les cris s'arrêtèrent, mais le silence lui fut encore pire. Elle était à deux doigt de craquer lorsqu'un immense fracas retentit dans le château. Peter et elle se relevèrent d'un seul mouvement, guettant attentivement l'immense porte qui s'ouvrait d'un coup.
Des dizaines d'élèves y entrèrent en trombe, certains avaient une apparence complètement désordonnée, d'autres s'épaulaient mutuellement, la plupart, allant du premier au dernier année, avaient les joues striées de larme.
La foule remplit de plus en plus rapidement la salle, se dispersant de toute part et Marlène du s'accrocher de nouveau à Peter pour ne pas qu'ils soient séparés.

Les deux regardaient partout autour d'eux avec panique, observant tous les visages avec attention, essayant de capter chaque conversation.
Enfin elle entendit une voix familière l'appeler.

- Marls !!! s'écria soudain Lily derrière elle.

Marlène se retourna brusquement pour découvrir son amie..., James Potter se tenant fermement planté à ses côtés, leurs mains entrelacées, mais Marlène n'y fit même pas attention. Elle lâcha brusquement Peter et se rua sur son amie avant de se jeter dans ses bras.

- Mon dieu Lily j'ai eu tellement peur !! s'écria-t-elle d'une voix tremblante en serrant son amie avec force contre elle.

- Tout va bien ne t'en fais pas. murmura Lily d'une voix très peu convaincante.

- Où sont les filles ? demanda précipitamment Marlène.

- On est là ! s'exclama la petite voix de Mary.

Marlène releva la tête pour découvrir Mary et Dorcas, la Serpentard le bras passé autour de la poufsouffle d'un air protecteur, elle avait la moitié du visage tuméfié et du sang séché avait pris place sous son nez mais avait l'air plus revêche que jamais.
Marlène n'avait jamais été très démonstrative, mais elle lâcha Lily avant de fondre sur ses deux amies pour les prendre à leur tour dans ses bras.
Elle sentit des larmes fugaces de soulagement couler le long de ses joues lorsque Mary éclata d'un léger rire nerveux, rapidement rejointe par les trois autres.

- Vous dormez avec moi ce soir. maugréa-t-elle. C'est un ordre. Je ne vous lâche plus avant au moins le mois prochain.

Elle s'éloigna enfin d'elles avec lenteur pour les observer, son inquiétude certainement pas envolée. 

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-elle finalement. Les profs n'ont rien voulus nous dire.

Les trois jeunes filles baissèrent immédiatement le regard.

- Les mangemorts. fit alors une voix derrière eux.

Marlène se retourna d'un bond pour découvrir Sirius Black et le reste des maraudeurs derrière elle. Remus se tenaient un peu en retrait, il avait l'air encore plus traumatisé que tout les autres.

- Ils ont attaqués Pré-au-lard. ajouta alors James en se plaçant près de Lily. Tout allait bien et puis d'un coup tout a viré au chaos.

- Heureusement qu'on était tous pas très loin les uns des autres. compléta alors Dorcas. Ça m'agace de le dire, mais je crois que j'ai jamais été aussi heureuse de vous voir les garçons !

- Et nous alors ! rétorqua Sirius. Qui aurait cru que tu maîtrisais autant de sort de duel.

Dorcas haussa des épaules.

- Fallait pas toucher à ma Mary.

Ma Mary.

Les joues de la poufsouffle rosirent légèrement et Dorcas la serra un peu plus contre elle. En temps normal Marlène aurait certainement hurler de joie, mais elle ne put qu'échanger un regard entendu avec Lily. Sa tête était remplie de choses bien trop sombre pour qu'elle puisse célébrer quoi que ce soit.

Ce fut Peter qui osa poser la question fatale.

- Est-ce qu'il y a eu..., commença-t-il avant que sa voix ne meurent au fond de sa gorge, pas capable de terminer sa phrase.

- Pas à ma connaissance, fit Lily en observant nerveusement le sol.

- Pas pour l'instant. intervint alors Remus d'une voix rocailleuse.

Marlène releva brusquement les yeux vers lui avec panique.

- Qui..., commença-t-elle avec angoisse.

- Les Shacklebolts..., murmura Mary.

Marlène écarquilla les yeux d'horreurs et manqua de vaciller en arrière.

Non.

- Orphée est devenue complètement folle. expliqua Sirius. On a tous essayé de se protéger comme on pouvait mais... tu la connais. Elle a répondu à l'offensive et s'est transformée en vraie furie. Elle ne les attaquait même pas forcément avec des sorts. Kings a pas simplement pu la laisser au milieu de la bataille sans rien faire.

- Et...?

- Ils ont été transférés à St Mangouste. compléta Sirius. Avec quelques autres, ils devraient déjà avoir été pris en charge normalement...

Marlène ouvrit la bouche pour poser d'autres questions, elle avait encore mille interrogations à formuler, mille angoisse a calmer, mille fureur à éteindre.
Mais des éclats de voix retentirent brusquement non loin d'eux.

Les huit sorciers tournèrent la tête vers leurs origines pour découvrir avec étonnement Andromeda et Regulus qui semblait en pleine dispute.

- Je peux pas juste rester impassible à tout ça !!!! s'écria presque hystériquement Andromeda. Je ne suis pas un monstre !

- Alors excuse moi de l'être !!! rétorqua Regulus. Excuse moi de vouloir protéger ma famille !!!

- Ah elle est bien bonne celle là ! s'exclama Andromeda en attrapant son col avec force. Et quelle famille exactement !?

Andromeda semblait fulminer de rage et de terreur à la fois, les doigts serrés autour de la chemise du serpentard qu'elle tirait avec bien trop de force vers elle.
Une main se referma alors encore plus fermement sur son poignet et tout les deux se tournèrent avant d'écarquiller les yeux de surprise en découvrant Sirius.

- Andromeda laisse mon frère tranquille. fit-il avec une froideur que Marlène ne lui avait jamais vu. Je crois qu'on est tous un peu à cran. Et je n'ai pas envie que tout Poudlard soit au courant de nos histoires familiales qui ne concernent que nous.

Et pour cause, un léger attroupement s'était formé autour des trois Black, écoutant chacun de leur mots avec une attention et une curiosité malsaine.
Sirius darda alors son regard de braise sur eux avant de s'exclamer :

- Vous avez mieux à faire vous ne croyez pas ?!

Cela eu don de disperser chacun d'entre eux. Même le petit groupe d'amies de Marlène se dirigea dans un recoin de la salle pour se reposer et Marlène ne put que les suivre. Pourtant elle ne put détacher son regard des trois Black qui semblaient continuer de se disputer à voix basse.

Elle n'était pas du genre à écouter aux portes ou à espionner les gens, mais lorsqu'Andromeda pointa rageusement le doigt sur elle et que Sirius lui aboya presque dessus avec colère, elle se sentit plus que concernée, et surtout plus qu'angoissée.

C'était la première fois que la guerre la frappait d'aussi prêt, la première fois qu'elle se sentait réellement concernée par cette dernière. Ça ne se passait pas simplement dans la gazette cette fois mais à quelques lieux à peine d'elle, et elle avait l'amer impression qu'elle était bien plus liées à cette guerre qu'elle ne le voulait.

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