13° Où Mary devient une psychologue hors paire
- J'en. Ai. Ma. Claque. maugréa Lily en griffonnant avec agacement sur son parchemin.
Marlène ne répondit rien, se contentant de suivre le regard de la rousse qui, plutôt que de se diriger attentivement sur leur professeur d'étude des moldus était plutôt dardé sur Dorcas et Mary assises non loin d'elles.
Ces dernières murmuraient toutes les deux Marlène ne savait quoi avec amusement, s'administrant mutuellement des petites tapes taquines qui avait don de faire rougir la serpentard.
- Elles sont tellement mignonnes et pourtant tellement stupides. poursuivit Lily en faisant tournoyer sa plume entre ses doigts. Elles s'aiment toutes les deux à la folie ça crève les yeux mais aucune n'est assez courageuse pour faire le premier pas !
- Lily ça fait bientôt six ans qu'on supporte ça. murmura Marlène. Crois-moi à moins d'une aide miraculeuse elle ne sont pas prête à se sortir de leur aveuglement mutuel.
Lily ouvrit la bouche mais le groupe des quatre jeunes sorcières se fit alors réprimander par le professeur, les empêchant de poursuivre leur conversations mutuelles.
Dorcas et Mary devinrent immédiatement silencieuse reprenant des notes de ce qui avait été dit, mais elles ne tardèrent pas à échanger de nouveaux regards complices.
- Je le sais bien. marmonna Lily. Il n'empêche que ça a don de m'agacer, elle pourrait être les sorcières les plus heureuses du château !
Marlène arqua un sourcil, elle avait la sérieuse impression que son amie ne parlait pas que des deux autres.
Elle ne pu pas plus y songer que ça que déjà la sonnerie retentit pour leur annoncer leur pause déjeuner.
Marlène ne tarda pas à sortir, elle avait sa seule heure de pause de pause de la journée et elle comptait bien en profiter.
Néanmoins elle fut bien vite arrêté dans son élan après avoir à peine parcouru quelques mètres en dehors de sa salle. Sirius Black se tenait devant elle, lui bloquant le passage.
Il croisa brièvement son regard et Marlène ne pu s'empêcher d'avoir un léger pincement de mal-être en songeant à la brève conversation qu'elle avait eu avec Regulus à peine quelques jours plus tôt.
Quelque chose ne tournait pas rond, elle savait bien que ses fiançailles avec Sirius étaient plus que suspectes, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'ôter de la tête le regard emplit de culpabilité d'Andromeda et le ton déterminé de Regulus. Marlène savait qu'il n'entretenait pas des relations des plus cordiales avec son frère, mais sa situation avait eu l'air de sérieusement lui importer ce soir là.
Sirius mourrait s'ils ne se mariaient pas.
Cette information ne cessait de retourner encore et encore dans son esprit, semblant encore plus résonner en elle tandis que le charmant Gryffondor lui faisait face, ses iris gris lui hurlant presque un appel à l'aide.
Marlène n'était pas sûr de pouvoir faire confiance à Regulus. Mais et s'il disait la vérité ? Jusque-là elle avait eu l'intime conviction de briser ses fiançailles coûte que coûte. Mais depuis que cette nouvelle possible donnée était entrée dans la partie elle ne savait plus que penser.
Cette situation allait finir par la rendre folle...
Non en fait, elle commençait déjà à la rendre folle, songea-t-elle en sentant son crâne sur le point d'exploser. Elle n'avait pas fait une nuit correcte depuis la rentrée, presque deux mois sans dormir plus de trois heures, et la saison de quidditch qui commençait la semaine prochaine...
Elle tenta du mieux qu'elle put de se dépêtrer de ses pensées et s'apprêta alors à ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais ses amies qui l'avaient rejointe la devancèrent.
- Que nous vaut l'honneur de ta présence Black ? demanda cyniquement Dorcas.
Sirius sembla quelques instants décontenancés, ne trouvant pour une fois rien à répliquer. Marlène remarqua alors les lourdes cernes qui commençaient à s'installer sous ses longs cils noirs, ainsi que son tain plus blafard que d'habitude. Lui non plus n'avait pas l'air d'avoir bien dormi depuis longtemps.
Elle s'attendait à ce qu'il vienne la demander, peut-être pour éclaircir ce dont Regulus lui avait parlé, ou alors peut-être tout simplement pour qu'il s'excuse enfin de s'être comporté comme le dernier des crétins ces dernières années. Pourtant, à sa plus grande surprise et également à celle des filles il se tourna soudain vers Lily avec un regard implorant.
- Je peux te parler s'il te plaît ? fit-il.
- Si c'est encore une combine de James, commença la lionne avec méfiance, je te jure que je...
- Non, non, non ! s'empressa d'ajouter Sirius. Ça n'a rien avoir avec James, pour une fois. Non je voudrais te demander quelque chose..., il darda son regard sur le reste des filles, seul à seule.
Alors ça c'était la meilleur ! Marlène avait faillit mourir avec lui il y a à peine quelques jours et voilà qu'il voulait s'entretenir avec Lily, seul.
Elle ne put s'empêcher d'être piquée à vif, sans trop savoir pourquoi, elle rumina un bon chapelet d'insulte et quitta brusquement le groupe avec agacement sans leur dire quoi que ce soit.
Elle traversa les couloirs sans même savoir où elle allait, ruminant son agacement.
Qu'est-ce que ce crétin pouvait bien avoir à dire à Lily pour qu'il veuille l'exclure ainsi de la conversation ?! Ils étaient fiancés par Merlin ! Elle était tellement perdue dans ses pensées qu'elle ne se rendit même pas compte que Mary lui courrait presque après pour essayer de la rattraper.
- Marls ! s'exclama alors cette dernière, faisant sursauter la Serdaigle.
Elle dû finalement s'arrêter et se retourna pour découvrir la petite Mary qui arrivait avec peine derrière elle.
- T'es pas avec Dorc ? ne put s'empêcher de s'étonner Marlène.
Mary secoua la tête en levant les yeux au ciel avec un léger sourire.
- Non, fit-elle, rappelle toi à cette heure ci elle a son cours de runes.
- Ah oui. fut tout ce que Marlène réussit à dire.
Elle se sentit soudain coupable d'avoir planté Mary ainsi. Cette dernière était haletante et se tenait appuyée contre une armure pour reprendre son souffle. Marlène savait qu'elle angoissait à l'idée d'être seule depuis l'accident de l'année dernière avec l'épouvantard. En plus elle savait parfaitement que Dorcas avait Runes à cette heure là, mais elle s'était laissée emporter à cause de ce crétin.
- Désolé Mary. fit-elle soudain sincèrement. Je n'aurais pas dû partir comme ça. Je, je me suis comportée comme une idiote.
Mary posa alors avec tendresse ses doigts sur son bras en lui esquissant un léger.
- C'est pas grave ne t'en fais pas ! la rassura la poufsouffle.
- Ta gentillesse te perdra..., soupira Marlène en souriant à son tour.
Mais pour faire bonne mesure, elle laissa Mary la trainer où elle avait envie pour cette heure libre qu'elles avaient en commun. C'est ainsi qu'elle se retrouvèrent assise dans une alcôve confortable réchauffée par la lumière du soleil et à moitié caché par une teinture.
- Il n'y a que toi pour trouver des endroits aussi tranquille dans ce maudit château ! ricana Marlène en s'appuyant contre la pierre.
- J'aime bien venir ici. expliqua simplement Mary. C'est tranquille et puis comme il commence à faire trop froid pour sortir dans le parc il fallait bien que je me trouve un nouvel endroit.
Marlène hocha simplement la tête et elles restèrent quelques instants silencieuses toutes les deux. Mais cela ne la dérangeait pas. Cela avait toujours été comme ça entre elles. Ni Marlène ni Mary n'était de grandes bavardes, c'est le plus souvent les deux autres de leur groupe qui trouvaient les sujets de conversation. Mais ça ne les avaient jamais gêné, le silence c'était bien aussi.
Pourtant ce jour là Mary décida de briser cette habitude.
- Je sais que tu as du mal à t'ouvrir à nous. dit-elle alors. Ta réaction de toute à l'heure était inhabituelle. Et même si je ne saisis pas tout je vois bien qu'il se passe quelque chose avec Sirius. Je ne veux pas te brusquer ou quoi que ce soit... Je veux juste que tu saches que tu peux toujours me parler, à moi ou aux autres, ajouta-t-elle précipitamment.
Marlène hésita un instant. Bien sûr qu'elle avait du mal à se confier avec l'énormité de sa montagne de problème, parce que s'ils les connaissaient tous plus personne ne voudraient rester avec elle (et elle ne leur en tiendrait même pas rigueur !). Néanmoins elle se rendit soudain compte que sa réaction de tout à l'heure n'avait rien à voir avec ses fiançailles mais plutôt avec quelque chose de bien plus ancien et ridicule, ça au moins elle pouvait lui en parler. Parce qu'elle culpabilisait toujours un brin d'avoir oublié Mary ainsi.
- En fait..., commença-t-elle avec hésitation. Sirius et moi on se connait depuis qu'on est tout petit. On était très liés à l'époque. Mais on s'est très vite éloignés après notre rentrée ici, on n'était pas dans la même maison et il avait des nouveaux amis et moi aussi.
Ce n'était pas tout à fait la vérité. Mais Marlène ne pouvait pas déballer à Mary que Sirius avait arrêté de la côtoyer du jour au lendemain après qu'elle ai faillit le tuer à cause de ses pouvoirs durant leur deuxième année.
- Les années ont passées et il est devenu encore plus idiot qu'avant..., soupira-t-elle. Il m'insupporte vraiment lui et sa bande de crétins.
Elle hésita quelques instants parce que lorsqu'elle aurait terminé son ego allait en prendre un coup. Cependant Mary la regardait avec tant de bienveillance qu'elle ne songea même pas à ce que cette dernière soit capable de simplement la juger.
- Mais parfois quand je le vois s'amuser avec les autres. Lorsque je les croise en train de débattre ou de préparer je ne sais quel sale coup je ne peux pas m'empêcher de me dire que j'aurais pu être à leur place. Et après ce qu'il s'est passé l'autre soir, lorsque cette bête m'a attaquée et qu'ils ont débarqués de je ne sais où (c'était là l'explication officiel qu'il avaient sortis à tout le monde). Je me disais que, peut-être, on pourrait essayer d'un peu renouer. Mais je me rends compte qu'il ne reste qu'un sombre crétin et moi une pauvre gamine naïve. J'ai beau être Serdaigle il y a toujours des trucs qui m'échappent...
Mary resta encore silencieuse un petit moment. Mais ça lui allait tout aussi bien. Elle se sentait étrangement plus légère à l'idée d'avoir enfin pu confier ça à quelqu'un.
Elle sembla perdue dans ses pensées avant d'avoir un petit rire.
- Quoi ?! ne put s'empêcher de demander Marlène avec incompréhension parce qu'elle savait qu'elle ne se moquait pas d'elle, pour la simple et bonne raison qu'elle en était incapable.
- Non je viens juste de comprendre pourquoi je surprend souvent Sirius à nous observer, à t'observer toi en fait, avec un air bizarre.
- Sirius fait quoi ?! s'exclama Marlène incrédule.
- La même chose que toi j'ai bien l'impression. rit Mary. Et dire que pendant un moment j'étais persuadée qu'il avait le béguin pour toi !
Marlène eu une grimace de dégoût à cette idée, ce qui ne fit que redoubler le rire de Mary. Elle la frappa gentiment avec un rouleau de parchemin en guise de représailles. Mary essaya de se défendre comme elle pouvait avec un de ses livre et s'en suivit une bataille acharnée entre les deux filles ponctuée d'éclat de rire.
Parfois Marlène avait envie de prendre Mary dans ses bras simplement parce qu'elle était elle. Cette merveilleuse fille qui réussissait toujours à trouver les moyen les plus cocasses pour lui remonter le moral.
Cependant leur rire fut soudain interrompu par un autre bien plus cinglant qui résonna à l'autre bout du couloir. Mary se figea brusquement sur place et se terra alors le plus possible derrière la tenture.
Marlène sut immédiatement pourquoi, elle aurait reconnu ce rire sordide entre tous.
Des pas s'approchèrent d'elles et Mary se ratatina encore un peu plus dans son coin, tous ses membres pris de violents tremblements.
- Vous auriez dû voir sa tête lorsque j'ai changé ses doigts en serpents ! ricana alors Evan Rosier à quelques mètres d'elle.
- Et dire que je n'ai même pas pu assister à ça à cause du sermon interminable de cette sale peau de McGonagall ! ragea une autre voix.
Celle là également fut facilement identifiable. Il s'agissait d'Anthony Mulciber. Ce dernier se mit alors à imiter grossièrement le professeur McGonagall ce qui fit ricaner les garçons. Ils n'étaient pas seulement deux, constata Marlène sans aucune surprise.
- On sabote une toute petite potion et ça y est c'est le drame ! se plaignit une nouvelle voix, celle, ô combien agaçante, de Severus Rogue.
Marlène serra les dents de colère, attendant que le quatrième de la bande se fasse entendre. Et cela ne sut tarder.
- Tout ça parce que la potion de ce timbré de Lovegood a faillit le couvrir d'acide à cause de ce que t'avais ajouté dedans. ponctua finalement Lance Avery.
L'agacement vis à vis des garçons ne fit qu'augmenter en les entendant parler de Xenophilius ainsi.
Si les maraudeurs étaient en haut de sa liste noir, eux étaient placés encore plus haut sur l'échelle de la haine qu'elle leur portait. C'était eux les auteurs de "l'accident" qui avait enfermé Mary avec un épouvantard l'année passée. Jusque là la grandeur du château et le peu de classe qu'ils avaient en commun avaient fait en sorte qu'ils ne se croisent presque pas. Mais encore maintenant Marlène avait du mal à se retenir de ne pas leur sauter à la gorge, à vrai dire la vrai seule chose qui la retenait c'était d'exposer ainsi Mary.
Les tremblements de Mary semblèrent redoubler lorsque les quatre passèrent devant la tenture. Marlène lui serra la main avec force et sortit sa baguette pour lui montrer qu'elle était là pour la protéger quoi qu'il arrive.
Ils ne les remarquèrent pas mais Marlène murmura un sort juste avant qu'ils ne soient hors de son champs de vision, histoire de faire bonne mesure. Le vieux tapis sur lequel ils marchaient se replia soudain d'un coup, les faisant les quatre basculer violemment sur le sol.
Ils poussèrent tous de violents jurons, s'accusant les uns les autres.
Marlène se tourna vers Mary pour lui envoyer un sourire complice. Elle ne le lui rendit pas mais au moins elle s'était arrêté de trembler.
Elles attendirent encore quelques instants que les garçons se relèvent puis repartent avant de s'autoriser à enfin relâcher la pression. Marlène ne lâcha pas sa main pour autant.
- Merci. fit Mary dans un souffle en serrant ses doigts autour de la Serdaigle.
- Toi non plus ça ne va pas beaucoup mieux de ce côté là hein ?
Mary secoua tristement la tête.
- J'ai même l'impression que ça s'empire. murmura-t-elle. Je ne peux plus m'endormir plus de quelques heures seules avant de me réveiller en hurlant à cause de mes cauchemars. Heureusement que Dorcas est là avec moi quand ça arrive. Je ne crois pas que j'aurais pu retourner au château sans elle...
Marlène aurait voulu dire quelque chose de rassurant ou une parole insignifiante pour réconforter son amie. Cependant la réalisation du sens de ses paroles la fit se soucier d'une chose bien différente.
- Attends un peu, Dorcas dort avec toi ? fit-elle.
Les joues de Mary se colorèrent brusquement de rouge alors qu'elle réalisait à son tour le sens de ses paroles.
- Oui, quelques fois, marmonna-t-elle avant de baisser les yeux vers ses mains qui jouaient désormais nerveusement entre elles, se mordillant la lèvre, tout le temps en fait. Elle..., sa présence réussit à un peu m'apaiser lorsque les cauchemars sont trop forts, je n'arrive à me rendormir que quand elle est là. avoua-t-elle en rougissant de plus belle. C'est ridicule je sais.
- Non, non, non ! s'empressa d'ajouter Marlène, hurlant intérieurement. Ce n'est pas ridicule, c'est...
Bien trop adorable qu'est-ce que vous attendez pour vous embrasser bon sang ?!?!?!
Voilà ce qu'elle aurait voulu dire, ce qu'elle avait envie de hurler. Parce que là ça dépassait ce qu'elle et Lily pouvaient même imaginer quant à l'état de la relation entre Dorcas et Mary.
Elle réfléchit avec rapidité à des mots qui feraient un peu moins paniquer son amie.
- C'est compréhensible. finit-elle par dire. Dorcas compte beaucoup pour toi hein ?
Mary hocha la tête sans relever les yeux, le rouge qui colorait ses joues n'en démordait pas.
- Je vous aimes toutes énormément bien sûr. murmura-t-elle si bas que Marlène eu du mal à l'entendre. Mais avec Dorcas c'est différent.
Marlène referma son poing sur sa bouche pour ne pas hurler. Elle ne pouvait décemment pas laisser ses deux meilleures amies aussi bêtement amoureuses l'une de l'autre sans rien faire. Lily avait raison, si ces deux désastres n'étaient pas capables de faire le premier il allait falloir qu'elles le fassent pour elles, il en allait de sa santé mentale déjà bien trop éprouvée ces derniers temps.
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