Chapitre 3

15 Mai 2016. 13 Jours avant la fin du monde.

Edwin ouvrit les yeux sur le plafond blanc de sa chambre pleinement éclairé par la lumière du soleil. Il se mit sur le coté, un oeil fermé, et frappa plusieurs fois son réveil pour arrêter la sonnerie insupportable qui se jouait dans ses oreilles frêles. Le jeune homme se frotta les yeux et s'assit sur le lit, restant dans la même position pendant quelques minutes pour faire le point sur la journée qui l'attendait. Après tout ça, il se leva et quitta sa chambre d'un pied ferme.

Arrivé en bas, il entendait ses parents discuter à voix basse. Il s'approcha du salon et s'arrêta devant la pièce étrangement vide. Ses parents retiraient les photos de famille des cadres en les jetant dans des cartons afin de faire le plus de place possible. Des meubles étaient entassés et une autre pile de carton était prête, juste devant la porte intérieur du garage. Ils ne firent pas attention à la présence de leur fils unique.

- « Qu'est-ce que vous êtes en train de faire, tous les deux ? »

- « Nous faisons les cartons. » répondit sa mère.

- « Déjà ? Il reste douze jours avant le décollage je vous rappelle. »

- « Non, la date du décollage vient d'être avancée. »

- « Pardon ? »

- « Les gouvernements du monde pensent que durant le jour prévu, les gens essaieront de monter dans les vaisseaux et de forcer le passage. Alors ils ont prévu une nouvelle date secrète, communiquée seulement aux habitants possédant le fameux ticket. Nous partons dans cinq jours exactement. » Expliqua le père du jeune homme.

Edwin les regarda, confus. Il secoua légèrement la tête de gauche à droite et marcha rapidement vers la porte d'entrée, quittant la maison dans un claquement de porte.

Une quinzaine de minutes plus tard, il avait rejoint la maison de Lena. Il s'était arrêté juste devant la porte d'entrée et hésitait quelques secondes se demandant s'il devait lui annoncer la terrible nouvelle. La porte s'ouvrit d'elle-même, Edwin n'avait pas eu le temps de bouger le bras que Lena s'était présentée face à lui. Elle lui fit signe de rentrer et lui demanda de se dépêcher de monter dans sa chambre pour des raisons encore inconnues. Une fois là-haut et porte fermée, Edwin s'élança dans son annonce tant bien mal.

- « Mes parents viennent à l'instant de m'apprendre que le décollage venait d'être avancé... »

- « Ah oui ? Combien de temps ? »

- « Le vaisseau décolle dans cinq jours. »

- « Je vois. » Répondit-elle froidement.

- « Et cela ne te fais rien ? »

- « Nous ne pouvons plus nous voir Edwin. »

- « Quoi ? Comment ça ? »

- « Hier, mon père m'a dit qu'il ne voulait plus me voir en ta compagnie. »

- « Et tu vas faire ce qu'il te demande de faire ? »

- « C'est mon père Edwin, il est important à mes yeux. »

- « Et moi je ne suis pas important ? Toutes ces années passées ensembles hein ? »

- « Ce n'est pas ça, mais il dit que c'est pour m'habituer à la solitude, au fait que tu ne sois plus près de moi. »

- « Qu'est-ce que ça peut faire ? Ce n'est pas comme si nous avions l'éternité devant nous de toute façon! »

La porte de la chambre s'ouvrit brusquement, dévoilant le père de Lena, férocement énervé. Il avait les yeux pointés vers sa fille et cette dernière ne savait pas comment agir, partagée entre deux eaux.

- « Qu'est-ce que je t'ai dis hier ? »

- « Papa, je peux vraiment tout te dire tu sais, alors écoutes moi... »

- « Mets Edwin à la porte. »

- « Papa s'il te plaît. »

- « Mets Edwin à la porte maintenant ! »

- « Monsieur, calmez-vous s'il vous plait. » demanda Edwin.

- « Ferme-là, toi. »

- « Hé, doucement, vous vous calmez, d'abord. »

Le père de Lena s'approcha dangereusement d'Edwin, un taser à la main gauche.

- « Où est-ce que tu as eu ce truc ? » S'écria Lena.

Edwin ouvrit rapidement la fenêtre avant qu'il n'arrive et grimpa sur le toit. Afin d'échapper le plus facilement au père de sa copine, il sauta sur le toit de la maison voisine, directement collée à la maison de cette dernière. Il recommença cette action plusieurs fois, courant de toit en toit pour quitter la demeure de la façon la plus sûr possible, loin de cet homme dangereux. Arrivé au bout, il mit la main dans la poche droite de son jean et en sortit son cellulaire. En quelques étapes simples et rapides, il venait de contacter Kardjo.

- « Viens me chercher, je suis vraiment dans la merde. »

- « Qu'est-ce qu'il se passe ? »

- « Ce taré de père de Lena veut me taser et il est à ma poursuite! »

- « Oh ! J'arrive, je mets juste mes chaussures. T'es où ? »

- « Sur un toit, dans la rue de Roosevelt. »

- « Comment ça sur un toit ? Ne bouges pas. »

Edwin devait maintenant trouver un moyen sûr de descendre du toit. Soit il s'agrippait aux toitures à l'aide de ses mains et lâchait prise dans l'espoir de retomber correctement, soit il sautait sur le pare-brise du monospace garé dans l'allée, sachant très bien que ce dernier allait probablement se briser. Bien sûr, malin comme il était, Edwin avait trouvé mieux que ça. En même temps, il aurait fallu être idiot pour ne pas y penser. Il prit son élan tant bien que mal, courut sur les toitures et sauta du toit en arrachant une ou deux toitures. Il atterrit plus loin sur un trampoline au fond du jardin. Cette petite action lui donnait une envie monstrueuse de recommencer à longueur de journée sur des hauteurs plus hautes mais il n'avait pas le temps.

Il traversa ensuite le jardin et passa au dessus du petit portail blanc fermé à clé. Kardjo arriva et lui ouvrit la portière en lui faisant signe de venir rapidement, guettant les horizons.

Ils avaient enfin quitté la zone. Edwin en était essoufflé.

- « Qu'est-ce que qu'il s'est passé ? » Demanda son meilleur ami.

- « Le père de Lena m'a cramé. Il ne voulait plus la voir avec moi et j'étais dans sa chambre. L'histoire est partie dans tous les sens et il a sorti un taser d'une de ses poches arrières de son jean. »

- « Non ! Tu déconnes ? »

- « Pas du tout. Je suis on ne peut plus sérieux. »

- « Et comment Lena a réagi face à ça ? »

- « J'ai l'impression qu'elle était assez d'accord avec l'avis de son père, du moins, on pourrait dire qu'il l'avait presque forcée. »

- « Ce mec est complètement taré ! »

- « Tu as tout compris mon pote. »

La voiture s'arrêta à un carrefour devant un feu rouge. Les deux amis patientèrent dans le silence que le feu passe au vert. Le bruit des clignotants incessants résonnaient dans la tête d'Edwin. Il se focalisa sur ce son, fixé visuellement sur la boite à gant. Un léger bruit devenait de plus en plus fort. Le bruit d'un moteur, sûrement. Cela venait de la gauche. Edwin tourna la tête et vit une Ferrari rouge flambant neuve. Il la voyait s'approcher de plus en plus vite avant qu'il ne réalise que cette dernière était en train de foncer droit dans la voiture de Kardjo. Celui-ci attrapa le bras de son ami et tenta de le prévenir. Kardjo tourna la tête vers Edwin. Ce dernier pouvait voir son reflet dans les pupilles de son meilleur ami. Il vit également la Ferrari rouge arriver à travers ses yeux. Il se retourna rapidement, mais il était déjà trop tard. La Ferrari fit des trois cents soixante avant de s'arrêter, tandis que la voiture dans laquelle se trouvait Edwin et Kardjo volait dans les airs.

Déjà sortie de la route sans même avoir touché le sol, l'airbag s'était déclenché et toutes les vitres s'étaient éclatée. Le véhicule retomba sur le toit et roula sur lui-même durant plusieurs mètres avant de se stabiliser.

Edwin cracha du sang. Sa vue commençait à redevenir nette, mais il sentait quelques picotements à l'arrière de sa tête. Après avoir passé sa main dessus, il remarqua la présence du sang, il s'était ouvert. L'avant de la voiture était en train de prendre feu. Ce dernier poussa la porte à moitié arrachée et sortit de la voiture. La Ferrari n'était pas bien loin, elle était penchée à quarante degrés un peu près et les deux roues droites de celle-ci tournaient toujours.

Le jeune homme demanda de l'aide en criant, mais la plupart des voitures semblaient passer sans même s'arrêter. Une des deux portières du véhicule de sport s'ouvrit ; un jeune garçon aux cheveux blonds très courts en ressortit. Il tenait une bouteille à moitié cassée dans la main gauche, les gouttes restantes de whisky glissaient sur les éclats de verre prêts à tomber sur le sol. Il s'agissait de Vince. C'était l'adolescent le plus vicieux et sournois du lycée autre fois. Ses parents sont riches et contrôlent cinq compagnies dans tout le pays. Complètement désorienté, celui-ci marcha près de la route, ne sachant pas où il allait. Lorsqu'Edwin l'appela, il se retourna vers lui, fit des gros yeux et sa mâchoire craqua lorsqu'il avala sa salive. Il se mit à courir en direction inverse quand ses yeux croisèrent le chemin de la voiture de Kardjo un peu plus loin.

Edwin décida de laisser tomber et de courir jusqu'à la voiture de Kardjo. Elle était en flamme, mais l'intérieur semblait toujours intacte. Plus que vingt mètres entre les deux meilleurs amis. Les flammes s'éteignirent. Kardjo ouvrit de lui même la portière et posa un pied en dehors du véhicule, toussant à cause de la fumée. Le véhicule explosa, projetant gentiment Edwin d'un mètre en arrière.






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