Chapitre 2
14 Mai 2016. 14 Jours avant la fin du monde.
- « L'impact aura des conséquences assez grave. D'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi j'ai employé le mot « Assez », il n'a rien à faire ici. »
Edwin était assis sur sa chaise, bras croisés sur sa table de cours et tête posée sur ceux-ci. Il écoutait attentivement le discours de M.Linerson, son professeur de science. Ce dernier touchait bientôt la retraite, et portait des lunettes grise. Le jeune homme était plongé à l'intérieur depuis maintenant une bonne cinquantaine de minutes quoiqu'il n'en était sûr.
- « Il y a 65 millions d'années, une météorite s'est écrasée sur Terre. Elle a détruit toutes formes de vie, du moins presque. Si certains petits animaux ne s'étaient pas cachés sous terre, ou si toutes les bêtes marines étaient restées à la surface, la vie sur la planète aurait peut être pu s'éteindre à jamais. C'est important de savoir tout ça. Des questions pour clore le sujet ? » Demanda M.Linerson.
Un des élèves, considéré comme étant le plus brillant de son lycée, leva la main droite . Le chercheur n'hésita pas une seule seconde à l'interroger. Ce dernier plissa les yeux afin de mieux voir l'élève même si il était au premier rang.
- « Pourquoi appelle-t-on l'astre un astéroïde et non pas une météorite ? »
- « Très bonne question. Sachez que c'est une météorite, mais l'humain aime avoir une source d'espoir, qu'elle soit infinie ou la plus limitée qui soit. Nous l'appelons ainsi parce que nous avons espoir que l'astre perd de sa masse en entrant dans l'atmosphère, mais je pense sérieusement et malheureusement que c'est impossible. C'est la plus grosse météorite que la Terre n'aie jamais connue. »
- « Quelles en seront les répercutions inéluctables pour l'humanité ainsi que pour notre chère planète ? »
- « C'est difficile à dire. Tremblements de terre, tsunamis, l'air transformé en cendre, des remontées de laves, pénuries de nourriture ou d'eau. Tout dépend de sa taille, sa vitesse, l'endroit où elle s'écrasera, si son chemin se passe bien et qu'elle n'entre pas en collision avec d'autres corps célestes sur sa route. Bref, c'est très vague et très complexe. »
- « Un moyen de s'en sortir ? »
- « Les enfants, je ne sais pas. Pour moi, le seul moyen et d'avoir un de ces fameux tickets. Bien sûr, si vous êtes riches, payez-vous un bunker blindé. Mais j'ai du mal à croire que vous arriverez à survivre. Un an ou deux dans un bunker, mangeant des conserves sans jamais voir le soleil, c'est quelque chose. Mais remonter en espérant que l'oxygène soit respirable, qu'il y ait de la nourriture et de l'eau à portée de main, s'en est une autre. »
L'alarme du lycée se mit à sonner, annonçant la fin définitive des cours.
- « Je vous souhaite d'agréables derniers jours, et que Dieu soit avec vous. » Déclara le professeur en regardant ses élèves dans les yeux.
Le bruit des chaises remplaça la voix monotone du vieil professeur de science. Edwin se redressa, rangea le peu d'affaires sorties, dans son sac Eastpak et marcha rapidement vers la sortie après l'avoir bien refermé. Kardjo l'attendait dans les couloirs. Lorsqu'il vit Edwin, un grand sourire prit place sur son visage. Les deux amis de longues dates parlèrent, rigolèrent et s'envoyèrent des insultes à pleine tête jusqu'à avoir rejoint le parking sur lequel se trouvait la voiture de Kardjo.
Ils montèrent dans le véhicule, une vieille Dodge rouge, raillée et cabossée de tous les côtés. Kardjo alluma la radio (qui n'était pas d'origine) et sortit du parking en un instant. Les sièges usés étaient pour le moins inconfortables et puaient mais ces éléments dérangeants n'influençaient en aucun point l'ambiance régnant dans l'habitacle de la Dodge.
- « On dirait que quelque chose ne va pas. »
- « Dans moins de deux semaines, on va tous mourir, et tu agis comme si, dans moins de deux semaines, c'était les petites vacances même les grandes car il n'y aura jamais de fin. »
- « Ne fais pas comme si tu n'avais pas ce petit ticket rouge, avec ton nom écrit en grand dessus, rempli de codes barres et de noms de sponsors en tout genres. »
- « Je reste sur Terre, point final. »
- « T'es fou. » S'exclama Kardjo en tournant rapidement la tête vers son ami.
- « Pas du tout, je reste avec Lena. »
- « Et tu as pensé à tes parents dans cette histoire ? »
- « Ils prendront la navette comme prévu sans réel changement mise à part que je ne serai pas là. »
- « Ils sont au courant que tu restes ? »
- « Ils sont surtout au courant que j'ai envie de rester, pas que je suis vraiment sérieux et je ne plaisante pas sur ces choses-là. »
- « C'est bien triste tout ça, en tout cas pour tes darons. »
- « Le plus triste c'est que tu ne pourras pas devenir architecte comme tu l'avais planifié depuis toute ces années. »
- « T'inquiètes, architecte de génie que je suis, j'ai construis un missile capable d'exploser ce bout de roche dans le ciel ! »
- « T'es sérieux ? »
- « Pas du tout ! Je n'ai que 17 ans. » Répondit le meilleur ami d'Edwin d'une tête blasée.
- « Et alors beaucoup de génies ont été prématurés par exemple Rimbaud a commencé à écrire à 15 ans et s'est arrêté à 20 ans seulement. Et les autres Jobs, Einstein, Jimmy Page ... »
La voiture s'arrêta juste devant la maison d'Edwin. Ce dernier salua son ami, ouvrit la portière et partit.
- « Bonne soirée ! »
- « Bonne soirée à toi aussi ! »
Edwin ouvrit la porte de sa maison. Il pénétra dans celle-ci, lança son sac contre le mur et s'arrêta lorsqu'il posa ses yeux sur le salon. Lena ainsi que ses parents regardaient la télé. On pouvait y voir des tas de meurtres, les autorités qui agissaient contre les troupes civiles, du vol, des viols et toutes autres sortes de crime des plus effroyables. Le jeune adulte s'avança dans le salon s'en faire de bruit et alla s'asseoir devant les trois téléspectateurs.
« Edwin. » Déclara le père de celui-ci.
- « Qu'est-ce que vous manigancez vous tous. »
La mère d'Edwin attrapa la télécommande noire et baissa le son de la télévision jusqu'à que celle-ci affiche "mute".
- « Nous voudrions te parler de quelque chose de primordial. »
- « Ouais de quoi ? »
- « Lena nous a dit pour tes projets "post-comète". »
- « De quoi est-ce que tu parles ? »
- « Que tu souhaitais rester sur Terre. »
- « Écoute maman, je ne vais rien dire sur ce coup là, je vais me lever et aller dans ma chambre avec Lena. La dernière fois qu'on a parlé de ça, j'ai failli casser la porte d'entrée en la claquant. »
- « Tu restes assis à ta place. » Rétorqua le père en prenant un air sérieux.
- « Je vous écoute alors. » Répondit Edwin.
- « Tes parents ont raison Edwin, tu dois monter dans la navette avec eux. »
- « Ne t'ai-je pas fais une promesse hier ? »
- « Nous te connaissons depuis maintenant 17 ans et tu n'as jamais tenu une seule promesse Edwin, c'est un peu ton moyen de changer de sujet. » Expliqua la mère.
Edwin souffla en levant la tête vers le plafond. Un long silence s'imposa dans la pièce.
- « C'est bon. Je vais me débrouiller pour trouver un monteur en ville, et je lui demanderai de prendre mon ticket, le copier, et le modifier au nom de Lena. Et il en fera un pour toute sa famille si besoin et tout le monde sera contents et happy-end. »
- « Et comment ton monteur va faire des codes barres correspondants à ceux des archives du gouvernement ? »
- « C'est là qu'intervient le fameux hacker... »
- « Voyons Edwin, arrête. Tu ne sais même pas ce que tu es en train de dire. » S'écria le père en lui coupant la parole.
- « Tout cela pourrait fonctionner si toutes les épates sont minutieusement réalisées. »
- « J'aimerai bien aussi Ed, mais non. » Répondit Lena.
- « Et les navettes de secours du gouvernement ? »
- « Où est-ce que tu veux en venir ? » Demanda la mère.
- « C'est simple. Une personne ayant un ticket peut se rendre au milieu du pays où se trouvent les navettes de secours s'il est arrivé en retard durant le lancement, et donc comme ça il pourra quitter la Terre et rejoindre la navette principale du pays grâce aux données gravées dans les serveurs des navettes de secours. » Expliqua le jeune homme.
- « Où veux-tu trouver une navette de secours ? »
Edwin se pencha en avant, posa ses deux mains sur sa bouche et fixa le sol en se balançant.
- « Cette histoire est bien trop difficile. On va tous crever sans exception. »
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