Chapitre 39
« Le camion rentra dans la voiture.
Le choc fût violent. Je tomba à genoux, une main posée sur ma poitrine.
Je releva la tête vers la voiture. Le capot était en mille morceaux, les vitres s'étaient brisées, de l'essence coulait de la voiture...
Des talons claquèrent sur le sol. Une femme quitta le camion puis entra dans une voiture qui partit juste après.
Je n'avais pas réussi à voir le visage de cette femme mais sa chevelure et sa démarche me disaient quelque chose.
Un groupe d'hommes sortis de la forêt, accoururent vers la voiture.
L'un d'eux sortit son portable puis appella les secours. Quant aux deux autres, ils essayaient de me retirer de la voiture mais la porte était bloquée.
La portière de devant s'ouvrit et mon père en sortit, titubant.
??: "Monsieur !!"
Mon père se rattrapa à la voiture puis observa les alentours.
??: "Monsieur, vous m'entendez ?"
Mon père semblait ailleurs. Lorsque son regard croisa celui de l'homme face à lui, une larme coula sur sa joue.
Papa: "Aidez ma fille, je vous en supplie."
Ce fût les dernières paroles qu'il prononça avant de s'évanouir devant mes yeux.
Moi: "Papa !!"
J'accourus vers son corps.
Une longue cicatrice partait de son sourcil jusqu'au coin de ses lèvres.
Moi: "Papa !!"
J'essayais de le réveiller mais il ne bougeait pas. J'étais comme invisible.
Des bruits de sirènes se firent entendre et quelques secondes après, la police, les pompiers et l'ambulance étaient là.
Personne ne semblait me voir, pas même mon père.
Ma vue était floue.
Je ferma les yeux puis les rouvris. Mais cette fois, j'étais dans ma chambre.
Ma mère entra dans celle-ci et me déposa sur le lit.
Je devais avoir cinq ans.
Maman: "La police ne saura pas que je l'ai pris."
Jackson entra à son tour.
Jackson: "Tu viens de la kidnapper !"
Maman: "Je ne l'ai pas kidnapper !"
Je n'entendais plus les voix autour de moi.
C'est pour ça. J'étais à l'hôpital mais ma mère était partie me chercher. Je m'étais réveillée dans ma chambre alors que j'étais dans une voiture.
C'était ma mère, cette femme c'était ma mère.»
Je me relèva brusquement sur le lit. Je transpirais, j'avais le souffle court, mon cœur battait si fort contre ma cage thoracique que j'ai cru qu'il allait en sortir.
??: "Claudia ?"
Je tourna la tête vers mon petit ami.
Il se releva et, voyant mon état, me pris dans ses bras.
Des larmes coulèrent sans ma permission.
Martinus: "Pleure pas, mon ange."
Il caressa mes cheveux puis essuya mes joues, maintenant, humides.
Moi: "Je suis désolée."
Martinus: "Ne t'excuse pas, petit cœur."
Il me força à me recoucher puis me pris dans ses bras.
Martinus: "Calme-toi. Je suis là."
Moi: "C'est elle, j'en suis sûre."
Martinus: "De quoi ?"
Je plongea mon regard dans le sien.
Moi: "C'est elle qui l'a tué, j'en suis sûre."
Martinus: "Calme-toi. On en reparlera demain, tu veux ?"
J'hocha simplement la tête avant de l'enfouir dans son cou.
Il me sera le plus possible contre lui.
Je me détacha puis l'observa un instant avant de plonger sur ses lèvres.
Il parut d'abord surpris mais répondit tout de même au baiser.
Je tirai sur ses cheveux et il resserra sa pris sur mes hanches.
Il bascula sur moi, se retrouvant au-dessus.
Il se détacha à bout de souffle.
Martinus: "Tu me surprend de plus en plus, mon ange..."
Je ne le laissa pas le temps de parler à nouveau que je l'embrassais déjà.
Nous nous détachâmes à bout de souffle.
Martinus: "Je sais pas ce que tu as mais ça me plaît."
Je rigola malgré le fait que je me sentis rougir.
Il embrassa délicatement le coin de mes yeux puis posa son front contre le mien.
Martinus: "J'aime pas te voir pleurer."
Moi: "Et moi, j'aime pas quand les gens me voient dans cet état."
Il enroula une mèche de ma chevelure brune autour de son doigt.
Martinus: "Tu peux pleurer quand tu veux. Ça fait du bien par fois."
Moi: "Alors, je pleurerais une journée entière."
Cette phrase le fit légèrement rire.
Martinus: "Tu peux. Du moment que je sois avec toi pour te réconforter."
Je me sentis rougir.
Martinus: "Essaye de te rendormir."
Moi: "Tu restes à mes côtés ?"
Martinus: "Toujours."
Ce fut les dernières paroles que j'entendis avant de sombrer dans un profond sommeil dans les bras protecteurs de Martinus.
**
La lumière était éblouissante. Je tira la couverture puis cacha mon visage.
Un rire mélodieux parvint à mes oreilles, ma donnant encore plus envie de me lever.
Je referma les yeux.
Une multitudes de bisous se déposèrent sur mon visage et sur mon cou.
Martinus: "Bonjour, mon ange."
Moi: "Hum..."
Il rigola pendant que je me frottai les yeux.
Je les ouvris lentement.
Martinus: "Bien dormi ?"
Moi: "Super et toi ?"
Martinus: "J'ai repensé à ce que ta mère t'avais dit l'autre jour."
Moi: "Qu'es-ce qu'elle m'avait dit ?"
Je me creusa la tête à trouver de quoi il parlait.
Martinus/Moi: "Il aurait dû te violer."
Je me redressa subitement du lit.
Martinus: "Je veux savoir pourquoi elle avait dit ça."
Moi: "Écoute, je sais que tu veux tout savoir mais là, c'est pas le moment."
Martinus: "C'est jamais le moment avec toi."
Moi: "Tinus..."
Martinus: "Non. Elle t'a frappé, elle t'a dit que t'aurais dû te faire violer, elle a surtout dit que tu voulais juste aller au lit avec mon frère et moi et tu veux pas en parler ? J'ai besoin de réponses, bordel ! Y a des trucs qui se passent et personne comprend. Qu'es-ce que tu caches ?"
Moi: "Tu l'as cru quand elle a dit ça ?"
Il me regarda dans le blanc des yeux, gardant le silence.
Martinus: "Claudia..."
Moi: "Tu l'a cru ?"
Il se leva puis s'approcha mais je recula.
Martinus: "Non, je l'ai pas cru. Mais je veux comprendre, bordel !"
Moi: "Tu veux savoir ? J'ai faillis être violée par un mec que je pensais être mon ami mais enfaite c'était mon ancienne meilleure amie qui lui avait dit de faire ça. Y a des choses que tu comprends pas et c'est peut-être mieux que tu les comprenne pas."
Il était bouche bée.
Martinus: "Je... Je savais pas."
Moi: "Normal, je t'en ai jamais parlé."
Il dû sûrement se sentir bête d'avoir dit ça.
Je sentais les larmes me monter aux yeux.
Moi: "Tu veux quoi de moi ?"
Martinus: "La vérité, ton amour... Toi."
Je le bouscula puis quitta la chambre.
Je partis me réfugier aux toilettes.
J'ai pas envie d'en parler ! J'aime pas en parler. Pourquoi est-ce qu'il insiste, bordel ? Pourquoi il cherche à comprendre ?
Face à mon reflet, je frappa sur le miroir. Celui-ci vola en éclats alors que mes jointures devinrent rouges.
La porte s'ouvrit soudainement sur mon petit ami.
Martinus: "Claudia ?"
Moi: "Va-t-en."
Il referma la porte à clé.
Moi: "Qu'es-ce que tu fais ?"
Martinus: "Je crois pas en ta mère."
Je rigola sarcastiquement.
Martinus: "Écoute-"
Moi: "Écouter quoi ? Que je vaux la peine ? Que je suis là plus belle chose qui te sois arrivée dans la vie ? Tu me sors tout le temps la même chose."
Martinus: "Ouais ! Peut-être que je te sors tout le temps la même chose mais je dis la vérité et tu le sais ! Tu sais que je t'aime !"
Moi: "Je sais plus rien ! Je sais plus qui je dois croire et qui je ne dois pas croire."
Martinus: "Tu sais que tu peux me faire confiance ! Tu l'as toujours su ! "
Il s'était rapproché de moi.
Martinus: "Je sais ce que ça fait de-"
Moi: "Non, tu ne sais pas ce que ça fait ! Tu sais pas ce que ça fait d'être rejeté parce que t'es différente des autres ! Tu sais pas ce que ça fait de savoir qu'en réalité ta meilleure amie n'en a rien à foutre de toi ! Tu sais pas ce que ça fait de perdre son père ! Tu sais pas ce que ça fait de faire confiance aux personnes et qu'à la fin, elles essayent de te faire du mal ! Tu sais pas ce que ça fait de se sentir rejeté par sa propre famille, de se faire frapper tout les jours par ta propre mère ! Tu sais absolument rien ! Tu pense tout savoir mais tu sais rien ! T'as toujours été parfait, t'as jamais eu de problème dans ta vie ! Moi, moi, j'ai tout perdu, tout. J'ai été le souffre douleur de ma mère, de ma meilleur amie et j'en passe ! Tu sais pas ce que ça fait de découvrir que t'as une sœur, après quatorze ans d'existence ! Tu sais rien... Tu pense me connaître mais tu sais rien de moi, rien. Tu sais pas ce que ça fait de se dire que peut-être que ta mère a tué ton propre père, qu'elle a couché avec ton oncle ! Tu..."
Je pleurais comme une idiote.
Il s'approcha de moi et je me rua dans ses bras.
Mon corps tremblait, mes joues étaient humides, ma vue floue.
Martinus: "Tu as réussi à me parler."
Moi: "Tu l'as fait exprès... T'as fait exprès de m'énerver pour que je te raconte ma vie."
Martinus: "Je suis désolé. J'avais besoin de savoir."
Il embrassa mon cou puis se détacha de moi.
Ses mains emprisonnèrent mes joues.
Martinus: "Je sais peut-être pas toute ton histoire mais je te connais mieux que toi-même. Je sais voir quand t'es triste ou quand t'es heureuse... Je sais quand tu vas pas bien parce que je ne vais pas bien non plus."
Il posa son front contre le mien.
Martinus: "Je sais que c'est pas facile pour toi d'en parler mais je veux que tu saches que je serai toujours mais toujours là pour toi. Toujours. Je t'aime, mon ange."
Moi: "Je t'aime aussi."
Il déposa un chaste baiser sur mes lèvres.
Martinus: "Maintenant, faut soigner ta main et faut... Remettre un nouveau miroir."
Je le regarda un instant puis éclata de rire.
Il rigola à son tour puis m'attira à lui avant de me mordre la joue.
**
Mon pénétrâmes dans le bâtiment.
Moi: "Je vais à mon casier."
Tinus se figea.
Moi: "Tinus ?"
Martinus: "Léna ?"
J'observa devant moi.
Elle était là, à l'autre bout du couloir, avec sa sœur, Lisa. Elles n'avaient pas changé, l'une comme l'autre.
Martinus: "Léna ?"
Elle fit un pas en avant et Tinus lâcha ma main avant de courir vers elle.
Elle lui sauta au cou et il l'a prit dans ses bras.
Dites-moi que je rêve !
Alors Léna était bien la Léna que j'avais connu, ma cousine...
Je sentis mes ongles rentrer dans ma chair. Ma mâchoire se contracta et mes poings se serrèrent tellement fort que mes jointures en devenaient blanches.
Elle l'embrassa longuement sur la joue et il ne dit rien pour la repousser ou quoi que ce soit.
Je sentis les larmes me monter aux yeux mais la colère prit le dessus.
Je sentis une présence à côté de moi mais je ne tourna pas la tête, sachant qu'il s'agit bien de Jack.
Je croisa les bras sur ma poitrine.
Jack: "Jalouse ?"
Moi: "Ferme la, Jack !"
Jack: "Du calme, chérie."
Je sentais son regard bleu océan sur moi mais je ne prêtais aucune attention à son égard, trop occupée à regarder la scène qui se produisait devant mes yeux.
Son regard dériva par dessus moi, se posant sur un pont invisible.
Jack: "Je vais te laisser."
Je me décida à tourner la tête dans se direction.
Jack: "Y a quelqu'un qui veut te parler."
Je me retourna et il disparut comme il était apparu.
Moi: "Lisa..."
Lisa: "Claudia."
Elle me sauta au cou et je lui rendis son étreinte.
Lisa: "Tu m'as manqué, cousine."
Moi: "Toi aussi."
Elle se détacha de moi puis observa sa sœur avant de baisser la tête
Moi: "C'est pas ta faute."
Lisa: "C'est ma sœur... Enfin, bref, j'ai entendu dire que t'étais connue et que tu sortais avec Martinus."
Moi: "Oui. Enfin... Je débute dans tout ça, c'est pas facile mais on s'adapte."
Lisa: "Quand je t'es vu sur youtube, j'ai failli avoir une crise cardiaque. T'as une voix..."
Moi: "Merci."
Elle perdit son sourire, fixant quelque chose derrière moi. Je tourna la tête.
Me mâchoire se contracta, les poings se serrèrent.
Lisa: "T'es yeux deviennent foncés, t'es en colère ?"
Moi: "On peut dire ça."
??: "Claudia !!"
Je me plaça aux côté de Lisa puis croisa les bras sur ma poitrine.
Martinus: "Claudia, je te présente-"
Moi: "Je sais qui elle est !"
Mon ton était froid et il parut s'en rendre compte car il m'observa puis baissa les yeux.
Léna: "C'est ma cousine."
Martinus: "Vous êtes cousines ?"
Moi: "Malheureusement !"
Je suis contente que Tinus soit heureux mais à voir son magnifique sourire, tout me dit qu'il est beaucoup plus heureux avec elle qu'avec moi. Après tout, il l'a connait beaucoup mieux que moi, ils étaient même amoureux.
Jack débarqua à mes côtés puis me chuchota quelques mots à l'oreille, ce qui eut l'effet de mettre Martinus en colère.
Quant à Lisa, elle était en admiration devant le grand blond au yeux bleus.
J'hocha la tête puis me tourna vers Lisa.
Moi: "Je dois y aller, on se retrouve au Starbucks, après ?"
Lisa: "Avec plaisir !!"
Je la prit dans mes bras puis lança un regard des plus noirs à Léna ainsi qu'à Tinus.
Il me regarda tristement puis baissa automatique la tête.
Jack: "Je t'ai sauvé du pire."
Moi: "Ouais."
Je gardais mes bras croisés et mon regard noir.
Sa main se plaça sur mon dos et je la retira brusquement.
Je n'aime pas qu'on me touche, à part mon petit ami mais ça c'est totalement différent.
Moi: "On va où, au juste ?"
Jack: "Chez Marina."
Moi: "Faire quoi ?"
Jack: "Tu veux des réponses, non ? Elle m'a appelé, elle veut te parler."
J'hocha simplement la tête.
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