Chapitre Douzième, Resurrection ?
Quelques minutes déjà qu'il ne bougeait plus, attendant que quelque chose se passe, quelque chose qui le ferai réagir. Il ne savait pourquoi, mais il attendait. Il se laissait se vider peu à peu de son sang, dans l'espoir de succomber et de laisser dernière lui ses problèmes. Il voulait que les autres soient mieux, et il considérait sa présence comme un poids en lui-même. Sa mort ne ferai rien pour personne, elle libérerait les autres même.
Il entendait les pas des groupes d'étudiants qui passaient de temps en temps, marchant d'un pas joyeux qui résonnait dans la pièces aux murs laissant passer tout bruits, les passages des personnes étaient entrecoupées de long silences.
Son téléphone vibrait en permanence, Sébastien lui envoyait des messages. Pour quelle raison ? Il l'avait dégoûté pourtant... il ne regardait même pas ce qu'il recevait sur l'écran, il fixait tantôt son poignet recouvert du liquide rouge, tantôt la lame qu'il avait fait tombé sur le sol, tantôt la petit flaque de sang diluée dans ses larmes qui se formait peu à peu sur le carrelage de la salle de bain.
Depuis quelques minutes, plus personne ne passait dans le couloir. Mais d'un coup, une porte qui claque et des pas puissants et rapides. C'était un homme qui traversait le corridor et il avait l'air stressé et paniqué. Ses pas s'éloignèrent et encore une fois, le silence pesait de tout son poids dans la petite salle de bain.
Même son téléphone s'était arrêté de vibrer. Il avait sûrement enfin compris qu'il ne servait à rien et qu'il valait mieux le laisser.
Un homme courant, le pas résonnant sur le plancher, le souffle saccadé, arrivait du bout du couloir. Il ralentissait peu à peu son pas jusqu'à s'arrêter.
NT ne bougeait toujours pas, c'est à peine si sa poitrine se soulevait pour qu'il respire. Il voulait que personne n'entre. Il voulait mourir à petit feu, noyé dans la souffrance. Il voulait avoir mal, sentir la douleur de ses plaies. Et il la sentait, cette douleur, bien plus que nécessaire.
Les gouttes salées s'étaient arrêté de couler de ses yeux, trop secs maintenant. La salle de bain était redevenue nette et clair, il voyait mieux et plus précisément. Il regardait la flaque rouge clair dont il pouvait dessiner les contours avec précision.
L'homme qui n'avait pas bougé se racla la gorge. Ses semelles claquaient sur le sol alors qu'il se rapprochait encore de la salle d'eau.
Les poils de NT se hérissaient face à l'appréhension qu'il ressentait. Il avait peur du contact qu'il aurait peut être avec l'homme. Il aurait voulu qu'on le laisse se vider de son sang, seul dans sa douleur.
Mais la personne ne fut pas de cet avis. Elle souffla un bon coup, Newtiteuf l'entendit, et frappa très doucement à la porte.
"Ju' ? S'il te plaît dit moi que t'es là, fit Sébastien d'une voix rauque et faible, comme cassé, je m'inquiète vraiment là... ça fait plus d'une heure que je te cherche partout et je commence à désespérer... Dit moi que tu es ici ! Quand tu t'es enfui tout à l'heure, tu m'as fait vraiment très peur... J'espère que t'as pas fait de conneries" Il renifla bruyamment et tappa ce qu'il semblait être sa tête contre la porte.
Au premier mot prononcé par cette voix, Julien s'était figé, les yeux écarquillés. Il l'avait cherché... Il devait l'écoeurer pourtant. Mais non, il l'avait retrouvé.
"Julien, je sais que tu es là maintenant, continua Sébastien, je le sens et comme personne ne répond ça veut dire que j'ai raison. Alors ouvre moi s'il te plaît, il faut qu'on parle en face à face, et pas avec une porte entre nous..."
Il avait hésité. Il avait amorcé un mouvement pour de lever de la cuvette ou il était assis mais une douleur lancinante lui passa dans l'avant-bras et un gémissement sortit de sa bouche. Il se rassit immédiatement.
"Julien ! s'écria l'homme très inquiet, qu'est-ce que tu as ? Qu'est ce que tu as fait ? Dit moi que ça n'est pas grave !"
Il ne disait rien. Il écoutait son professeur et voyait ou ça les menait. Il n'avait pas envie de parler, pas maintenant.
"Ju', poursuivit Sébastien, je te promet que si tu m'ouvres pas à trois, je défonce cette porte de merde"
Newtiteuf se raidit. Le dilemme était tendu. Devait-il lui ouvrir ? Ou attendre le plus possible, reporter au plus tard le moment où ils seraient face à face. La réponse paraissait évidente et il espérait de tout coeur que la porte lui résisterait le plus longtemps possible.
"Je compte jusqu'à trois, Julien, gronda-t-il d'une voix sévère, un..."
Ledit Julien se leva le plus silencieusement possible pour cacher les pièces à convictions éparpillées un peu partout dans cette salle de bain, en commençant par la lame.
"Deux..."
Il nettoya rapidement la petite flaque rougeâtre d'un coup de papier toilette.
"Et..."
Il en prit un autre morceau et le plaça sur la longueur de son bras avant de vite rabattre sa manche, lui provoquant une vive douleur due au frottement par la même occasion.
"TROIS"
Un grand coup suivit d'un grand fracas se fit entendre. Il l'avait vraiment fait. Le visage de son professeur apparut derrière la porte maintenant ouverte qu'il s'empressa de refermer derrière lui, afin de ne pas attirer l'attention des personnes alertées par le bruit.
Il se frottait vivement l'épaule, endolorie par l'effort qu'il venait de fournir. Et il l'aperçu enfin, à quelques pas de lui, assis sur le sol, la bouche entre ouverte, bouche bée.
Il se précipita vers lui et le serra dans ses bras, frottant sa joue contre le haut de son crâne. NT, lui, nicha sa tête dans son cou, de peur que ce soit la première et la dernière fois qu'il y aurait droit.
"Putain, jura Seb, tu m'as fait tellement peur... Dit moi que tu n'as rien fait, s'il te plaît"
Il se dégagea de son étreinte et fixa son élève de son regard azur, sans ciller.
Newtiteuf, lui, baissa la tête. Il n'osait rien dire.
Son professeur observa les alentours, passant chaque objet, chaque pan de mur au rayon x. Son regard s'arrêta sur le sol mal essuyé où un résidu vermeille demeurait, presque invisible sur le carrelage mais qu'il avait pourtant remarqué. Il fronça légèrement les sourcils.
"Julien ? chuchota l'homme, le regard fixé au sol, la voix à peine audible, montre moi s'il te plaît"
Son jeune élève ferma les yeux et grimaçant légèrement de douleur alors qu'il remontait doucement sa manche. Il ne voulait pas voir sa mine déconfite à la vue de son bras mutilé, il n'aurait pas non plus voulu entendre son exclamation étouffé.
"Mais... Pourquoi ? murmura-t-il en passa sa main au-dessus des plaies sanguignolantes, les effleurant parfois, faisant courir un frisson le long du corps de son élève, je te fais tant de mal ?"
NT secoua la tête en souriant, un sourire triste mais le premier naturel depuis un long moment.
"Non, pas du tout, répondit-il de sa voix cassée par les sanglots, c'est moi qui te fait du mal, je suis désolé... Je ne sais même pas pourquoi tu es venu me voir, je devrais te dégoûter..."
Sébastien ne répondit pas. Il se leva brusquement et se dirigea vers la sortie. Ses pas courant sur le sol, dans un sprint digne d'un champion olympique, il revint aussi vite qu'il était parti, une petite trousse à la main.
Il l'ouvrit, sans parler, et prit un morceau de coton qu'il se dépêcha d'imbiber de désinfectant. Muet, il commença à tapoter la totalité de l'avant bras totalement meurtris du plus jeune.
"Seb, qu'est-ce que tu fais, questionna l'étudiant en grimaçant au contact de l'alcool désinfectant.
- Ça se voit pas, répondit son professeur, l'air agacé, je soigne tes bêtises.
- Oui mais pourquoi ? À quoi ça te sert ?
- Ça me sert à te garder en vie, crétin" continua Sébastien haussant très légèrement le ton.
Newtiteuf savait qu'il méritait cette insulte, bien trop gentille à son goût même. Mais pourtant, l'homme continuait inexorablement à nettoyer le sang sur son bras.
Étrangement, cet instant lui faisait ressentir un bien-être singulier. Il avait une chaleur qui naissait au bas du ventre, il ne bougeait plus et admirait le silence ainsi que cette personne accroupie devant lui, à prendre soin de son corps à sa place.
Il finit rapidement le rapide nettoyage et banda son bras, toujours dans un silence de mort.
NT restait, le regard fixé sur son bras, à regarder les mains agiles, grandes et fines de son professeur qui serrait fort le bandage sur sa peau coupée.
Il était adroit de ses mains et la vitesse à laquelle il allait en prenant soin de bien faire les choses avaient le don d'impressionner Newtiteuf. Mais celui-ci se reprit rapidement en se souvenant de la raison pour laquelle il s'activait de ses fascinantes mains.
Sébastien termina donc très vite sa tâche et planta son regard grave dans celui plein de tristesse et de douleur de son élève.
"Bon maintenant j'aimerais savoir la véritable raison de ce geste, fit-il calmement, s'il te plaît.
- La véritable ? demanda Newtiteuf, mais alors tu ne me crois pas ?
- Non, ça n'est pas ça, répondit Sébastien, toujours calmement, seulement, je vois et je sais que tu ne me dis pas la vérité ou que tu ne me la dis pas complètement."
L'homme, qui jusque là était accroupi, perdition l'équilibre et tomba sous le poids du plus jeune qui s'était jeté sur lui, le serrant dans ses bras, de nouveaux sanglots arrivant malgré son envie de les contenir.
"Seb... Je... Je sais même... Même p... Pas si je com... comprends tout... Je sais même pas si... si je pourrais t... Tout t'expliquer, begaya l'étudiant entre deux sanglots.
- Ne me dit que ce dont tu es sur alors, conseilla Sébastien, et parle moi de tes doutes, je pourrais peut être t'aider... Je ne sais pas mais j'aimerais te faire retrouver le sourire, faire disparaître les larmes sur tes joues. Je veux t'aider du mieux que je peux parce que ça me rends mal de te voir comme ça, Bichon..."
Bichon...
C'était la première fois depuis qu'il était arrivé devant la salle qu'il l'avait appelé comme ça. Cela lui mit du baume au coeur, cela le rassurait. Comme si rien n'avait changé, tout était comme avant.
Mais ça n'était pas le cas, et il le savait. Ça ne serait plus la cas et ça n'était plus le cas depuis qu'il avait eu la mauvaise idée de tourner sa maudites tête.
"Ce... ce d... dont je suis s... sûr ? s'assura NT.
- Oui, répondit Sébastien, et ce qui te pèse sur le coeur.
- Je... Je ne suis même pas sur de vouloir, ou pouvoir tout te dire..."
Sébastien s'assit sur le sol ou il était tombé et plaça NT sur ses genoux pour le prendre dans ses bras. Le plus jeune le serra contre lui et s'agrippa à son tee-shirt comme à une bouée de sauvetage.
"- Tu as tout le temps, Ju', lui chuchota doucement Sébastien dans le creux de l'oreille, et tout les pouvoirs là-dessus. Je ne t'oblige en aucun cas et tu dois savoir que personne n'as le droit de t'obliger aussi. Tu dois être libre de dire ce que tu veux à qui tu veux. Mais si jamais tu as besoin d'évacuer, que tu t'en veux ou que tu as peur, viens me parler au lieu de te faire saigner de la sorte. Ça ce serait une grosse erreur. À un moment tu ne pourrais plus retourner en arrière. Et c'est à cet instant la que tu regretteras. Imagine moi comme une porte de secours, une chose à laquelle tu pourras te raccrocher. Pense à ta merveilleuse vie qui n'attend que toi pour s'épanouir et te faire profiter !"
Newtiteuf ne dit mot mais se blottit encore plus contre le torse de son professeur et sauveur. Celui-ci se détendit et passa sa main dans les cheveux bruns et enduit de gel de l'autre en commençant à les caresser doucement.
"Même si parfois, reprit-il de plus belle, calmement et attendri, un petit sourire aux lèvres, on n'a pas besoin de mots pour s'exprimer, les gestes, les attentions, tout ça est souvent plus expressif que le plus beau des discours"
Il termina son discours par un doux baiser sur son front.
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Yop bande de gens !
Alors qu'en est-il du chapitre de ce samedi ? Il est un peu niais à la fin non ? Mais c'est ce qu'on aime !
Enfin bref, déjà encore un énorme merci mes gens préférés, vous êtes géniaux ! En même pas une semaine l'histoire à augmenté de 100 vues !! Et on a atteint les 50 votes aussi ! Un grooooos merci ! Vous méritez des bons cookies !
Ensuite, je m'excuse d'avance... parce qu'en ce moment même, je suis en Allemagne pour un voyage scolaire et du coup je n'ai pas trop le temps d'écrire... Je ne sais pas si je finirai le chapitre à temps... Et je suis d'autant plus dégoûté parce que d'habitude j'ai toujours des chapitres d'avances mais la non, toute mon avance s'est consumée... encore désolé alors si vous n'avez pas de chapitre la semaine prochaine ! Et encore mille mercis
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