Chapitre Dixième, Un Mauvais Moment À Passer

C'était après une nuit de sommeil correct que NT fut réveillé au son de son alarme. Le générique de la première saison de Pokémon le sortit doucement du monde des rêves.

Il remarqua le lit vide à côté du sien. Visiblement, Siphano avait daigné se lever tôt pour une fois. Plus tôt que NT même qui déjà se réveillait pour se préparer aux aurores.

Il était dans un état d'excitation intense, il allait revoir Sébastien aujourd'hui. Il ne comprenait toujours pas son état, comment pouvait il être aussi heureux d'aller voir son professeur. Il se refusait de l'associer à de l'amour. Il ne le voulait pas. L'amour lui inspirait l'inconnu. Il en avait peur. L'amour le dégoûtait aussi, il en avait de mauvais souvenir.

Mais il chassa toutes ces pensées pour se concentrer à la tâche très complexe qu'était se préparer et s'habiller.

Au self, il trouva Siph, couché sur une table, la tête dans le cul, son bol de céréales à côté de lui.

Son assiette contenant les deux tartines qu'il se réservait en guise de petit déjeuner en main, une barre chocolaté dans l'autre, NT rejoignit son ami dans un piteux état.

"Comment tu vas ?" le questionna-t-il en tirant une chaise pour s'installer à la table.

Pour toute réponse, il ne reçut qu'une suite de sons incompréhensible entrecoupé de grognements. NT comprit rapidement qu'il y avait un problème.

"Ouh là ! s'exclama NT, il se passe quelque chose de grave ?"

Il remarqua enfin les épaules secouées de tremblement de son ami. Il se leva brusquement, contourna la table, s'agenouilla devant Siph comme l'aurai fait un parent pour consoler son fils en pleurs et releva doucement sa tête, montrant ses yeux baignés de larmes.

"Je... J'y... J'ai... tenta de s'exprimer Siph entre deux sanglots, j'ai parlé à Blondie..."

NT plaça une main devant sa bouche, ouverte sous la surprise, il comprenait ce que cela signifiait. Il le comprenait très bien.

"- Ça s'est mal passé ? essaya NT avec le plus de douceur possible.
- Si, au contraire, répondit difficilement l'homme sanglotant, mais la voir comme ça, l'entendre dire qu'elle comprenait, qu'elle s'en doutait, tout ça exprimé d'un ton triste, les larmes aux yeux, elle face à moi, attendant un mot, un dernier mot d'adieu, signifiant la fin, la main tendue, tremblante, attendant la mienne pour un dernier contact, ses mots si gentils, même après ces paroles dures que je lui ai balancées, tout son soutiens qu'elle m'apportait, ayant compris la situation sans problème, son ton incertain quand elle me disait qu'elle s'en sortirait, qu'on resterait amis... Tout ça, c'était horrible... Et je suis le pire des connard. Je pleure alors que c'est moi qui lui ai fait du mal. Je pleure alors que j'ai engendré tout ça. Je te monopolise alors que c'est vers elle que tu devrais aller. Merde quoi... Putain de bordel de merde..."

Siph l'aimait beaucoup. C'était évident. Mais d'un amour fraternel. Il l'avait prise sous son aile, il la considérait comme sa petite soeur. Il en prenait grand soin, faisait très attention à elle, la faisait passer avant beaucoup d'autres mais il n'était pas amoureux d'elle. Ils auraient du être frères et soeurs.

"- Je ne te l'ai jamais dit, mais il y a sûrement une raison à notre attachement, Blondie et moi, expliqua Siph, tu vois, lorsqu'on s'est connu, je venais d'apprendre la mort de ma petite soeur venant de naître. Quand à elle, on lui avait annoncé le départ de son grand frère pour l'armée, il était parti sans lui dire au revoir. On s'est un peu trouvés. Ça nous a fait du bien. Et putain, j'ai pas envi de la perdre. Je l'aime mais je ne suis pas amoureux.
- Wow... Euh... C'est vraiment bouleversant, tenta NT du mieux qu'il put, et c'est compliqué aussi. Vous avez un lien fort tout les deux et tu as peur qu'à cause de tes actes, ce lien se brise. Pour ça, il faudra en parler directement avec elle. Pour l'instant, ne pleure pas. Elle n'ira pas mieux si elle te voit comme ça.
- J'aimerai bien ! Mais les larmes coulent d'elles mêmes sans que je puisse les en empêcher..."

Newtiteuf se sentait mal à l'aise. Il ne savait pas comment consoler son ami si triste.

"Mais ne t'inquiète pas, essaya-t-il tout de même, tout ira bien. Tu peux pleurer, ça fait du bien, mais n'oublie pas de sécher tes larmes ensuite pour ne pas rester prisonnier de la douleur. Pense que tu as fait ça pour une bonne rais..."

Il ne fini même pas le mot qu'il était en train de dire, une idée avait soudain surgit dans son esprit. Il se leva d'un coup et laissa Siph tout seul, qui s'avachit de nouveau sur la table, la tête entre les mains, les épaules secouées de sanglots, pensant qu'il s'en moquait complètement de son état.

Mais NT n'était pas de cet avis, il allait chercher une personne en particulier, une personne qui saurait le rendre heureux mieux que quiconque.

Il le repéra directement et se dirigea vers sa table à grandes enjambées, comme une furie. Quand il arriva à sa hauteur, il plaqua ses mains sur sa table provocant un grand bruit qui attira son attention, le faisant sursauter par la même occasion.

"Viens, suit moi, ordonna NT, c'est super important.
- Qu'est-ce qu'il se passe, demanda Frigiel précipitamment, c'est grave ?
- Plus ou moins ouais, et seul toi peux m'aider. Aller viens !"

Il se précipita donc derrière NT, appréhendant ce qu'il allait se passer. Il était inquiet.

Dès qu'il aperçu Siph, il accéléra le pas et se mit à courir vers lui. Quand il arriva à sa hauteur, il reprit son calme et faisait des gestes doux et tendre pour lui relever la tête. Il disait des paroles rassurante et écoutait le récit de Siph avec attention.

NT, resté à l'écart, les regardait attendri. Frigiel était accroupi devant Siph et il lui chuchotait à l'oreille des mots que NT n'entendait pas.

La douceur de Frigiel fit apparaître un sourire sur le visage de Siph. Il étaient dans les bras l'un de l'autre, Siphano pleurant sur l'épaule de Fri.

NT sut a cet instant qu'il était temps de les laisser tout les deux. Il savait qu'ils n'allaient sûrement pas se mettre ensemble tout de suite, son colocataire était encore trop bouleversé et il n'était pas prêt mentalement. Mais, une fois de plus, ils se rapprochaient l'un de l'autre et on voyait bien tout l'amour qu'ils se portaient mutuellement.

NT jeta alors un coup d'oeil à la vaste salle à la recherche d'un visage en particulier. Ne le voyant pas, il se dirigea vers les dortoir jusqu'à la chambre de cette personne.

Arrivé à la bonne porte, il frappa trois coup distinct pour signaler sa présence.

"Non ce n'est pas vraiment le moment, lui répondit une voix féminine bien connue, agacée et triste, je... Je ne me sens pas super bien."

Il ne tint pas rigueur de ses justifications bancales et ouvrit la porte.

Les cheveux légèrement en bataille, toujours en chemise de nuit et dépourvue de maquillage, Blondie se trouvait allongée dans son lit, un petit carnet ouvert et un stylo dans les mains. A l'entente de la porte qui s'ouvrait, elle s'arrêta précipitamment d'écrire et tenta de cacher l'objet sous son oreiller.

"Je ne regarderai pas ton journal, Blondie, ne t'inquiète pas, la rassura NT, je ne suis pas venu pour ça.
- NT ? Ah je pensais pas que c'était toi, s'excusa la jeune fille aux cheveux d'or, comment tu vas ?
- Mieux que toi je pense. Tu veux en parler ?"

Elle pousse un grognement qu'il interprèta comme un oui et s'approcha de son lit pour s'y installer, juste à côté de son amie.

Il ne la força pas à parler, il attendit qu'elle le fasse elle même ce qui arriva sans attendre.

" Je ne suis pas vraiment triste, se justifia Blondie, je ne suis pas en colère non plus... Je ne sais pas ce que j'ai mais je sais que ça me fait mal."

Newtiteuf ouvrit ses bras pour qu'elle vienne s'y réfugier, dans l'espoir de faire disparaître cette sensation si désagréable dans son corps.

"C'est normal, ne t'inquiète pas pour ça, ça arrive toujours cette sensation de gêne, de mal.
- Mais j'avais compris son choix, je le respectait et je trouvais que c'était la meilleure chose à faire !
- Oui, et tu es très intelligente et vaillante pour penser ça. Beaucoup de personnes se seraient accrochées au maximum pour garder son ou sa compagne avec lui, alors que les sentiments s'étaient consumées.
- Alors pourquoi je suis triste ? s'énerva-t-elle en haussant le ton à chaque question, pourquoi j'ai envie de tout casser ? Et pourquoi je voudrais pleurer en même temps ? Pourquoi ? POURQUOI ?"

La pression de toutes ses interrogations la fit éclater en sanglots d'un coup. NT avait déjà consolé bon nombre de ses amis et s'était fait consoler lui aussi. Il sut quel genre de chose il devait faire. Il prit la barre chocolatée de son déjeuner qu'il avait fourré dans sa poche avant de partir et la lui donna ainsi qu'un verre d'eau qu'il partit chercher rapidement.

Il l'étregnit tendrement et elle se réfugia dans ses bras comme un petit chaton fragile et seul l'aurai fait.

Il continua de lui parler calmement, pour ne pas la rendre encore plus à bout.

"Pourquoi ? C'est très simple ça. Tu as passé plusieurs années avec lui, ça ne s'oublie pas si facilement.
- Tu as peut être raison... Mais je ne sais pas combien de temps ça va durer...
- Ça dépend ça... Peut être quelques jours ou des semaines voir des mois... Tout dépend de toi.
- Je ne sais pas si je pourrai rester en sa présence ces prochains jours...
- Pas de soucis, dit toi que d'une, vous n'êtes pas en même année donc pas de cours en commun, et puis tes amis son, eux, avec toi. Je pense à Arm, Miss ou Saradine par exemple.
- Et encore une fois, tu as raison. Merci beaucoup NT. Ça m'a vraiment aidé. Je me sens un peu mieux.
- Tu es sûre ? interrogea tout de même NT, ça va aller ?
- Oui, oui, le rassura Blondie, je dois me préparer pour les cours et toi aussi je pense, vu ta tenue..."

NT se rendit compte qu'il avait à peine prit son petit déjeuner et qu'il ne s'était pas habillé correctement pour aller en cours. Il la décoiffa en guise de vengeance suite à cette remarque moqueuse et se leva pour finir de se préparer.

Blondie se remit sur ses deux jambes et raccompagna Newtiteuf jusqu'à la porte. Ils se prirent encore une fois dans les bras l'un de l'autre. Blondie murmura un "Merci" ému à l'oreille de son ami et le libéra pour qu'il puisse être un minimum présentable lors de ses heures de cours du jour, et un instant particulier après ceux-ci qu'il allait passer en compagnie de Sébastien pour son plus grand plaisir.

De retour dans sa chambre, il s'habilla bien proprement, coiffa un petit peu ses cheveux, y mit un peu de gel, prit ses affaires et se dirigea vers la salle de son premier cours.

Au détour d'un couloir, en allant vers sa salle, une silhouette dans les bras d'une autre attira son attention. Son colocataire ainsi que son "ami" très proche, la personne pour qui il avait tout laissé, pour le meilleur comme pour le pire, se donnaient du réconfort mutuellement, de l'amour aussi, et s'enfermaient dans une bulle de joie et de bonheur où rien excepté eux deux n'existait.

NT était tellement attendri par la scène qu'il ne remarqua qu'après quelques minutes de latence la petite et délicate main féminine de Blondie qui lui tapotait l'épaule. Quand il se détacha de cette vision débordant d'images mignonnes, il tenta de la cacher à la jolie blonde pour ne pas qu'elle ne retombe dans la tristesse, le remord et la colère. Mais à la vue de son ami qui cachait maladroitement les deux hommes avec son corps, elle pouffa de rire et le rassura.

"Je pense qu'ils se sont bien trouvés. dit-elle, attendrie, un petit sourire triste sur les lèvres, je n'aurai pas du m'énerver et je regrette mon sang chaud qui m'a fait me mettre en colère si vite. J'irai m'excuser auprès de lui, parce que je ne te l'ai pas dit mais je lui ai beaucoup crié dessus, et je lui apporterai tour mon soutiens pour séduire ce petit timide."

NT admirait sa réaction si touchante. Il la prit une fois de plus dans ses bras, dans une étreinte réconfortante et amicale. Sa réaction qu'elle qualifiait de brutale était sûrement la raison des larmes de Siphano ce matin.

"Tu sais quoi demoiselle ? interrogea NT.
- Hm ?
- Tu es une vrai Queen. Tu le sais ça ?"

Pour toute réponse, elle le ressera dans ses bras et une petite larme coula le long de sa joue.

Ils se sourirent en se lâchant et, main dans la main, pour rester fort, ils se dirigèrent ensemble jusqu'à leur premier cours de la journée.

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