~Chapitre 11~
6h27.
Je terminai de mettre les croissants dans le four et partis prendre une douche.
Je m'habillai puis sortis les croissants du four, qui cette fois, étaient cuits comme il fallait.
Alix arriva quelques secondes plus tard, les yeux encore ensomeillés.
Il m'embrassa sur la joue et sans que j'ai le temps de lui dire que les croissants étaient trop chauds, il se brûla.
C'était plutôt drôle à voir pour moi, il sautait dans tous les sens en se tenant le doigt, moi j'étais pliée en deux à force de rire.
D'un seul coup il s'arrêta et se tourna vers moi.
-Eh ce n'est pas drôle! Ça fait mal je te ferai dire!
Je m'excusai en l'embrassant.
Il me fit promettre de lui apprendre à faire des croissants rapidement.
7h42.
Alix referma la porte de chez lui et m'emmena quelque part. "Tu verras bien" m'avait-il dit.
Nous prîmes le bus jusqu'à une station isolée où nous fûmes les seuls à descendre malgré qu'il fût bondé.
D'un seul coup, la richesse de Los Angeles avait fait place à la pauvreté.
On se serait cru en Inde, la beauté du paysage se mêlant aux petites maisons aux toits tordus.
-La cité pauvre de L.A., présenta Alix.
Il m'emmena devant un bâtiment délabré, où l'on voyait encore les fragments d'une vieille peinture rouge sur la façade.
Je plissai les yeux pour discerner les lettres.
-E. C. O. L. E. D. E. D. A. N. S. E, m'indiqua Alix. Viens.
Nous rentrâmes à l'intérieur, bien que je pensais qu'elle était fermée depuis longtemps.
Pourtant de la musique retentissait au fur et à mesure que l'on avançait dans l'école.
Du couloir, on voyait un bureau dans lequel une vieille femme était assise face à un ordinateur.
Alix toqua à la porte et entra sans qu'on l'y autorise.
La femme leva les yeux et quand elle vit Alix elle le serra dans ses bras. "Estás de vuelta! Estás de vuelta! " disait-elle.
Et Alix lui répondait dans un espagnol parfait "Te veo todos los años!"
-Preséntame tu amiga hermosa! dit-elle en me désignant.
-C'est Mélodie, tu peux parler normalement, elle est comme nous, dit Alix en revenant à l'anglais pour que je comprenne mieux même si je me débrouillais plutôt bien en espagnol.
Alix me présenta à Ama, une Lepidus qui s'était occupée de lui lorsque ses parents étaient décédés. C'était d'ailleurs elle qui lui avait appris à danser, puisque c'était la directrice de cette école depuis plus de 40 ans.
Ils commencèrent à parler et je sortis sans un bruit, les laissant se retrouver.
La voix d'Alix retentit dans mon esprit.
"Tu peux rester tu sais" dit-il.
"Je vais vous laisser tous les deux. Ne t'en fais pas je vais seulement voir les cours" lui répondis-je, lui prouvant que j'avais enfin compris comment parler par télépathie, grâce à lui.
"Je vois que tu arrives enfin à te servir de la télépathie..."
"J'ai eu un bon professeur" dis-je, un sourire en coin bien qu'il ne pouvait pas le voir.
Je me dirigeai vers le fond du couloir, d'où provenait une musique salsa.
Une baie vitrée me permettait de voir à l'intérieur. Des personnes de tous âges -bien qu'il y ait une majorité de personnes âgées- s'exerçaient pour le dile que si.
Le cours se termina rapidement et les danseurs commencèrent à sortir. Alix arriva à ce moment-là et me prit par la taille en faisant le "8" du pas de salsa classique.
-Oh une salle de danse vide! Si on la remplissait? me dit-il.
-Avec grand plaisir! répondis-je, toujours partante dès qu'il s'agissait de danser.
Il alluma le lecteur de cd -oui pas une chaîne-hifi: tout était d'époque ici!- et commença à m'entraîner dans une salsa endiablée.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas danser la salsa mais à ce moment-là tous les pas, même les plus compliqués, me revenaient en mémoire.
À la fin de la chanson, nous nous rendîmes compte qu'un couple de danseurs que j'avais vu tout à l'heure -les plus âgés mais également les meilleurs- nous applaudissaient derrière la vitre, accompagnés d'Ama.
-Por Dios! Por Dios! C'était fabuleux! dit Ama en rentrant.
Elle m'embrassa et embrassa Alix.
Le téléphone sonna, elle courut le décrocher : elle était âgée mais visiblement la danse l'avait très bien conservée!
Le couple était resté à la porte et lorsque nous sortîmes, la femme me retint par le bras et me chuchota à l'oreille.
-C'est le bon...
J'eus beau me retourner dans tous les sens, le couple avait tout simplement disparu! Voyant mon drôle de manège, Alix me demanda si j'avais perdu quelque chose.
-Euh... Non enfin... Oui des gens!
-Ah! Ils sont rentrés chez eux par téléportation, m'expliqua-t-il.
-Tu les connais? demandai-je, curieuse.
-Elisabeth et John il me semble. Deux forains. C'est tout ce que je sais, pourquoi?
Je cherchai quoi répondre car je préférais ne pas lui dire ce que cette Elisabeth m'avait dit, je préférais le garder pour moi.
-Je ne sais pas elle m'a regardé un peu bizarrement, répondis-je finalement.
-Ne t'en fais pas, ce qui est sûr c'est qu'Elisabeth n'est pas une Proditor! Elle vient ici depuis tellement longtemps qu'Ama s'en serait rendue compte. Et puis un Proditor ne peut pas rentrer ici. Ama a protégé l'école lorsqu'elle m'a recueillie. Je crois que c'est une voyante donc peut-être qu'elle a vu en toi un destin extraordinaire rempli de danse et de moi!
Je n'avais pas eu l'explication de cette courte phrase que cette femme m'avait murmurée mais je me doutais bien de ce qu'elle voulait dire.
Alix était "le bon" tout simplement.
À cette pensée je l'embrassai alors qu'Ama était de retour.
-Oh! Es tu novía Alix! Pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt?! Bienvenue ma chérie, dit-elle en me serrant dans ses bras.
-Ma petite Ama tu ne changeras jamais! ria-t-il en serrant ma main.
Nous partîmes chez Ama, qui habitait dans une petite maison collée à l'école. Elle nous servit une tasse de thé et nous demanda comment nous nous étions rencontrés.
-Je suis son protecteur. De la même manière que le premier, précisa-t-il.
La vieille femme parut stupéfaite.
-Et bien, ce qui est sûr c'est que c'est très rare! Protège-la bien Alix, dit-elle finalement.
-Ne t'en fais pas Ama je ne comptais pas la laisser tomber, dit-il en me regardant tendrement.
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