~Chapitre 18~

Mon père venait de repartir pour prévenir les Lepidus du monde entier.

Un lourd silence s'installa entre Alix, toujours assis sur le canapé, et moi.

-Je suis désolé, nous dîmes d'une même voix.

Un sourire complice se colla sur nos visages.

-Je t'aurais aimé, même si je n'avais pas été ton protecteur. Mon amour pour toi dépasse toi l'univers, je voulais juste te faire réagir.

-Je suis désolée d'être aussi égoïste.

Alix me prit dans ses bras.

-Primo tu n'es pas égoïste. Segundo on va tuer ceux qui gâche la vie de nos enfants, tercio on va vivre une vie heureuse tous les quatre parce que ça commence à m'embêter légèrement.

Une larme coula sur ma joue mais cette fois-ci, c'était une larme de joie. J'avais retrouvé la personne que j'aimais.

-Et au fait, mon patron m'a donné deux mois de vacances... me chuchota-t-il à l'oreille.

Étant donné que son patron était mon père, je me doutais qu'il y avait anguille sous roche.

-Un mois pour s'occuper de nos chers petits Trois et Quatre, et un mois pour partir tous les deux, tu choisiras la destination mais j'ai déjà une petite idée. Je pense qu'on aura plus d'un mois de vacances, d'ici à la fin de la semaine, les deux affreux auront rejoints leur maître, expliqua-t-il.

Toute femme normale sur cette terre, qu'elle soit ou non Lepidus, aurait directement rêvé aux plages de sable fin, perdues dans les îles Caraïbes. Mais j'étais loin d'être à proprement parler "normale" alors la première question qui me traversait l'esprit n'était pas laquelle de ces fameuses plages allait être notre destination. Je connaissais mon père mieux que tout le monde et je savais qu'il n'aurait pas prévu un mois entier pour venir à bout de deux ennemis.

-Peut-être parce qu'il souhaite nous offrir deux mois de vacances, ne t'en fais pas, tout va bien se passer.

Alix avait recommencé à lire mes pensées et j'avais recommencé à sourir. Finalement peu m'importait que cela mette une semaine, un mois, deux mois ou même deux ans, tant que j'étais heureuse et avec ma famille.

Alix m'embrassa sur le front en me serrant dans ses bras.

-Ça je n'y crois pas trop mais bon, on y arrivera bien un jour ou l'autre, finis-je par dire en appuyant ma tête sur son torse.

-Tu ne te feras pas tuer hein?

-Une ruche sans reine tu as déjà vu? Non? C'est normal parce que sinon les abeilles paniquent et tout le monde meure. Les Proditors représentent la ruche et, bien évidemment, je suis la reine. Ils ne peuvent pas me tuer sinon ils crèvent. Je suis immortelle chéri!

Son rire résonna dans le salon. Que c'était bon de l'entendre rire! Son travail l'accaparait beaucoup trop, il ne riait plus comme avant.

-Je sais, je sais, tu aimerais m'avoir pour toi toute seule mais ce n'est pas possible Mlle Renders! ricana-t-il en déposant un baiser sur le bout de mon nez.

-Ce n'est pas que j'aimerais que tu sois tout le temps avec moi, simplement j'ai l'impression qu'être avocat, ce n'est pas ce dont tu as toujours rêvé.

-Si j'avais pu, j'aurais aimé donner des cours de danse avec toi mais je n'ai pas ton talent et ton père a besoin de moi, se justifia-t-il.

Une masse s'affala sur le fauteuil derrière moi, je me retournai. Mon père était déjà de retour. Etrange.

-Jeune homme, tu es viré, dit-il avec excitation, comme s'il avait toujours rêvé de dire cela.

-Quoi? Non Papa, c'est un superbe avocat pourquoi tu voudrais qu'il...

-Cela fait près de quinze ans que j'attends qu'il avoue enfin qu'il aurait aimé être danseur. C'est fait! Maintenant qu'il est viré il pourra faire ce dont il a  réellement envie.

Je me retournai vers Alix, un sourire rieur sur les lèvres. Celui-ci haussa les épaules en signe d'incompréhension. J'ouvris la bouche pour lui dire quelque chose mais me ravisai et me tournai vers mon père, les sourcils froncés.

-C'est vrai ça, comment vous avez su ce que j'avais dit? me devança Alix qui avait lu dans mes pensées.

Mon père devint cramoisi. Visiblement, il ne s'était pas attendu à ce qu'on lui pose cette question. Il bafouilla longuement avant de nous avouer qu'il lui arrivait de "jeter un petit coup d'œil juste pour vérifier que tout allait bien". Ce fût à mon tour de rougir en cachant mon visage derrière mes mains. Il ne nous espionnait tout de même pas quand... Alix s'étouffa, comprenant à son tour.

-Pourquoi vous... oh! Ne vous inquiétez pas je ne suis jamais tombé au mauvais moment. Ou presque. Enfin ça j'aurais pu éviter de le dire. Je devrais éviter de faire ça d'ailleurs. Les enfants ça ne pousse pas dans les choux d'accord mais j'aurais préféré éviter d'assister à...

-Papa. Stop. Tu ne fais qu'empirer la situation, l'arrêtai-je.

-D'accord. excusez-moi. De toute façon j'aurais dû savoir que ma petite fille allait grandir un jour et... Enfin bref. Je suis aussi là pour vous parler de quelque chose de plus important que de vos relations intimes, commença-t-il.

-Papa! le réprimandai-je.

-Excuse-moi ma petite... grande fille. Enfin... Les Lepidus m'ont tous dit la même chose : sans toi ils ne peuvent rien faire. Il faut que tu leur parle et que tu les entraîne Mélodie.

Je soupirai. Il était temps de trouver un moyen de réunir tous les Lepidus.

"Et je doute qu'un carton d'invitation avec un lieu de rendez-vous soit idéal" me dit Alix par télépathie.

Je réfléchissais.

-Fais-toi confiance Mélodie, me conseilla mon père.

Mon esprit s'illumina. Oh oui, mon plan allait fonctionné!


* * *


Mon père et Alix me regardaient toujours avec incompréhension. Alix ne pouvait pas savoir ce que je préparais puisqu'à vrai dire je ne savais pas exactement comment j'allais m'y prendre. Mais j'étais persuadée que ça allait fonctionner.

-Ce n'est pas une formule ou quelque chose comme ça, c'est juste un ressenti, tentai-je de leur expliquer. Comme lorsque l'on fait apparaître un objet : il faut bien le visualiser pour qu'il apparaisse. Avec des êtres humains ça devrait être la même chose. A nous trois on doit bien connaître les trois quarts des Lepidus du monde entier. On les visualise au maximum pour qu'ils apparaissent ici. De fil en aiguille, avec les souvenirs de chacun on devrait réussir à tous les réunir.

-Et si ça ne marche pas? Si les visualiser ne fait qu'apparaître leurs corps?

-Ça marchera.

Je ne préférais pas penser aux conséquences sinon...



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Désolé pour ce -très- long moment d'absence. J'ai eu une soudaine envie d'écrire il y a près de deux heures lorsque j'ai su que demain c'était la saint Alix!

Donc voilà un petit chapitre pour vous rappeler que je suis toujours là et pour fêter la St Alix (un jour en avance).

LA BISE *

 

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