~Chapitre 12~
"Mesdames et messieurs, nous allons amorcer notre descente vers l'aéroport Charles De Gaulle, Paris, France. Nous vous demandons de bien attacher vos ceintures et ..."
-Et d'éviter de parler trop fort vous allez réveiller Mélodie, grommelait Alix -assez fort pour que je l'entende- fixé sur sa tablette tactile.
Je souris.
"Et le monsieur là-bas est prié de ranger sa tablette, les objets électroniques sont interdits pendant la descente!" commença à s'énerver l'hôtesse.
Je ne souriai plus, je rigolai franchement.
Alix m'entendit et se tourna vers moi avec un sourire amusé. Naïla et Julian dormaient encore, Julian avait posé sa tête sur la tablette devant lui et Naïla soutenait sa tête de la main, pendant légèrement vers le couloir.
Alix rangea sa tablette tactile, attacha sa ceinture et la descente se termina tranquillement.
Presque une heure plus tard, nous récupérions nos valises. Ma mère ne rentrait que tard le soir, donc nous irions voir Emma en premier. Alix héla un taxi et donna l'adresse d'Emma au chauffeur.
Quelques heures plus tard, j'embrassais Emma et lui promettais de passer la voir avant que nous repartions. Bien sûr je lâchai quelques larmes et elle aussi.
Et c'est ainsi que la valise traînant derrière nous et des sacs dans les bras nous débarquions chez ma mère à...
21h47
C'était sûr, ma mère serait rentrée!
Elle nous embrassa, ne s'arrêtant plus de serrer Naïla et Julian.
-Pourquoi vous n'êtes pas venus plus tôt ? Thierry était là avant, crut-elle bon de faire remarquer.
Thierry -mon beau-père- était très gentil mais bon... avec n'importe qui de moins de 18 ans, ça ne passait pas. Allez savoir pourquoi...
Quand il s'était remarié avec ma mère, il avait d'abord été arrogant avec moi mais en même temps se prenait pour mon père lorsque ma mère était dans les parages, ce qui avait fortement le don de m'énerver. Puis lorsque j'avais eu 18 ans, il était devenu beaucoup plus gentil et parfois, c'était lui qui incitait ma mère à me laisser sortir tard le soir en disant que j'étais adulte désormais et assez grande pour faire mes propres choix.
-Maman...
Je n'eus pas besoin de continuer plus loin, elle comprit et hocha la tête en signe de compréhension.
Heureusement que Thierry était descendu chercher une bouteille dans la cave... Je n'étais pas sûre qu'il aurait apprécié.
-Bon! Et bien je pense qu'il serait plus que temps de dîner! s'enthousiasma ma mère.
Nous nous installâmes autour de la table. Je savais que ma mère était un peu perdue lorsque nous parlions, elle qui ne parlait pas du tout anglais. Thierry lui, travaillait dans une entreprise de commerce à l'export et était donc complètement bilingue. Je me plaçais donc toujours près d'elle pour faire la traduction. En parfaite maîtresse de maison elle continuait de sourire.
Les deux premiers jours se déroulèrent normalement. Alix et moi dormions dans mon ancienne chambre et alors que ma mère avait préparé, comme à l'habitude, le lit double de la chambre d'ami pour Naïla et Julian, j'avais proposé que Naïla vienne dormir sur un matelas dans notre chambre, prétextant le fait que tous les deux bougeaient beaucoup pendant leur sommeil et qu'ils passeraient donc de mauvaises nuits. Soucieuse du bien-être de ses deux petits chéris, elle avait préparé un matelas gonflable dans notre chambre pour Naïla sans poser plus de questions.
Naïla et Julian n'avait pas fait de gaffes, et Naïla n'avait pas montré de signes d'un quelconque changement. Tout se passait bien et pourtant...
-Je te rejoindrai à la caisse, me dit ma mère.
Je me dirigeai vers le rayon des fruits et légumes, récapitulant ce que je devais prendre.
-Deux concombres, six tomates, un paquet de pommes de terre, une courgette, un poivron...
-Excusez-moi, vous ne seriez pas... Mélodie Renders? me demanda une voix féminine inconnue derrière moi.
-Euh... Si pourquoi? Je ne crois pas vous connaître, lui répondis-je.
Elle était plutôt jeune, peut-être 30 ans, les cheveux blonds, les yeux marrons. Elle n'était ni petite, ni grande. Elle n'était ni grosse ni maigre. Je ne la reconnaissais vraiment pas mais elle connaissait mon nom.
-Je suis désolée, j'aurais dû y penser plus tôt, dit-elle en décalant une lentille de contact de son œil, dévoilant un iris d'un bleu profond, pur.
-Oh! D'accord! Vous... Enfin vous...
Je voulais être sûre que c'était bien une Lepidus mais je ne voulais pas trop en dévoiler.
-Oui, c'est bien moi, vous ne pouvez pas savoir comme je suis heureuse de vous revoir! souria-t-elle.
C'était bien ça, elle avait entendue parler de moi et m'avait reconnue. Tous les Lepidus recensés -oui oui, il y avait un recensement pour les Lepidus- avait reçu une carte pour leur annoncer la mort de Davrick ainsi que ses bienheureux et tant attendus tueurs. Nous avions même eu le droit à une petite photo! Elle avait reçu cette carte et avait vu ma photo. Mais pourquoi "revoir"? Peut-être parce que pour elle, elle m'avait vu la première fois sur la photo.
-Vous êtes quel genre de Lepidus? Je parierais sur une Voltage, enfin non! Peut-être bien une Connaisseuse, supposai-je.
-Euh non.. Je... Je suis...
-Je sais! Vos parents sont des Lepidus d'où la couleur de vos yeux mais vous n'avez pas de pouvoirs! la coupai-je, sûre de moi cette fois-ci.
-Je... Non... Je... Je suis juste une fille qui était avec vous au collège, dit-elle en reculant puis en se mettant à courir.
Une merde plus grosse que moi, on ne faisait pas.
-Attendez je... commençai-je, mais je savais que ça ne servait à rien.
Mes mains s'accrochèrent entre elles, ma bouche marmonna et j'écartai brusquement mes mains. La jeune femme qui courait s'immobilisa, les yeux rivés dans les miens.
Je venais de me servir de mon don principal dans un supermarché bondé.
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