-Là c'est moi qui ne suit plus! avoua mon père en haussant les sourcils.

Je lui expliquais donc que l'épisode impossible-à-raconter avait été percé à jour par Alix qui avait lu en moi comme à l'habitude. Alix lui avait donc raconté les grandes lignes de ce qui c'était passé et avait mentionné l'histoire de Trois et Quatre, les jumeaux qui étaient le bras droit de Davrick et qui étaient censés venir seuls avec ce dernier lors de l'affrontement.

-Mais si ils ne sont pas venus, c'est qu'ils avaient une bonne raison. Car Davrick est arrivé avec des Proditors qu'il a dû dégoter sur Je-Suis-Le-Plus-Méchant-Des-Proditors.com parce que vu leurs niveaux... Peut-être qu'ils sont morts avant? supposa mon père.

-Peut-être... mais je n'y crois pas beaucoup. Davrick était fou, ça oui, mais il était loin d'être bête alors imagine-toi un peu. Tu pars te battre contre trois Lepidus dont un qui t'a déjà battu et sa fille qui, à ce que tu as pu ressentir, avait encore plus de pouvoirs que lui. Ils sont accompagnés d'un Lepidus Connaisseur qui veut venger ses parents. Même avec le plus gros complexe de supériorité tu te doutes qu'il y ait des chances pour que tu ne t'en sortes pas. Alors est-ce que tu vas laisser tes deux plus fidèles amis partir avec toi et risquer de mourir eux aussi? Pire, risquer que ceux contre qui tu t'es battu s'en sortent aussi facilement que ça? Je ne crois pas. Il se doutait que s'il ne s'en sortait pas, Trois et Quatre reprendrait sa quête. Sa quête contre nous, terminais-je.

Je regardais Alix, il souriait. Pourquoi souriait-il? J'étais en train de dire qu'on allait encore avoir des problèmes!

"Qu'est-ce qu'il y a?" lui demandais-je.

"Oh rien c'est juste que tu es trop mignonne quand tu parles comme ça" me répondit-il.

Je hochais la tête de droite à gauche lentement en soupirant. Qu'est-ce qu'il pouvait être bête parfois!

-Bon d'accord, on repart à l'aventure, mais pas tout de suite, précisa mon père avec une fausse joie très mal dissimulée.

-Pourquoi?

-Mélodie tu oublies toujours tout! rigola-t-il.

Je tournais la tête vers Alix, quêtant la réponse. Mais lui non plus n'avait pas l'air de savoir. Mon père reprit son souffle et en voyant l'expression d'incompréhension d'Alix, il décida de nous expliquer.

-Ah bravo! Plus personne ne se rappelle de ce qui se passe ce soir! Baguette, croissants, fromage, vin, Tour Eiffel, la liste est longue!

-Et merde! lâchons-nous tous les deux simultanément.

Tous les trois mois nous retournions en France pour voir mes proches et que ma mère voit ses petits-enfants grandir.

Je pressentis qu'Alix allait annoncer l'heure puisque je me demandais en ce moment précis l'heure qu'il était mais je le pris de court en regardant directement ma montre puis annonça fièrement qu'il était 4h30 et qu'il fallait partir d'ici une petite heure puisque notre vol était à 6h45.

-Je vous déposerai à l'aéroport, proposa mon père.

-C'est gentil. Alix rentre préparer des valises avec Naïla, je vais chercher Julian et on se retrouve ici donc dans une heure.

-Un peu moins d'une heure, murmura Alix pour éviter de me faire paniquer.

Raté. Je l'avais entendu. Je sortais donc en grommelant et refermais la porte en lançant un "Merci Alix pour tes commentaires très instructifs".

Je me dirigeais donc vers l'école, rageant contre le fait d'avoir oublier mon portable chez moi ce qui nous aurait largement faciliter la tâche.

Au détour d'une rue très fréquentée, j'aperçus comme l'ombre de quelqu'un derrière moi en regardant mes pieds. Je me retournais le plus rapidement possible mais bien sûr il n'y avait personne.

Je potassais toutes ces hallucinations que je voyais et me retrouvais bientôt au dernier coin de rue avant l'école, très peu fréquentée.

-Je ferais bien d'aller consulter un psy je crois, murmurais-je en réfléchissant.

Je m'arrêtais net. La même ombre que quelques minutes plus tôt était derrière moi.

-Je crois bien, oui, grinça-t-elle avant de disparaître comme si elle n'avait jamais été là.