PDV Jean (alter ego)

Assis dans cette charrette peu confortable, j'observe avec admiration mon petit ami en face de moi. Il est si beau dans cet habit de soldat que j'aimerais le lui retirer, embrasser chaque petit recoin de son si séduisant visage pointu. Même dans cet autre univers, je suis en admiration devant lui. Floch semble plus musclé et cet air sérieux m'attire. Peu importe où je suis, il sera toujours le seul dans mon cœur.

Je pense qu'il n'a pas été heureux d'être mis en charge de notre surveillance avec Armin et Mikasa, mais il n'a pas eu son mot à dire. Après nous avoir raconté l'histoire totalement loufoque de ce monde, Pixis a décidé de nous envoyer en cachette dans un lieu pour tester nos compétences physiques. Il pense que si c'est seulement notre cerveau qui a été affecté, nous sommes censés avoir encore les mêmes aptitudes que notre double et peut-être même retrouver notre identité. Je sais pourtant qui je suis...

J'ai du mal à croire à toute cette histoire au sujet de titans, de bataillon d'exploration, de Mahr et d'équipement tridiment-quelque chose est vrai. J'ai juste l'impression qu'on me fait une grosse blague bien mise en place et que bientôt, tout le monde me criera que c'est faux. Où sont les caméras?

Tant qu'à tout mettre en scène, ils auraient pu trouver plus crédible que de dire que Livai Ackerman est l'homme le plus fort de l'humanité. Sérieusement, j'ai beau regarder ce type, mais je n'arrive pas à l'imaginer comme tel! Le pauvre est encore sous le choc depuis qu'il a appris le décès d'Erwin dans ce monde. Il ne fait que fixer le doigt où se trouvait son alliance désormais inexistante, le visage vide.

-Tu es vraiment beau dans cette tenue, remarquai-je à l'adresse de Floch, j'aimerais voir l'un de tes beaux sourires.

Floch me lance un regard mauvais.

-Je t'ai dit d'arrêter de me faire ce genre de remarque! C'est gênant et ça ne m'intéresse pas!

-Même quand tu te fâches, tu es adorable. J'aimerais te mordre la joue...

-ARRÊTE ÇA!

Le beau garçon se relève, visiblement en colère contre moi. Il doit se retenir pour ne pas tomber au rythme des pas des chevaux. Je sais qu'il aimerait me frapper, mais je n'arrive pas à le prendre au sérieux. Ce côté intimidant ne lui va pas du tout. C'est Armin qui le force à se rassoir pour qu'il ne tombe pas. Je serais triste qu'il lui arrive malheur par ma faute, parce que j'ai décidé de le complimenter.

-Ne fait pas ta petite sainte-nitouche Floch, se mêle Eren, tu es pire que lui... Le nombre de fois où je vous ai vue vous rouler des pelles me répugne. On dirait que vous cherchez à vous dévorer le visage mutuellement.

-Ferme-la, Eren, grognai-je, personne ne parle quand c'est toi qui embrasses sans pudeur les filles de l'école!

-Ce sont des filles, justement. C'est moins répugnant.

Là, je sens que c'est moi qui vais me choquer. Je déteste quand il fait ce genre de remarque déplacé. En quoi est-ce plus mal que j'embrasse mon petit ami alors que lui, les filles qu'il touche en public ne valent rien pour lui? L'amour c'est beau et j'emmerde tous ceux qui semblent incapables de le comprendre.

Cette conversation désagréable est heureusement coupée par notre arrivée à destination. La charrette s'arrête dans un lieu me rappelant drôlement un camp de vacances comme celui où j'allais quand j'étais plus jeune. C'est là que j'ai rencontré mon copain, ainsi que mon meilleur ami, Marco Bodt. Les trois ensembles, on en faisait voir de toutes les couleurs aux pauvres instructeurs, même si Marco essayait de nous arrêter. Il n'a jamais aimé enfreindre le règlement, mais on le forçait.

C'est d'ailleurs dans ce lieu que Floch et moi, nous nous sommes embrassés pour la première fois...nous avions été punis et devions préparer le repas du soir plutôt qu'aller à l'activité de la journée. C'est devant le fourneau que j'ai eu le courage de lui déclarer mon amour. Ce soir-là, non seulement j'ai commencé à sortir avec l'homme de ma vie, mais aussi, nous nous sommes fait renvoyer du camp après avoir mis du laxatif dans les repas de moniteurs.

Nous descendons tous de la charrette une fois celle-ci arrêtée, arrivant devant un homme chauve à peau foncée qui me rappelle drôlement mon ancien professeur de philosophie. Ce dernier a été remplacé par Erwin il y a trois ans après avoir été arrêté par la police. Selon ce que j'ai entendu, ce Shadis était le dealer de l'école.

Pixis s'approche de lui pour discuter un peu, nous faisant attendre à l'écart. Hansi est resté au QG pour fouiller dans les notes qu'a laissées son autre elle, au cas où elle pourrait comprendre ce qui nous arrive. J'espère qu'elle trouvera une solution à tout ça, car mon petit ami affectueux me manque... j'ai envie de le chouchouter comme le grand blessé qu'il est, de jouer avec son adorable chat qui est pour lui une raison de vivre totalement justifiable, écouter nos séries télé favorites, lui faire l'amour...

Le nouvel inconnu qui se trouve réellement s'appeler Shadis nous conduit à un lieu pour tester ce mystérieux équipement censé nous permettre de voltiger. Selon l'homme, il faut faire le plein de gaz avant de faire le test, mais j'ignore comment faire, même après l'explication. Je me retrouve devant une sorte de bouteilles d'oxygène étrange que je fixe sans savoir ce que je suis censé faire avec. Comme Armin et Mikasa donnent un coup de main à Livai et Eren, je me retourne vers Floch.

-Dis, est-ce que tu peux me montrer comment on fait pour remplir ces machins? M'enquis-je.

-Tu dois remplir ton réservoir chaque jour, réplique-t-il, tu es censé savoir comment faire. Fouille un peu dans ta cervelle.

Je tourne la bouteille dans tous les sens, mais ignore toujours comment l'utiliser. Pour me renseigner, je jette des coups d'œil aux autres. Ça ne doit pas être sorcier? Je finis par ouvrir une valve.

-MAIS TU N'AS RIEN DANS LA TÊTE!

Floch m'enlève brutalement la bouteille des mains en refermant la valve. J'ai fait quelque chose de mal?

-Tu vas gaspiller tout le gaz qu'il reste, explique-t-il plus doucement, tu dois la remplir avec ça et ne jamais toucher à cette valve. C'est très simple, pourtant.

Il branche la bouteille à une sorte de tube relié à une grosse bombonne devant contenir le gaz sans le moindre le sourire. Je regarde Floch avec admiration, heureux qu'il m'aide enfin.

-Ça ne semble pas compliqué, remarquai-je.

-C'est très simple... Si tu n'arrives pas à faire ça, je ne sais pas comment tu vas pouvoir utiliser l'équipement sans te casser quelque chose. Voilà, c'est déjà fini.

Le beau garçon range le tube qu'il a utilisé, puis il m'aide à remettre les petites bombonnes sur mon équipement. C'est plutôt lourd, mais j'imagine qu'on s'habitue au poids. Je souris en le regardant serrer mes sangles sans grande envie. Son expression est la même que celle qu'il aurait en ramassant des selles de chien. Suis-je si répugnant pour lui?

-Floch? Si je dois rester dans ce monde étrange, je te promets de te faire à nouveau tomber amoureux de moi. Ma vie ne peut pas être belle si tu n'es pas à mes côtés pour me faire sourire.

Je le vois grimacer.

-Alors bonne chance.

Sur ce, l'homme de mon cœur s'éloigne de moi pour retrouver les autres. C'est déjà mieux qu'une insulte? Pour moi, cette phrase est une grande réussite et c'est avec le sourire que je rejoins le groupe à mon tour.

Shadis nous conduit à la marche jusqu'à une forêt un peu plus loin. C'est vraiment bizarre de marcher avec tout cet équipement qui rend les mouvements gênants. Je pense sincèrement que je vais devoir cesser de manger autant de restaurants-minute, car mon cardio en a pris un bon coup au cours de la dernière année. Même Armin Arlert semble moins épuisé que moi qui respire comme un porc asthmatique.

PDV Livai (alter ego)

J'écoute les instructions avec angoisse. Les hauteurs m'ont toujours effrayé et je n'ai aucune confiance en ces câbles. Je ne fais jamais de montagne russe ou de trucs dans ce genre, car je déteste ne pas être entièrement en contrôle. En quoi est fait cet équipement étrange, au juste? J'ignore si ces ganses sont solides et si tout ça est sécuritaire.

De ma vue floue, j'observe les arbres devant moi. C'est sur l'une de ces branches que je suis censé me poser? Tout ça parait physiquement impossible et pourtant, si je m'en fis à ce que dit ce Shadis, ça semble simple. J'aimerais tant que Erwin soit là... j'ai encore l'annonce de sa mort lourdement sur le cœur. Tout ça, c'est faux... je vais bientôt me réveiller dans mon lit, mon mari sera endormi à mes côtés dans son pyjama à motifs de koala et ma fille viendra sauter sur le lit pour que je lui prépare des crêpes.

Oui, c'est ce qui va arriver...

-Caporal Livai, nous aimerions que vous soyez le premier à vérifier si vos compétences sont intactes.

Je déglutis en jetant un regard inquiet à l'homme chauve. Pourquoi est-ce moi qui dois commencer? Le petit Arlert m'encourage et je m'avance un peu vers l'arbre, plissant les yeux pour bien voir la branche sur laquelle je dois atterrir. C'est si haut... Je prends une grande inspiration, cherchant des doigts les boutons censés me propulser. Si tout ça c'est un rêve, alors je devrais bien y arriver.

Je trouve enfin le courage de m'élancer... mon cœur reste sur le sol alors que la vitesse me donne mal à la tête. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais je ressens bien la douleur dans tout mon corps lorsque je frappe l'arbre de plein fouet.

Tout devient noir...

Désolé pour le retard, je vais sûrement être plus active prochainement! Je pense que j'aime trop SNK, car cette nuit, j'ai rêvé que le Eruri devait officiellement canon dans le prochain... j'ai été déçu de découvrir que c'est faux. XD