4# Quand Jean rencontre Marco

PDV Jean (SNK)

J'ignore ce que Eren et moi sommes censés faire.

Après avoir assisté à un cours donné par le caporal, nous sommes debout dans le corridor sans la moindre idée de ce qui se passe autour de nous. J'espère que je vais voir Marco bientôt. Il va surement pouvoir davantage m'aider à vivre la vie de mon double. Est-ce que je devrais lui expliquer la situation ou simplement chercher à profiter de cette aventure étrange? C'est une chance de plus pour moi d'enfin pouvoir dire à ce garçon ce que je ressens pour lui. De dire à quel point il me manque depuis sa mort!

Je suis presque certain que mon alter-moi a lui aussi des sentiments pour lui. Le contraire est impossible! Je vais l'aimer dans chaque réalité, quelle qu'elle soit.

-Où est-ce qu'on va? S'enquiert Eren, le caporal a disparu depuis sa discussion avec la boite rectangulaire. Peut-être qu'elle est censée nous conseiller?

Je n'ai pas l'impression que cet objet sert à cela, mais je ne le contredis pas quand je le vois sortir son engin pour le regarder de plus près. Il s'apprête à ouvrir la bouche, mais quelqu'un parle à sa place :

-Hey, Eren! Porco invite l'équipe chez lui, ce soir. Tu viens profiter toi aussi du spa?

Je tourne la tête vers celui qui vient de lancer cette phrase, soit Reiner Braun. Toujours aussi en muscles, il porte la même veste que Eren et est accompagné par Bertholdt. Je bouillonne intérieurement à leur vue. Peut-être qu'ils ne sont pas ceux de notre réalité, mais pour moi, je n'arrive à les voir autrement que les traitres qui ont tués tous ces gens. J'arrive cependant à me retenir, contrairement à l'idiot près de moi qui ne pense jamais avec sa tête.

Son poing se lève... puis il se loge droit sur le nez à Bertholdt qui valse vers l'arrière en se tenant le visage de douleur. Un faible filet de sang ruisselle sur le sol et je m'empresse de retenir Eren avant qu'il fasse encore plus le con. Le blond se penche près de son ami avec inquiétude pour regarder les dégâts.

-Calme-toi, Eren, marmonnai-je, ce ne sont pas les mêmes que chez nous! Je sais que c'est difficile pour la tête brûlée que tu es, mais contiens-toi.

Il se calme enfin, mais je ne me sens pas rassuré quand je vois Reiner se relever, le visage sombre. Autour de nous, les élèves cessent de marcher pour observer la scène, l'air soudainement intéressés.

-Regardez, s'exclame un inconnu, Reiner va casser la gueule à Jaeger!

Je cesse de retenir le brun quand le cuirassé l'agrippe par le col de son chandail. J'imagine qu'avoir une boule de muscle blonde qui veut nous frapper n'est pas très rassurant. En titans ils peuvent très bien être aussi fort l'un que l'autre, mais dans leur forme humaine ce n'est pas comparable. Pour m'être souvent battu avec Eren, je sais de quoi je parle. Il va se faire démonter et pourtant il garde le visage sévère.

-Qu'est-ce qui t'a pris de frapper Berthy? Demande froidement Reiner, j'espère que tu as une bonne explication.

-VOUS ÊTES QUE DES TRAITRES!

Reiner hausse un sourcil, ne comprenant visiblement rien à ses propos. Eren n'a pas écouté quand Hansi nous a dit que nous sommes dans une sorte d'univers parallèle? Je soupire en laissant tomber mon visage entre mes mains. Finalement, il mérite vraiment de se faire briser en deux par le blond.

-Écoute, Eren, commence Reiner, je ne vais pas te frapper puisqu'habituellement nous sommes de bons copains, mais tu touches encore une fois à mon petit ami et je te pulvérise. Compris?

Le garçon lâche l'idiot suicidaire pour aider Bertholdt à se relever. Moi, je ne suis étrangement pas surpris de les voir ensemble contrairement à Eren qui a la bouche ouverte sous la surprise. J'ai toujours sus qu'il y avait quelque chose entre eux. Je rigole sous l'air ahuri du brun, puis je me retourne quand quelque chose m'agrippe le poignet. Mon cœur s'emballe en tombant face au visage tacheté de Marco.

-Dis, maintenant que la journée est terminée je me demandais si tu avais envie qu'on se fasse une soirée de films? Propose-t-il, les mercredis soir à ma résidence sont trop ennuyants!

-Euh, ouais, je suis d'accord.

J'ignore ce qu'est une soirée de films, mais à voir la façon dont il prononce ce mot, j'imagine que c'est agréable. J'avertis Eren, puis je suis Marco en dehors du lycée. Tout est tellement nouveau! Je me sens dans un monde futuriste particulièrement intéressant tant il y a de technologies. Je suis fasciné par ce que mon brun appelle « une voiture » quand nous marchons le long de la route vers ce qui est censé être ma maison.

L'endroit où je vis selon Marco est une petite maison bleue très peu jolie. Je fouille dans mes poches pour trouver une clé quand je vois le garçon attendre et heureusement, je l'ai sur moi. L'intérieur est chaleureux sans être très grand. Avec des murs gris, la décoration laisse à désirer, mais le tout reste plus impressionnant que la demeure que je partageais avec mes parents à Trost.

Après un repas succulent préparé par le beau brun, ce dernier me conduit au salon pour regarder nos « films ». Je pense que je gère bien jusqu'à maintenant et qu'il n'a aucun doute sur mon identité. Marco s'accroupit devant un large objet noir qui s'allume quand il touche à un endroit. J'ouvre grands les yeux en regardant les gens qui bougent à l'intérieur.

-Est-ce qu'ils sont enfermés? M'enquis-je en regardant derrière la chose qui s'avère être plat, wow... mais ils sont où?

-Jean, est-ce que tu es sérieux là? C'est simplement la télévision.

-Mais pourquoi il y a des personnes à l'intérieur? C'est une sorte de théâtre personnel, j'imagine?

Marco me regarde d'une drôle de façon, ce qui me convainc de refouler ma fascination. Je fais semblant de me moquer de lui, puis je m'assoie sur le canapé très confortable, bientôt rejoint par mon ami qui joue sur une sorte de manette. Les images sur la télévision changent, puis je laisse échapper un bruit d'admiration en voyant une histoire débuter sous mes yeux.

-Est-ce qu'ils nous voient aussi? Chuchotai-je, je ne voudrais pas les déranger en discutant.

-Non... est-ce que tu plaisantes encore? Tu sembles vraiment sérieux.

-Mais oui, c'est juste une blague!

Les joues rouges, je concentre à nouveau mon attention sur l'histoire qui s'avère captivante. Est-ce que des gens ont réellement vécu cette aventure? J'aimerais bien aller à cette école de sorcier. J'ai toujours cru que les magiciens étaient de simples charlatans, mais quand je vois ce que ces gens peuvent faire je suis stupéfait. Les sorciers viennent de grandement monter dans mon estime.

Marco ne cesse pas de me sourire en écoutant mes commentaires. Il rigole par moment, surtout à la fin quand j'applaudis.

-C'était vraiment bien, m'exclamai-je, sérieusement, j'espère que Harry arrivera à vaincre celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom dans le futur.

-À t'entendre, on dirait que tu n'as jamais écouté Harry Potter avant? Tu es drôle ce soir. Différent.

-Ah oui? Tu me trouves vraiment différent?

-Oui, mais ça me plait!

Le garçon penche la tête sur son épaule pour mieux me regarder. Je ne me lasserai pas de l'admirer. J'ai tant rêvé à lui depuis sa mort, tant souhaité me réveiller et le découvrir toujours vivant, que cette situation me comble de bonheur. J'ai l'impression que la vie m'offre une deuxième chance de me déclarer à lui, une autre occasion de l'aimer. Je me moque de savoir si ce n'est pas le vrai Marco. L'important, c'est que je reconnais en lui les mêmes qualités, les mêmes traits, la même personnalité débordant de bonté.

Et si Hansi trouve un moyen de nous renvoyer chez nous demain matin? Je refuse de laisser passer cette nouvelle possibilité. Je dois foncer, ne pas attendre. Je dois profiter de chaque instant qui m'est offert avec Marco.

-Je dois te dire quelque chose que je n'ai jamais trouvé la force de te dire, soufflai-je, ne le prend pas mal, mais tu es la personne la plus fantastique que j'ai rencontrée dans ma vie. Tu as un cœur énorme et une personnalité en or. Je n'ai pas trouvé la force de te l'avouer quand j'en avais l'occasion, mais maintenant, je peux. Je t'aime.

Marco ouvre légèrement la bouche, visiblement stupéfait par mon aveu. Ça fait du bien d'enfin le dire.

-Jean... mais tu...

Je le coupe dans un élan de courage en collant mes lèvres contre les siennes. Même si au début il semble trop surpris pour répondre, il ne tarde pas à se joindre à mon baiser en passant les mains dans mes cheveux. Je libère dans cette étreinte tout l'amour que j'éprouve pour lui. J'espère lui faire comprendre à quel point je tiens à lui. Après une attente si interminable, ce moment est magique pour moi. Je m'étais résigné à ne jamais vivre cet instant, à ne jamais le toucher.

Fiévreux de désir pour ce garçon qui fait chavirer mon cœur depuis trop longtemps déjà, je le pousse légèrement pour qu'il tombe sur le dos sans pour autant mettre un terme à notre baiser fougueux. Ma main glisse sous son chandail et mes lèvres descendent dans son cou. J'ai envie d'embrasser chaque point de rousseur sur son corps.

-Jean, arrête... ARRÊTE!

Lorsque je le sens me repousser pour se libérer de mon emprise, je me redresse, inquiet. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal? Marco se lève rapidement, l'air paniqué et presque les larmes aux yeux. Je me sens mal de le voir comme ça, mais je ne comprends pas.

-Pourquoi tu as fait ça? Souffle-t-il, comment peux-tu me dire toutes ces choses alors que tu es déjà en couple? C'est... c'est mal ce que je viens de faire. J'aurais dû te repousser...

-Mais de quoi tu parles? Il n'y a rien de mal à s'aimer!

-Ce n'est pas le problème, Jean. Tu es en couple avec Floch! Comment peux-tu me dire je t'aime sans te sentir mal? Je croyais que tu me respectais assez pour ne pas jouer avec mes sentiments... Je vais partir.

La tête basse, Marco fonce vers la porte pour sortir de la maison, me laissant planter sur le divan tel un vieil arbre perdu au beau milieu de nulle part. Je ne saisis pas ce qui vient juste de se passer. Moi, en couple? Pourquoi avoir cité le prénom de Floch? Demain, je vais devoir lui demander des explications. J'ai besoin qu'il comprenne que mes sentiments sont sincères!

Je passe la soirée dans ma chambre après avoir eu une discussion avec mon « autre mère ». Cette pièce est à mon goût avec ses murs ternes, même si la décoration m'est étrangère. Assis dans ce lit moelleux qui est maintenant mien, j'essaie d'ouvrir ma boite rectangulaire qui a vibré à maintes reprises dans mes poches. C'est seulement quand un nouveau texte apparait que j'appuie dessus, puis la vitre devient blanche, ouverte dans un lieu où il semble y avoir une conversation à la manière d'une lettre.

MON minou❤️ :
|9h31 : Hey, tu es censé être parti depuis une heure et tu n'es toujours pas là. J'espère que tu ne t'es pas fait mettre en retenue parce que tu essayais de sécher?😅
|11h14 : Je commence un peu à m'inquiéter...
|11h16 : Si tu es mort dans un fossé, j'aimerais le savoir!
|11h47 : Si tu ne me réponds pas dans 30 min, je commence à écouter Shadowhunters sans toi!😌
|12h52 : J'ai commencé l'épisode et j'ai dû arrêter... c'est ennuyant si je ne peux pas t'en parler! 😣 Tu es où, bordel? J'espère qu'il y a une épidémie de zombies ou une urgence planétaire qui te retient. Si c'est un truc pour la NASA, je te pardonne.
|17h22 : Je regarde pour une millième fois Death Note et je suis convaincu qu'il y a des sentiments entre Light et L! La scène où ils s'essuient les cheveux et se massent les pieds est trop sensuelle pour ne rien signifier. On sent la tension sexuelle, c'est évident!
|20h02 : Mes parents viennent de partir chez leurs « amis ». Je continue à croire qu'ils font de l'échangisme.
|22h14: LOL je viens de travestir mon chat. XD Il est trop mignon dans sa robe de la reine des neiges! Tu devrais voir le regard meurtrier qu'il me lance. Je suis certain qu'il préfère son costume de Spiderman.
|22h34 : 🎶Spider cat, spider cat, il sait marcher au plafond. Est-ce qu'il peut? Bien sûr que non, c'est juste un chat. Faites gaffeeeee, car spider cat est là!🎶
|23h10 : Bon, je crois que je vais dodo. Bonne nuit et je t'aime. 😊❤️ J'espère que tu vas bien et j'ai hâte de te voir demain. J'ai besoin de bécot-bobo sur mon poignet.

Comme je ne comprends rien à tout ça, je fronce les sourcils avant de laisser tomber ma boite sur le lit pour me coucher. Je ne fais que penser à Marco et à ce baiser...

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