18# Livai: Retour à la maison

Cette histoire approche de sa fin! Il reste seulement un ou deux chapitres... vous m'avez donner de bonnes idées dans les commentaires précédents! Je n'ai pas osé répondre pour éviter de spoil ma propre histoire, mais merci *^*!

PDV Livai

Je remonte délicatement la couverture sur le petit corps de « ma » fille. Les yeux fermés et la bouche ouverte, même quand elle dort ce petit ange semble adorable. Kaya me rappelle étrangement Isabel, mais en gamine. Comment ne pas s'attacher à elle?

Après avoir éteint la lampe de chevet, je sors de la chambre en refermant la porte délicatement. Erwin est assis dans le salon, concentré à lire un livre écrit par un certain Stephen King. Sans dire un mot, je prends place sur le canapé à côté du blond pour le regarder. Le silence n'a jamais été quelque chose de déplaisant et pourtant, l'ancien major referme le bouquin pour me regarder.

-Tu as réussi à la faire dormir? S'enquiert-il.

-Oui. Après une petite histoire, elle dormait comme une buche... C'est quoi ce livre idiot sur trois petits cochons d'ailleurs?

-C'est un conte populaire pour enfant. Kaya l'adore. Il existe de nombreuses versions.

-Ouais, bah moi je trouve ça idiot. À quel moment quelqu'un peut-il vivre dans une maison en paille? Ça doit faire plein de brindilles sur le sol et c'est impossible à laver.

L'homme laisse échapper un petit sourire amusé. Qu'ai-je dit de drôle? Erwin doit lire dans mon regard interrogateur, car il baisse les yeux vers la couverture terne de son livre sur lequel il passe son doigt d'un air pensif.

-Au fond, tu es exactement lui, souffle-t-il, même si vous n'avez pas la même vie, tu es mon mari. À la seule différence, toi tu as beaucoup souffert et connu l'horreur.

-Comme toi. Tu es aussi le Erwin que je connaissais, mais sans tout les choix difficiles et le mal intérieur. Ici, tu n'as pas eu besoin de devenir un monstre pour sauver les tiens.

Depuis que je suis ici, lui et moi avons beaucoup discuté. Même si tout raconter a été difficile, cet exemplaire de l'homme que j'aime connait maintenant toute la vie de son autre version. Il a paru choqué et blessé de connaitre l'atrocité des choix qu'il a dû faire dans une autre réalité.

Ce monde est si paisible.

Plus j'y reste et plus les titans, les Mahrs et toute cette guerre semblent appartenir au passé. J'ai en moi le sentiment réconfortant que tout est enfin terminé. Qui sait, peut-être pourrai-je quitter cet affreux travail d'enseignant pour ouvrir mon salon de thé?

Sans ajouter un mot, mon mari pose sa tête sur mon épaule en fermant les yeux. Sa main agrippe délicatement la mienne et c'est avec le cœur battant que mes doigts se glissent dans ses cheveux blonds pour les caresser. Est-ce un signe qu'il commence à s'attacher à moi?

***

La nouvelle est tombée telle une bombe.

Bien que je sache pertinemment que Hansi a fait la bonne chose en réparant cette machine, un gout amer reste présent dans ma bouche. L'enfer, c'est là que nous retournons... Je vois bien que Erwin semble heureux, mais mon cœur se brise alors que son sourire s'étend sur ses lèvres. Voilà la fin d'un magnifique rêve. Le bonheur, ce ne sera jamais pour moi.

Voyant que je ne vais pas bien, le blond pose sa grande main sur mon épaule. Hors de question que je me montre faible devant qui que ce soit... Mon rôle est de rentrer au bercail et c'est ce que je vais faire même si j'en souffre profondément. Ce n'est pas le temps de m'apitoyer sur mon sort.

-Ça va aller? S'inquiète Erwin à voix basse.

-Pas le choix. Je suis heureux pour toi que puisse retrouver ton vrai mari.

Le blond perd son sourire. Comme il me connait mieux que quiconque, l'homme doit voir ma peine intérieure... Sans ajouter un mot, ses bras musclés s'enroulent autour de moi dans une dernière étreinte. Pourquoi m'avoir permis de le revoir si c'est pour me l'enlever aussitôt? La vie est cruelle.

Mon cœur saigne, mais je réponds tout de même à l'étreinte avec force. Jamais plus je ne pourrai le tenir dans mes bras après ça ou encore voir ma fille à laquelle je me suis finalement attachée. Farlan, Isabel, Moblit, Mike... Tous les morts le redeviendront.

Quand je lâche enfin Erwin, ce dernier me regarde dans les yeux avant de quitter la pièce avec les autres humains de ce monde. Je me retrouve seul avec Hansi, Jean et Eren qui semblent pour la plupart aussi détruits que moi. Comment se déroulera ce retour à la réalité? Même la binoclarde semble incapable de sourire, fixant simplement le levier avec tristesse. Est-ce une larme sur sa joue?

-Je suis sincèrement désolé d'avoir réussi à réparer cette machine, souffle-t-elle, si je ne m'étais pas donnée à fond, jamais je ne me serais pardonné d'avoir donné notre vie difficile à des innocents. J'espère que vous me pardonnerez.

-Personne ne mérite de vivre ce qu'on vit, réplique Eren, même si j'ai bien compris que mon alter ego est un connard dans cette réalité, pour rien au monde je ne lui ferais subir ça. C'est la chose à faire, surtout en sachant que certains d'entre nous ont des familles.

Ces mots ne semblent pas la convaincre suffisamment, car la femme garde un air continuellement triste. Sans réfléchir, je m'avance pour poser la main sur le levier.

-Je vais le faire avec toi, affirmai-je.

Hansi me regarde avec surprise, puis Eren vient à son tour poser sa main sur le levier. La lueur dans ses yeux indique qu'il suit le mouvement, tout comme Jean qui ne tarde pas à venir à son tour. Comme moi, la dernière recrue semble brisée de l'intérieur. Il perd aussi une nouvelle fois la personne qu'il aime.

La binoclarde nous dévisage à tour de rôle. Elle nous sourit faiblement avant de poser à son tour la main sur le levier et l'enclencher.

Une odeur citronnée se répand dans la pièce et je ferme les yeux pour ne pas voir la fumée qui est synonyme de retour à la réalité.

PDV Jean (alter ego)

Quand la fumée s'évapore, la première chose que je remarque est le tableau numérique au fond de la pièce. Les bureaux sont poussés vers l'arrière, laissant un espace vide au centre de cette pièce blanche que je connais très bien. La classe de science?

Mon cœur s'accélère quand mes mains touchent mes vêtements revenus à la normale et que je sens mon téléphone dans ma poche arrière. Nous sommes de retour chez nous? Livai, Hansi et Eren semblent tout aussi perdus dans leurs vêtements habituels.

-Nous sommes de retour! M'exclamai-je avec bonheur.

Je cours vers la sortie du local dans l'espoir de voir mon véritable petit ami. Un large sourire s'étend sur mes lèvres quand je vois mon Floch assis contre le mur avec Marco, l'air pensif. Son pauvre petit bras est dans le plâtre. J'espère que mon alter ego a bien pris soin de lui, comme je me suis occupé du sien?

-Minou, devine qui est rentré! Souris-je.

Floch ouvre grands les yeux avant de se lever. Sans un mot, il court se jeter dans mes bras pour me serrer avec une grande force. Pourquoi tremble-t-il comme une feuille? Je réponds amoureusement à l'étreinte.

-Tu m'as tellement manqué, souffle-t-il, j'ai cru... j'ai cru que je ne te reverrais jamais.

-Je ne t'aurais jamais abandonné mon amour. Tu le sais pourtant?

Mon roux sourit faiblement avant d'agripper mes joues pour coller ses lèvres chaudes contre les miennes. Même si j'avais une autre version de lui à mes côtés, le retrouver me comble de bonheur. Plus jamais je ne veux m'éloigner de l'homme que j'aime.

Marco se lève tristement pour nous regarder. Pourquoi ses yeux bruns sont-ils remplis de larmes? Il devrait pourtant être heureux de revoir son meilleur ami! Quand mon baiser est rompu, Floch semble comprendre que je me questionne, car il dit simplement :

-Je vais tout te raconter plus tard.

Qu'est-ce qui a bien pu se passer en mon absence?

Alors que tout le monde se réjouit de leurs retrouvailles, seul Eren parait toujours choqué. Les sourcils froncés, le brun que je hais nous regarde à tour de rôle, posant parfois ses grands yeux turquoise sur le couple marié enlacé et d'autres fois sur nous. N'est-il pas heureux d'être de retour chez lui?

-Je crois qu'on a un problème, souffle Eren, moi, je ne suis pas rentré chez moi.

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