91. Étoile morte

C'est quand je vois la page blanche
Les lignes continues
Régulières
Je me dis
Que je suis un peu
Fêlée de l'intérieur
Rien n'est rangé dans ma poitrine
Je me prends souvent
Des coups de poignards
Infligés par mon coeur
Mes idées tournent en rond
Et me rendent folle
C'est arc en ciel de vie
Et puis d'un coup
La lumière s'éteint
Et je pense en noir et blanc
Parce que la lame me cisaille
Petit à petit
Jusqu'à ce que je craque
De l'intérieur, toujours
Je porte un masque
C'est beau, hein, les façades
Ce que les gens veulent montrer
Ce que les gens osent cacher
Ce que je n'ose pas assumer
De peur de voir tout mon bordel
Dans mon esprit
Se barrer en courant
Et de me retrouver vide
Oui, j'ai peur qu'on me vole mes sentiments
J'ai peur qu'on déchire
Les photos cornées
De mes souvenirs
Qu'on fausse les mélodies
Qui passent en boucle
Comme un vieux vinyle usé
Dans ma tête
Qu'on me saccage les dessins
Que j'imagine sur le monde
J'ai peur qu'on éteigne les étoiles
Et que la nuit ne soit plus qu'un océan
De noirceur noire
Une marée intempestive
Toxique
Qui étoufferait tout ce qu'il y a
De vivant
En moi
Sur son passage
Alors oui j'ai peur
Peur qu'on m'arrache des miettes
Qu'on me décortique
Jusqu'à me percer de part en part
Et qu'il ne reste plus rien de moi
À part une étoile morte.

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