Chapitre 23
La porte s'ouvrit lentement, me réveillant à l'entente de son grincement. Je posai mes yeux malvoyants sur le visage endormi de Kenma, appuyé sur ma cuisse.
- Tiens tiens ? Tu ne dors plus ? Ria une voix.
Mon cœur palpita sous l'angoisse qui me prenait. Kenma se réveilla doucement et sembla grogner à travers sa muselière.
- Qui est-ce ? Demandais-je innocemment.
- Tu vas bien t'amuser avec moi. Ria-t-il.
Je ne reconnaissais pas la voix de Daisho, ni celle du blondinet de hier ou encore de Tsukishima. Je vis une silhouette approcher. Kenma, lui, sembla reconnaître notre interlocuteur et se redressa sur ses jambes.
- Kenma... Tu vas changer de partenaire.
Le faux blond s'interposa entre l'ennemi et moi, abordant une position défensive sur des jambes tremblantes. La silhouette l'approcha sans hésitation et lui donna un coup dans le ventre, le laissant tomber à terre. Je reconnus celui aux cheveux rouges qui tenait mon ami pendant que je me faisais torturer. Kenma m'avait dit de me méfier de lui en premier.
- Tu es Tendō ? Demandais-je doucement.
- Oui, ravi de faire ta connaissance petite Iwaizumi. Sourit-il.
Son sourire donnait des frissons dans le dos. Tendō semblait beaucoup plus sadique que Daisho, et cela me faisait perdre pieds. Je ne voulais pas quitter Kenma.
- Je vais te changer de cellule, ce sera plus marrant tu verras ! Dit-il tout sourire.
Tendō attacha Kenma sur sa chaise, en face de moi, puis vint m'enlever mes chaînes. Je me précipitai dans les bras de mon ami, l'entourant de toutes mes forces avant que l'ennemi ne m'arrache. Je me laissai faire docilement, abandonnant toutes luttes, quittant Kenma une bonne fois pour toutes.
La porte en fer se referma derrière moi. Tendō m'avait laisser ma liberté, car «je ne semblais pas être en forme pour lui échapper». Il était la deuxième personne à me laisser me balader dans le couloir sans chaînes, avec Daisho. Ils n'avaient sûrement pas l'habitude de voir une fille parmi eux. Ils me sous-estimaient.
Le garçon aux cheveux rouges me tenu fermement le bras derrière le dos, me forçant à avancer, lorsque le bruit de chaînes traînant à terre nous parvinrent aux oreilles. J'ouvrais de grands yeux, attentive à tout détails. La personne enchaînée nous approchait tandis que Tendō me tenait de plus en plus fort. Une silhouette familière apparue, puis sembla s'arrêter à me voyant. Son accompagnateur, plus grand qu'elle, lui ordonna d'avancer. Une odeur douce mélangée à une odeur métallique m'enivra lorsque le garçon enchaîné m'effleura.
Sugawara. Sugawara était blessé.
Mon cœur se resserra en m'arrachant une grimace, me retournant pour le percevoir une dernière fois avant qu'il n'entre dans mon ancienne cellule. Mon sang ne fit qu'un tour. Comme me l'avait expliqué Kenma, le battu et l'observateur change de rôle. J'avais été torturée devant Kenma. Sugawara venait d'être frappé à sang devant un de nos amis.
Nous venions d'échanger nos rôles à ce moment précis.
Je ne pouvais empêcher une respiration forte et irrégulière. J'avais peur. J'appréhendais. Qui avait-il de l'autre côté de la nouvelle porte ? Pensais-je.
Tendō ouvrit ma nouvelle cellule et me laissa entrer, verrouillant la pièce humide derrière moi sans m'accompagner. Ma vue floue s'habitua un peu à la peine ombre, me laissant voir deux chaises face à face. Une était occupée. Mon cœur s'arrêta et ma respiration ne se fit plus en voyant la petite silhouette devant moi, ses mains attachées au dos de sa chaise et son corps immobile. Mes bras se faisait lourds, mes jambes tremblantes, et mon ventre se tordait de douleur. J'avançais prudemment derrière le garçon, niant le fait que je l'avais reconnu.
Il grogna simplement lorsque ma main caressa sa douce joue. Son corps était encore endormi, et semblait intact, dépourvu de toutes violences physiques. C'était bien l'observateur de Sugawara. Pensais-je.
Ses yeux s'ouvrirent doucement, rejoignant les miens. Son visage se crispa lorsqu'il me reconnu. Sugawara lui avait sûrement expliqué le rôle de chacun au sein d'un duo.
- Je suis désolée... Murmurais-je.
Le garçon resta simplement silencieux. Il avait comprit ce qui lui attendait.
- Je suis tellement désolé Hinata... Chuchotais-je en m'agenouillant devant lui.
- Je vais m'en sortir. Dit-il simplement.
- Comment était Suga ? Demandais-je timidement.
- Cou-Courageux. Couina le rouquin.
Mon cœur se serra à l'entente de ses pleurs. Je me redressai et le pris dans mes bras. Mes mains caressaient frénétiquement ses boucles rousses de sa nuque. Ses cheveux était beaucoup plus long qu'à notre arrivée à la FSJA. Sa respiration se fit plus calme, alors je me rassise devant lui, posant ma tête sur ses jambes.
- Haru tu m'avais tellement manqué... Chuchota-t-il.
- Toi aussi Shoyo. Toi aussi... Murmurais-je.
Un silence s'installa entre nous. Un silence reposant. Sûrement le calme avant la tempête.
- Dis... Interpellais-je le roux.
- Hm ?
- Tu n'as pas mangé hier ? Demandais-je timidement.
- La torture de Sugawara s'est avérée plus longue que prévue... Dit-il en baissant la tête.
Je ne pouvais rien lui répondre. Je ne voulais pas lui répéter à quel point j'étais désolé que ce soit son tour à présent. Hinata était resté de plomb jusqu'à l'arrivée de notre ennemi.
La porte se referma sur une silhouette menue, puis sa voix douce et rassurante lorsqu'il nous salua me rappela le blondinet.
- Tu es le nouveau blondinet ? Demandais-je doucement.
- Oui, on peut dire ça. Dit-il en riant.
Le garçon s'approcha de nous deux, et libéra Hinata de ses chaînes. Il ouvrit une mallette noire et, voyant le rouquin se frotter douloureusement les poignets, banda ses articulations sollicitées. Ces gestes étaient dépourvus de toutes violences, et son attitude ne laissait paraître aucun désir de sadisme.
- Tu as des blessures ? Demanda-t-il en posant ses yeux félins sur moi.
- Je. N-Non. Bégayais-je.
Le garçon sourit gentiment, puis insista pour m'accompagner jusqu'à la chaise d'en face où je m'y assise.
- Je ne vais pas te manger. Dit-il.
- J-Je sais. Mais-
- C'est troublant ? Demanda-t-il en fouillant dans sa mallette.
- Tu n'es pas comme les autres... Murmurais-je.
- Non, c'est vrai.
- Mais pourq-
- Tu as un quelconque problème de santé ? Me coupa-t-il.
- Je ne vois plus beaucoup... Soufflais-je en abandonnant.
- C'est à cause du produit qu'ils mettent dans leur bombe à lacrymogènes. J'ai des goûtes pour ça. Dit-il en me tendant une pipette de sérum physiologique.
- Merci.
- Autre chose ? Demanda-t-il.
- Non. Mentis-je.
- Ce n'est pas toi que Daisho a électrocuté ? Questionna-t-il sur un ton plus dur.
- Oui. Chuchotais-je.
- Alors montres-moi.
Mon regard inquiet cherchait de l'aide vers Hinata. Il avait comprit, lui aussi possédait cette ceinture d'armes blanches. Je vais être découverte, merde. Pensais-je.
- C'est ton ventre ?
- Hm.
Je pris le bas de mon pull et le levai délicatement, cachant ma poitrine nue. Ma ceinture était mise en évidence. Mon cœur battait de plus en plus fort, attendant que le garçon me dénonce pour tentative d'évasion. Hinata avait de grands yeux ronds posés sur moi, tremblant d'impatience face à la réaction du blondinet, prêt à lui bondir dessus.
- Je ne dirais rien. Murmura-t-il.
Mes poumons relâchèrent l'air maintenue prisonnière, se dégonflant bruyamment. Le blond détacha ma ceinture pour découvrir les hématomes violets des coups. Ses petits doigts massèrent chaque blessures avec une crème, qu'il reposa dans sa mallette.
- Merci... Chuchotais-je le rouge aux joues.
- Morisuke Yaku. Sourit-il.
- Merci Yaku.
Le blondinet referma sa mallette et nous sourit gentiment.
- Je reviendrais tous les jours pour vous soigner, vous et les autres. Restez calmes malgré la douleur. Lâcha-t-il avant de sortir de la pièce.
Shoyo et moi restions incrédules, face à face. Qu'est-ce qu'il venait de se passer, exactement ? Pensais-je perdue.
- J-J'ai pas tout compris... Chuchota le rouquin.
- Je crois qu'ils ont un plan.
- Comment ça ? Demanda Hinata.
- Kenma m'a parler d'un plan, puis il manque la moitié du groupe ici. Murmurais-je tout en réfléchissant.
- T-Tu veux dire que quelques uns sont à l'extérieur ? S'écria-t-il.
- Chut ! T'es fou ou quoi ? Chuchotais-je en forçant sur ma voix.
- Comment sais-tu qu'il manque des membres de la FSJA ? Questionna-t-il discrètement.
- Hier, à la cantine. Commençais-je. Les garçons ont dit qu'il manquait Suga, Iwaizumi, Kuroo et toi.
- Et alors ?
- Il manquait surtout Bokuto, Noya, Daishi et Akaashi, mais personne n'a énoncé leur absence...
- Tu penses que seulement certains d'entre nous se sont fait prendre ?
- Je pense oui, mais notre ennemi ne le sait pas. Alors silence sur le sujet à partir de maintenant.
Hinata hocha rapidement la tête.
- Je suis sûre que Yaku nous aidera. Murmurais-je.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top