Chapitre 92
Je positionne le livre sous mon bras et dirige mon autre main en direction de la porte. J'envoie un petit éclair de magie pile au niveau de la serrure, voulant simplement tester la réactivité du mécanisme. Mais à ma grande surprise, la porte s'ouvre comme par enchantement. Je cligne des yeux, presque incrédule. Je ne m'attendais pas à ce qu'une si faible quantité de magie puisse affecter le mécanisme, mais il semble réagir à ma présence, comme s'il reconnaissait mes pouvoirs.
— Vous êtes trop forte, s'exclame Alexander, son visage s'illuminant d'un sourire éclatant alors qu'il m'entoure de ses bras et m'embrasse passionnément.
— Je suis toujours là, vous savez, déclare Victor d'un ton mi-amusé, mi-agacé, détournant le regard devant cette démonstration d'affection.
— Et après, c'est moi le trouble-fête, répond le prince d'un ton moqueur.
— Au lieu de vous disputer, vous ne voulez pas qu'on aille voir ce qui se cache derrière cette porte ? je propose en levant les yeux au ciel.
Victor et Alexander se précipitent vers la porte, leurs épaules se bousculant dans leur hâte. Très vite, ils se retrouvent tous deux coincés. Finalement, après quelques secondes de lutte, Alexander réussit à se glisser à travers l'ouverture, suivi de près par un Victor ronchonnant mais souriant. Pendant ce temps, je reste à l'extérieur, la pièce étant trop exiguë pour nous accueillir tous les trois.
— Alors je questionne au bout de quelques secondes de silence, impatiente de savoir ce qu'ils ont découvert.
— Eh bien... commence Alexander avec hésitation, passant sa tête par l'embrasure de la porte pour me jeter un coup d'œil. Il y a des balais, et une serpillière.
— Et aussi, un étrange épouvantail, ajoute Victor d'une voix dégoûtée.
— Rien d'autre ?
— Non, rien d'autre, conclut le prince avec déception, son expression marquée par une pointe d'incompréhension.
Qui cache un placard à balais derrière une étagère et le sécurise avec une serrure magique ? Cela n'a aucun sens. Il y a forcément autre chose là-dedans.
— Laissez-moi regarder, je déclare d'une voix décidée, mes yeux scrutant déjà la pénombre avec détermination.
J'entre dans la salle, réfléchissant à l'endroit où pourrait se trouver une cachette secrète. Les étagères sont vides et poussiéreuses, et aucun sort de dissimulation ne semble camoufler quoi que ce soit. Le seul endroit où cacher quelque chose, ce sont les murs eux-mêmes. D'un geste déterminé, je me mets à frapper chaque pierre avec mon poing, écoutant attentivement le son qu'elles produisent pour détecter la moindre anomalie. Après plusieurs tentatives, mes doigts rencontrent enfin une pierre qui sonne creux.
— Alexander, pouvez-vous me tenir ça, s'il vous plaît ? je demande en lui tendant le livre.
Les mains libres, j'attrape la petite dague toujours accrochée à ma ceinture et commence à gratter l'enduit entre les pierres. Je poursuis ma tâche jusqu'à pouvoir retirer la dalle du mur. Comme je l'avais espéré, une petite niche apparaît devant mes yeux. La pièce est trop sombre pour que je puisse voir ce qui s'y trouve, alors je prends mon courage à deux mains et plonge mon bras à l'intérieur. Je dois me retenir de crier en sentant mes doigts toucher une toile d'araignée, mais au final, je réussis à mettre la main sur quelque chose. Je lutte quelques secondes pour décrocher l'objet, ressortant finalement une jolie boîte en bois de la cachette secrète.
— Qu'est-ce que c'est ? questionne Victor avec curiosité.
— Je ne sais pas encore, je réponds en fronçant les sourcils.
Je tente d'ouvrir la boîte, mais elle résiste à mes efforts, gardant jalousement son contenu. Les inscriptions présentes sur le dessus sont dans une langue étrangère, renforçant le mystère qui entoure cet objet.
— Jolie boîte, siffle le Duc en me voyant émerger du placard à balais. Vous pensez qu'il y a des gravures érotiques à l'intérieur ? chuchote-t-il au prince, un sourire espiègle aux lèvres.
— Je ne pense pas, répond ce dernier en essayant de réprimer un rire, ses yeux pétillants d'amusement.
— Je ne vois pas pourquoi ils auraient pris tant de mal à cacher cette boîte si ce n'est pour dissimuler ce genre d'objets à leurs femmes.
Je lève les yeux au ciel, partagée entre l'exaspération et l'amusement face à leur conversation.
— Venez, sortons de ce manoir avant que votre bêtise ne le fasse s'effondrer sur nos têtes, je lance, impatiente de quitter cet endroit lugubre.
Ils me suivent en continuant leur discussion à voix basse, ricanant comme des jouvencelles. Heureusement, nous revenons rapidement auprès des autres, prêts à partager nos découvertes et à planifier la suite de notre aventure.
— Ah, vous êtes enfin là, je commençais à être inquiet, dit le prince Alban en nous voyant arriver, son expression mêlant soulagement et curiosité.
Il pose les yeux sur la boîte que j'ai entre les mains et me demande de quoi il s'agit.
— Nous l'avons trouvée dans une pièce secrète, mais je n'ai pas réussi à l'ouvrir, ni même à comprendre ce qui est écrit dessus, j'avoue avec un soupçon de déception.
— Puis-je regarder ? demande-t-il poliment, tendant la main vers la boîte.
— Bien sûr, je réponds en lui passant l'objet avec précaution.
Alban la prend dans ses mains avec délicatesse, ses doigts caressant les courbes du bois. Il inspecte la boîte sous toutes ses coutures, ses yeux gris cherchant à en percer les mystères.
— C'est normal que vous ne compreniez pas ce qui est inscrit, c'est en langue ancienne, déclare-t-il après quelques secondes de silence.
— En langue ancienne ? je relève, confuse.
— Oui, c'est une langue qui était parlée au temps où les trois royaumes sont encore réunis. Maintenant, on peut quasiment la considérer comme une langue morte.
— Comment connais-tu tout ça ? questionne Alexander, étonné.
— J'ai acquis quelques connaissances en langue ancienne quand je suis parti étudier dans le royaume de Caerleon.
— Et vous arriveriez à déchiffrer ces inscriptions ? je demande avec espoir.
— Je n'ai que quelques bases, pas assez pour comprendre tous les détails. Mais je pense être capable de vous traduire quelques mots.
Alban se concentre sur la boîte, plissant les yeux alors qu'il tente de décrypter les inscriptions anciennes. Quant à moi, je le regarde avec admiration, attendant qu'il prenne la parole.
— Reliques... Équilibre... Royaume... marmonne-t-il.
Je l'écoute attentivement, suspendue à ses lèvres, chacun de ses mots faisant vibrer dans mon esprit une multitude de nouvelles possibilités.
— Je crains de ne pouvoir vous en dire davantage. Est-ce que ces mots évoquent quelque chose pour vous ? demande-t-il, ses yeux exprimant une sincère volonté d'aider.
— Cela se pourrait, intervient Alexander, son visage illuminé par la compréhension. Les reliques font sans doute référence à des objets sacrés pour chacun des royaumes.
— Des objets que nous devons réunir pour accomplir la prophétie, je complète, mon cœur battant plus fort dans ma poitrine à mesure que la signification des mots se précise.
Le prince hoche la tête, me regardant avec des flammes dans les yeux.
— Vous comprenez ce que cela signifie ?
— Que notre aventure ne fait que commencer.
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