Chapitre 60
Tandis que nous nous dirigeons vers la cabane d'un pas décidé, la pluie tombe sans relâche, donnant à la scène une atmosphère pesante. D'un geste brusque, Alexander donne un violent coup de pied dans la porte, l'explosant sous l'impact. Le fracas résonne comme un coup de tonnerre. Les visages des gardes se figent dans une expression de stupeur, et une tension palpable s'installe dans l'air de la cabane.
Sans perdre une seconde, Alexander se dirige vers un des brigands et l'agrippe par le col. Les yeux de l'homme s'écarquillent de terreur tandis que le prince le plaque violemment contre le mur. Il s'agite, tentant en vain de se libérer, sa bouche cherchant désespérément de l'air. Son visage devient de plus en plus rouge, presque violet, mais la main d'Alexander ne se desserre pas. Ce dernier balaie la pièce du regard, ses yeux brillants de menace et de détermination.
— Que personne ne bouge, tonne-t-il d'une voix impérieuse. Si je vois un seul de vous amorcer le moindre mouvement, j'écrase la gorge de votre ami, est-ce bien clair ?
Tout le monde dans la pièce peut voir que le prince n'hésitera pas une seconde à mettre ses menaces à exécution. Pourtant, malgré cet avertissement sans équivoque, un des gardes tente de récupérer un couteau posé sur la commode derrière lui. Alexander est plus rapide. Il relâche l'homme qu'il tenait et se dirige vers le garde en un éclair, attrapant son bras avant qu'il n'atteigne son arme. Il le tord d'un mouvement brutal et un craquement écœurant retentit dans la cabane, immobilisant tout le monde sur place.
Même l'homme à terre, étouffant et à bout de souffle, arrête de se tordre dans tous les sens. Il relève la tête, regardant le prince avec une expression d'horreur peinte sur le visage. Dans un geste désespéré, il tend le bras et saisit ma cheville. Mon cœur s'emballe, mais je riposte immédiatement, lui assénant un coup de pied en pleine tête.
Un silence tendu s'installe dans la cabane alors que tous les yeux se tournent vers moi. Je peux voir la surprise sur leurs visages, mais ils feraient mieux de se concentrer sur le véritable danger dans cette pièce : Alexander. Ce dernier ramasse la lame sur la commode et la plante dans la jambe de l'homme avec une précision froide et calculée. Un hurlement de douleur déchire l'air, et le garde s'effondre au sol, pleurant de douleur.
Les autres bandits, terrifiés par le regard impitoyable de mon compagnon, n'osent plus amorcer le moindre mouvement. Il se redresse, un sourire froid et sans pitié sur les lèvres, les toisant de toute sa hauteur.
— Maintenant que j'ai toute votre attention, dites-moi où se trouve votre quartier général, exige-t-il d'une voix glaciale.
Pourtant, les bandits restent silencieux, paralysés par la peur. La colère du prince monte d'un cran, son visage se durcissant encore davantage.
Certains n'ont décidément aucun instinct de survie.
— Vous n'avez pas l'air de comprendre. Aucun de vous ne sortira d'ici vivant, pas après ce que vous avez fait subir à Enora. Par contre, il ne tient qu'à vous d'abréger vos souffrances en me donnant les informations que je désire. Si vous coopérez, j'envisagerai peut-être de réduire la liste des tortures que j'ai prévues à votre intention.
Alexander fait un pas en avant, les yeux brûlants de rage. Un des bandits déglutit bruyamment, une goutte de sueur perlant le long de sa tempe. Il jette un coup d'œil nerveux à ses acolytes, les mains tremblantes. Je peux voir qu'il se retient de toutes ses forces de partir en courant et de les abandonner à leur sort. Le silence qui suit est lourd et pesant. Chaque seconde qui passe accentue la tension dans la pièce. Je sens la magie émaner d'Alexander, comme une force invisible, amplifiant son aura menaçante.
— Bien, si personne ne veut répondre, nous allons devoir passer à des méthodes bien moins plaisantes, dit-il d'une voix tranchante comme une lame.
Les seuls mouvements perceptibles dans la cabane sont les tremblements de peur qui secouent les membres des bandits de manière incontrôlable. Leurs visages sont livides, leurs yeux écarquillés et fuyants, comme des animaux piégés.
Enfin, l'un d'eux se risque à parler, sa voix faible et hésitante.
— Je... je vais vous dire ce que vous voulez savoir, balbutie-t-il. Mais je vous en supplie, ne nous faites pas de mal...
Alexander le fixe, impassible, avant de s'avancer d'un pas, ses bottes frappant durement le sol de la cabane. À cet instant, il est une figure de pouvoir absolu, incarnant à la perfection le prédateur prêt à fondre sur sa proie. Mais avant d'atteindre le bandit, il se retourne et pose son regard sur moi, son expression se radoucissant légèrement.
— Enora, attendez-moi dehors. Je ne veux pas que vous assistiez à ça.
— Non, je reste avec vous, je proteste avec une fermeté qui me surprend moi-même.
— Croyez-moi, chérie, vous ne voulez pas voir ce qui va suivre.
Malgré ses mots, je sais que quitter cette pièce n'est pas une option. Voyant que je ne compte pas bouger, Alexander soupire et s'approche de moi. Ses yeux brûlent d'une intensité rare, une vulnérabilité que je n'ai encore jamais vue.
— Je ne veux pas que vous soyez dégoûtée de moi après m'avoir vu commettre de telles atrocités, murmure-t-il, sa voix moins assurée qu'à l'accoutumée.
Je peux voir à son expression combien il tient à ce que je ne sois pas témoin de ce qui va suivre. Quoi qu'il s'apprête à faire, il est persuadé que la violence de ses actions changera irrémédiablement la vision que j'ai de lui.
— Je ne le serai jamais, je réponds avec une conviction inébranlable. Vous faites ce qui doit être fait pour me protéger. Comment pourrais-je être dégoûtée de vous ?
Le prince ouvre la bouche pour répondre, mais je ne lui en laisse pas l'occasion.
— Sans mes pouvoirs, je ne vous suis peut-être d'aucune utilité, mais je ne peux me résoudre à vous laisser affronter seul nos ennemis. Maintenant que nous avons choisi de nous battre côte à côte, vous ne pourrez plus vous débarrasser de moi aussi facilement.
— Très bien, soupire-t-il, sa voix tremblant légèrement. Mais restez derrière moi. Je ne veux pas risquer de vous blesser.
J'acquiesce, prête à affronter la scène qui va se dérouler.
— À genoux !
Sa voix puissante s'élève dans la cabane. Ces hommes n'ont aucune idée de la situation inextricable dans laquelle ils se trouvent. Le prince s'approche d'eux, le regard dur, tandis qu'il se prépare à user de tous les moyens nécessaires pour arriver à ses fins. Sa silhouette imposante se découpe dans l'ombre des bougies, le rendant encore plus menaçant. Les hommes sont alignés devant lui, leurs regards terrorisés fixés sur son visage. Il en saisit un par le col et le soulève comme s'il ne pesait pas plus lourd qu'une plume. Le brigand gémit, mais Alexander ne montre aucune pitié.
— Où est votre repère ! rugit-il en appuyant la pointe de son épée contre sa gorge.
Sa voix résonne avec une telle intensité que les murs semblent vibrer. L'homme tremble, sa bouche s'ouvre et se referme sans émettre le moindre son. Alexander appuie plus fort, et une fine ligne de sang commence à couler le long de la lame.
— Parle ! ordonne-t-il.
— Près... près du village de Lindow, bredouille le brigand d'une voix tremblante. Pitié, ne me faites pas de mal.
Intransigeant, Alexander retire son épée et la plonge dans le cœur de l'homme. Le brigand s'effondre, son regard vide fixé sur le plafond. Continuant sur sa lancée, il se dirige vers un autre homme, le saisissant par le col et le projetant contre le mur avec une violence inouïe. Son cou se brise sous l'impact et il tombe au sol, inanimé.
Le prince se déplace dans la cabane, éliminant chaque vie sans la moindre hésitation. Ses yeux brillent d'une lueur féroce. Il n'y a aucune pitié en lui, seulement une froide résolution. Debout derrière lui, j'entends chaque cri de douleur, chaque supplication, chaque hurlement d'agonie. Mon estomac se serre, c'est une torture pour mes oreilles, mais je ne peux pas détourner les yeux de la scène. Voir Alexander agir avec une telle brutalité me terrifie, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une étrange fierté.
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