Chapitre 40
Le lendemain matin, je suis tirée de mon sommeil par une main traînant paresseusement le long de mes côtes. Je remue légèrement, cherchant à échapper à cette caresse chatouilleuse. Lorsque j'ouvre les yeux, je suis accueillie par une vision absolument magnifique. Un ange, baigné de lumière, me regarde avec tendresse. Son sourire éclatant ferait pâlir n'importe quelle femme, et je ne fais pas exception. Je frotte doucement mes yeux, voulant mieux apprécier cette vision presque irréelle. Mais une question me tire brusquement de mes rêveries : pourquoi diable Alexander est-il allongé dans mon lit ?
— Que faites-vous là ? je m'exclame en me redressant précipitamment, le cœur battant la chamade.
— Vous étiez bien trop longue à vous lever et moi bien trop impatient de vous voir, répond-il avec un sourire en coin, ses yeux pétillant de malice.
Je me lève promptement, attrapant mon peignoir en soie et le serrant autour de moi dans une vaine tentative de me protéger de son regard. Je me sens vulnérable, chaque fibre de mon être consciente de sa présence. Il n'a peut-être aucune gêne, mais ce n'est pas mon cas.
— Comment se fait-il que les gardes ne vous aient pas arrêté ?
Alexander me regarde en levant les sourcils, pas le moins du monde perturbé par la situation. Il se lève du lit avec une grâce naturelle, s'approchant dangereusement de moi.
— Je suis votre fiancé, personne ne peut m'empêcher de venir vous voir.
Je recule d'un pas, troublée.
— Qu'attendez-vous, sortez !
— Pas avant d'avoir eu la chance de vous embrasser.
Avant que je ne puisse répondre, il m'attrape brusquement par la taille et me tire contre lui. Sa main en coupe sur ma joue, il m'embrasse passionnément. D'une façon dont, jamais de ma vie entière, je n'avais été embrassée. Une vague de chaleur déferle en moi, éveillant un désir que je n'ai jamais ressenti auparavant. Je passe mes bras autour de son cou, le rapprochant encore davantage, perdue dans cette étreinte enflammée. Mais à mon grand regret, Alexander se détache de moi, laissant mes lèvres orphelines de sa chaleur. Je le regarde avec de grands yeux, légèrement désappointée.
— Si vous faites cela, Madame, j'ai bien peur de ne plus pouvoir me contrôler.
Je ne sais quoi répondre, captivée par l'homme qui se tient en face de moi.
— Je n'ai aucune envie de vous quitter, croyez-moi, mais il serait plus prudent que je m'éloigne avant de faire quelque chose que nous risquerions tous les deux de regretter. Je vais vous laisser vous préparer, ma douce, nous nous verrons ce soir au bal.
Il embrasse ma main avec déférence avant de quitter la chambre, me laissant seule avec mon cœur qui bat la chamade. J'ai envie de le retenir, de lui crier à quel point je le désire moi aussi, mais je sais qu'il a raison. Pour tenter de calmer mon esprit échauffé, je prends la décision d'aller me promener dans les jardins du palais, espérant que l'air frais puisse dissiper les pensées brûlantes qui tournent en boucle dans mon esprit.
Le jour est déjà bien avancé quand j'arrive à l'extérieur. Le jardin, comme à son habitude, est rempli de fleurs aux couleurs éclatantes, peignant un tableau vibrant et plein de vie. Après quelques minutes de marche, je m'assois sur le rebord d'une fontaine, appréciant les doux clapotis de l'eau. Ces moments de solitude sont rares, et je profite de l'occasion pour faire le tri dans mes pensées. Alexander me plaît, c'est indéniable. J'ai même du mal à croire avec quelle force il m'attire. Moi, d'habitude si indépendante, je me retrouve à désirer connaître chaque aspect de lui, à vouloir partager chaque instant à ses côtés. Cette nouvelle facette de moi m'effraie autant qu'elle m'excite.
Depuis notre rencontre, je me sens différente. Plus forte, plus confiante, plus moi-même que je ne l'ai jamais été. Une énergie nouvelle semble circuler dans mes veines et cela ne peut signifier qu'une chose : la présence de mon âme-sœur a réveillé mes pouvoirs. Chose que j'avais fini par croire impossible. Cela fait des années que j'essaye de les faire se manifester, de produire ne serait-ce qu'une petite étincelle de magie. Mais jusqu'à présent, toutes mes tentatives se sont soldées par des échecs. J'en suis même venue à craindre de ne pas posséder de magie. Mais il semblerait que je me sois trompée. Ils avaient simplement besoin d'être un peu secoués. Et ce déclencheur, c'était Alexander. Sa présence a provoqué quelque chose en moi, éveillant une force latente. Et désormais, je brûle d'impatience de découvrir toute l'étendue de ma magie.
L'idée de m'entraîner avec lui, de partager cette aventure ensemble, me remplit d'excitation. J'ai hâte de voir ce que l'avenir nous réserve, d'explorer cette connexion qui nous lie et de comprendre ce que cela signifie pour nous deux.
Mais avant cela, je dois rejoindre Hannah avant qu'elle ne commence à croire que j'ai été enlevée une nouvelle fois. Après un rapide détour par les cuisines, je remonte dans ma chambre. Comme je m'y attendais, mon amie m'attend, les bras croisés sur la poitrine et le regard plein d'inquiétude.
— Mademoiselle, où étiez-vous passée ? Je vous ai cherchée partout !
— J'étais allée prendre un peu l'air.
— Nous devons nous dépêcher, allez vite vous asseoir devant la coiffeuse ! poursuit-elle d'une voix pressante.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? je demande intriguée par son soudain empressement.
— Ne me dites pas que vous n'avez pas vu la note de votre père ? Il veut absolument que vous soyez sur votre trente-et-un pour la fête de ce soir, il vous a même fait envoyer une nouvelle robe pour l'occasion, explique-t-elle en me poussant doucement mais fermement vers le fauteuil, les yeux pétillants d'excitation.
C'est assez comique de la voir se mettre dans des états pareils pour un simple bal, mais ne voulant pas la contrarier davantage, je m'empresse d'obéir à ses ordres. Une fois installée, je laisse Hannah exercer sa magie. Ses mains expertes volent autour de moi, arrangeant mes cheveux avec précision. Elle les boucle légèrement et en remonte une partie en un chignon aéré, laissant le reste de ma chevelure tomber en cascade dans mon dos. Elle recouvre également mon visage d'une légère couche de maquillage, me faisant un regard charbonneux et relevant mes joues d'une jolie teinte rosée. En un clin d'œil, elle a réussi à accomplir une tâche qui m'aurait pris des heures si j'avais dû la faire seule.
En me retournant, je constate que ma tenue m'attend déjà sur le lit. Il s'agit d'une magnifique robe bleu nuit dont le tissu étincelle légèrement au contact de la lumière. Je suis impatiente de l'enfiler, mais avant cela, une autre idée me traverse l'esprit.
— Hannah ?
Un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres et ses mouvements se figent.
— Oui, Mademoiselle ? répond-elle avec une touche de suspicion dans la voix.
— Quand as-tu prévu de me parler du charmant chevalier qui te courtise ?
Je la regarde droit dans les yeux, observant sa réaction.
— Co...Comment ça ? balbutie-t-elle en se reculant, faisant tomber les pinceaux qu'elle tenait encore entre ses mains.
— Nul besoin de nier, je vous ai vu flirter lorsque nous étions à l'auberge.
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