Chapitre 31

Alexander

Le fracas des épées résonne dans l'air, se mêlant aux cris de combat et au tumulte des hommes qui se battent pour leur survie. Rapidement, ce vacarme s'estompe, laissant place à un silence presque dérangeant. Ces hommes n'ont pas été difficiles à vaincre, et maintenant que l'affrontement touche à sa fin, nous nous retrouvons à traîner leurs corps comme de vulgaires sacs de toile.

Habituellement, après chaque bataille, l'euphorie de la victoire emplit mon être et gonfle mon cœur d'orgueil. Mais cette fois, une ombre plane sur mon esprit, m'empêchant de savourer pleinement ce sentiment. Je scrute les alentours, mes yeux fouillant chaque recoin, jusqu'à arriver à une conclusion inquiétante : une personne manque à l'appel.

— Où est Alice ? je demande en fronçant les sourcils, ma voix empreinte d'une inquiétude que je peine à dissimuler.

— Je n'en ai aucune idée, Monsieur, nous ne l'avons pas vue depuis le début des combats, répond prudemment un des chevaliers.

Cette réponse ne fait qu'amplifier mon mauvais pressentiment.

— Et Hannah, où est-elle ? j'insiste, l'angoisse perçant maintenant ouvertement dans ma voix.

Cette fois, personne n'a le courage de me répondre. Alice et Hannah sont inséparables, et j'espérais que cette dernière puisse m'aider à retrouver son amie. Malheureusement, elle a aussi disparu. Cette réalisation déclenche en moi un torrent d'émotions. Je ne peux m'empêcher de me demander s'il est arrivé quelque chose à Alice, si elle est encore en vie. La simple idée de la perdre me remplit d'une terreur indicible.

Je fais les cent pas, cherchant un indice qui pourrait m'indiquer où sont passées les deux servantes. Mais rien, c'est comme si elles s'étaient tout simplement volatilisées, ne laissant derrière elles qu'un vide angoissant.

Un des survivants laisse échapper un ricanement méprisant, se délectant de ma panique. Sans la moindre hésitation, je le saisis par le cou et le plaque contre un arbre, toute trace de patience ayant disparu de mon être.

— Qu'est-ce que tu sais ? j'exige d'une voix froide et impitoyable.

Il reste silencieux, un sourire ironique aux lèvres.

— Réponds ! je m'écrie, la rage montant en moi sans que je ne puisse la contrôler.

Toujours aucune réponse.

— Très bien, si tu veux jouer, je vais te montrer qui dicte les règles.

Sans un mot de plus, je le laisse tomber au sol et lui tords brutalement le bras, provoquant un craquement sinistre suivi d'un hurlement de douleur.

— Es-tu sûr de ne rien vouloir me dire ?

L'homme halète, soutenant son membre tordu. N'ayant pas le flegme nécessaire pour attendre sa réponse, je lui assène un coup dans le ventre, lui faisant cracher tout l'air qui se trouvait encore dans ses poumons. Il s'effondre au sol, gémissant comme un enfant.

— Pitié, pitié, geint-il, ses yeux implorant ma clémence.

— Où est Alice ? je répète, inflexible.

— Je... Elle est partie à cheval... parvient-il à articuler.

— Sois plus précis, je n'ai pas toute la journée.

— Par là, ajoute-t-il en pointant une direction d'un doigt tremblant.

Je le regarde un instant, mon expression se durcissant encore davantage à la vue de cet être pitoyable. Je dégaine rapidement mon épée et tranche sa gorge d'un geste précis, le laissant se vider de son sang sur le sol froid de la forêt. Ayant obtenu satisfaction, je me détourne de cet homme et jette un regard meurtrier à ses camarades.

— Je vous jure que si je retrouve la moindre égratignure sur le corps d'Alice, même minuscule, même quasiment imperceptible, je vous retrouverai et vous ferai subir mille fois les blessures que vous lui aurez infligées.

Les bandits tremblent de tout leur corps face à ma sombre promesse, et je sais qu'elle a eu l'effet escompté. Sans un regard en arrière, je me dirige vers mon cheval, déterminé à rattraper les deux jeunes femmes avant qu'il ne leur arrive malheur. Je ne sais pas quels dangers rôdent dans ces bois, mais je ne peux pas prendre le risque qu'elles tombent sur quelqu'un de mal intentionné. Je décroche les rênes de mon étalon, les déchirant presque dans ma hâte et appelle Victor d'un ton pressant.

Mon bras droit, affolé par mon appel, me rejoint en courant. Il a son épée à la main, prêt à transpercer quiconque tenterait de me faire du mal. Son expression se fige en constatant que je suis seul, sans aucun signe de danger.

— Alexander, qu'est ce qu'il se passe ? demande-t-il avec incompréhension.

— Elles sont parties.

Il n'a pas besoin de plus d'explications pour comprendre à qui je fais référence. Aussitôt, il se tend, son expression assombrie.

— Elles ne peuvent pas être bien loin, allons les chercher.

Il essaie d'être rassurant, mais même la voix de mon plus proche ami ne parvient pas à calmer mon inquiétude.

— Elles ont pris un cheval, dépêchez-vous, il faut les rattraper !

En entendant mon cri, les chevaliers se dressent d'un même mouvement, prêts à l'action. Sans attendre de voir s'ils me suivent, je me hisse en selle et pars aussitôt. Tandis que je galope à toute vitesse à travers les bois, une poussée d'adrénaline me parcourt. Je dois continuer coûte que coûte et ne pas me laisser déstabiliser par la peur qui tente d'étouffer mon cœur. Je ne veux pas risquer de laisser Alice me filer entre les doigts, pas comme ça, pas alors qu'elle pense que je ne ressens pour elle que du mépris. Un homme ne peut pas survivre dans son âme-soeur. J'ai été un imbécile, c'est vrai, mais je ne me le pardonnerai jamais si je la perdais de cette façon.

Tandis que je continue de pousser mon cheval au maximum de ses capacités, je croise Hannah qui court, jetant des regards affolés derrière elle. Pourquoi n'est-elle plus avec Alice ? Je ne prends pas le temps de m'attarder sur cette question, je n'ai qu'un seul objectif en tête : la retrouver avant qu'il ne soit trop tard. Après quelques minutes, j'aperçois enfin sa silhouette frêle, luttant contre un homme qui la retient de force. Mon cœur se serre à l'idée qu'il ait eu le temps de la blesser.

— Lâchez-la immédiatement ou je ne réponds plus de rien !

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