Chapitre 74
hello
dernier chapitre *cry*
j'espère que vous allez aimer :)
il est trrrès long exprès!
donc voili voilou
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Je me tourne, et me retourne dans mon lit, sentant la douleur me lanciner le bas-ventre.
Bordel, ça fait mal.
Je me lève avec difficulté et lâche un sifflement de douleur quand je sens la douleur se réveiller.
Je tâtonne ma table de chevet à la recherche des calmants que l'on m'a prescrit.
Putain, je vais encore planer pendant des heures avec cette merde. Mais au moins, je n'aurais plus mal.
Mais je sens un accès de rage en voyant que je n'en ai plus sur ma table de chevet. Je dois me lever pour aller à la salle de bain.
J 'anticipe déjà les tiraillements lors de ma petite marche. et je me lève en titubant jusqu'à ma salle de bain.
Et arrivé là-bas, je m'arrête devant la grande glace qui reflète ma silhouette.
Le bandage est énorme et recouvre une bonne partie de mon abdomen.
Une chance que je m'en sois sorti, selon le personnel médical.
C'est ça oui.
J'allais avoir une cicatrice dégueulasse et ils appelaient ça de la chance? Autant crever.
La blessure se réveille une nouvelle fois, et je grogne. En plus, ça faisait un mal de chien!
C'était bien la dernière fois que je conduisais bourré.
Et non pas pour éviter une nouvelle blessure. Mais bien pour que tout le monde entier arrête de me casser les burnes, parce que "j'étais miraculé"
Anna est devenu hystérique lorsqu'elle m'a su à l'hôpital, et m'a hurlé dessus pendant des heures, sans compter que les paparazzis s'en sont frottés les mains.
Car oui, rien de mieux qu'un nouveau scoop dans la famille Harding !
Le fils qui passe à deux doigts de la mort, génial!
Bande d'enculés.
Père devrait être fier de moi, pensais-je avec ironie. Voilà quatre mois que notre famille faisait parler d'elle.
L'annulation de mon mariage avec Caitlin, la mise en examen et le procès d'Alexander, puis les quelques litiges que j'avais eu ont eu de quoi propulser notre famille en tête des titres des tabloïds.
J'ouvris l'armoire à glace et en extirpe une plaquette de calmants, mais mon geste réveille de nouveau la douleur et je grimace.
La prochaine fois que je conduis bourré, je ferais gaffe à m'exploser autre chose tiens!
Bordel, comment en étais-je arrivé là?
Au début, j'étais pourtant resté plus ou moins moi-même. Après le départ d'Elena, j'avais publiquement annulé mes fiançailles avec Caitlin, et puis j'ai aidé cette dernière à s'éloigner pour vivre sa grossesse tranquillement.
A une unique condition.
J'avais réussi l'exploit de foutre un procès dans le cul d'Alexander. Et en grande parti grâce à Caitlin et ses témoignages qui m'ont grandement aidé. C'était la seule chose que je lui avais demandé en échange de mon pardon et de mon aide: porter plainte contre ce dernier.
Caitlin avait protesté au début, mécontente de mon chantage et peu désireuse de faire ça à celui dont elle était complètement folle.
Mais elle n' avait pas le choix: sa famille l'avait renié après qu'ils ont découvert sa grossesse et elle n'avait plus que moi pour l'aider.
Donc elle avait finalement cédé, et elle était maintenant loin d'ici avec un bon paquet d'argent sur un tout nouveau compte en banque.
Quand je pense qu'Anna m'a traité de manipulateur! Je tirais seulement mon épingle du jeu!
Dire qu'Elena, elle, aurait agi en aidant Caitlin sans rien attendre en retour.
C'était tout elle, ça. Penser aux autres avant de penser à sa propre gueule.
Idiote...
Putain, je savais que si je pensais à elle, j'allais ramper jusqu'à la cuisine pour m'enfiler quelque chose.
A moins que William ait tout dissimulé l'enfoiré. Sûrement parce que Môdame Annabelle l'avait exigé!
Enfin, une chose positive dans tout ça, c'est que maintenant ce petit con d'Alexander croupit en taule pour coups et blessures pendant les trois prochaines années.
J'avais savouré ma vengeance sur ce con en sachant qu'il allait gâcher trois ans de sa vie derrière les barreaux. J'avais adoré voir la haine l'habiter et sa fureur lorsque son jugement avait été prononcé et qu'il avait croisé mon regard victorieux.
C'était ma vengeance pour ce qui lui avait fait à elle. Il méritait d'y crever.
Et j'avais réussi à tout récupérer de ses actions. Tout. Y compris le projet qu'il m'avait soutiré et que, par chance, il n'avait pas encore expérimenté.
J'avais réussi à me venger d'Alexander, me débarrasser de Caitlin, et mon père avait miraculeusement arrêté d'idolâtrer l'autre bâtard dès qu'il a été mis en cause.
Cela aurait dû me soulager bordel! Cela aurait du réussi à compenser la douleur de ma rupture avec Elena!
Mais j'avais tort. Mes craintes se confirmaient.
C'était après que les choses se sont gâtées.
En fin de compte, moi, j'avais plus rien.
Son absence me bouffait de l'intérieur.
Les gens autour de moi n'ont rien arrangés. Mes "amis" m'ont tous incités à "oublier cette histoire" et j'ai été à des dizaines de fêtes pour justement me changer les idées. Et quelle ne fut pas surprise quand j'ai vu qu'ils avaient la pris la peine de m'envoyer en pleine face des filles aux longs cheveux bruns et aux yeux marron, pour enfin "tourner la page"?
Combien de filles comme ça, s'étaient succédé devant moi, après l'annulation du mariage avec Caitlin ?
Toutes des idiotes qui pensaient que j'avais développé un fétichisme pour les cheveux bruns et les yeux marron, et qui n'hésitaient pas à se colorer les cheveux, pour s'approcher "d'Alec Harding, de nouveau célibataire"
Mais ils ne comprenaient rien. Rien.
Ils ne comprenaient pas eux qu'Elena était plus qu'une fille brune et aux yeux marron.
J'avais littéralement explosé le nez d'un de mes associés lorsqu'il avait dit que je trouverais facilement une nouvelle « pute ».
Et cette affaire avait fait grand bruit.
Depuis, je trouvais refuge en buvant à outrance pour juste arrêter de penser à toute cette merde. Et surtout pour éviter de penser à elle qui s'était barré, en me laissant seul comme un con.
Mes conneries faisaient la une des médias, et eux adoraient se régaler de mes emmerdes.
Pourquoi était-elle partie putain ? Pourquoi cette chieuse était partie?
J'avale une pilule, puis rapidement, j'en avale une autre.
En me voyant dans ce miroir, avec ce putain de bandage qui cache une cicatrice irréversible immonde, j'ai des bouffés de haine.
Non seulement envers moi, mais envers tous ce qui m'a poussé à m'éloigner d'elle. Bande d'enfoirés.
Elle devait pourtant être tellement heureuse là-bas. Elle faisait ce qu'elle aimait, alors elle devait être tellement heureuse.
C'était l'essentiel après tout.
La douleur se réveille d'autant plus sur mon abdomen, mais je ne m'en plains pas. Elle me rappelle juste que je suis vivant, et qu'elle n'est rien par rapport à celle que je ressens en pensant à ce que j'ai perdu en la laissant partir.
Mais c'est bien parce que je l'aime que je l'ai laissé partir.
Et ça personne ne le comprenait. Anna passe son temps à hurler dessus en me disant que j'étais inconscient, et mon ancien meilleur ami était apparu comme par magie, en disant que je faisais "des graves erreurs."
Saint Damon, le retour!
Ils ne comprenaient rien eux aussi. Ils ne comprenaient pas que j'avais besoin de ça. Que toutes les cuites que je me prenais, tout le harcèlement médiatique je récoltais, les reproches violents de mon père. Que j'avais besoin de toute cette merde pour me sentir exister. Cette violence n'était rien par rapport à ce que je ressentais en repensant à ce que j'avais perdu.
L'accident que j'avais eu il y a quelques jours avait enflammé les actualités. Et si Anna m'avait d'abord hurlé dessus à s'en arraché les tympans, elle avait ensuite pleuré en pensant que j'allais « y passer ». Et sur le moment, j'en avais royalement rien à foutre, tellement ça me passait au-dessus.
Pourquoi avait-elle autant chialé?
Il n'y avait vraiment pas de quoi. Je m'en était sorti avec une cicatrice sur l'abdomen, et une convalescence de plusieurs jours.
Pas de quoi fouetter un chat!
Je sors de la salle de bain avec difficulté, en pestant contre ce bandage de merde, cet accident de merde, et tout simplement toute ma vie.
Je me traîne jusqu'à mon lit et m'y affale en fermant les yeux en attendant que les calmants réagissent.
Finalement, j'avais tort. Penser qu'Elena soit heureuse là-bas ne suffisait pas m'apaiser.
J'étais arrivé à un point où j'étais incapable d'être heureux pour elle. Son absence faisait de ma vie un enfer.
Et peu à peu, les calmants m'assomment dans un sommeil lourd et vide de tout songe.
**
-C'est si grave que cela ?
-Il doit rester alité et en repos pendant une dizaine de jours, la blessure est assez importante Mademoiselle.
Je marmonne en émergeant de mon sommeil.
Qu'est-ce que...
Ces putain de calmants sont décidément très puissants. J'ai presque cru entendre la voix d'Elena dans mon appartement, en train de dialoguer avec William.
Les deux voix semblent s'éloigner dans un étouffement et je me redresse avec difficulté dans mon lit. Et je me fige.
Il y a une odeur d'amandes. Une putain d'odeur d'amande chez moi. Putain, voilà que j'avais des hallucinations olfactives!
Je savais que ces médecins n'étaient net et qu'ils pour dessein de me rendre taré!
J'ouvre mes yeux et j'étouffe un juron quand je vois qui se trouve devant moi.
Bordel, j'hallucine encore.
Je vais jeter cette fichue plaquette aux chiottes.
Ou alors buter ces médecins de merde.
Voire les deux en même temps.
-Elena ? je murmure.
Un tiraillement me parcourt la joue lorsqu'elle lève sa main et qu'elle l'abat violemment sur ma joue et rapidement, je me rend compte qu'elle n'est pas une hallucination :
Bordel elle est vraiment là
-Tu es juste l'homme le plus stupide de la Terre Alec ! Tu es totalement inconscient et tu es juste... stupide et égoïste ! Hurle Elena.
Je ne bronche pas, n'en revenant pas qu'elle soit là devant moi.
Mais qu'est-ce qu'elle fout ici ?
-Qu'est-ce que tu fiches ici bordel ? Je marmonne furieusement en me frottant la joue.
Elle m'avait pas raté celle-là...
Elena me fusille du regard, et tourne la tête vers William, qui se tient maladroitement devant ma porte :
-Vous pouvez partir William, et vous direz à Rosalinda qu'il est désormais inutile qu'elle vienne s'occuper de lui pendant sa convalescence. Je prend le relais.
William hoche la tête docilement et je marque un temps d'arrêt :
Depuis quand est-ce qu'il écoute les ordres de quelqu 'un d'autre que moi ?
Et elle, de quoi se mêle-t-elle ? C'est moi qui donne les ordres!
-William, tu restes. je dis sèchement en défiant du regard mon ancienne amante.
-Vous pouvez partir William, je vais m'occuper de lui, faites-moi confiance, et surtout allez rassurer cette pauvre Annabelle, rétorque-t-elle en ne me lâchant pas du regard.
Et là, William hoche la tête. Il l'écoute elle. En la regardant avec un regard empli de respect, il sort de la pièce en me regardant un œil désolé.
Je rêve.
Bordel, je vais retourner dormir car là je vais péter un câble.
-Je n'ai pas besoin que tu me prennes en pitié Elena. Retourne à ta vie et laisse-moi. Ce n'est rien qu'un stupide accident de circulation! Annabelle exagère tout!
Elle me gratifie d'un regard meurtrier. Et elle exerce une pression, pas forte, sur ma blessure qui m'arrache une grimace
-Et ça, c'est stupide, selon toi? C'est mon poing dans ta gueule qui sera stupide si tu n'arrêtes pas tes conneries Alec Harding! crache Elena en me fusillant toujours du regard.
Aussi qu'est-ce qu'elle fout là ? Elle veut jouer les infirmières pendant quelques jours parce que je suis blessé, puis de nouveau se barrer ? Si c'est ça, je préfère encore qu'elle retourne dès maintenant à sa vie là-bas, loin de moi. Qu'elle ne me fasse pas encore habituer et à être accro à elle pour se barrer ensuite. Si elle reste là, et qu'elle part de nouveau, je vais crever, je le sais.
-Retourne en Angleterre Elena. On s'était dit qu'on ne se reverrait pas, tu as brisé notre promesse.
-Crois-moi, si j'avais su qu'en quelques mois tu deviendrais aussi con, je n'aurais jamais fait cette promesse, rétorque Elena.
Je la fixe attentivement du regard.
Et je vois qu'elle n'est pas totalement heureuse. Je le vois dans son regard. Je la connais par cœur putain. Cette hystérique est la fille que j'aime et elle n'est pas heureuse. Et ça me tue.
Je ne comprend pas. Une raison de plus pour qu'elle reparte.
Mais qu'est-ce qu'elle fout ici ? Elle veut me rendre dingue c'est ça?
-Tu n'as pas le choix de toute manière, dit-elle en se redressant. Je vais chercher un nouveau stock de médicaments. Toi, tu restes sagement ici, et tu manges ton petit déjeuner, réplique-t-elle en posant un plateau devant moi.
Je la regarde d'un air mauvais. Elle revient comme ça, après être partie pendant des mois, et elle veut me donner des ordres ?
C'est ce qu'elle va voir.
Aussi quand elle revient de la pharmacie, et qu'elle voit que j'ai bien pris le soin de ne pas toucher un bout de mon plateau, je sais que je viens de déclencher les hostilités.
Si un regard pouvait tuer, je serais déjà à terre, le corps déchiqueté et en lambeaux.
-Je vais prendre ma douche, je dis simplement en esquissant un sourire carnassier.
-Très bien Alec, tu veux la guerre? Tu vas l'avoir, sache-le, murmure Elena.
Et malgré ma colère et ma fureur, je sens une étincelle s'allumer en moi lorsque je la vois aussi énervée.
Putain, qu'est-ce que c'est bon de la voir péter un câble, j'avais oublié bordel.
Elle est sexy quand elle s'énerve.
Et quand elle sort de la pièce furieuse, en m'insultant en marmonnant, j'esquisse mon premier sourire depuis des mois.
***
La garce. La garce. La garce.
C'est une garce.
Elle avait pris ma clé de placard la garce.
J'étais nu comme un ver dans ma chambre en train de regarder en fulminant le petit mot qu'elle avait collé sur la porte de mon armoire fermé à clé par ses soins.
Si tu veux être décent, tu vas devoir suivre MES directives.
Je jure et je déboule dans le salon, avec bien sûr toute la vitesse que me permet ma blessure, pour trouver Elena, avec un sourire satisfait, attablé tranquillement, avec ma clé à la main:
-Putain Elena, rend-moi cette clé.
Elle me fixe sans sourciller puis réplique:
-Hors de question. Si tu ne m'obéis pas, je te laisse comme ça, nu pendant toute la semaine.
-T'es tarée, je marmonne. Bordel, rend-la moi, je veux m'habiller, je me les cailles putain!
-Uniquement si tu m'écoutes, répond-t-elle sans sourciller.
-Tu es cinglée, je déconne pas rend-la moi!
-Très bien, puisque tu ne veux pas m'écouter... dit-elle en se levant et en commençant à s'approcher de la déchiqueteuse de la cuisine.
-Ok d'accord, c'est bon! Putain tu es chiante!
-Merci du compliment mon amour, ricane-t-elle. Bien? pour commencer tu vas manger, tu as besoin de forces, et ensuite je te donnerais un caleçon. Et au fur et à mesure que tu es sage, je te donnerais une pièce différente. Puis j'aurais besoin de changer ton bandage. Enfin c'est ce qu'on verra après.
Si quelqu'un pouvait me rappelait pourquoi j'étais amoureux de cette garce.
Je devais être timbré pour être tombé amoureux d'une fille pareille.
-Sale cinglée, je marmonne.
Elena se contente simplement de lever les yeux au ciel, puis tourne les talons
***
-Tu n'avais rien d'autre de mieux à faire pour tes vacances, pas vrai ? je grogne alors qu'Elena prépare une compresse.
Elle garde le silence, en imbibant sa compresse d'alcool, et je continue :
-Tu aurais dû être infirmière au lieu de journaliste, tout compte fait c'est bien plus sexy et utile non?
-Arrête de rendre les choses compliquées Alec, dit-elle. Je m'inquiétais pour toi, dit-elle plus doucement
-Il n'y avait pas de quoi. C'est Damon ou Anna qui t'ont appelé à la rescousse , c'est ça ? C'est inutile, je vais très bien, tu peux repartir tranquillement là-bas!
-Lève ton bras, réplique-t-elle.
Je m'exécute de mauvaise foi, et elle déroule lentement le bandage qui étreint mon abdomen.
Et je me crispe lorsqu'elle lâche une exclamation de stupeur en voyant la grande cicatrice rougeoyante et boursouflée.
Elle l'effleure et retire aussitôt sa main en me lançant un regard effrayé.
Mais elle ne dit rien, et se contente de silencieusement essuyer ma plaie d'un geste doux.
Et je ferme les yeux en voyant que la proximité que nous partageons me permet non seulement de humer son parfum mais en plus en sentant ses cheveux effleurer mon buste.
Bordel, elle m'avait manqué.
Mais elle allait de nouveau se barrer dans quelques jours. Elle allait de nouveau partir et j'allais de nouveau retourner en enfer.
-Voilà, j'ai fini. Évite de bouger un maximum surtout. Je vais t'apporter tes calmants.
Elle se lève mais je la retiens et je lui dis :
-Pourquoi tu es là Elena ? Tu n'aurais jamais du revenir auprès de moi, on se l'était promis.
Elle baisse la tête et se dégage de ma poigne :
-J'étais inquiète Alec. Je te l'ai déjà dit!
-Tu vois bien que je vais bien, là ? Alors pourquoi tu restes ? Je dis. Tu ferais mieux de partir.
Elena détourne la tête et je la regarde en colère.
-Tu sais quoi? Je m'en fous. Éteins la lumière en partant, je soupire en me couchant dans mon lit. Bonne nuit.
Elena ne répond pas. J'entend juste le bruit confus de la porte et l'obscurité s'abattre dans ma chambre.
J'aurais préféré qu'elle me hurle dessus plutôt que ce silence.
Putain, ça va être les pires jours de ma vie.
***
Cela fait au moins cinq jours qu'Elena est ici. Et pendant tout ce temps, c'est à peine si nous avons échangé quelques paroles. Je sais qu'elle m'en veut de m'être mis en danger, et qu'à chaque fois, voir ma cicatrice la bouleverse. Et moi, je lui en veux de s'imposer de nouveau dans ma vie, de me voir dans un état de faiblesse, et surtout de se montrer si présente et prévenante alors que sitôt que ma convalescence sera terminée, elle partira de nouveau.
La nuit est tombé il y a peu de temps. Elena s'est chargé de changer mon pansement puis est partie sans plus de paroles, de ma chambre.
D'habitude, je ne sors pas de cette dernière jusqu'au dîner. Mais mon bandage me serre trop et me fait mal.
J'ai besoin qu'elle le desserre. Alors je l'appelle en maugréant, réticent à lui demander cela.
Mais elle ne répond pas étrangement.
Alors je me lève et me déplace discrètement jusqu'à arriver au salon. Et je vois Elena allongée sur le canapé de mon salon.
Elle dort. Mais ses joues sont humides.
Et je n'ose pas la réveiller tout de suite. Je ne peux que la contempler à cet instant.
Je lui caresse doucement la joue, et je ne peux m'empêcher de sourire : elle est tellement jolie.
Sa peau est toujours aussi diaphane et douce. Ses cheveux sont toujours aussi soyeux.
A cet instant, je me sens tellement coupable de l'inquiéter à ce point. Elle ne mérite pas ça. Elle ne devrait pas être aussi inquiète pour moi.
Pour la première fois, je me sens coupable d'inquiéter un de mes proches. Si l'inquiétude d'Annabelle et ses larmes m'ont agacé, ce n'est plus la même chose pour Elena.
Je l'embrasse furtivement sur son front, et elle frissonne légèrement dans son sommeil.
Avant qu'elle ne se réveille brusquement et se redresse en me voyant :
-Alec ? Ça ne va pas? Tu as besoin de quelque chose?
-Mon bandage... Il me serre, je répond en marmonnant.
Elle acquiesce et se lève en me soutenant, puis me fait asseoir sur le canapé.
-Je suis désolé, je dis pour la première fois, après un instant de silence. Je suis désolé de t'avoir inquiété à ce point.
-Pourquoi Alec ? Murmure-t-elle en desserrant une bande. Pourquoi t'être mis en danger comme cela ? Tu te rend compte que tu aurais pu avoir pire qu'une simple cicatrice?
-Je ne sais pas, avouais-je. Je voulais simplement oublier à quel point ma vie partait en vrille.
Elle secoue la tête puis dit :
-Cela ne justifie pas ton comportement irréfléchi! Tu as pensé un instant à ce qu'on ressenti tes proches? Ta soeur?
Elle se tait puis reprend:
-Tu n'as pensé à ce que moi j'aurais ressenti si tu avais eu pire que ça?
-Non, non je n'ai pas pensé à toi. Ni aux autres.
-Crois-moi Alec, tu as bien fait de ne pas y passer, dit-elle plus sévèrement. Car si tu avait réellement succombé à cet accident, je t'aurais fait ressusciter pour te tuer de mes propres mains!
Je ne dis rien alors qu'elle finit sa tâche:
-Tu peux y aller Alec.
Je me lève mais avant de revenir dans ma chambre, je lui demande :
-Tu vas repartir quand je serai guéri ?
-Cela dépend de toi Alec, murmure-t-elle.
Je ne répond pas et je m'en vais brusquement.
***
-Elena ! Je crie.
Elle accourt, comme d'habitude, et je dis alors :
-Il y a une saleté dans mon verre d'eau, je marmonne.
Elena s'empare de mon verre d'eau et s'étonne :
-Mais je ne vois rien, cette eau est parfaitement pure.
-Moi je vois une saleté, je réponds de mauvaise foi. Je veux un autre verre d'eau.
Depuis notre dernière discussion dans sa chambre, je me comporte comme un enfant capricieux avec Elena. Je ne sais pas comment me comporter avec elle maintenant que je sais qu'elle n'est plus déterminée à repartir. Je la quémande à outrance, en exagérant mes demandes. Mais elle se montre toujours aussi serviable, et plus elle est prévenante avec moi, plus je me montre insupportable avec elle. Et en ce dernier jour de convalescence, ma mauvaise humeur atteint des sommets.
Demain, je serais entièrement guéri. Je vais devoir retourner à ma vie, et Elena ? Je ne sais pas.
Ou elle choisit de partir. Ou de rester ici. Mais pourquoi ferait-elle ça? Elle n'a rien de concret ici.
-Et puis je trouve qu'il y a trop de luminosité dans ma chambre.J'ai mal aux yeux, me plaignais-je. Je veux que tu fermes les rideaux!
Elena me fixe attentivement du regard puis pose mon verre d'eau.
Et elle se met à déboutonner sa chemise lentement, en ne détachant pas son regard de moi:
-Qu'est-ce que tu fais, je balbutie alors qu'elle est maintenant en simple soutien-gorge devant moi, sa chemise à terre.
-Je vois clair dans ton jeu Alec Harding. Tu essaies de me rendre folle pour me pousser à partir pas vrai ? Laisse-moi te dire que ça ne marchera pas, continue-t-elle en ôtant son jean.
Je me tortille alors qu'elle est quasiment nue devant moi, et qu'elle monte sur mon lit.
-Et puisque tu es borné et que tu es incapable de comprendre que je veux être avec toi, alors je vais utiliser le seul langage que tu comprends, dit-elle en m'embrassant avec passion.
Bordel de merde.
Elle se met à califourchon sur moi, et poursuit ses caresses buccales alors que mes mains cherchent à la toucher partout.
Elle m'avait tellement manqué. Je ne pouvais pas.
Je ne pouvais pas la laisser partir.J'étais devenu beaucoup trop dépendant d'elle. Je la voulais tellement là et pour toujours.
Elle m'embrasse doucement le cou, et laisser traîner une pluie de baisers brûlant sur mon torse:
-Finalement, ça te donne un petit côté aventurier que j'aime bien,murmure-t-elle en embrassant de nouveau ma cicatrice.
Mon excitation est criante et Elena est tellement entreprenante et audacieuse dans ses caresses que je manque m'emporter.
Et rapidement, nous ne faisons plus qu'un. Nos corps s'imbriquent parfaitement, comme si elle était faite pour moi, et elle est faite pour moi bordel ! Elle est à moi, et uniquement à moi.
Je croise son regard, et pour la première fois depuis son retour, je la vois heureuse. Ses yeux sont remplis d'émotions diverses mais à cet instant, elle est heureuse alors qu'elle est dans mes bras.
J'étais le pire des cons, mais j'étais le seul con sur cette planète qui pouvait la rendre heureuse.
Aucun autre ne pouvait la rendre aussi heureuse. Je m'étais lourdement trompé en pensant le contraire.
Et elle était la seule qui me rendait comme ça.
***
-J'ai de la peine pour Caitlin, murmure Elena après que je lui ai brièvement narré les détails des derniers mois. Elle était amoureuse d'un enfoiré et se trouve enceinte de lui. Il n'a eu que ce qu'il méritait.
-Calme-toi, cesse de penser à eux, je répond en lui caressant les cheveux.
Je la serre contre moi en ne cessant d'enfouir ma tête contre ses cheveux. Je suis bien à ce moment-là. Parfaitement serein et apaisé.
Mon portable sonne et je m'assombris lorsque je vois le message que je reçois, de la part de mon cher paternel:
Ta pause est terminée, demain je te veux dans mon bureau à 8 heures précises, tu vas sérieusement te reprendre en main.
J'ignore le message et je reporte mon attention sur Elena :
-Que vas-tu faire avec ta licence ?
Elle soupire puis répond :
-Le Times m'a proposé un emploi.
-Vraiment? Et tu penses accepter? Non pas que je veux être médisant, mais ce sont quand même de gros péteux ? Je grimace. Enfin, non, je veux dire, si tu veux y aller, fonce surtout.
Elle sourit doucement puis réplique :
-Non, tu as raison, je ne serais jamais à l'aise chez eux. Je pense plutôt aller autre part.
-Où ça ? je murmure en commençant à m'inquiéter.
-J'ai contacté Antonio au Brésil. Et il m'a dit qu'il avait un poste vacant dans le journal local. Alors je pense que je vais tenter ma chance.
Je grimace un sourire, et je la serre davantage contre moi.
Elle avait fait son choix.
Et je devais faire le mien.
Et intérieurement, je me rendis compte que je l'avais fait depuis longtemps.
-Laisse-moi venir avec toi, je dis brusquement. Je veux venir avec toi.
Je sens Elena se figer dans mes bras et elle lève sa tête vers moi :
-Tu es sûr? Tu ne dis pas ça en l'air, pas vrai?
-Si tu n'es pas prête à entrer dans mon monde, alors moi je suis prêt à entrer dans le tien.
Ses yeux brillent, et elle m'adresse le plus beau des regards. Et je ne regrette plus ma décision.
J'étais conscient des conséquences de ma décision. Mon père allait m'en vouloir à mort. Il allait me déshériter et j'allais me trouver sans rien, pauvre et sans aucune richesse.
-Tu vas le regretter Alec, murmure Elena comme si elle lisait dans mes pensées. Tu ne supporteras pas le changement et tu...
-Non. Je suis prêt à ça, si tu es avec moi, je m'y ferais. Mais sache qu'à l'instant où tu diras oui, je serais l'homme le plus pauvre de la Terre. Je ne pourrais rien t'offrir et tu n'auras pas la vie luxueuse que tu mérites.
-Je m'en fiche de ton argent, comprend-le une bonne fois pour toute. C'est...C'est toi qui me rend heureuse Alec.
J'esquisse un sourire béat
-Et puis, dis-toi qu'il me reste un atout de taille, sache que Mini-Alec t'apprécie énormément, je susurre.
Elena rit et s'approche de moi en m'embrassant le torse:
-Alors oui, viens avec moi s'il te plaît Alec.
-Tu n'as plus peur de ce que pourront penser les autres ?
-J'ai juste envie d'être heureuse Alec. Ces cinq mois ont été horrible Alec. Je t'avais littéralement dans la peau. Alors non, je n'ai plus peur je crois.
Et de nouveau, nos corps s'unissent de la façon la plus intime qu'il soit.
Peu après, je m'assure qu'Elena s'est bien endormie, et je m'empare de mon portable, en ne cessant de vérifier qu'elle dort toujours.
Le message de mon père est toujours affiché sur mon écran.
Il agresse mes yeux et me donne envie de buter quelqu'un. Mais le bruit de la respiration d'Elena m'apaise, et je glisse mon doigt sur l'écran pour répondre à mon père:
Va te faire foutre Aaron et oublie-moi enculé.
Cordialement, ton « fils »
Et en envoyant ça, j'éprouve le plus gros soulagement de la planète. C'était comme si toute mon aversion pour mon géniteur explosait dans ce dernier message.
Et je savais à cet instant que l'avenir qui s'ouvrait devant moi ne me faisait plus si peur.
Nous étions ensemble pour l'affronter et c'était tout ce qui comptait.
L'amour,c'est peut-être d'être égoïstes ensemble.
Marcel Achard
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bon bah c'était le dernier chapitre d'Unique!
que pensez vous de ce chapitre?
-le début?
-Elena
-Alec
-La fin?
j'ai tellement peur de votre réaction mdrr
pas de petit mot de fin mélodramatique avec une symphonie de violons larmoyants en fond, mais juste un grand Merci!
Je ne sais pas au moment où je vous écris ces mots comment vous dire que cette histoire ça a été une part importante de ma courte vie d'ado
donc voilà, là je réalise pas que c'est fini, que maintenant je n'ai plus d'histoire etc..
donc voilà, j'espère que vous serez présent si un jour je décide de m'embarquer dans une autre histoire
brefouille, ce chapitre est super important et je sais que certains le détesteront comme d'autre aimeront cette fin ouverte mais pas trop.
Voila, je ne sais pas quoi dire
je vous aime bande de lecteurs dégénérés et uniques.
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