Chapitre 68

Hey!

Je sais, que cela fait trrrrrrès longtemps, quatre semaines, c'est long

mais avec les cours, j'avais VRAIMENT pas le temps

bref, j'espère que cela ira quand même

bonne lecture

_____________


Je cligne des yeux alors que ses paroles prennent lentement tout leur sens.

Je n'arrive pas à articuler un mot et je dévisage Alec qui guette ma réaction, la mâchoire affaissée.

Et à voir son expression, il n'y a pas de doute ou d'autre sens caché sur sa phrase.


Je vais me marier Elena.

Je vais me marier Elena.

-Tu...


Je m'éloigne brusquement d'Alec et je chuchote:

-Tu plaisantes pas vrai? C'est une blague que tu me fais?

Il détourne le regard puis secoue négativement la tête.

-Non, répond-t-il simplement.

-Et moi? Tu as pensé à moi? dis-je nerveusement.

Il reporte son attention sur moi et s'approche de moi:

-Bien sûr, évidemment Elena, cela ne remet aucunement en question mes sentiments pour toi.

-Tu plaisantes j'espère? Tu te maries Alec! Avec une autre fille, dis-je en haussant la voix.

L'ahurissement commençait à poindre son nez et je regardais Alec, comme si je le voyais pour la première fois.

Mais qu'est-ce qu'il racontait?

-Mais c'est toi que j'aime Elena. Ce mariage ne signifiera rien pour nous deux, déclare-t-il.

J'hallucine

Je rêve.

-Quel nous deux Alec? A partir du moment où tu iras à ce putain d'autel, il n'y auras plus de nous deux, crachais-je violemment.

Il me prend doucement par les mains et me regarde avec une tendresse qui m'aurait ému dans un autre moment:

-C'est là que tu te trompes Elena, on peut toujours se voir.

-Mais qu'est-ce que tu racontes bordel?

-Tu vas voir, Je vais nous acheter une maison et tu pourras t'y installer et l'aménager comme tu le veux. Je viendrais te voir tous les jours, et je ferais en sorte de répondre à tous tes besoins, et je m'occuperais de toi, promis, et

Je n'attendis pas la fin de sa phrase pour que le sens en prenne brusquement son entièreté.

L'espace d'un instant, j'espérais me tromper, mais Alec continuait sur sa lancée:

-Je te traiterais comme une reine, tu auras tout ce que tu veux, tu auras juste à me demander.

Et il n''y eut plus de place pour le doute:

-Tu veux que je deviennes ta maîtresse? murmurais-je.

-Ecoute Elena, je te jure...

-Tu veux je deviennes ta putain de maîtresse! Criais-je.

Je lui jetais un regard horrifié et je repris:

-Tu veux que je devienne la femme de l'ombre, la deuxième, la méchante Alec! Tu veux que je devienne ta poupée que tu pourras jeter quand bon te semble!

Ces mots semblèrent avoir un effet sur Alec puisqu'un éclair de culpabilité traversa son visage.

-Pour qui est-ce que tu me prend? Tu m'annonces comme ça que tu vas te marier avec une autre puis tu oses me faire cette proposition?

-Je ne voulais pas que tu le prennes comme ça...

Je secouais la tête à présent et j'instaurais une distance entre Alec et moi:

-Jamais, jamais je ne deviendrais la maîtresse d'un homme marié Alec! Tu m'entend? Tu n'as donc aucune morale? Tu n'as donc aucun respect pour l'institution du mariage?

-Le mariage? Cela ne signifie rien de nous jours Elena, dit-il en secouant la tête. Juste un arrangement merdique entre deux personnes.

Ces mots eurent l'effet d'une claque sur moi.

Comment pouvait-il être aussi détaché à propos de ça? Le mariage était pour moi une des institutions les plus importantes au monde.

Mes parents, mes grand-parents, ont été un modèle pour moi et leurs amour et fidélités mutuelles faisaient l'objet de mon admiration.

-Tu te trompes Alec, murmurais-je. Tu es juste complètement à côté de la plaque, continuais-je plus venimeuse.

-Je voulais juste trouver une solution pour nous deux, chuchota-t-il d'une voix faible. Ne m'en veux pas s'il te plaît.

-Et c'est une solution ça? Me proposer de rester gentiment dans l'ombre pendant que tu t'afficheras au bras d'une autre? Tu n'es pas sérieux! hurlais-je.

Tu as sincèrement pensé que j'accepterais Alec? Tu me connais donc aussi peu? murmurais-je.

-Bien sûr que oui, je pensais juste que c'était bien pour nous deux.

Je me mordis la lèvre nerveusement, une énorme boule m'obstruant la gorge et m'empêchait de raisonner:

-Je ne mérite pas ça, et elle non plus Alec. Dans cette histoire, tu ne blesseras pas seulement moi, mais aussi elle, murmurais-je. Tu crois que cela lui fera plaisir que tu te couches avec une autre alors que vous serez mariés? Non, Alec, aucune femme n'est capable d'endurer ça. Mais tu es bien trop égoïste pour le remarquer, déclarais-je en tentant de contrôler les tremblements dans ma voix.

Alors Alexander avait raison.

Il avait eu raison sur toute la ligne. Et moi je m'étais fourvoyé comme une idiote.

Alec avait vraiment pour dessein de se marier avec cette fille.

-Alors tu vas vraiment te marier avec elle?

Alec détourna le regard et chuchota:

-Je n'ai pas le choix Elena.

-Tu n'as pas le choix? On a toujours le choix Alec! Tu es juste trop lâche et froussard pour le faire, c'est tout! Tu es juste un gros lâche!

-Laisse-moi t'expliquer au moins!

-Je m'en fiche de tes explications, mets les là où je le pense, hurlais-je. Quand je pense que ton taré de frère m'avait dit que tu ferais ça et moi je te défendais comme une idiote, parce que figure toi que ce psychopathe est au courant pour nous deux!

Alec fronça les sourcils et répondit:

-Comment ça? Il est venu te voir? Cet enfoiré est venu te voir?

La surprise ne manqua pas de me frapper quand je vis qu'Alec n'eut aucune réaction à la nouvelle:

-Tu le savais, murmurais-je. Tu savais que ce fou était au courant et tu ne m'as rien dit! Evidemment! Tu n'en a rien à foutre de moi pas vrai? dis-je en lâchant un rire nerveux. Tu es juste en train de te foutre magistralement de moi, pas vrai?

-Ne dis pas ça Elena, tu sais très bien que c'est faux, grogna-t-il, si je te l'ai pas dit, c'est pour te protéger.

-Je ne suis pas une chose fragile que tu as à protéger Alec, éructais-je. Je suis une grande fille, tu as tendance à l'oublier!

-Tu es aussi avec moi, j'ai le droit de te protéger, c'est mon rôle!

-Plus pour très longtemps j'imagine, dis-je en détournant le regard.

-Ne dis pas ça Elena, il t'as fait du mal? demanda-t-il avec une lueur sincèrement inquiète dans les yeux.

Cette sollicitude et cette inquiétude m'auraient attendri à un autre moment. Mais j'étais encore trop blessée par la proposition d'Alec et son demi-mensonge:

-Pas plus que toi Alec, murmurais-je en me dirigeant vers la porte prête à partir. Et contrairement à toi, je ne compte pas me laisser faire par cette ordure.

Mais il me retint fermement par le bras et je me débattis davantage, alors que ma vision se brouillait de plus en plus.

Tout:

Les menaces d'Alexander, la proposition ignoble d'Alec et son mensonge par omission, mes propres mensonges à l'égard de ma famille et de mes amis, tout me revenaient à la face.

Et je ne pouvais plus contenir tout ça:

-Elena, écoute-moi, je... Tu pleures?

Ce n'est que lorsque je sentis mes joues humides que je me rendis compte que, effectivement, je pleurais:

-Elena, non, je t'en prie, arrête de pleurer, dit Alec en approchant ses mains de mon visage, je déteste quand tu...

-Laisse moi! Laisse moi partir putain! Je m'en fiche de ce que tu aimes ou pas! Tu n'es qu'un imbécile! Je te déteste! Je te déteste!

-Elena...

-Non! Comment tu peux me faire ça Alec? Tout ce que j'ai fait Alec, c'est simplement de tomber amoureuse de toi, et toi, tu viens me dire que tu vas te marier avec l'autre pouffe! Je te hais Alec!

Alec se contente de détourner le regard, le regard lourd de remords mais ma rage ne se tarit pas:

-Tu es tellement égoiste Alec, tu ne réalises même pas à quel point ce que tu me demandes est cruel Alec. Pourquoi tu me fais ça? Je n'ai rien fait pour mériter ça.

Il secoua la tête et s'approcha de moi jusqu'à que ses bras entourent ma taille

-Pardonne-moi Elena, je me suis mal exprimé, j'aurais du savoir que tu n'étais pas comme ça, je suis désolée, je voulais juste une solution pour nous deux, dit Alec en venant de nouveau s'approcher de moi.

Je secouais la tête, les larmes m'empêchant de discerner ses paroles. Je voulus le repousser mais il me retint par la taille:

-Je te déteste, je te déteste, criais-je. Je te déteste Alec!

Mais il ignora mes cris et me plaquant contre son torse en chuchotant des excuses qui étaient malheureusement pour moi et ma fierté, coulantes de sincérité.

-Pardon, je suis désolée mon amour, s'il te plaît, calme-toi, implore Alec en me caressant le dos. Arrête de pleurer s'il te plaît.

Peu à peu, mes poings cessent de frapper et ma tête s'affale sur le torse d'Alec sans que mes larmes ne se tarissent.

Et je me mets à sangloter sans que je trouve la force nécessaire pour me dégager dans les bras d'Alec.

Il resserre son étreinte sur moi et m'embrasse avec tendresse sur le sommet de ma tête.

Et moi, je me rendais compte qu'en dépit de tout, je ne pouvais m'empêcher de l'aimer. Même avec cette proposition plus qu'humiliante.

Si j'avais une once de fierté, je lui donnerais une bonne claque et je m'en irais d'ici la tête haute en mettant un terme à tous ça.

C'était sans compter sur ce sentiment qu'était l'amour, malheureusement.

Comment il pouvait me faire ça?

J'étais persuadée qu'Alec ne ferait jamais ça. Pour moi.

J'étais beaucoup trop naïve.

Pour changer.

Pourquoi il m'infligeait ça?

-Je ne serais jamais ta maîtresse Alec, répétais-je en m'écartant de lui.

-Je le sais, répondit-il. Je te jure que moi, je ne veux pas de ce mariage. C'est mon père Elena

-Ton père?Mais tu n'en a pas marre d'être sans cesse dépendant de lui Alec? Il s'agit de toi et de ton mariage!

-Ce n'est pas aussi facile, tu ne connais pas mon père Elena!

-Il n'y a rien de difficile à avoir une discussion avec son père!

-Toi tu peux peut-être facilement faire ça Elena! Ta famille n'est pas aussi tordue que la mienne! Chez moi, mon père parle et c'est tout!

Ce mariage est très important pour mon père et il l'était pour ma mère Elena. Je lui ai promis Elena.

-Je ne comprends pas, soupirais-je. Ce que tu dis est complètement idiot, c'est complètement tordu.

-Tu n'essaies pas de comprendre Elena, répondit-il. Tout le monde n'a pas grandi dans une fantastique famille plein d'amour et de joie comme toi Elena, acheva-t-il avec une voix sarcastique. Tu ne peux pas m'en vouloir pour ça Elena

Je détournais la tête.

Alec était totalement sous le joug de son père, c'était un fait. Mais je ne pouvais exiger de lui, comme ça, qu'il se détache fermement de l'autorité de son père.

Comment se dresser contre la figure d'autorité qui vous a servi de modèle durant des années? Alec était encore trop embourbé dans son éducation guindée et stricte ainsi que dans cette espèce de relation qui le reliait à son père.

Parce quelque part d'une façon totalement inconsciente, Alec cherchait encore un ébauche d'amour chez son père. Une approbation, une fierté quelconques qui lui avaient cruellement fait défaut plus jeune.

Et je comprenais malgré moi, qu'inconsciemment Alec cherchait à acquérir la fierté de son père à travers son assentiment pour ce mariage.

Et malheureusement, je ne pouvais y faire grand-chose.

Mon abasourdissement par rapport à cette éducation rigide et protocolaire ne faisait que me rappeler le gouffre qui me séparait du monde d'Alec.

J'avais toujours su que nous étions très différents l'un de l'autre, et que notre relation était en dépit de cela, incroyable.

Mais à ce moment-là, cette différence revêtait un masque bien cruel.

-Elena, commence Alec devant mon mutisme, tu...

-Je vais rentrer, j'ai besoin d'être seule Alec, répondis-je en m'écartant de lui.

J'avais besoin de m'éloigner de lui.

J'étais venu ici dans l'espoir de trouver du soutien dans ses bras et maintenant je remettait tout en question:

-Non, reste avec moi Elena, s'il te plaît, demande Alec en me prenant la main.

Je la retire brusquement et un éclair de douleur traverse les yeux d'Alec:

-Je suis désolé Elena, mais s'il te plaît, ne t'en vas pas. Reste avec moi, s'il te plaît.

Un instant, je suis tentée de rester tant il semble réellement peiné et paniqué par cette perspective, mais ma fierté et mon ego ont bien été trop heurtées par la proposition d'Alec:

-J'ai vraiment besoin d'être seule Alec. Et je pense que toi aussi. C'est peut -être mieux.

Il sembla vouloir dire quelque chose mais se ravisa et hocha la tête tristement.

Je lui fis un bref hochement de tête et la distance qui s'installait entre nous acheva de me briser.

Et moi, je sentis mon cœur craqueler, quand je me rendis compte qu'il ne m'avait fait aucune promesse.

Aucune.

Alexander avait eu raison sur toute la ligne.

Et, ça, ça faisait terriblement mal.


***

L'homme tira une bouffée de cigarette et des volutes de fumée s'élevèrent en l'air.

Il tapota les doigts de sa main sur la table devant lui et scrutait d'un oeil impatient sa Rolex.

Enfin, des claquements distinctifs s'approchèrent de lui et la svelte silhouette s'assit en face de lui.

Il soupira intérieurement et afficha un sourire charmeur:

-Enfin, je vous attendais avec impatience, susurra-t-il. Vous êtes toujours aussi resplendissante ma chère.

Son interlocutrice incurva ses lèvres et haussa les yeux au ciel, ce qui lui arracha un sourire de connivence:

-Avez-vous réfléchi à ma proposition?

-Ouais, si on veut, répondit-elle en balançant ses cheveux sur son épaule gauche et en inspectant ses ongles:

Alexander tira une nouvelle taffe et demanda:

-Ah oui?

-Oui. J'ai bien réfléchi et je pense que je vais dire oui.

Alexander esquissa un sourire satisfait et triompha intérieurement de joie.

Enfin, il allait mener sa revanche à bout.

Et la femme en face de lui allait être la touche finale parfaite pour le processus.

Une femme ambitieuse et peu scrupuleuse qui ne reculerait devant rien pour arriver à ses fins, comme lui.

-Cela ne m'étonne pas de vous, ma belle Emily.

La dénommée Emily lui rendit son sourire et il se félicita de son stratagème.

Cela avait été presque un hasard de croiser son chemin.

Il avait d'abord pour objectif de s'immiscer dans les affaires de son demi-frère et de falsifier quelques documents pour le discréditer. Pour cela, il s'était présenté à l'accueil, là où une grande blonde discutait avec une jeune brune.

Il lui a fallu quelques secondes pour comprendre que leur sujet de conversation tournait autour de "cette peste d'Elena" et il avait entrevu là la possibilité d'une autre sorte de vengeance.

Plus fraîche mais pas moins profondément ancré.

-Très bien, tout ce que vous avez à faire, c'est de vous arranger pour que notre petit contrat marche, entendu? dit-il en écrasant sa cigarette.

-Entendu.

-Et n'épargnez pas cette salope, dit-il en contractant la mâchoire. Je veux qu'elle traîne plus bas que terre. Ça lui apprendra à vouloir me défier

-Evidemment, répondit son interlocutrice. Cela va de soi, cette pétasse n'aura que ce qu'elle mérite, coucher avec le boss, quelle traînée, continua-t-elle et il ne manqua pas de voir la lueur de jalousie dans ses yeux.

Alexandra esquissa un sourire carnassier:

-Vous et moi allons très bien nous entendre Emily, je suis ravi de pouvoir passer cet accord entre nous.

-Nous avons les mêmes intérêts, pourquoi nous en priver?

En effet, pourquoi?

Elle se vengeait pour une raison de jalousie et de fierté mal placées.

Et quant à lui...

Si, dans un premier temps, toute son entreprise n'avait pour but que de provoquer la chute de son demi-frère, les mots acerbes de sa petite pute l'avait plongé dans un état de profond ressentiment.

Comment avait-elle osé lui parlé de la sorte? Jamais personne n'avait osé lui parler comme ça.

Il était habitué aux regards craintifs de ses domestiques, au regard énamouré éperdu d'admiration de Cait, à la rage et aux insultes non contrôlés d'Alec.

Mais, elle, elle lui avait parlé avec un mépris et une condescendance auxquels il n'avait jamais été confrontés.

Cette petite pute ne sait pas ce qui l'attend, se dit-il.

Il allait l'écraser elle, en même temps que son stupide frère.

Il serra son poing puis le détendit et reporta son attention sur la femme devant lui.

-Marché conclu Emily, je ne sais pas vous, mais moi j'ai hâte que le spectacle commence, susurra-t-il en écrasant durement son mégot dans son cendrier.

-De même, répondit-elle en jouant avec ses cheveux.

Il laissa son regard se promener devant ses courbes et posa un regard appréciateur sur le corsage et la poitrine généreuse de sa complice.

Ça change un peu de cette idiote de Caitlin...

Puis il croisa son sourire suggestif et son regard provocateur.

Peut-être qu'il pouvait conclure une autre sorte d'accord en plus du premier...

***

Retour au point de vue d'Elena


Je déposais mon peigne et serrai ma queue de cheval en ignorant les énormes poches qui cernaient mes yeux.

J'étais hideuse, me dis-je en observant mon teint pâle et mes cernes.

Je n'avais pas dormi de la nuit.

Et la nuit d'avant non plus.

Tout ce week-end n'avait été qu'un profond cauchemar émotionnel pour moi.

Cela faisait deux jours que je n'avais pas vu Alec et que j'ignorais tous les appels et les messages de ce dernier.

C'était stupide mais je n'avais pas eu le cœur de lui parler après ce qu'il s'était passé.

Je digérais très mal sa proposition indécente et toute notre altercation ne cessait de tourner dans ma tête.

Ses excuses et ses sentiments avaient beau être sincères, mon ego personnel ne pouvaient soutenir l'affront.

Et Dieu seul sait combien je voulais décrocher pour l'entendre, pour l'imaginer de nouveau avec moi, sans frère psychopathe, père taré ou de fiancée sur papier pour nous déranger.

Juste nous.

Mais c'était beaucoup demander apparemment...

Et la perspective de le voir aujourd'hui me réjouissait autant qu'elle m'angoissait.

Un vrombissement désagréable s'immisça dans mes pensées et j'allais dans ma chambre afin de saisir mon portable qui insistait de plus en plus:

-Allô? dis-je.

-Tiens, tu réponds au téléphone maintenant? répliqua une voix sarcastique je reconnaissais bien.

-Cassidy... Qu'est-ce que tu racontes?

-Je rêve... dit-elle agacée. Je t'ai appelé des dizaines de fois hier!

-Vraiment? Je n'ai pas fait attention, répondis-je en fronçant les sourcils. Mais pourquoi au fait?

-J'hallucine...Je ne sais pas si tu te souviens, mais hier soir, il y avait la soirée que j'ai organisé et à laquelle je t'ai convié!

Je fermais les yeux et je lâchais un juron:

J'avais complètement oublié. J'avais été trop obnubilée par mes problèmes avec Alec et j'avais complètement oublié cette soirée.

-Je suis désolée Cassidy, j'ai complètement oublié, cela m'est complètement sorti de la tête.

-Bien sûr comme les autres plans que nous avions prévu et l'expo de Damon! Cela te dit quelque chose le mot "amitié"? cracha-t-elle.

Je pris la pique sans broncher et murmurai:

-Je suis désolée Cassidy, vraiment. J'ai conscience que je n'ai pas été très présente et j'en suis sincèrement désolée, c'est juste que en ce moment...

-Quoi? Qu'est-ce qu'il y a? Tu peux me le dire, tu sais! insista-t-elle.

Je me tus quelques secondes: la dernière fois, Damon m'avait réprimandé et je n'avais pas manqué voir une lueur de jugement dans son regard quand je le voyais.

Et je n'étais pas prête à subir la même chose de la part de Cassidy:

-Rien, rien de bien important, murmurais-je.

Un silence pesant se fit et quelques secondes après elle dit:

-Bien, quand je serais digne de ton amitié, tu connais mon numéro, asséna-t-elle durement.

Elle raccrocha aussitôt et je laissais tomber mon téléphone sur mon lit.

Génial.

Que pouvait-il m'arriver de mieux que de me disputer avec une de mes meilleures amies?

J'enfilais mon manteau et me préparais mentalement à supporter une journée de travail.

Rien de mieux pour peaufiner cette journée qui commençait en beauté!

Il fallait que je l'appelle ce soir, me dis-je


Le seul point positif était que j'obtenais ma licence dès la fin de la semaine prochaine.

Après cela, je pourrais faire ce que je voulais de ma vie, mon diplôme en poche.

Un sourire naquit sur mes lèvres et je sortis le cœur plus léger.


***

°Point de vue d'Alec.


Je tapote inconsciemment mes doigts sur l'accoudoir alors que le paysage défile devant mon regard.

Et jette un regard sur mon téléphone pour voir si j'ai reçu une notification.

Mais rien.

Pourquoi ne m'a-t-elle pas rappelé?

Je soupire.

Deux jours plus tôt, je m'étais disputé avec Elena, et même si nous nous étions pas quittés fâchés, l'issue m'avait été difficile à assumer.

Voir Elena en larmes, avait été comme m'arracher un membre.

Jamais je n'aurais pensé qu'elle aurait réagi comme cela. Je ne savais pas exactement à quoi je m'attendais, mais sûrement pas à qu'elle me fasse une défense acharnée du mariage et qu'elle fonde en larme, visiblement meurtrie par ce que je lui ai dit.

Le mariage. Dans l'esprit d'Elena, c'était une magnifique fête plein d'amour, je joie et de bonheur!

Tu parles!

Suffisait de voir le couple qu'avait formé mes parents pour se rendre compte que c'était une grande connerie idéalisé par une stupide société.

Ma mère avait été malheureuse durant tout son mariage et mon père indifférent et absent.

Alors je savais de quoi je parlais.

Quoiqu'il en soit, cela avait blessé Elena plus que je n'aurais jamais imaginé.

Jamais je 'aurais du lui demander ça.

Et faire du mal à Elena m'était insupportable. L'idée même qu'elle remette en question notre relation me terrifiait.

Il fallait que je trouve une solution, me dis-je.


-Monsieur, nous sommes arrivés, clama mon chauffeur en arrêtant la voiture.

Je le remerciais rapidement, arrangeai machinalement ma cravate et descendit du véhicule.

Je marchai rapidement et arrivai bientôt aux pieds de mon entreprise.

J'avançais et saluais d'un coup de tête rapide le personnel de l'accueil.

Mais je vis rapidement leur air consterné en me voyant aussitôt dissimulé par un salut hâtif.

Je fronçais les sourcils et décidais de ne plus m'en préoccuper et montai rapidement à mon étage.

Lorsque les battants de l'ascenseur s'ouvrirent et que j'arrivai à mon étage, l'agitation régnante s'éteignit et j'essuyais des regards scrutateurs et insistants.

Je fronçais les sourcils et allais jusqu'à mon bureau en les gratifiant d'un regard méprisant, mais je perçus des chuchotements fiévreux qui achevèrent de me plonger dans le doute.

Que se passait-il?

Je m'enfermais prestement dans mon bureau en tentant de comprendre ce qu'il se passait, en vain.

Je m'adossai en soupirant à mon fauteuil et me massai les tempes quand un coup à la porte me tira de mes pensées:

-Entrez, scandais-je.

Un de mes employés, un certain Antoine, émergea du derrière de la porte et se racla la gorge:

-Bonjour, on a livré quelque chose pour vous, dit-il en agitant une grande enveloppe en kraft.

-Très bien, donnez-la moi et sortez, dis-je durement.

Il s'exécuta rapidement et avant qu'il ne sorte, il me fixa longuement:

-Vous êtes sourds ou attardé? Je vous ai dis de sortir! Sortez immédiatement! éructais-je.

Il sursauta et ferma la porte me laissant enfin seul.

Je pris l'enveloppe et la tournais dans toutes les sens en remarquant son poids et sa largeur.

Je décidais de l'ouvrir et la première chose qui en tomba fut un carton blanc:


Cher petit frère,

Je t'envoie le tout premier exemplaire fraîchement sortie ce matin.

Tâche de dresser mieux ta chienne et apprends lui à tenir sa langue la prochaine fois

Sans rancune et bonne lecture!

Alexander.


Mais que...

Je secouais l'enveloppe et en sortit ce qui ressemblait à un magazine.

Mon regard tomba sur la couverture.

Et je me figeai.

Bordel.


__________

je sais, vous m'en voulez énormément, et je comprends

la rentrée a démarré très fortement, et j'ai du me focaliser sur mes études, sorry

bref, ça s'est passé comment pour vous?

moi, ça va, ma classe est cool mes profs sont sympas et mon emploi du temps passable!

bref, que pensez-vous de ce chapitre?

-le début?

-Elena?

-Alec?

-Alexander?

-Emily?

-La fin?

-La suite?

brefouille, vous m'avez vraiment manqué et je suis heureuse de vous avoir

merci encore

je vous aime bande de mandrill gris hérisson.




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