Chapitre 62
hey.
je sais que cela fait longtemps mais j'ai mes raisons. et je suis désolée si cela vous a paru comme inconvenant.
Je m'étendrais plus en fin.
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A peine le jet atterri, qu'Alec avait déjà pris les devants et m'avait proposé de me raccompagner à mon appartement.
J'avais acquiescé et pour ne pas nous faire voir, nous étions rentrés en taxi.
Le trajet s'est étrangement déroulé dans un profond silence.
Je n'étais pas parvenu à croiser le regard d'Alec. J'avais reporté mon attention sur la vue que m'offrait la fenêtre.
L'aube venait teinter le ciel de mille nuances orangés,et je ne pus retenir un sourire de nostalgie en pensant qu'il y avait à peine quelques heures, nous étions à des milliers de kilomètres de là.
-Je te promet que nous y retournerons de nouveau, déclara Alec qui semblait avoir lu dans mes pensées, tout en prenant ma main.
Je me tournais vers lui, ne pouvant que lui répondre par un sourire.
C'était tellement étrange, cette simple phrase entrevoyait une esquisse de promesse.
Une promesse d'avenir.
Et alors que cette phrase m'aurait rebuté il y a quelques temps, je ressentis au contraire une douce joie.
Sans même que je m'en rende compte, je m'étais entravé seule des barrières que je m'étais imposés.
Car je n'étais plus aussi réticente aux attentions d'Alec qu'avant.
Cela aurait dû me faire peur, m'alarmer contre les potentiels dangers de cette baisse de garde.
Et comme pour confirmer ces pensées, ma main resta naturellement dans la sienne, sans que j'éprouve le besoin de l'ôter.
Il lâche un sourire éblouissant et je regarde de nouveau par la fenêtre, alors que son pouce trace des petits cercles sur ma main.
Et je me sens subitement heureuse et une agréable sensation m'envahit, m'arrachant un sourire niais.
Quelques minutes plus tard, nous arrivons en bas de mon immeuble, et Alec m'accompagne jusqu'à la porte du bâtiment.
-Merci encore Alec, c'était magique. Merci.
-De rien, ce n'est pas grand chose tu sais.
Je souris simplement et il se racle la gorge:
-Bon, je vais rentrer chez moi si tu n'as plus besoin de moi, dit Alec en se grattant la nuque l'air étrangement gêné.
Voir Alec aussi mal à l'aise était une situation aussi inédite que drôle, et je ne pus retenir un rire.
-Arrête de te moquer de moi, marmonne-t-il l'air renfrogné.
-Je suis désolée, c'est juste que te voir aussi gauche me fait rire.
-Ce n'est pas très gentil de ta part, dit-il avec un léger sourire en coin.
- Je t'ai connu plus assurée, dis-je d'une voix doucereuse. Où est donc passé cet Alec aussi confiant qu'arrogant?
Il hausse les sourcils et s'avance vers moi:
-Arrogant? Moi?
Je m'apprête à hocher vigoureusement la tête pour confirmer mes propos, mais
il m'en empêche.
Alec pose ses lèvres sur les miennes, et commence doucement à les embrasser du bout des lèvres
Je reste complètement choquée et je ne sais comment réagir.
Ses mains viennent se poser sur mes joues et il intensifie ses effleurements, alors que je suis toujours aussi surprise et passive.
Je ne m'y attendais pas, et si jusqu'ici j'avais plus ou moins perçu les rapprochements d'Alec, ce baiser m'en convainc définitivement.
Constatant mon manque de réaction, je le sens se crisper et s'éloigner, mais aussitôt je le retiens.
Je n'ai aucune excuse. Je ne suis pas sous l'emprise de l'adrénaline ou sous celle de l'alcool.
Je suis pleinement consciente et pour une fois dans ma vie, je décide d'écouter ce que mon cœur veut.
Et maintenant, il désire le contact des lèvres d'Alec.
Je l'empoigne par les cheveux et l'embrasse avec une ferveur désespérée.
J'y mets tous les sentiments troubles qui m'animent à son égard. J'y met tout ce que je ressens depuis notre séparation.
A quel point, malgré tout, il m'avait terriblement manqué.
Et lorsqu'il répond à ma demande, c'est une explosion de sensations.
Je me sens revigorée, et pleine d'une énergie purifiante.
Un baiser qui est mêlé d'une douceur délicieusement passionnée, et je ne cherche plus à réfléchir, et je l'embrasse davantage, alors qu'il ressert son emprise sur mes joues.
Intérieurement, je sais qu'il sera difficile de revenir en arrière, mais peu importe.
Nous finissons par nous séparer à bout de souffle, et il pose son front contre le mien.
Il me regarde avec une intensité telle et avec une expression si merveilleuse que je ne peux que demeurer béate devant la sérénité qu'il dégage.
-Je vais trouver une solution pour nous, souffle-t-il. Je te le promets.
Sa phrase au lieu de me rassurer, me fait tendre, et inconsciemment, tous les facteurs m'enjoignant de m'éloigner refont surface.
-Nous? demandais-je
-Tu le veux bien? me demande-t-il.
J'hoche la tête et il m'embrasse sur le front. Une nouvelle fois, il me contemple en replaçant une mèche derrière l'oreille.
-Je t'... Je te revois demain, d'accord? dit-il en reprenant sa phrase.
Ses paroles me font prendre conscience de la situation:
Alec demeure mon supérieur en dépit de tout, et avoir une quelconque espèce de relation avec lui me pousserait dans une situation interdite.
-Alec, on ne peut pas, je suis ton employée... dis-je alors que la culpabilité me gagne déjà.
-Alors on fera attention, je maîtrise la situation,ne t'inquiète pas d'accord?
Je soupire mais acquiesce néanmoins. Il esquisse alors un grand sourire et de nouveau, il m'embrasse.
Et toute raison me quitte, et je me sens embrasé d'une volonté nouvelle.
Oui, je voulais essayer et tant pis pour le reste!
Notre baiser se prolonge alors tout doucement, et Alec rompt le baiser, en souriant.
-A demain, susurre-t-il en m'embrassant sur la joue et en commençant à s'éloigner.
Ma main effleure furtivement ma joue et je sens mes lèvres s'incurver en un sourire stupide.
Je pivote et entre dans mon immeuble, et monte jusqu'à mon appartement.
J'ouvre ma porte et m'engouffre à l'intérieur en m'adossant à la porte.
Je me mords la lèvre et je sens mon coeur battre frénétiquement.
-Elena?
Je sursaute et je vois Danny l'air complètement hagard, émergeant du sommeil.
-Que fais-tu levée aussi tôt? Tu es partie quelque part? Je ne me souviens pas de t'avoir entendu rentrer hier
Oh, j'étais juste au Brésil, rien de bien grave.
-Oh, oui j'étais avec les filles hier, et je suis rentrée tard.
Il hocha la tête rapidement et bâilla une nouvelle fois, et je bénissais ma chance pour que son esprit soit encore embrumé.
En temps normal, Danny se serait inquiété et m'aurait cantonné à un interrogatoire serré.
Il alluma le grille-pain et y introduit deux tranches de pain, et s'assit paresseusement sur la table de la cuisine.
Je m'approchai de lui, et il me regarda puis déclara:
-C'est quoi cet air d'imbécile heureuse, se moque-t-il gentiment. Tu as passé ta nuit à DisneyLand ou quoi?
Je ris et je m'assis à ses côtés en retenant un soupir de béatitude:
-Danny?
-Ouais?
-Tu penses qu'il est possible de retomber amoureuse d'une personne? Même si elle est celle qui t'as le plus blessé?
Il fronce les sourcils et répond:
-Je ne sais pas, oui c'est peut-être possible. Pourquoi me demandes ça?
-Pour une amie, dis-je précipitamment. Bon, je vais prendre ma douche, dis-je en me levant et en lui embrassant la joue.
Je n'attendis pas sa réponse et me précipitais dans la salle de bain.
C'est en contemplant mon reflet dans le miroir que je trouvais la réponse à ma question.
Et j'espérais simplement que cette fois-ci, les conséquences ne seraient pas aussi désastreuses.
***
-Tu veux un café ma belle, me demande Natacha, la serveuse de la cafétéria.
-Non, c'est bon, merci encore, dis-je en secouant la tête. Je vais monter.
-Oh oui dépêche-toi, il ne faudrait pas provoquer la colère de Monsieur Harding, dit-elle d'un ton pompeux.
Je souris ne répliquais rien, puis m'exécutais.
Arrivée à mon étage, je m'installais à mon bureau et débutais mon travail.
Un bruit sourd me fit lever la tête et je vis Emily, mettre violemment une liasse de papiers sur mon bureau:
-Tu peux aussi te calmer Emily, grognais-je.
-Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi, idiote, dit-elle d'une voix haineuse.
Je sentis la fureur m'envahir et je dis calmement:
-Tu ne sembles pas avoir saisi Emily. Reparle-moi encore une fois comme ça, et je ne me contenterais pas de te donner une simple baffe, mais de t'arracher les cheveux.
Elle me fixa de nouveau haineusement et tourna les talons, tandis que je soufflais agacée.
Bien que je savais qu'elle ne me portait pas dans son coeur, je ne pus trouver sa haine étrangement exacerbée.
Pourquoi semblait-elle me haïr à ce point?
Je décidais de passer outre et j'entendis alors la porte du bureau d'Alec s'ouvrir.
Je le regardais sortir, alors qu'il ajustait sa veste noire, et qu'il balayait d'un regard l'ensemble de la pièce.
Son regard s'arrête sur moi, et mon cœur loupe un battement.
Je souris discrètement mais mon sourire s'éteint brusquement quand je vois que toute la chaleur et l'affection de la veille est remplacée par une neutralité presque froide.
-Melle Parks, j'aurais besoin que vous me photocopiez les dates des rendez-vous de la semaine.
Je suis si surprise par son ton glacial et hautain que j'en viens à cligner stupidement des yeux.
Qu'est-ce que...?
-Etes-vous sourde Melle Parks? réplique-t-il d'une voix agacée.
Je saisis d'un bref coup d'œil Emily esquisser un sourire satisfait.
Elle s'empresse de quêter l'attention de Miranda, sa stupide amie et de lui demander d'assister à cette scène, alors que son sourire s'accentue.
Un brusque flambée de chaleur m'embrase tandis que le rouge de l'humiliation me couvre les joues.
Je ne comprends pas.
La veille, il s'était montré si attentionné et prévenant, et là, il se mettait à me rabaisser.
Avait-il monté tout cela -le voyage, l'école, les attentions- simplement pour mieux m'avoir?
M'étais-je montré encore une fois incroyablement naïve pour être tombé dans son jeu de charme?
Je sentis un poids m'obstruer l'estomac et ma gorge se nouer, mais je tentais de me ressaisir :
-Non, je ne suis pas sourde! Je vais le faire. répondis-je avec toute l'amabilité hypocrite dont je puisse faire preuve.
-Vous m'en voyez ravi Melle Parks, et vous tous, aboie-t-il en reportant son attention sur l'étage, cessez de paresser!
Il regarde de son air naturellement condescendant l'ensemble de l'étage et retourne dans son bureau, alors que je crispe mes poings.
Espèce de tyran menteur, baratineur et fourbe.
J'aurais du lui arracher la lèvre au lieu de l'embrasser cet idiot.
Je me lève furieusement et me dirige vers la photocopieuse, en maudissant un certain blond dans mon esprit.
Mais devant la photocopieuse, la fureur est vite chassée par une ébauche de douleur.
Je n'avais pas rêvé tout de même? Je n'avais pas imaginé cette attention et cette prévenance?
Ses mots n'étaient-ils que les simples mirages de mon esprit embrumé?
Je finis ma photocopie et m'apprêtais à retourner à ma place, mais on me saisit brusquement par le bras.
Je fis face au visage méprisant d'Emily qui me toisait hargneuse:
-Qu'est-ce que tu veux Emily? grognais-je.
-Est-ce que tu as une relation avec Monsieur Harding? demande-t-elle de but en blanc.
-Quoi? demandais-je complètement abasourdie par cette question.
-Je vais te le demander plus directement Sainte-Marie, est-ce que tu couches avec Harding, oui ou non?
-Quoi? Non! répondis-je haussant la voix.
Avait-elle appris ce qui s'était passé quand j'étais totalement bourrée?
A cette supposition, je me sentis rougir brusquement, mais à ma grande surprise et surtout soulagement, Emily interpréta mal mon embarras:
-Oh c'est touchant! On lui dit le mot "coucher", elle rougit comme une ado, railla-t-elle. Bref, au moins j'ai ma réponse, dit-elle en souriant. Quand je pense que Miranda et Antoine étaient persuadés qu'il y avait quelque chose.
J'essayais de dégager mon bras mais elle me retint en sifflant:
-En même temps, comment aurait-il pu s'intéresser à une fille comme toi, quand il peut avoir des filles vraiment magnifiques? dit-elle en me dévisageant d'un air dégoûté.
-C'est vrai ça, comme toi j'imagine, qui est si agréable! Comment ne pas te remarquer? dis-je sarcastique.
-En plus, il n'en a rien à foutre de toi, tu es juste bonne à faire ses corvées, réplique-t-elle acide.
Sa dernière remarque réussit à planter son venin en moi, et ma superbe dégringole:
-Ferme-là Emily.
-Aurais-je touché une corde sensible? La Coincée se serait-elle amouraché d'Alec Harding? dit-elle moqueuse.
Je la fusille du regard mais elle reprends:
-Rend-toi à l'évidence Elena, tu es insignifiante. Jamais il ne pourra s'intéresser à toi
-Si je suis aussi insignifiante, alors pourquoi es-tu venu me demander cela? murmurais-je. Après tout, comment pourrait-il s'intéresser à moi? dis-je en reprenant ses mots.
Sa mâchoire se contracte et l'espace d'un instant, je savoure le fait qu'elle se soit contredit dans ses paroles:
-Maintenant, lâche-moi Emily, j'ai peur d'attraper la rage, répliquais-je d'une voix ferme
Elle m'adressa un dernier regard de pure haine et lâcha mon bras en me balançant une insulte
Pour changer
Je vais à mon bureau et j'essaie de me remettre à mon travail, mais cette altercation avec Emily m'a chamboulé.
Ses mots ont réussi à me toucher alors même que je n'avais jamais eu cure des paroles d'Emily.
Et là, juste car elle avait mentionné Alec, j'avais été beaucoup plus sensible à ses paroles.
C'était insensé.
La feuille que je venais de photocopier me rappelait que je devais la donner à mon supérieur.
Je soufflais et me levais pour y aller.
J'inspirais pour me donner une contenance et j'entrais la tête haute quand sa voix retentit un tonitruant "Entrez"
-J'ai votre feuille, dis-je en entrouvrant la porte
Lorsqu'il me vit, une lueur passa dans son regard et il se leva en me faisant signe d'approcher.
Je vins devant son bureau tandis que j'entendis fermer la porte, et j'inspirai de nouveau, en déposant la feuille sur son bureau.
Je fais volte-face pour retourner à mon bureau mais des bras vigoureux m'enlacent.
Je reste paralysée en voyant qu'Alec s'est jeté dans mes bras et qu'il avait désormais sa tête au creux de mon cou.
Une violente colère m'envahit et je le repoussais violemment:
-Lâche-moi immédiatement, cinglais-je.
Il fronce les sourcils et je m'énervais davantage:
-Tu crois que tu peux te permettre de me traiter comme une merde et ensuite m'enlacer comme si de rien n'était. Tu es complètement lunatique mon pauvre!
Je pris une brusque inspiration avant d'asséner:
-A quoi tu joues? Tous tes mots n'étaient que du cinéma? balbutiais-je.
-Calme-toi deux secondes Elena, dit Alec en fronçant les sourcils.
-Je ne me calmerais pas! Tu me sors de belles paroles et moi comme une idiote je te crois.
-Elena, écoute moi bien d'accord? réplique Alec, les traits contractés. Je t'interdis de croire que tout ce que je fais n'est pas sincère, d'accord? Je t'ai dit qu'il fallait que tu me fasses confiance, pourquoi ne le fais-tu pas?
Je demeure dans l'incapacité de répondre, tout simplement car la réponse me paraît maintenant clair: je n'ai pas encore assez confiance en lui.
Il constate mon manque de paroles et soupire de dépit:
-Elena, si je me suis montré aussi froid, c'est tout simplement parce que je ne veux pas attirer l'attention sur nous.
Je ne réponds rien et il continue:
-Je... Je les entendus Elena, dit-il, ils soupçonnent des choses et je dois me montrer beaucoup plus discret.
Cette phrase me fait penser à ce que me disait Emily à tout à l'heure, comme quoi, des rumeurs courraient sur une espèce de relation entre moi et Alec.
Et maintenant que la commère en chef était persuadé du non-fondé de ces rumeurs, les rumeurs prendront une autre forme d'ampleur.
En somme toute, Alec a eu le réflexe intelligent de m'ignorer pour mieux détourner l'attention.
-Donc, tu ne me mentais pas, hier?
-Non, je ne te mentais pas! J'étais vraiment sincère Elena, comprend-le! dit-il d'une voix affermie.
Il ferme les yeux, semble se détendre, puis il s'empare de mes mains.
Je le laisse faire et baisse mes yeux sur nos mains, alors qu'il les effleure doucement:
-Tu ne comprends toujours pas? Je veux nous laisser encore une chance, s'il te plaît.
-Pourquoi? soufflais-je. Pourquoi es-tu aussi obstiné?
Il émet un sourire triste et me caresse la joue, avec une douceur incroyable. Puis il croise mon regard, et il ferme les yeux.
Il les rouvre et me murmure d'une voix basse:
-Parce que je suis encore amoureux de toi, voilà pourquoi.
J'éclate en mille morceaux, et je me sens précipitée du haut d'un gouffre.
Mes pensées sont des morceaux de verre qui ne parviennent plus à refléter le miroir de mes sentiments.
Aucun mot ne parvient à modéliser le cours de mes pensées.
Parce que je suis encore amoureux de toi
Ces huit mots chassent en une fraction de seconde tout ce que j'avais bâti, chassent l'ensemble des forces dont je m''étais couvert.
Et à voir l'expression d'Alec, la sincérité de ses paroles ne fait aucun doute.
Ma conscience m'affirme pourtant que d'ores et déjà, des signes lui avaient permis de saisir des bribes de vérité.
Quand il avait appris que je sortais avec Bastian, il s'était épanché de manière totalement spontanée et libre, sans toutefois exposer clairement la vérité.
C'est une chose de supposer un fait.
C'en est une autre de l'entendre de vive voix.
-Alec, je...
-Je ne te demande pas de me répondre la même chose Elena. Je sais que je dois me montrer patient. Seulement...
Il fouille dans ses poches et en extirpe quelque chose.
Il ouvre sa paume et je vois une clé et une épigraphe avec un numéro dessus.
-Qu'est-ce que c'est? demandais-je curieuse.
-Tu te souviens? Je t'ai dit que je ferais tout pour nous deux, répond-t-il. Et je sais que maintenant, la situation est différente alors je veux simplement que nous ayons notre propres moments, sans nous soucier des autres.
Je nous ai pris une chambre dans un hôtel en périphérie de la ville; continue-t-il en touchant la clé. Je pensais que ce serait plus simple et qu'il y aurait moins de risques qu'on nous voit.
-Tu veux que l'on se voit là-bas? soufflais-je.
-Je pensais que nous pourrions nous y voir le week-end. J'en ai marre d'être obligé de te parler, carrément enfermés dans mon bureau. Je veux juste que nous nous retrouvions seuls. La chambre est au nom des Wilson, continue-t-il en fixant son bureau.
Il tripote la clé dans ses mains avant de dire:
-Je t'ai dit ce que je ressentais Elena. Je t'ai dit que je voulais nous donner une chance.
-Je ne sais pas Alec, on ne peut pas faire ça, dis-je nerveuse
-Je te demande simplement de ne pas jouer avec mes sentiments. Je ne pourrais pas m'en remettre Elena, dit-il presque suppliant. Je sais que toi aussi tu as des sentiments pour moi, continue-t-il en soutenant mon regard.
-Comment peux-tu en être aussi sûr?
-Parce que si cela n'avait pas été le cas, tu ne m'aurais pas embrassé hier, et en ce moment même, tu ne resterais pas.
Il me fixe d'un regard troublant et il me tend la clé:
-Si tu veux aussi nous donner une chance, sache que je t'attendrais samedi soir, à partir de 19 heures. L'adresse est derrière le numéro de chambre.
Je secoue la tête.
On ne peut pas, c'est beaucoup trop insensé.
-Et Caitlin? murmurais-je
-Je ne l'aime pas. Elle fait sa vie et je fais la mienne. Ce n'est même pas officiel.
-Ça le sera un jour, dis-je légèrement venimeuse.
-Pour l'instant, je veux juste penser à nous. Je ne veux pas songer à l'avenir Elena, tu ne veux pas toi aussi, que nous pensions, pour une fois, à nous et seulement à nous?
-Je ne sais pas Alec, répondis-je en tripotant ma manche.
Il soupire puis ajoute:
-Je ne te retiens pas, tu peux t'en aller. Et si tu ne viens pas, je comprendrais que nous deux ne sera plus possible et je te laisserais tranquille. Définitivement.
Son regard achève de me déstabiliser et je serre farouchement la clé dans ma main.
J'hoche la tête en signe d'au revoir et je m'en vais vers la porte en glissant la clé dans ma poche.
Et alors que je m'assois encore tremblante des aveux d'Alec, je sens le contact de la clé me brûler la hanche.
Je suis encore amoureux de toi.
L'amour était un sentiment dont je m'étais anesthésié depuis un bout de temps, et en quelques mots, Alec s'affranchissait de toutes les défenses de mon cœur.
Car il aurait été hypocrite de ma part de nier l'étincelle de joie qui s'était allumé en moi à l'entente de sa déclaration.
Alec est amoureux de moi.
Il est amoureux de moi.
Je sens un sourire me parcourir les lèvres et je dois me retenir pour ne pas rire comme une idiote éperdue.
Je tâtonne la clé qui se trouve dans ma poche et ma conscience et mon cœur se livrent en une bataille acharnée.
Pouvais-je vraiment entamer une relation secrète avec Alec?
Que dirait mes amis? Eux qui m'avaient soutenu lors de ma rupture avec lui.
Et mes parents?
Que diraient les gens si je sortais avec mon supérieur?
En faisant ça, je risquais ma place ici et donc je mettais en péril l'obtention de mon diplôme.
Toutes les déceptions que je causerais et tout ce que je perdrais valait-il vraiment des bribes de bonheur fugaces avec Alec?
Parce que oui. Alec me rendait heureuse.
La veille, il m'avait fait vivre un des plus beaux jours de ma vie. Il avait réalisé un de mes rêves.
Devais-je me montrer égoïste, et cesser de penser à ce que penseraient tout ceux qui m'entourent?
Ou rester droite et intègre, et suivre le cours normal de ma vie?
La réponse se crayonne habilement dans mon coeur et je sais que quelque soit le choix que je ferais, je ferais irréversiblement un sacrifice considérable.
Que je souffrirais tôt ou tard de ce choix.
Un choix dont peut-être, je ne saisissais pas l'ampleur.
Mais aurais-je la force d'en supporter les conséquences?
"L'amour comme un vertige, comme un sacrifice, et comme le dernier mot de tout."
Alain-Fournier
____________
hey
alors oui j'ai mis du temps à publier.
Quoiqu'il en soit, j'espère quand même que ce chapitre vous aura plu!
que pensez-vous
-d'Elena?
-Alec?
-La fin?
Je ne sais pas si vous avez aimé ce chapitre, mais pour la première fois de ma vie, j'ai énormément hésité à le publier.
(alors là, il y a un grand paragraphe sur ma vie, donc si cela ne vous intéresse pas, sautez directement le paragraphe jusqu'aux petites étoiles! ou partez parce que bon, ma vie est peu intéressante.)
Je vous explique.
Durant ces deux semaines, j'ai plus ou moins découvert plein de choses. Sur moi ou ma façon d'écrire.
Avant de lire, sachez que je ne fais pas preuve de pathétisme ou de prétention dans mes propos mais d'un jugement sur moi-même que j'estime dur mais mérité.
Au chapitre précédent, je vous ai demandé des critiques sur mon livre. Des critiques que j'ai toutes bien lu et appréciée et surtout prises en compte dans mon jugement.
Cela m'a fait énormément réfléchir.
En MP, je ne sais plus qui, s'est montré d'une justesse incroyable et d'une vérité crue.
Je veux dire, elle m'a clairement exposé les grands défauts d'Unique.
Et si avant j'en étais assez consciente, son commentaire a exacerbé mon opinion.
Tout ça pour dire que j'ai eu tellement honte de laisser un début aussi pitoyable. Je me suis relu et j'ai halluciné tant c'était pitoyable.
Je veux dire que j'ai vraiment eu honte que vous lisiez des débuts aussi médiocres, et j'ai éprouvé de la culpabilité envers toutes les petites perles de Wattpad, inconnues mais dont le travail dans son entièreté est louable.
Je sais que vers les derniers chapitres, j'ai tendu à m'améliorer, mais cela n'excuse pas le début à chier.
Et donc aujourd'hui, je me remet énormément en question.
Je pense que j'ai été dépassé par le "succès" d'Unique et que j'ai eu mal à pallier la croissance des lecteurs, et la qualité de l'écriture.
Déjà il y a ça.
Puis, il y a plusieurs jours, la meilleure amie de ma mère qui est professeur de français et que j'ai beaucoup en estime est venue à la maison. On va l'appeler K.
K, je la connais depuis longtemps. Elle est prof de français donc.
J'ai toujours été débrouillarde en français. J'adore cette matière et je n'ai jamais eu l'impression de travailler.
Bref, tout ça pour dire que K le sait et qu'elle a selon ses mots "flairé un potentiel" qu'il faut que j'exploite.
Du coup, parfois, elle me donne des cours, mais non pas des cours de français lambda de soutien mais des cours "d'approfondissement".
Tant et si bien qu'en troisième, K. m'a avoué que j'avais les capacités nécessaires pour passer le bac de français. Pas avec la mention et tout, faut pas rêver, mais au moins le décrocher.
En bref, K connaît réellement mes capacités et mes aptitudes à écrire. Je veux dire, elle connaît mes limites et jusqu'à où je peux aller.
Bref, de fil en aiguille, elle est tombé sur Unique.
Et comment expliquer?
En bref K a trouvé Unique assez étonnant. Elle n'a pas dit décevant, mais elle le pensait je crois.
Elle m'a clairement expliqué que j'avais choisi la facilité et que je me rabaissais.
Que je pouvais faire beaucoup mieux etc...Que je devais sortir des sentiers battus, etc..
Ses propos m'ont déboussolés.
Car je me trouve tiraillée: d'un côté, j'ai toutes ces critiques constructives et pertinentes mais de l'autre, j'ai ces messages m'encourageant etc...
Je ne saurais vous décrire ce que je ressens quand je reçois en privé des messages du genre "je t'adore, continue".
Mais surtout ces messages, de filles qui me remercient de les faire rêver.
Ces filles qui me disent que grâce à Unique, elles espèrent trouver un jour leur Alec.
Il y a ces filles qui me confient ne jamais avoir eu de petit ami, qui n'ont jamais embrassé de gars etc...qui me demandent des conseils alors même que je suis l'ado la plus banale de France
Et ces messages me boostent, me donnent le sourire.
Alors je ne sais pas quoi penser aujourd'hui.
Unique se finira un jour.
Oui mais après?
Ainsi j'avais prévu d'ores et déjà la suite et fin d'unique. Mais ces événements récents, les derniers commentaires me font réfléchir.
Dois-je changer ce que j'avais prévu, ou non, mais décevoir?
Est-ce que inconsciemment, j'écris en fonction de ce que le lecteur veut et non plus en fonction de ce que je veux moi, comme le dit K?
je ne sais pas, je suis assez déstabilisée, j'avoue.
aussi c'est pour ça que dans ce chapitre, se ressent sûrement cette absence de sûreté et d'assurance.
Bref, je voulais juste vous confier ce que je ressentais.
Je dis clairement ce que je pense.
Unique est quand même mon premier bébé, si je puis dire.
Je sais que dans plusieurs années, je serais en mode "wtf? j'ai écrit ça? "
Mais peu importe, car malgré tout, je continuerais Unique jusqu'à la fin.
et j'ai quand même des projets.
J'espère juste que vous serez toujours là.
Et qu'une chose soit quand même clair, malgré le début dont j'ai vraiment honte, je suis quand même fière de moi, de mon évolution, des rencontres que j'ai faites.
Je suis quand même fière de mes personnages, de ma progression etc...
et tout ça, c'est quand même grâce à vos commentaires. Donc merci.
voilà, je suis désolée pour ce pavé, je veux simplement m'expliquer sur mon absence et toutes ses conséquences.
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Je vous aime bande de koalas rouge terre.
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