Chapitre 26: Remplacer le manque
C'est normal qu'à 8h10, un samedi matin je sois déjà épuisée ? Non sérieusement j'ai l'impression de revenir d'un périple dans l'Himalaya. Je suis attablée devant un café (j'en bois jamais mais inconsciemment à force de voir la plupart de mes potes en boire un le matin je me dis que si tout le monde en boit ça doit pas être si mal) en face de ma grand-mère dans sa robe de chambre fleurie. Elle lit « Courrier International » version papier s'il vous plait, mon grand-père avait rendez vous avec des actionnaires parce que oui il continue toujours de gérer sa société. Sofia, dort encore en classique lycéenne qui dort jusqu'à 10h.
J'avale une énième gorgée de la boisson corsée dont en vrai je n'apprécie pas plus le goût que ça.
Encore la moitié de la tasse ?! Oh non, ça a beau être un des cafés les plus fins de France je refuse d'en boire plus, rien que de penser à toutes les personnes qui s'en servent au distributeur, je n'ai pas envie d'être un mouton ou une pâle copie de la future femme qui fait pour se rendre plus adulte et mature avec sa tasse de café à la main.
Non, je ne mange pas de ce pain là.
Alors, je me lève et trace jusqu'à ma chambre. Je m'assois contre le mur à côté de ma coiffeuse et fais le tour de ma chambre visuellement, comme si ça pouvait m'aider à résoudre mes conflits. Mon regard se pose en premier sur la multitude de cadres de famille posés sur ma console blanche vernie, des photos de mon enfance ou plus récentes, familles, amis, bons moments. Mon dressing, véritable fouillis, rempli de sacs de créateurs comme de sacs H&M, de hauts Zara comme Versace. Accrochée à un portant ma veste tailleur Yves Saint Laurent offerte par la marque à la société de mes grands parents, je la mets uniquement pour les occasions.
Mon lit recouvert de plaids et autres coussins. Un pan de mur est toujours resté vide, je n'ai jamais su quoi y mettre, je considère que quand je le regarde c'est l'entrée à la pensée libre, l'imagination et toutes ces choses mystérieuses qui se rattachent au rêve. Enfin, mon grand miroir qui a malgré avoir appartenu à mon arrière grand-mère a bien vieilli. Elle m'avait dit qu'il avait été fait sur mesure pour elle à l'époque par un créateur milanais. C'est à moi qu'elle offrait tout ce qui pouvait se prévaloir d'un certain luxe ou d'une valeur personnelle pour elle. Elle m'a toujours dit que j'avais l'élégance et le charisme de ma mère et que les hommes seraient forcément à mes pieds. J'ai eu 2 mecs. Ouais. Votre famille a beau vous dire que vous avez des airs de Carole Bouquet, Audrey Hepburn ou je ne sais quelle autre actrice, si la société ne vous juge pas à sa hauteur vous le sentirez bien vite et ce pour n'importe quelle domaine que ce soit.
Bip Bip
Qui peut bien m'écrire de bon matin... Paul. Tiens tiens.
Facebook :
De Paul : Yo, comment tu vas ? Si t'as rien de prévu ce soir on peut aller manger un bout en ville, n'y voit rien de séducteur ou quoi, juste pour te connaître.
A Paul : Coucou, avec plaisir, tu veux...
Stop. Stop. Stop. EFFACER.
Qu'est ce que je m'apprêtais à envoyer là ? J'ai la soirée de Deen ce soir. Putain de merde.
Réecrivons ce message.
A Paul : Je ne peux pas encore te donner de réponse j'étais déjà invitée, je vais réfléchir...
Vite. Appeler Sarah.
06...........
-Allo ? Qu'est ce tu m'appelle à cette heure là ?
-Ben bouge toi j'ai un truc grave chaud à te demander.
Je me cale contre un coussin, appuyée au mur.
-Diiiis...
- T'sais ce soir ya la réssoi chez Deen...
-Hmm... tourne pas autour du pot meuf faut qu'j'te dises un truc aussi.
- Ta gueule je parle. (je rigole en même temps qu'elle) Hier j'suis allée me promener avec Ken en ville et...
- Genre direct ?!
-Putain meuf tais toi steplait on va jamais y arriver. Donc, il s'est rien passé de ouf on a parlé, et il m'a dit qu'il tenait à ce que je sois là ce soir mais genre le mec là... Paul ben il m'a proposé d'aller bouffer en ville ce soir... du coup je sais pas quoi faire !
J'entends un rire qui s'amplifie de plus en plus.
- T'as vraiment le don de te mettre dans la merde toi (elle part en fou rire)aaah meuf j'en peux plus de toiii...
-Hmm très drôle...
- Mais t'as trop une vie chiante toi en fait.
-T'as vu.
Sans commentaire.
- Ben attends... tu viens avec Paul à la soirée genre avant vous buvez un verre et après tu l'emmènes...
-Arrête de blaguer Sarah.
- Mais je blague pas meuf, tu le fais passer pour ton futur mec...
- T'aurais pas oublié que dans l'idée je dois sortir avec Ken ?
-Mais tu l'aimes ou pas bordel ?
- Oui.
C'est sorti brutalement, pas forcément volontairement mais je crois que j me suis tellement posé la question qu'au fond j'crois que j'ai fini par trouver la réponse.
-Pour une fois que tu parles clairement de lui... ben tu dis que c'est je sais pas moi... pff.. au pire tu bois un verre et tu lui dis que t'as pas le time pour plus...
- Mouais, bon j'te capte quand j'ai du nouveau, mercii
- Hé attends, j'crois que je suis en kiff sur un gars...
-Idriss ?
-... Tu soules, comment tu savais ?
-Comment tu lui parles en philo c'est pas comme si tu parlais à Daniel... (rires)
-Mais la philo c'est un cours à part entière... enfin bref il y sera ce soir donc raison de plus pour que tu sois là !
-Pour tenir la chandelle c'est ça ?
-T'as trop de valeur pour ça excuse moi.
-Exact.
-Non mais genre pour me conseiller ou voir comment ça se passe.
-Ouais, tenir la chandelle quoi.
-Oh t'es gavante tu comprendras sur le moment. Si t'es pas là ce soir j'te jure j'vous bute tous.
-C'est ça.
Je raccroche en rigolant, Sarah est difficile à comprendre elle et sa franchise débordante mais « bizarrement » c'est avec elle que j'ai les meilleurs bails et délires.
Ellipse de quelques heures
Je me décide pour une robe noire moulante arrivant à mi genoux, simple mais élégant. Je me boucle légèrement les cheveux, pas besoin de trop en faire. Je prends mon sac à main Chanel, ma sœur m'attends en jupe noire et haut en dentelle blanc crème dans le couloir. Merde il faut que je lui dise.
Roxane- Euh t'y vas maintenant ?
Sofia- Ben Deen m'a dit de venir un peu avant.
Roxane- Je comprends pourquoi, euh moi j'ai un truc à aller faire avant (je vois son regard interrogateur) je t'expliquerais.
Dans le bus je rigole un peu, nerveuse et excitée à la fois.
« Vaugirard Favorites ».
Je descends, j'ai un peu de mal à marcher avec mes talons noirs vernis mais j'avais la flemme de changer de chaussures. Tant pis si il le prend pour lui. On a jamais dit que c'était un rencard. Si il faut il va se pointer en jogging, j'aurais l'air de quoi à côté. D'une dévergondée. D'une p***. Ouais.
J'arrive devant le bar, pile à l'heure, il m'attend déjà, debout à l'entrée.
Paul-... Salut, waouw si j'avais su je me serais mieux habillé.
Les mecs ont vraiment rien dans le cerveau. Il pense que j'ai pas de vie sociale ou quoi.
Roxane- Non mais... je vais à une soirée après... (je préfère ne rien dire de plus, comme pour garder le mystère)
Paul- Cool, moi des soirées j'en fais pas des masses... je... je t'offres quoi ?
Roxane- Perrier citron.
Paul- Ben pour une fille qui va en soirée je m'attendais à de la vodka.
Roxane- Pas maintenant, et puis je ne bois pas beaucoup. (Du moins je ne voudrais pas beaucoup boire mais l'ambiance grisante des soirées fait que je me retrouve à enchainer les verres)
Il commande.
Paul- Tu...euh... tu dois avoir beaucoup d'amis pour aller à des soirées.
Rxane- Normal. Et puis ça se fait au réseau et au feeling, après tu tries.
Ce rendez vous commence déjà à m'ennuyer, je regrette quelque peu Ken et son ironie. Je compte plus les phrases bancales que j'ai sorti, la seule chose dont je me souvienne c'est sa jambe essayant de toucher la mienne, comme pour me faire passer un message. Je m'extirpe de ma chaise, lui faisant comprendre que j'en resterais là, il me regarde d'un air étonné.
Paul- On se revoit quand ?
Une boule d'anxiété se forme en moi, j'aimerais tellement que quelqu'un me sorte de cette situation. Je m'agrippe à mon sac, comme si ça pouvait me sauver. Il se lève lui aussi et s'approche de moi.
Paul- Tu sais des filles comme toi, j'en croise pas souvent, t'es cultivée, ouverte...
Mais il cherche quoi là ? Marre que les seuls hommes qui me « désirent » soient des gros lourdeaux.
Roxane- On se connaît pas Paul.
Paul- Wow, qu'est ce qui t'arrives ?
Il pose sa main sur mon épaule en la caressant.
Roxane- J'veux pas de toi dans ma vie ok ! Tu comprends que j'ai une vie en dehors de toi, je suis pas dispo h24, on a rien à faire tous les deux.
Paul- Quoi ? Ah pardon j'te fais perdre ton temps c'est ça ? Tu me fais juste dépenser mon fric inutilement. C'est dégueulasse !(Il donne un coup dans des verres posés sur une table à côté).
Encore une fois, je me demande qu'est ce qui ne tourne pas rond chez moi.
J'espère que ce chapitre vous a plu, je m'efforce de tenir le rythme de publication désolé si néanmoins celles ci ne sont pas régulières mais je préfère prendre mon temps pour écrire un bon chapitre plutôt que de me forcer pour poster. N'hésitez pas à voter, ça me ferait super plaisir vraiment et à commenter. Peace.
Hi everybody, sorry again for my absence, i try to have a regular rythm of publication but it's very difficult for me. I prefere post a chapter that i'm proud than publish a chapter just for post. Anyway. Don't hesitate to vote or comment this chapter. Peace.
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