Chapitre 24: Une journée mouvementée
https://youtu.be/Mc8LjwZvxHw
Musique que je vous conseille d'écouter en même temps que vous lisez ce chapitre. Je trouve qu'elle retrace bien les différentes émotions du chapitre ;-)
Jeudi 1er avril
Arretez, je sais que vous y avez pensé... Sauf qu'aujourd'hui je ne vous parlerais pas de poissons mais d'une personne que j'ai bien failli oublier.
Paul.
Alors, devant mon croissant matinal de 6h30 avant d'aller en cours, je cogite une fois de plus sur son cas. Je finis vite mon petit déjeuner et file m'habiller. Pull ocre et jupe noir en cuir arrivant un peu au dessus du genou. Je rentre légèrement mon pull dans ma jupe, remonte un peu celle ci, geste machinal puis me vais me brosser les dents et me maquiller à la salle de bains. Une préparation pour le lycée normale en somme.
Il me reste 10 minutes avant de partir prendre le bus, alors je saisis le bout de papier que l'intéressé m'a donné l'autre jour ainsi que de mon ordi. J'ouvre Facebook et fait le point sur les notifications. « Sarah Casadio vous a identifié sur un post ». Il s'agit d'un selfie de nous deux au lycée surement.
Sarah gauche, Roxane droite.
Je like instinctivement et esquisse un petit sourire. Je regarde rapidement les nouveaux likes et commentaires sous mes photos. Passons à la raison principale qui m'a poussé à me connecter sur Facebook alors qu'il me reste 5 min avant de quitter la maison pour le lycée.
Paul Guérin, Paul Gué... Guérin ici.
Je fais défiler les profils, c'est qu'il yen a un tas de Guérin. Hmm, non pas lui, oula lui encore moins... Ah ça y est...
Je parviens à le trouver sur la seconde page. Je clique, curieuse sur son compte.
Paul Guérin
Né le 27 janvier 1987 à Locronan, Finistère, France
Habite à Paris IIIème arrondissement
A étudié à Lycée de Vauban, Brest
Etudie à Université Lettres Paris Sorbonne
Statut : Indisponible (un petit rire m'échappe, excusez moi)
Aime : La littérature française, l'histoire, Star Wars, les pancakes et Daft Punk.
Ok, donc c'est avec ce profil ma foi assez hétéroclite que je suis censée établir une image de lui.
Sa photo de profil laisse à désirer. Une photo mal cadrée de lui devant le Louvre avec le filtre Saturation poussé à son maximum. Hmm...
Passionné de français(logique vu ses études), un peu geek et enfantin sur les bords, il doit surement avoir quelques idées intéressantes. J'hésite à le demander en ami.
7:12. Merde, je suis en retard de 2 minutes, ah oui vous pouvez rire mais quand on vit à Paris, les transports en commun et votre vie sont réglés à la moindre minute. Je me dépêche d'aller prendre le métro 70 à Pont de Grenelle-Maurice Bourdet avant de descendre à Peclet. 75 mètres environ me séparent du lycée, alors je coure, il est déjà 55 parce que oui on dirait pas mais ça prend du temps. Par chance je passe les portes grillagées à temps et file en maths.
Ellipse de quelques heures
Je me trouve à présent au CDI pour une recherche d'histoire avec la prof qui n'arrête pas de me scruter tout à l'heure. Angoissant. Je me suis mise avec Marion et Opale mais je n'ai vraiment pas la tête à me plonger dans les révisions de La Renaissance là maintenant. Marion regarde par la fenêtre comme inintéressée, si seulement je pouvais faire ça moi aussi, mais bon il faut que je révise parce que pour Sciences Po c'est primordial. Encore faut il que je sois prise. Opale appelle la prof pour lui demander une information, alors pendant ce temps là j'ouvre une page Internet et me connecte sur mon compte Facebook. Je file sur le profil de Paul et hésite encore une fois à lui envoyer un message. Et si ce gars était juste un illuminé qui voulait tenter de se faire deux trois meufs pour faire passer le temps ? Et si c'était un psychopathe en quête de victimes ? ET... Et si je pouvais fermer ma gueule ça serait pas plus mal.
Je me décide à finalement l'ajouter non sans quelques regrets. Mais, à ce moment là je sens une main se poser sur mon épaule. Je clique nerveusement sur la croix rouge pour effacer l'onglet et me retourne lentement vers la prof.
Prof d'histoire- Roxane, vous êtes en train de travailler bien sur ?
Roxane- Excusez moi Madame.
Prof d'histoire- Ne vous excusez pas, vous viendrez me voir à la fin du cours.
Alors ça c'est pire que tout. J'ai comme une sorte de trac mélangé à de l'angoisse qui monte en moi. 15 minutes plus tard, je me rends devant son bureau.
Faisant comme si elle ne m'avait pas vu, elle continue de pianoter nonchalamment sur son ordinateur pendant quelques secondes puis baisse ses lunettes pour regarder une page de manuel avant de lever peu à peu ses yeux sur moi.
Prof d'histoire- Vous désirez ?
Roxane- Vous...euh... (ma vue se brouille quelques instants avant de redevenir normale)
Prof d'histoire- Ah oui on devait se voir... hmm... ça fait quelques cours que je vous observe Roxane et vous m'avez l'air un peu perdue comme si le monde réel ne vous touchait pas alors c'est quelque chose que j'admire en un sens mais d'une autre part... cela peut être problématique pour votre avenir... enfin si vous voulez vous pouvez me parler il n'y a aucun souci vous êtes une élève brillante Roxane...
Je perds peu à peu le fil de sa parole pour apercevoir Ken avec Deen, Aplha et Antoine dans la cour. Mon corps entier se crispe. Je le regarde à travers la fenêtre légèrement entre ouverte. Ça m'agace de ne pas arriver à définir ce que je ressens pour lui, amitié, vrai amour, fantasme ? j'en sais rien.
Prof d'histoire- enfin... C'est fou comme l'air est frais ce matin dit elle avant de fermer cette fameuse fenêtre.
Croyez y ou non mais je suis certaine que c'est un putain de coup du destin ce qui vient de se passer. La sonnerie retentit.
Prof d'histoire- Vous avez compris hein ? Docteur Dubourg à l'hôpital de Vaugirard, je suis sur que ce psychologue pourra vous aider dans vos troubles et questionnements. C'est un problème auquel on peut trouver des solutions.
Mais de quoi elle parle ?
Roxane- Merci Madame mais je n'ai besoin d'aller voir personne, je m'en sors très bien comme ça.
Je n'attends pas sa réponse et sort violemment de la salle en percutant... Ken.
Ken- Ca va pas ? Dit il d'un air ironique.
Les larmes me montent aux yeux. Il peut pas sortir de ma vie lui et sa belle gueule. Putain.
Roxane-Fous moi la paix toi !
Je disparais aux toilettes et m'enferme dans une cabine. Je me laisse glisser contre la paroi du mur de cette même cabine en respirant bruyamment, mes pleurs étant parfois coupés de quelques reniflements. J'enfouis ma tête dans mes bras posés sur mes genoux et, là, recroquevillée je ne dis plus un mot et j'attends que ça se calme. Bordel ressaisis toi Roxane. « En fait, tout ce que tu voudrais, c'est que Ken débarque dans les toilettes, t'embrasse et te dise qu'il veut sortir avec toi sauf que tout ça c'est plus possible à cause de toi », ma petite voix ne cesse de me tourmenter. « Comme d'habitude Roxane tu joues avec les gens » « T'es misérable Roxane, nulle, tu sais rien faire de toute façon c'est même plus la peine de tenter le concours Sciences Po à ce niveau là ». STOP. Je me lève d'une traite. Je sors dans le couloir et essuie brièvement mes larmes. Il faut que je sois forte. Mais tout d'un coup, je suis saisie d'une puissante douleur au ventre, un éclair traverse mes yeux. Je m'écroule contre le mur et pousse un petit cri étouffé. Je panique. Je panique. Oui, je panique. Les pleurs reviennent. En fait, je ne peux pas avancer. Si seulement Sarah était là. Je sens mon cou se raidir. Je tombe cette fois allongée au sol.
???- Et cette fois ce sera irréversible !!
Une porte se claque. J'entends des pas qui se rapprochent.
-tu fais quoi là ?
Oh non pitié pas encore lui. Enfin si.
Je suis incapable de parler, je tremble, j'ai des sueurs froides. Je ferme mes yeux. Oui, je vais mourir en plein milieu d'un couloir de mon lycée, asphyxiée par la douleur et la souffrance. Triste vie. Mes paupières se réouvrent peu à peu mais j'ai maintenant des spasmes dans tout le corps. Je ne distingue personne autour de moi.
Roxane- ...dez oiii... !
J'arrive même pas à parler au milieu de ma respiration saccadée, mes tremblements. J'entends à présent feutré. La mort me guette. « Tant mieux, tu n'as plus rien à faire ici Roxane ». Je suffoque et me contorsionne à cause de la douleur.
Ellipse de quelques heures.
Bip.....Bip....Bip...
Je sens des électrodes posées sur moi. J'ouvre à peine les yeux et distingue Ivàn, Sarah, Sofia, Benjamin et... Ken ?
J'ai les jambes qui tirent, je me sens épuisée. Mais je suis encore là. Quel bonheur.
Sofia- Comment tu te sens ?
Roxane- Mal.
C'est tout ce qui me vient à l'esprit.
Elle lance des regards hésitants aux garçons.
Sarah- Avec la dose de calmants qu'ils lui ont injecté crois moi que ça va la rendre un peu allumée pendant deux ou trois heures.
Roxane- Qu'est ce que j'ai fais ?
Sarah- Crise de tétanie, t'as eu des raidissements, des spasmes, des contractions nerveuses.
Roxane- A cause de quoi ?
Sarah- Stress et excès d'angoisse.
Roxane- Je le savais.
Elle me regarde, interrogée.
Roxane- Laissez moi. Seule.
Je jette un regard à Ken essayant de lui faire comprendre que je voulais qu'on soit tous les deux.
Ils sortent tous. Sauf lui. Il glisse quelques mots à Jazzy sur le pas de la porte avant de venir s'assoir sur mon lit.
Ken- Les rares moments de bonheur sont vite oubliés hein...
Roxane(je regarde ailleurs) Tellement rare qu'on ignore si ils existent. Ken ?
Il lève son regard vers le mien.
Roxane- Pourquoi nous deux c'est pas possible ?
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