Chapitre 9

Bonjour tout le monde, et bon dimanche !

Merci pour votre patience. Je ne pensais pas me tenir éloignée de la publication aussi longtemps, mais j'ai été très fatiguée avec tous les examens, et le contre coup.

Mais me revoici !

Très bonne lecture. :)



Chapitre 9

- Tu tiens le coup ? demanda Tony à Peter quand la voiture entra dans le garage privé de la Tour.

Peter haussa les épaules en guise de réponse.

Son fils avait été inhabituellement silencieux pendant le trajet, mais Tony ne savait pas à quoi d'autre il aurait pu s'attendre. Tony avait été élevé sous les projecteurs. C'était tout ce qu'il avait toujours connu, aussi il lui était difficile de se mettre à la place de Peter pour deviner ce qu'il ressentait. Au lieu d'insister comme il l'aurait voulu, il pressa Peter contre lui.

- On est arrivé, annonça inutilement Happy quand il gara la voiture.

Autant son Chef de la Sécurité aimait râler, autant Tony savait que l'homme détestait également les silences tendus autant que lui, si ce n'est plus.

Tony ne perdit pas de temps et ouvrit la porte avant de sortir, mais il lui fallut repasser sa tête à l'intérieur quand il vit que Peter ne l'avait pas automatiquement suivi.

- Viens, gamin. Il faut qu'on rentre. Même si je sais que ma voiture est confortable, tu ne peux pas rester là toute la journée, dit-il à Peter, qui regardait droit devant lui, dans le vide.

Peter cligna des yeux et tourna lentement la tête pour voir que Tony l'attendait en-dehors de la voiture. Ce ne fut qu'à ce moment-là qu'il remarqua qu'il était le dernier dans la voiture.

- Oh, réagit Peter en clignant une nouvelle fois des yeux, avant de finalement sortir.

Tous ses mouvements semblaient plus lents que d'habitude.

Tony ne dit rien. Il posa légèrement sa main sur l'épaule de Peter tandis qu'ils se dirigeaient vers l'ascenseur où Bruce, Nat, Happy et Steve les attendaient déjà.

- Au penthouse, FRIDAY, ordonna-t-il quand ils entrèrent.

- Merci à tous, déclara finalement Peter, même si son regard était planté sur le sol.

- Tu n'as pas besoin de nous remercier, répondit Tony avant qu'ils aient la chance de répondre.

- Ton père a raison, acquiesça Steve. On est contents de l'avoir fait.

- De toute façon, j'avais besoin de sortir prendre l'air, ajouta Bruce en essayant d'alléger l'atmosphère.

Nat se contenta de sourire à Peter tandis qu'Happy laissait échapper un grognement évasif.

- Où sont les autres ? demanda Peter après un silence.

- Ils nous retrouvent là-haut. En fait, ils sont même sûrement déjà là, répondit Tony.

- On dirait que c'était vraiment une galère de seulement me récupérer à l'école, commenta Peter en fronçant les sourcils.

- Nope. Pas une galère. Tu manquais à tout le monde et voulait venir te chercher à tour de rôle. On a essayé pierre, papier, ciseau, mais comme ce sont tous des mauvais perdants, j'ai décidé de tous les laisser venir avec moi.

Tony savait qu'il babillait et mentait clairement, mais il ne voulait pas que Peter sache que la réelle raison pour laquelle tout le monde était venu le chercher, ni la façon dont son cœur s'était accéléré au moment où il avait découvert que l'identité de Peter avait été dévoilée.

Il était dans son labo quand Rhodey était arrivé en courant et en criant son nom.

- Tony ! Tony !

Quand il avait entendu la peur dans la voix de Rhodey, il s'était levé si rapidement qu'il s'était cogné contre l'armure sur laquelle il travaillait. Rhodey était la personne la plus solide que Tony connaisse. Il pouvait compter sur les doigts de sa main les fois où il avait vu l'homme paniquer réellement. Il ne voulait vraiment pas imaginer ce qui s'est produit pour ajouter ce moment à toutes ces fois-là.

- Quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

La peur lui retourna l'estomac, en imaginant quelqu'un très sérieusement blessé ou mort. Quelqu'un qui pourrait tordre les traits de Rhodey de cette manière. Peter. Pepper.

- Tu as vu les infos ? demanda Rhodey en lui tendant la main pour l'aider à se relever.

- Non.

- C'est Peter, déclara brutalement Rhodey.

Il n'était pas du genre à tourner autour du pot.

Les yeux de Tony s'écarquillèrent.

- Peter ? Comment ça, Peter ? Il va bien ?

Sa plus grande peur réalisée. Rien de tout ça n'avait de sens. Peter était censé être à l'école et aller bien. Et il ne comprenait pas le rapport entre Peter et les infos. Son cerveau était comme en train d'essayer de se réinitialiser, pour lui faire parvenir l'information au travers de ses pensées paniquées.

- Il va bien, mais ça fait le tour des chaines d'infos.

- Qu'est-ce qui fait le tour ?

- Lui. Peter. Ils ont découvert son identité.

D'instinct il aurait voulu paniquer, mais il savait qu'il ne pouvait. Il fallait qu'il reste sain d'esprit pour savoir quoi faire. Pour son fils.

Il ferma les yeux en prenant une profonde inspiration, et il se força à réfléchir. Quand il les rouvrit, il vit que Rhodey le regardait, attendant sa décision pour savoir quoi faire.

- Qu'est-ce qu'ils savent exactement ? demanda Tony.

Il avait besoin d'avoir plus d'informations pour résoudre le problème et décider ce qu'il devait faire.

- Qu'il est le gamin sur toutes les photos avec moi ?

- Oui. Ça..., dit Rhodey, mais Tony sentait qu'il y avait quelque chose d'autre.

- Et ? Quoi d'autre ? insista-t-il, laissant transparaitre son impatience.

- Que c'est ton fils. Que tu l'as adopté, grimaça Rhodey.

Ce fut à ce moment que la panique revint.

- Putain, jura-t-il en se précipitant vers l'ascenseur, Rhodey sur les talons.

- Ok, maintenant ajoutons un peu de perspective, n'oublie pas qu'il est Spider-Man. Il n'est pas juste un gamin sans défense, dit Rhodey quand les portes de l'ascenseur se fermèrent derrière eux.

- Et c'est censé me faire me sentir mieux ? claqua-t-il en appuyant trois fois sur le bouton du garage pour que l'ascenseur descende plus vite.

- Oui, répondit Rhodey comme si c'était évident.

- Et bien c'est pas le cas. Mon fils est toujours en danger, à cause de sa relation avec moi, grogna-t-il, lançant un regard noir à son ami.

Il savait qu'il était en train de reporter sa colère et sa frustration sur Rhodey, qui ne méritait pas ça du tout, mais il n'avait pas la capacité mentale de se retenir pour l'instant. Par ailleurs, étant son plus vieil ami, Rhodey avait définitivement l'habitude de ne pas se laisser atteindre par tous les changements d'humeur de Tony.

- Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda Rhodey quand les portes s'ouvrirent et qu'il se précipita vers sa voiture la plus rapide.

- Qu'est-ce que tu crois que je fais ? Je vais chercher mon fils ! s'écria-t-il, la colère commençant à prendre le dessus sur sa peur.

Il était en colère contre le monde pour ce qu'il faisait subir à son fils. En colère contre lui-même pour n'avoir pas réussi à prévenir les choses d'arriver. Il se disait futuriste, mais il n'avait même pas été capable de voir ça venir.

- Attends ! l'appela Rhodey juste derrière lui.

Tony l'ignora.

- Attends juste une minute ! insista Rhodey en l'agrippant par l'épaule.

Tony se retourna, la rage inscrite sur chaque trait de son visage.

- Quoi ?

- Arrête-toi et réfléchis, Tony. Quoi, tu penses que tu vas juste arriver là-bas, le prendre avec toi et rentrer à la maison ? Tu crois que ça sera aussi simple ? Le monde entier sait que c'est ton fils. Ils ont fait toutes leurs recherches sur lui avant de lâcher la bombe. Ils savent que ses parents sont morts, et qu'il a ensuite perdu sa tante et son oncle. Ils savent qu'il est le premier de sa classe. Ils savent qu'il est dans l'équipe du Décathlon. Ils savent où il va à l'école.

Cela le gèle sur place.

- Ils vont camper dehors en attendant que tu te pointes. Ils vont l'attendre. Juste pour le spectacle. Tu le sais. Et, j'espère que non, mais imagine qu'il n'y ait pas que les médias qui attendent là-bas ? Je sais que tu aimes en plaisanter, mais tu as beaucoup d'ennemis, et de ce que les gens savent, ton gamin est un gamin comme les autres, sans défense dans son école en cet instant. Je sais que ce n'est pas la chose à dire, mais si je voulais te faire du mal, ce serait l'opportunité parfaite.

Il savait que Rhodey avait raison, et pas seulement ça, mais il n'arrivait pas à croire qu'il n'avait pas pensé à ça avant. Toute cette histoire l'avait chamboulé plus qu'il ne le pensait.

- Il ne faudrait qu'un sniper positionné au bon endroit, et il serait facile pour lui de pointer le gamin dès qu'il sortira de l'école. Juste comme ça, ajouta Rhodey en claquant des doigts.

Tony carra la mâchoire quand les images s'invoquèrent dans son esprit. La partie logique de son cerveau lui rappela que Peter avait son sixième sens qui le protègerait de quelque chose comme ça, mais son côté paternel s'inquiétait du fait que ça puisse ne pas fonctionner, ou que malgré l'avertissement, Peter puisse ne pas réagir assez vite pour s'écarter.

- Avec suffisamment d'argent, ce ne serait pas trop difficile de dépêcher quelqu'un rapidement sur place, continua Rhodey, mais sa voix s'était adoucie. C'est ce que moi je ferais.

Tony ferma les yeux et se frotta le front.

- Ok. Alors qu'est-ce que tu suggères dans ce cas ? Que je n'aille pas chercher mon fils ? Que je le laisse seul et vulnérable à l'école ? persifla-t-il en mettant toute sa crainte et sa colère dans le sarcasme.

- Evidemment que non, rétorqua Rhodey en lui lançant un regard critique.

- Alors quoi ?

- On y va avec l'équipe, dit Rhodey comme si la réponse était logique.

Alors c'était ce qu'ils avaient fait.

Trente minutes après que l'info ait été lâchée, Clint s'était position sur un toit proche de l'école, et Sam et Rhodey avaient inspecté le ciel, et s'étaient assurés que les toits étaient libres, tandis que Tony entrait dans l'école avec Bruce et Steve, deux des Avengers les plus résistants, étant donné le risque qu'un Sniper soit embusqué.

Tandis qu'Happy et Natasha attendaient dans la voiture, le trio avait forcé le passage au milieu de la foule de vautours qui attendaient devant l'école. Tony jura contre le fait qu'il n'y ait pas de porte de sortie arrière, parce qu'il allait devoir faire vivre un cauchemar à son fils.

Tony était honnêtement surpris du fait que Peter ne l'ait pas encore appelé ni envoyé de message, mais il se rappelait qu'il lui avait dit une fois que ses enseignants étaient stricts concernant l'usage du téléphone en classe, alors peut-être qu'il n'était juste pas encore au courant.

A l'intérieur, les couloirs étaient silencieux et désolés. Il n'y avait pas de gamins partout, parlant avec excitation, prêts à entourer Peter, alors les cours devaient déjà avoir commencé quand l'info était sortie. Il se dit qu'il avait au moins un peu de chance dans tout ça.

La sonnerie de son téléphone brisa le silence. Il lança un regard à l'écran, souhaitant ignorer l'appel, quand il vit qui c'était. Pepper. L'une des personnes à qui il répondrait dans des moments comme celui-ci.

- Hey, Pep, dit-il en pressant le téléphone contre son oreille, essayant de parler bas.

La dernière chose dont il avait besoin, c'était qu'un étudiant le reconnaisse.

- Tony ? Tu as vu les infos ?

Son cœur se réchauffa un petit peu à l'attente de la panique dans sa voix. Visiblement, elle tenait à Peter elle aussi, ce qui n'aurait pas dû le surprendre. Ce gamin était comme un chiot. Tous ceux qui le rencontraient l'adoraient automatiquement, et Tony savait que ces deux-là s'étaient rapprochés avant les vacances de Noël, quand Pepper avait aidé Peter avec sa surprise pour Noël.

- Oui.

- Oh mon Dieu. Où es-tu ?

- Je suis à son école. Je le récupère.

- Tout seul ?

Il se demandait comment Pepper arrivait à monter d'une octave sans que ça devienne un cri perçant.

- Non. Bien sûr que non.

Il décida que qu'elle n'avait pas besoin de savoir ce qu'il avait failli faire avant que Rhodey n'intervienne.

- J'ai ramené l'équipe.

- Oh, Dieu merci. Ramène-le et ensuite on verra ce qu'on peut faire.

- A vos ordres, M'dame.

- Fais attention, lui ordonna-t-elle, ferme mais inquiète, un ton avec lequel Tony était très familier.

- Promis, répondit-il, le coin de ses lèvres se réhaussant légèrement quand il raccrocha.

C'était dans ces moments-là qu'il se rappelait de ce que Pepper et lui avaient, et que ça lui manquait.

Il ne savait pas quel genre d'expression il avait sur le visage, mais quoi que ce soit, ce fut suffisant pour que Steve le rappelle à l'ordre :

- Concentre-toi, Tony.

- Crois-moi, Cap, rétorqua-t-il en mettant son téléphone dans sa poche. Je suis plus concentré que n'importe qui d'autre.

Steve hocha la tête et ils arrivèrent devant le secrétariat.

Tony tourna le dos à Bruce et Steve, puis posa sa main sur la poignée de la porte.

- Allons récupérer mon fils.

Il ouvrit la porte comme s'il était chez lui et entra dans le secrétariat.

Tony n'arrivait pas à croire que tout cela s'était produit il y a moins d'une heure. Il avait encore l'impression de devoir encore assimiler ce qui venait de se passer. Il n'imaginait pas ce que ça devait être pour Peter.

L'ascenseur atteignit finalement le penthouse et les portes s'ouvrirent sur une scène à laquelle Tony ne s'attendait pas, même si, rétrospectivement, ça n'aurait pas dû le surprendre. Pepper l'avait en quelque sorte prévenu lors de son appel, mais il n'y avait pas réfléchi davantage. Il avait juste pensé à mettre son fils en sécurité. Ce qu'il avait réussi.

Mais maintenant il avait besoin de trouver un moyen de régler ce désastre parce qu'il n'allait pas se résoudre tout seul. C'était donc pour cette raison que le penthouse était rempli de ses employés des Relations Publiques.

Ils sortirent de l'ascenseur dans un maelstrom de chaos. Cette scène lui rappelait le moment où il avait annoncé au monde entier qu'il était Iron Man et ce qui en avait résulté. Ou cette fois où il avait supposément demandé un mannequin russe en mariage. Ce qui n'était pas vrai. Ou cette fois où il avait été cité dans la presse, où il aurait dit qu'il était anti-armes, ce qui n'était pas vrai. A ce moment-là en tout cas. Ou cette fois où, à Vegas, il avait apparemment oublié d'habiller la partie basse de son corps et s'était rendu sur son balcon. Mais toutes ces choses s'étaient produites des années plus tôt. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été au milieu d'une tempête médiatique.

Pepper le remarqua dès qu'il entra dans la pièce. Elle lui fit un petit sourire en se dirigeant vers lui, mais elle s'arrêta devant Peter au lieu de lui.

- Oh, mon chéri, je suis tellement soulagée que tu ailles bien, lui dit-elle en l'enserrant dans une étreinte.

Il sembla un peu surpris, mais n'hésita pas à lui rendre son étreinte.

- Je vais bien.

- Je sais, répondit-elle en le relâchant et en agrippant ses épaules, le regardant dans les yeux. Et ne t'inquiète pas. On va arranger ça. On a des gens dont le travail consiste à uniquement à régler ce genre de choses.

- Ce genre de choses, genre quoi ? Un fils caché ? plaisanta Peter, mais sa blague tomba à l'eau.

Pepper le gratifia d'un sourire en coin.

- Non, c'est définitivement une première fois, mais tu serais surpris de savoir ce qu'on a dû gérer avec Tony.

- Hey, intervint Tony en ayant l'air offensé, même s'il savait qu'elle disait la vérité.

Pepper haussa un sourcil.

Il se racla la gorge et changea de sujet.

- Enfin bref, quel est le plan ?

- Maintenant que vous êtes là, on va pouvoir se calmer et prévoir nos prochaines actions, dit Pepper avec un air sérieux.

- Uh-huh, répondit Tony, distrait par l'air profondément choqué de Peter, qui regardait la pièce remplie d'étrangers qui s'affairaient.

- Mais je pense vraiment que la première chose à faire est de tenir une conférence de presse d'urgence, pour qu'on puisse faire une déclaration dès que possible, continua Pepper.

- Ouais.

Tony fronça les sourcils puis leva une main quand Pepper recommença à parler.

- On va faire ça, mais d'abord j'ai besoin d'une minute avec mon fils.

Pepper cligna des yeux et se tourna vers Peter, ses yeux se radoucissant quand elle vit la détresse évidente sur son visage, même si Peter faisait de son mieux pour le cacher.

- Bien sûr. Je rassemble tout le monde et on se retrouve ensuite en salle de conférence à...

Elle regarda sa montre.

- 15h30. Ça te laisse un quart d'heure. Ça ira ?

- Ça devrait le faire, acquiesça Tony, puis il agrippa les épaules de Peter. Viens là, Underoos. On va s'asseoir une minute.

Peter laissa Tony le guider à travers le chaos qui régnait, jusqu'au couloir puis sa chambre. Tony le força à s'asseoir au bout du lit, avant de récupérer la chaise de bureau pour lui. Il la retourna et s'assit, laissant ses avant-bras reposer sur le dossier de la chaise, essayant de paraitre nonchalant même si c'était loin de ce qu'il ressentait.

- Donc, dit Tony, pas vraiment sûr de savoir comment commencer la conversation.

- Donc..., répéta Peter, sans l'aider.

- Je sais que ça fait beaucoup, alors j'ai pensé qu'on devait prendre un peu de temps tous les deux. Une petite pause. Et tu peux me dire à quoi tu penses.

- A quoi je pense ? demanda Peter en fronçant les sourcils, comme s'il ne comprenait pas ce que voulait dire Tony.

- Ouais. Qu'est-ce qui se passe dans ta petite tête ?

- J-je sais pas. C'est... c'est complètement dingue.

- C'est vrai, acquiesça Tony.

- Je... je sais pas ce que tu veux que je dise.

- Je ne m'attends pas à quoi que ce soit. Je veux juste que tu me parles. Que tu me dises ce à quoi tu penses, ce que tu ressens par rapport à tout ça.

- Heum, je sais pas. Ça fait beaucoup de choses, dit Peter en haussant les épaules.

- Tu peux argumenter un peu sur ce point ? demanda Tony sur un ton léger.

- J'imagine que c'est un peu accablant, mais en même temps, on dirait que ce n'est pas réel. Tu vois ce que je veux dire ?

Tony hocha la tête, restant silencieux pour encourager Peter à continuer à parler.

- Et maintenant il y a tous ces gens ici, et il y avait tous ces gens devant mon école, et je sais que tout va changer pour toujours, et... je sais pas ce que je suis censé faire, continua Peter et il croisa son regard, et Tony détesta la peur et le désespoir qu'il vit dans ses yeux. Ça fait juste... beaucoup de chose, répéta-t-il. Et je pense que je n'imaginais que c'était comme ça que ça allait se passer. Ou en tout cas, je pensais pas que ce serait aussi vite. Et je pensais pas que ça se passerait comme ça.

Tony soupira et passa une main dans ses cheveux. Il ne savait pas quoi dire pour arranger les choses, parce qu'il n'y avait rien qu'il pouvait vraiment dire, ou faire, pour ça. Tout le monde connaissait la vérité. C'était fini. Maintenant, tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était de faire avec les conséquences, et il savait que ce ne serait pas particulièrement plaisant, ni pour lui ni pour Peter.

- Je suis désolé, se contenta-t-il de répondre, même si ces mots n'avaient pas le pouvoir d'arranger les choses.

- Ce n'est pas de ta faute, répondit Peter en haussant les épaules.

- Même. Je ne voulais pas ça pour toi.

Peter baissa la tête et tira sur les fils de sa manche. Le gamin avait un placard rempli de vêtements chers et neufs, mais étrangement, il semblait choisir de porter tout ce qui était déjà usé.

- Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? demanda Peter en levant de nouveau les yeux vers lui.

- Maintenant je vais parler avec tous ces gens là-bas et essayer d'établir un plan.

- Ce qui veut dire ?

- Ça veut dire que d'abord, je vais essayer de comprendre comment tout ça s'est produit, et voir ce que les gens peuvent savoir.

- Ok.

- Et ensuite je vais rédiger une déclaration, que je lirai à la conférence de presse que Pepper a sans doute déjà programmée, sûrement dans l'heure qui va suivre.

- Sérieux ? s'exclama Peter, semblant surpris.

Tony hocha la tête.

- Qu'est-ce que tu vas dire ?

- Ça dépend de ce que les médias ont déjà dit, et le sérieux de leurs sources. S'ils n'ont aucune preuve que tu es mon fils, et que c'est juste une histoire de conjecture, là on aura un peu de marge et je pourrai tourner les choses à ma façon, mais je ne veux pas te donner trop d'espoir. Je pense qu'ils ont des sources solides si c'est déjà sorti, étant donner ma réputation à faire des procès.

Peter eut un raclement de gorge moqueur.

- Alors, qu'est-ce que tu dis de ça : tu restes ici et je vais gérer ça, et dès que j'en sais plus sur le plan qu'on aura prévu, je te tiens au courant, d'accord ?

- Ok, acquiesça doucement Peter.

- Mh, fit Tony, et il tapota ses doigts rapidement sur la chaise en observant son fils.

Il détestait l'idée de le laisser seul en cet instant, mais il savait qu'il n'avait pas d'autre choix. Il fallait qu'il s'occupe de tout ça, et il ne voulait pas que Peter vienne avec lui. Cela ne ferait qu'empirer les choses.

La situation était immuable de toute façon. Dès qu'il serait parti, son fils irait sur son ordinateur ou son téléphone pour taper son prénom dans Google, et il tomberait sur toute la diarrhée médiatique verbale. Avec toute son expérience, Tony savait que taper son prénom dans Google n'était jamais une bonne idée, mais il pouvait seulement imaginer ce qui se disait sur son fils dans les médias. Il n'avait pas encore eu le temps de regarder, alors il ne pouvait même pas préparer Peter. Il ne gagnerait aucun prix parental aujourd'hui.

- Ecoute, je vais faire quelque chose, et tu ne vas pas aimer ça, mais il faut que tu me fasses confiance parce que c'est dans ton intérêt, d'accord ?

Peter plissa les yeux. Ouais, ça n'allait pas très bien se passer.

- FRIDAY, sois gentille et restreins la télévision de Peter, son téléphone et son accès à internet jusqu'à nouvel ordre.

- Quoi ? Non !

- Juste, l'interrompit Tony en levant une main, laisse-moi régler ça, et ensuite on s'occupera de ça ensemble, ok ?

Il essaya de le calmer même s'il vit la tempête passer sur le visage de Peter. Au moins, il n'avait plus cet air maladif et peiné. Toujours ça de pris.

- C'est pas juste, protesta Peter.

- Je sais, acquiesça Tony, et Peter sembla surpris de cet aveu.

- Alors je suis juste censé rester enfermé dans ma chambre, seul, avec rien à faire jusqu'à ce que tu reviennes ? demanda Peter d'un air sceptique.

- Non. Bien sûr que non. Tu as plein de choses à faire, répondit Tony en désignant un set de Lego non terminé, une pile de DVD, et les consoles de jeu.

- Tu viens de dire que je ne pouvais pas regarder la télé, souffla Peter.

Tony soupira.

- FRIDAY, Peter peut utiliser la télévision pour regarder des films et jouer à des jeux, mais rien d'autre, capiche ?

- Oui, Patron.

- Voilà. Problème réglé. Et tu ne seras pas seul. Je vais t'envoyer de la compagnie.

Peter fronça le nez, comme s'il se demandait si c'était une bonne ou une mauvaise chose.

- Et je serai de retour aussi vite que possible, ajouta-t-il en se levant pour ébouriffer les cheveux de Peter, souriant quand celui-ci essayant de les remettre en place.

En sortant, Tony s'arrêta à la porte et se retourna pour regarder son fils. Peter avait une expression désolée sur le visage, regardant dans le vide devant lui.

- Hey, dit Tony pour avoir son attention.

Dès que Peter croisa son regard, il dit :

- Ça va s'arranger.

- Je sais, marmonna Peter en lui lançant un semblant de sourire, mais Tony voyait la vérité dans son regard.

Son fils ne le croyait pas. Tony avait toujours su qu'il était trop intelligent pour son propre bien. Tout comme son vieux père.

- Je t'aime, dit Tony avec douceur.

Peut-être qu'il ne pouvait pas empêcher le monde de s'écrouler autour d'eux, mais il pouvait aimer son fils. Pour toujours. C'était l'une des choses les plus faciles qu'il ait jamais faites.

- Je t'aime aussi, répondit Peter en retour, et il obtint enfin un réel sourire de sa part.

Cela lui donna l'espoir que les choses s'arrangeraient.

La porte se ferma derrière lui, et il retourna dans le salon. Pepper, ainsi que le reste de son équipe de Stark Industries, étaient partis et l'attendaient probablement en salle de conférence, mais la pièce était loin d'être vide. Apparemment, aucun des Avengers n'avait envie de redescendre dans leurs quartiers. Leur inquiétude le rendait irrité mais le réchauffait tout autant. De toute façon, ils n'avaient pas le temps de discuter. Mais il avait une chose à faire encore.

- Hey, cervelle de moineau, dit-il en voyant Clint, assis dans l'un des fauteuils du coin de la pièce. Est-ce que tu peux rester avec Peter ? Je lui ai dit que je lui enverrais quelqu'un pour lui tenir compagnie.

- Bien sûr, acquiesça Clint.

Tony hocha la tête pour le remercier et se dirigea vers l'ascenseur.

- Tony, dit Steve, debout à côté de Natasha, sur le chemin qui menait à l'ascenseur, l'attendant visiblement.

Tony s'arrêta devant lui et haussa les sourcils dans l'expectative, attendant que Steve dise ce qu'il avait à dire.

- Comment va Peter ? demanda Steve, l'inquiétude brillant dans ses yeux.

Tony soupira. Il n'avait aucune idée de comment répondre à cette question.

- Il... gère autant qu'il peut.

Steve hocha la tête, comme s'il comprenait ce que Tony ne lui disait pas.

- Bon, si c'est tout, il faut que j'aille voir comment gérer tout ce bazar, dit Tony après quelques secondes sans que Steve ait l'air de vouloir ajouter autre chose.

Il fit un pas mais Steve l'attrapa par le bras.

- Attends. On veut venir avec toi.

Tony se tourna et fronça les sourcils.

- Vous voulez venir où ?

- Dans la salle de conférence.

Tony cligna des yeux.

- Pourquoi ?

- Peut-être qu'on peut aider.

Son visage dut démontrer son scepticisme car Natasha ajouta :

- On tient à Peter nous aussi.

Comme si Tony en avait déjà douté.

- Très bien.

Il avait dû accepter trop facilement, vu les airs surpris qu'arboraient Steve et Natasha. Mais il n'avait ni le temps ni l'énergie pour argumenter, et s'ils voulaient venir à cette réunion pour se torturer, alors c'était à eux de voir.

- Allons-y.

Steve et Natasha le suivirent en silence tandis qu'il se dirigeait vers la salle de conférence. La vérité c'était qu'il ne savait même pas quel genre de bazar l'attendait, mais l'air que Pepper arborait quand il était arrivé au penthouse ne laissait rien présager de bon, surtout quand il avait vu les dizaines d'employés des Relations Publiques sur leurs téléphones, le nez enfoncé dans leurs ordinateurs. Penser à tout ça faisait battre son cœur à vive allure dans sa poitrine. D'habitude, il se fichait de son image ou de ce que disaient les médias, mais cette fois c'était différent. Cette fois, c'était son fils. Il ne pouvait pas l'ignorer.

En s'approchant des vitres de la salle de conférence, il put voir que tout le monde l'attendait. Il n'était jamais venu à une réunion aussi peu préparé. Après avoir eu les nouvelles, il était directement allé auprès de son fils. Il n'avait pas pris le temps de vérifier ce que disaient les médias, alors à part ce qu'on lui avait déjà dit, il n'avait absolument aucune idée de ce à quoi il devait s'attendre. Il agrippa la poignée de la porte de conférence et prit une profonde inspiration. Il était temps de le découvrir. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top