Chapitre 7

Bonjour à tout le monde !

Aujourd'hui on est samedi... Samedi, c'est publication !

Quelle régularité de ma part 😌😎

Je vous souhaite une bonne lecture !

*

Chapitre 7

- Les Avengers s'investissent de l'esprit de Noël en visitant des centres d'hébergement à travers la ville le jour de Noël, lut Pepper, les yeux rivés sur les gros titres du New York Times dans sa main.

Elle le posa sur la table de la cuisine, entre Tony et Peter.

- C'était vraiment une bonne idée.

- Une idée du gamin, marmonna Tony, jetant à peine un coup d'œil au journal tandis qu'il avalait son smoothie vert dégoutant, absorbé par son Starkphone.

Peter ne savait pas ce que son père lisait, mais quoi que ce soit, cela le distrayait depuis plus de dix minutes.

- Ça ne m'étonne pas, lui sourit Pepper, et Peter baissa la tête sous le compliment. Alors, à part avoir distribué des cadeaux aux personnes moins fortunées, comment était votre Noël ? demanda-t-elle.

- C'était bien, répondit Peter en tendant la main vers le journal étant donné que personne d'autre ne semblait intéressé et qu'il voulait lire l'article.

- Juste bien ? insista Pepper, cherchant visiblement à en savoir plus.

- C'était super. Génial. Le meilleur Noël de tous les temps, dit Tony en levant enfin les yeux avec un sourire amusé et un regard qui en disait long.

- Oh ? Et pourquoi ?

- Pas la peine de jouer les innocentes. Le gamin m'a déjà dit que tu l'avais aidé.

- Aidé avec quoi ? demanda Pepper, mais Peter put voir qu'elle le taquinait.

- C'est dingue. Presque incroyable. Est-ce que tu utilises tes compétences pour faire le bien et le mal avec le conseil d'administration ?

- Ça dépend.

Peter cligna des yeux et étudia Pepper et Tony en fronçant les sourcils. Il avait entendu suffisamment de conversations entre eux, mais celle-ci semblait différente. Plus joyeuse. Ou plus légère. Il n'arrivait pas vraiment à mettre le doigt dessus.

- Et c'est pour ça que j'ai fait de toi la PDG de mon entreprise.

- Oh, c'est pour ça ? Je croyais que c'était pour mes talents de négociatrice.

- Ça représente seulement douze pourcents de la raison, rétorqua Tony avec un éclat dans les yeux, et Pepper laissa échapper un rire surpris que Peter n'avait jamais entendu auparavant.

Il ne comprenait pas. Ce devait être une blague entre eux.

Il se rendit soudainement compte de ce qui se passait devant lui. Oh mon Dieu. Ils étaient en train de flirter. Peter fronça le nez avec dégoût.

- Ew, prenez une chambre, lâcha-t-il avant de pouvoir s'en empêcher.

Il sentit ses joues se réchauffer, alors il baissa résolument les yeux vers le journal pour cacher son rouge aux joues.

- Pardon. Qu'est-ce que tu viens de dire ? demanda Tony, semblant surpris et exaspéré en même temps.

- T'as bien entendu, marmonna Peter, en prétendant être tellement absorbé par son absorbé par l'article qu'il ne voyait pas l'air sur le visage de son père.

Pepper eut un raclement de gorge amusé et ajouta :

- C'est définitivement ton fils.

- Ouais, acquiesça Tony. Mais parfois je ne sais pas si je dois en être fier ou en avoir peur.

- Je dirais que tu devrais être effrayé à douze pourcents, plaisanta Pepper, et ils rirent tous deux à nouveau.

Dégoûtant. Peter roula des yeux même si aucun d'eux ne lui prêtait attention. Pour se distraire, il se concentra sur l'article. C'était plutôt ennuyant, listant les centres d'hébergement dans lesquels ils s'étaient rendus, indiquant les petits groupes qu'ils avaient formés, et citant un exemple des cadeaux qu'ils avaient donnés. L'article était sommaire. Il s'agissait majoritairement de photos d'eux.

- Non, mais plus sérieusement, merci d'avoir aidé Peter.

- Aucun problème.

Peter étudia les photos. Il y en avait une bonne de Steve et Sam, une autre de Nat et Bruce, mais la préférée de Peter était l'une de celles où l'on voyait Spider-Man, juste à côté de Tony, en train de tendre des cadeaux.

Il se déconnecta de ce dont parlaient Pepper et Tony, et balaya des yeux le reste des gros titres. Il y avait quelque chose à propos d'armes vendues par les US ayant été utilisées au Yémen par l'Arabie Saoudite, et une autre histoire racontant comment les mauvais bailleurs de New York s'en étaient sortis avec seulement une tape sur la main. Il allait tourner la page, quand une photo granuleuse, en haut à droite, attira son regard.

C'était une autre photo de Tony, mais elle ne datait pas de leur sortie de Noël. Sur cette photo, il était assis à la table d'un de ses restaurants de burgers préféré. A première vue, cela ressemblait à une photo tout à fait ordinaire et innocente de lui, et Peter se demandait pourquoi elle faisait la Une. Il regarda le titre de l'article juste au-dessus pour essayer de comprendre.

Les mots Un jour différent, le même enfant ? attirèrent son regard, et sa respiration se coupa. Son attention se reporta sur la photo, et cette fois il remarqua qu'il était dessus, lui aussi. Il ne s'était pas vu au premier abord, parce qu'il n'était pas très visible. En fait, il était à peine visible, même. Mais il était sur la photo. Et son visage était plus clair que sur la photo qui avait été prise après la signature des Accords. Qui que soit la personne qui avait pris la photo, elle avait très clairement voulu prendre Tony en photo, mais Peter s'était trouvé dans le champ, assis en face de lui. Tony tenait son hamburger en lui souriant, mais heureusement, une petite partie seulement du visage de Peter était visible, et elle était de profil.

Peter retint sa respiration en observant la photo de lui-même, mais même lui se distinguait à peine en le regardant. Il savait seulement que c'était lui assis en face de Tony parce qu'il se souvenait de cette journée. Il ferma les yeux et laissa échapper un bref soupir de soulagement.

- Quoi ? demanda Tony.

- Heum...

Peter tourna la tête vers lui, la conversation de Tony avec Pepper mise en pause tandis qu'il le regardait en fronçant les sourcils.

- Qu'est-ce qui va pas ?

Peter baissa les yeux vers le journal puis regarda Tony.

- Tu vas vouloir voir ça, grimaça-t-il avant de lui tendre le journal, appréhendant déjà le genre de réaction qu'il allait avoir.

- Ouais, je sais, on a fait la première page, dit Tony d'un air désinvolte après avoir regardé, ses sourcils toujours froncés de confusion. Pourquoi ça te perturbe à ce point-là ?

- Non. Ce n'était pas ça que je regardais.

Tony observa de nouveau le journal.

- Alors qu'est-ce que –

La question fut interrompue quand il remarqua la photo.

- Merde, jura Tony. Pep, regarde ça.

Il lui tendit le journal, pointant la photo du doigt. Pepper le prit et jura à son tour après quelques secondes.

- Merde.

- Au moins on ne peut pas dire que c'est moi, pas vrai ? intervient doucement Peter.

Il ne pensait pas que c'était le cas, mais au vu de leur réaction, peut-être qu'il s'était fait des illusions.

Tony reprit le journal et le rapprocha de lui, ses yeux scrutant la photo. Après de longues secondes, il hocha la tête.

- Tu as raison. On ne te reconnait pas.

- Tu en es sûr ? demanda Pepper en prenant le journal pour le regarder de près, elle aussi.

- J'en suis sûr, répondit Tony.

Pepper se mordilla la lèvre et pencha la tête sur le côté en regardant la photo floue.

- Oui... tu as raison. Ils n'avaient pas le bon angle.

- Mon Dieu. Je pensais que tout le monde avait lâché l'affaire, se plaignit Tony avec un profond soupir en passant une main dans ses cheveux. C'est ridicule. Cette photo a dû être prise il y a des mois.

Peter acquiesça. C'était vrai. C'était en Septembre.

- Que font les gens ? Ils passent en revue toutes les vieilles photos qu'ils ont de moi pour trouver Peter ? demanda Tony en pinçant les lèvres.

- Apparemment, répondit Pepper en haussant un sourire. Tu vas me dire que tu es vraiment surpris ?

Tony lança un regard à Peter, et pour une fois, Peter ne put lire l'expression de son visage. C'était un mélange inhabituel de tristesse et d'inquiétude et de... regret ?

- Non. Tu as raison. Je ne suis pas surpris, dit Tony en se frottant les yeux. J'imagine que j'espérais juste qu'on ait de la chance. Je veux dire, on n'entendait plus rien depuis plusieurs jours, et il n'y avait rien eu de nouveau après la première photo.

Pepper acquiesça.

Tony secoua la tête avec résignation.

- Ça va rallumer les spéculations.

Pepper acquiesça de nouveau.

- Oui.

Les yeux de Peter s'écarquillèrent. Quoi ? Non.

- C'est vrai ? demanda-t-il avec hésitation.

Tony et Pepper le regardèrent tous les deux avant d'échanger un regard qui en disait long.

- On va s'occuper de ça, chéri, répondit Pepper la première en rompant le contact visuel avec Tony pour lui lancer un sourire doux et rassurant. Ça va s'arranger.

- Tu en es sûre ? insista-t-il avec inquiétude.

Ils n'avaient pas l'air vraiment sûrs.

- Ça va aller, dit Tony, mais Peter ne savait pas qui il essayait de rassurer, Peter ou lui-même. Il va juste falloir qu'on fasse profil bas un peu plus longtemps.

- Combien de temps ?

Il détestait déjà qu'ils ne puissent plus sortir ensemble en public depuis que tout ça avait commencé.

Tony et Pepper échangèrent un nouveau regard.

- Dis-moi juste la vérité, souffla-t-il avec irritation. Je suis un grand garçon. Je peux entendre les choses.

- Pour toujours, répondit Tony.

Le visage de Peter se tordit sous le choc. Non. Ça ne pouvait pas être vrai. Il regarda Pepper pour essayer de se rassurer, mais elle resta silencieuse et stoïque.

- Mais – je peux pas... pour toujours ?

- Au moins jusqu'à ce qu'on soit prêts à rendre ton identité publique, ce qui n'est pas près d'arriver. Pour ton bien. Et le mien.

- Donc pas pour toujours, clarifia Peter avec soulagement.

Pour toujours signifiait pour lui jusqu'à ce qu'il soit vieux avec des cheveux blancs.

Tony pinça les lèvres et réitéra :

- Ce ne sera pas pour tout de suite.

- Après que j'aie reçu mon diplôme ?

- Non. Hors de question. Peut-être après l'université, mais plutôt après ton doctorat, répondit Tony.

- Qui a dit que je ferais un doctorat ? Même, qui a dit que j'irais à l'université ? contra Peter.

Tony lui lança un regard blasé.

- Quoi ?

- Tu iras à l'université. C'est non négociable.

Peter fronça le nez avec irritation.

- Je ne veux pas me disputer pour ça pour l'instant. Ça n'a même pas de rapport avec ce dont on parle.

- Heu, excuse-moi, mais si, et depuis quand tu ne veux pas aller à l'université ? demanda Tony, dont les yeux s'écarquillèrent de surprise quand il se rendit compte que Peter ne disait pas ça juste pour l'embêter.

- Je n'ai pas dit que je ne voulais pas y aller. J'ai juste dit que je ne savais pas si je voulais y aller.

- Mon Dieu, soupira Tony en se pinçant l'arête du nez, ce qu'il ne faisait que quand il était stressé ou était sur le point d'avoir un mal de tête.

Il prit une profonde inspiration et expira brièvement avant de regarder sa montre.

- J'adorerais te passer un savon là tout de suite, mais j'ai une réunion pour laquelle je suis déjà en retard, ajouta-t-il en finissant le reste de son café avant de se lever. Mais ne crois pas que le sujet est clos. On en parle plus tard, dit-il en le pointant du doigt, tandis que Pepper réprimait un sourire derrière lui.

- Parfait, rétorqua Peter en haussant les épaules.

Il n'avait pas envie d'en parler de toute façon. Il savait que Tony ne comprendrait pas le conflit qu'il ressentait en pensant à cette décision d'aller à l'université ou de rester en ville pour être Spider-Man. Tony ne comprenait pas le devoir qu'il avait envers cette ville, le Queens. Son père le regardait toujours comme s'il était un petit garçon.

- Bien. Super, répondit Tony, semblant toujours agacé, mais il sortit de la pièce en compagnie de Pepper sans commenter davantage.

Peter attendit qu'ils partent pour laisser échapper un profond soupire. Qui programmait une réunion le lendemain de Noël, de toute façon ? Avec un peu de chance, ça voulait dire que c'était important. Peut-être qu'il aurait de la chance et que Tony serait distrait par le sujet de sa réunion et oublierait cette histoire d'université. Il espérait, en tout cas. Il ne voulait vraiment pas se disputer à propos d'un sujet pour lequel il n'avait pas encore pris de décision.

Peter finit son bol de céréales et rangea le bol dans le lave-vaisselle, ses yeux irrémédiablement attirés par le journal qui reposait sur la table tandis qu'il se dirigeait vers le salon. Il arracha son regard à la une et se laissa tomber sur le canapé. Ce n'était qu'une stupide photo. Ça irait. Il n'avait pas à s'en inquiéter. Il ne fallait pas qu'il s'inquiète, vraiment.

Il prit une inspiration et essaya de détendre la tension qui s'était logée dans sa nuque en sortant son téléphone, avant de taper le numéro de Ned. Son meilleur ami savait toujours comment le distraire.

Ned répondit à la deuxième tonalité.

- Hey, mec, comment ça va ? Comment s'est passé ton Noël ?

*

Peter frotta ses yeux fatigués avant de prendre le sandwich peu appétissant qui se trouvait devant lui. Il était resté debout trop tard hier soir à jouer à un nouveau jeu vidéo avec Ned. Ça avait été génial sur le moment, mais maintenant il payait le fait de n'avoir eu que trois heures de sommeil. Au moins on était vendredi, le premier jour du mois de février, et ils avaient un week-end de trois jours. Il pourrait récupérer un peu de sommeil ce week-end. Du mois, s'il ne restait pas réveillé pour jouer au jeu. Ils ne l'avaient pas encore fini. A bien y réfléchir, il y avait de grandes chances pour qu'il soit fatigué tout le week-end.

- Mec, t'as vu la trend sur Twitter, là ? demanda Ned, semblant à bout de souffle, quand il se laissa tomber à côté de lui, sur un banc de la cafétéria.

Il ne savait pas comment son ami pouvait être aussi énergique. Il avait dormi autant que lui.

- Heu, non, répondit Peter, de façon à peine intelligible à cause de sa bouche pleine.

- Mec, répondit Ned dont les sourcils se haussèrent et les yeux s'écarquillèrent.

Peter finit d'avaler sa nourriture et étant donné qu'il savait que c'était ce que Ned attendait, il demanda avec un soupir :

- Quoi ?

Ned regarda autour d'eux, essayant d'être discret mais en vain. Heureusement, personne ne s'occupait jamais d'eux.

- Quoi ? répéta-t-il.

- Je peux pas en parler ici, chuchota Ned, et Peter haussa un sourcil. Juste... regarde sur Twitter.

Peter roula des yeux et prit une autre bouchée de son sandwich au jambon, avant de sortir son téléphone de sa poche. Il appuya sur le bouton central le ramenant à l'accueil et appuya sur l'icône de Twitter. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ce dont parlait Ned. Il posa le sandwich et se concentra sur son téléphone.

- Merde, marmonna-t-il.

- Ouais, approuva Ned.

Il fit défiler d'autres tweets, tous avec la même photo mais différents commentaires. Il était surpris de voir que même célébrités avaient suivi.

- Genre, tout le monde en parle, là, ajouta Ned, et Peter regarda autour d'eux.

Tous les étudiants étaient pressés en groupe, regardant leurs téléphones, et Peter se demandait comment il avait pu manquer les murmures dans l'air.

- Tu ne penses pas que quelqu'un m'ait reconnu, si ? chuchota Peter, gardant la tête baissée tandis qu'il continuait à faire défiler les tweets.

- Impossible, répondit Ned en secouant la tête. Si c'était le cas, on le saurait clairement.

Ce qui était vrai. Tout le monde se serait massé autour de lui si tout le monde à l'école reconnaissait son visage sur la photo qui était partout sur Twitter.

Il grimaça face au tweet qu'il était en train de lire. « Quelqu'un est-il vraiment surpris de savoir que Tony Stark a un enfant caché ? Je veux dire, je sais que c'est Iron Man, mais tout le monde a-t-il oublié les années 90 ? Il était loin d'être un saint. »

Peter n'arrivait pas à se rappeler du moment où cette photo avait été prise. On voyait son dos tandis qu'il s'apprêtait à monter côté passager de l'Audi de Tony. Tony se tenait lui à côté de l'Audi, son visage complètement visible, prêt à monter côté conducteur. Cela aurait pu être n'importe quand à New York quand ils étaient ensemble. Heureusement, le photographe avait préféré avoir une bonne photo de Tony, ce qui fait que seule l'arrière de la tête de Peter était visible. Encore une fois. Il savait qu'il aurait dû se sentir soulagé, mais ce n'était pas le cas.

Il se mordit l'intérieur de la lèvre. A ce rythme, il semblait qu'il n'était plus qu'une question de temps avant que quelqu'un ne trouve une ancienne photo où on pouvait vraiment voir son visage. Peut-être qu'il serait mieux de tout avouer tout de suite plutôt que de laisser trainer.

- Hey les loosers, l'interrompit MJ dans ses pensées en s'asseyant face lui avec son déjeuner emballé et un livre qui ressemblait à une vieille édition de littérature populaire.

- Hey, marmonna Peter en retour, ses yeux toujours fixés sur son téléphone.

Il ignora le bruit du papier que fit MJ quand elle déballa sa nourriture.

- Alors... qu'est-ce que ça fait d'être secrètement célèbre ? demanda-t-elle.

Sa tête se releva d'un seul coup tandis qu'elle prenait une grande bouchée de sa pomme.

- Hey, la réprimanda Ned. Quelqu'un pourrait t'entendre.

- Calme-toi, répondit-il en roulant des yeux face à sa réaction disproportionnée une fois qu'elle eut fini de mâcher. On ne peut pas voir que c'est lui.

- Ouais, mais imagine que les gens se mettent à assembler deux et deux avec Peter et son stage chez Stark ? demanda Ned.

Merde. Peter n'avait pas pensé à ça.

MJ secoua la tête.

- Personne ne croit que c'est réel.

Elle prit une autre bouchée nonchalante de sa pomme. Peter laissa son sandwich à peine entamé sur la table devant lui. Son appétit avait disparu.

- C'est vrai, convint Ned.

D'habitude, cela l'agaçait que toute sa classe pense qu'il mentait à propos de son stage à Stark Industries, mais au moins cette fois, ça jouait en sa faveur.

- Ça va finir par se calmer, dit MJ une fois qu'elle eut fini sa pomme et qu'il était resté silencieux, trop occupé à faire défiler Twitter sur son téléphone.

- Peut-être.

Il n'en était plus si sûr. Après les deux premières photos, il aurait pu y croire, mais c'était la troisième en six semaines. Ça semblait inévitable, maintenant.

- Qu'en dit M. Stark ? demanda Ned en chuchotant, si bas que Peter ne pensait même pas que MJ l'ait entendu.

- Rien pour l'instant, répondit Peter en haussant les épaules.

Son père ne lui avait pas envoyé de message.

- Peut-être qu'il est pas au courant.

MJ eut un raclement de gorge moqueur.

- Impossible qu'il ne sache pas, répondit Peter, mais il décida de lui envoyer quand même un message.

Tu as vu Twitter, récemment ?

Sa réponse arriva quelques secondes après.

Tu ne devrais pas étudier, au lieu de Twitteriser ?

On dit tweeter.

Ne t'inquiète pas, gamin. On s'en occupe.

- Il dit qu'ils s'en occupent, marmonna Peter.

- Ça veut dire quoi ? demanda Ned.

Peter haussa les épaules. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas répondre. C'était juste qu'il ne savait pas.

*

Même s'il savait que d'autres photos étaient inévitables, Peter avait secrètement espéré que cette photo soit la dernière. Mais évidemment ce ne fut pas le cas, et pour une raison ou une autre, il semblait que ça avait ouvert des portes à certains. De plus en plus de photos de Tony et lui apparurent. Chaque semaine, il y en avait une autre sur laquelle Peter se trouvait, sans que ce soit suffisant pour l'identifier. Chacune d'elles apportait son lot de spéculations, ce qui rajoutait de l'anxiété pour Peter et Tony, lequel devenait de plus en plus nerveux à chaque fois.

- Je m'en fous. On n'est pas propriétaires de la plupart des journaux ? Si ? Alors expliquez-moi comment cette photo a pu sortir, claqua Tony, sa voix devenant de plus en plus forte. Vous ne savez pas ? C'est pas votre boulot de savoir ?

Assis dans le canapé, Peter observa son père faire les cent pas avec son téléphone collé à l'oreille.

- Oui ? Vous êtes désolé ?

Tony avait une expression pincée, ce qui voulait dire qu'il faisait face à un autre mal de tête.

- J'espère bien que vous l'êtes. Vous êtes viré.

Tony raccrocha et ferma les yeux, se pinçant l'arête du nez. Définitivement un mal de tête.

- Est-ce que tu viens vraiment de virer ce gars ? demanda Peter, se sentant mal pour la personne qui avait été au téléphone avec lui.

- Pour ne pas avoir fait son boulot ? Oui, répondit Tony.

Peter se sentait mal pour le type, mais il connaissait suffisamment son père pour savoir quand il était ouvert à la discussion et quand il ne l'était pas. Il ne l'était définitivement pas.

Tony secoua brièvement la tête avant de se diriger vers la cuisine où se trouvait le café, et s'en servit une tasse. Sa troisième de l'après-midi. Peter faisait les comptes.

Peter se retourna vers la télévision, mais la série ne l'intéressait plus autant que quelques secondes auparavant. Il l'éteignit avec un soupir et se dirigea vers la cuisine, s'asseyant à l'un des tabourets du comptoir. Il se mordilla la lèvre, et son père plissa les yeux en le regardant.

- Quoi ?

- Je réfléchissais juste, dit Peter avec hésitation.

- Uh huh. Envie de partager ces pensées ? lui demanda Tony après avoir pris une longue gorgée de son café.

- Peut-être qu'on devrait juste le dire aux gens, suggéra Peter.

- Non, répondit immédiatement son père, d'un ton définitif.

- Tu n'y as même pas réfléchi.

- Parce que je n'en ai pas besoin. C'est une mauvaise idée.

- Pourquoi ? On sait tous les deux qu'ils vont finir par tout découvrir, et ça ne te manque pas qu'on fasse des choses ensemble ?

- Vouloir sortir pour manger une pizza ensemble n'est pas une raison suffisante pour dévoiler ton identité, crois-moi. Et on ne sait pas s'ils vont le découvrir. Ça fait déjà trois mois et ils ne savent toujours pas qui tu es, et ça veut dire qu'ils ne le sauront probablement jamais, et c'est comme ça que je veux que ce soit.

- Mais pourquoi ? Tu ne veux vraiment pas que les gens sachent que je suis ton fils ? demanda Peter en essayant de ne pas montrer qu'il était blessé, mais le visage de son père s'affaissa immédiatement.

- Ce n'est pas ça du tout.

- Alors c'est quoi ?

- Tu n'as aucune idée d'à quel point ce serait terrible si les gens découvraient qui tu es.

Peter fit la grimace.

- A quel point ce serait terrible ?

Les sourcils de Tony se haussèrent presque jusqu'à la naissance de ses cheveux.

- A quel point ce serait terrible ? A quel point ?

Il détestait quand son père répétait les choses. Ça voulait dire qu'il avait atteint le point où il allait se mettre à fulminer, et une fois que c'était le cas, c'était fichu.

Tony posa sa tasse de café sur le comptoir et leva un doigt.

- D'abord, ton intimité, que tu apprécies tant ? Terminé. Et pas seulement pour une semaine, ou un mois, ou deux. C'est pour toujours. A chaque fois que tu mettras un pied en public, tu seras entouré de paparazzi.

Tony fit une pause une seconde pour qu'il comprenne.

- Ça a l'air sympa hein ? Mais ce n'est pas tout. Non, là je commence juste. Ensuite, j'ai des ennemis. Et pas juste des petits ennemis. Des gens puissants. Tu te rappelles de Ross ?

Peter ne put soutenir le regard de son père à ces mots.

- Exactement. Tu commences à comprendre maintenant ? Certaines personnes sont prêtes à tout pour me faire du mal, et si ton identité est révélée, tu seras une proie facile.

La tête de Peter se releva d'un seul coup et il fronça les sourcils avec un air offensé.

- Non, c'est faux. Je suis Spider-Man.

- Ça n'a pas arrêté Ross.

- Mais Ross savait que je suis Spider-Man, contra-t-il.

Une autre personne n'aurait aucune chance de le kidnapper.

- Exactement, répondit Tony avec une intensité que Peter ne lui avait plus vu depuis longtemps. Et comment l'a-t-il su ? Il a découvert que tu étais important pour moi, alors il t'a surveillé, et il ne lui a pas fallu longtemps pour tout deviner.

Peter inspira soudainement. Il n'avait pas pensé au risque que son identité secrète de super-héros soit révélée si on apprenait qu'il était le fils de Tony. Il avait pris sa possibilité de sortir en tant que Spider-Man pour acquise, ces derniers mois, après que son père ait levé sa punition.

- Les gens savent déjà que Iron Man et Spider-Man sont proches. S'ils découvrent qui tu es, quels sont les risques pour qu'ils comprennent ? Ce ne serait pas si complique, et il suffit d'une seule personne avec une grande bouche et un gros paquet de fric pour que le monde entier soit au courant. Alors le fait d'avouer que tu es mon fils augmente les risques que ton identité secrète de super-héros soit révélée. Compris ?

Peter déglutit durement et acquiesça, se sentant réprimandé. Spider-Man avait aussi des ennemis, et même si la plupart des gens desquels il était proche étaient des super-héros, il avait quand même ses amis. Ils n'avaient pas de pouvoirs. Ils étaient une faiblesse que les ennemis de Spider-Man pouvaient exploiter.

Tony laissa échapper un lourd soupir et baissa la tête, se frottant le front.

- Je ne veux pas te faire peur. Je veux juste que tu comprennes pourquoi il est important de cacher le fait que tu sois mon fils. Être un Stark est suffisamment difficile sans aborder l'aspect super-héros. Quand tu l'ajoutes, c'est encore plus difficile.

- C'est toi qui dis ça, essaya de plaisanter Peter en lançant un mince sourire à son père.

Tony souffla un rire et secoua la tête avec exaspération, mais il lui retourna son sourire.

- Oui. Alors fais-moi confiance quand je te dis qu'il est absolument vital que personne ne découvre qui tu es.

- Ok. Je comprends. Je continuerai à faire attention.

Même si c'était pénible. Il pouvait gérer. Tony avait raison. C'était probablement pour le mieux.

- Bien.

Tony fit le tour du comptoir pour ébouriffer ses cheveux.

- Tu es quand même mon fils. Tu le sais. Et je le sais. C'est tout ce qui importe. Et peut-être que plus tard, dans très, très longtemps, quand tu seras plus âgé et beaucoup plus mature –

Peter roula des yeux à ce commentaire.

- ... on dira au monde qui tu es. Que tu es mon fils et l'héritier de Stark Industries. Mais en attendant, on ne dit rien, pour que tu aies une vie plus ou moins normale. Pour un justicier masqué en tout cas, ajouta Tony avec un rictus.

- Ok. Ça me semble bien.

Peter sourit de nouveau, essayant de faire taire ses doutes. Son père semblait certain que personne ne découvrirait qui il est, mais il ne pouvait s'empêcher de penser que, même si c'était agréable d'être anonyme, ce n'était qu'une question de temps avant que tout ne leur explose à la figure. 

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