Parasites v2


Chapitre 1


Le soleil illumine la façade d'un immense bâtiment. Une tour se dresse dans le paysage d'une ville silencieuse. Peu d'êtres parcourent ses rues. Peu d'êtres se laissent guider par les pavés et le goudron jusqu'à leur prochaine destination. Des centaines de kilomètres carrés, des millions de bâtiments et pourtant si peu sont habités. L'ancienne capitale semblerait presque fantomatique sans l'agitation fourmillante de cette colonne de verre.

Des êtres de petites tailles avancent rapidement, courant presque dans les couloirs sous les reproches d'adultes, d'autres plus grands traînent des pieds. Les plus âgés surveillent en silence, redoutant le commencement de cette journée, appréhendant la prochaine. Peu de ceux de plus de dix-sept ans avance sereinement dans ce qu'ils appelaient auparavant leur maison, dans ce qu'ils considèrent maintenant comme leur prison.

Le système est resté égale à ce que connaissaient leurs parents, leurs grands-parents et peut-être même leurs arrière-grands-parents. La primaire. Le collège. Le lycée. L'université. Jungkook avance dans ces couloirs voyant son avenir se profiler. Plus que quelques mois et ils seraient vu comme un adulte. Plus que quelques mois et il étudierait uniquement ce qui lui sera utile dans le futur. Pas de grands travails amenant de grandes responsabilités. Pas de petits travails qui les pousseraient à se rebeller. Juste ce qu'il faut pour qu'ils se sentent compris sans avoir la chance de reprendre le pouvoir.

Il s'installe dans sa salle de classe à la fois anxieux et impatient. Il sait déjà ce que ce cours d'histoire donnera. Il sait déjà ce que leur professeur leur enseignera, l'épreuve qu'ils vont passer d'ici quelques minutes. Il ne lui suffisait que de chercher un peu pour connaître la réponse. La crainte de ses aînés à cette même période. Ce chapitre manquant dans leur livre mais présent dans les éditions universitaires. Il ne fallait pas prendre le risque qu'ils l'apprennent d'eux-même. Mais qui irait chercher dans les années supérieurs quelque chose qu'il ignore. Il semblerait que seul Jungkook ait eu cette idée ou que comme lui ses prédécesseurs ont choisi le silence.

Leur professeur n'est pas aussi grand que l'on pourrait le penser. Dans les livres de fictions, ils sont le plus souvent grand, imposant malgré leur faible poids. Un teint très pâle, des yeux rouges comme le sang. Il n'est pas ainsi. Jungkook le dépasse maintenant d'au moins une tête, son teint est lumineux malgré sa blancheur, ses yeux noirs comme la nuit bien plus effrayant qu'envoutant.

Il n'était pas ce qu'il aurait imaginé d'un monstre charmant ses victimes pour voler leur sang. Il n'avait rien de la représentation littéraire classique, plutôt ce côté adolescent presque attirant par sa pureté. Il sait au combien son professeur n'est pas pur. Après tout, ce doit bien être lui qui est responsable de la disparition de leurs camarades. Jungkook est sûr qu'ils ne rejoignent pas la ville en marchant mais dans ces grandes caisses rouges. Celles qui masquerait la couleur du sang.

Rangez-vos livres, aujourd'hui vous n'en aurez pas besoin. Ce que je vais vous apprendre n'est pas dans vos manuels.

Le jour est venu, songe Jungkook, plus que quelques heures et la moitié si ce n'est la quasi-totalité d'entre eux disparaitront. Notre professeur est très rapidement écouté, il est surement le plus respecté et le plus craint de cet institut. Il n'est pas souriant. Il ne nous aide pas avec patience. Non, il leur apprend comment survivre par tout le mépris qu'il éprouve en les voyant.

De nombreuses rumeurs cours à son sujet, le démon de la « guerre » qui tua à lui seul des millions d'hommes et femmes, peut-être même des enfants. Celui qui vous tranchera la gorge avant même que vous n'ayez croisé son regard. La crainte qu'il inspire pousse le respect.

Seul Jungkook ne semble pas le craindre, il se montre bien plus curieux que tous ses camarades. Il n'est pas rare de le voir espionner leur professeur quand il en a le temps, cherchant quelque chose dont lui seul connait l'existence. C'est peut-être le cas d'autres élèves, toute fois, il est celui qui le cache le moins. Celui qui croise le regard du vampire. Celui qui capte son attention. Celui qui perçoit parfois cette tonalité douce dans sa voix.

Le sujet que nous allons aborder aujourd'hui est déterminant pour votre future. En fait, vous le jouez aujourd'hui.

Sans attendre plus longtemps, il commence son récit. Il parle de la Terre d'autrefois, celle dirigée par les hommes. Celle qui mourrait chaque jour un peu plus. Il raconta comme son peuple décida d'arrêter d'observer en silence. Ils ne supportaient plus la pollution constante, le peu d'effort fourni par des sociétés trop économiques. Il parla de cette décision qu'ils ont dû prendre. De lourdes conséquences ont suivi mais elles ont aussi façonné la société qu'ils connaissent.

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