Nun
Chapitre 1 : Je hais les redoublants
J'avance en suivant le chemin tracé par les pas des autres habitants. J'avance en détruisant cette succession de pas ordonnés. J'avance sans me soucier de ce qui m'entoure, si ce n'est cette neige blanche. Autrefois immaculée, elle était maintenant sale, comme tous ceux qui la foule. Autrefois immaculée, elle perd toute se pureté d'antan sous leurs pas. Autrefois immaculée, elle se meurt sous les pas des habitants.
Elle qui reste immobile, se fait écraser sans rien dire. Elle qui reste immobile, devient le reflet de ma vie. Elle autrefois si blanche, se tente de gris et de terre. Elle autrefois si blanche, devient aussi sombre que le goudron sur lequel elle repose. Elle autrefois si blanche, si pure, n'est vouée qu'à disparaître, dans un monde où tout n'est que damnation. Dans un monde, où tout n'est que corruption. Dans un monde, où chaque infime part de blanc, se retrouve tâchée en un instant.
C'est là que j'avance, sur cette étendue autrefois blanche, à la recherche d'une réponse. Pourquoi le blanc ne peut pas survivre plus d'un instant ? Cette couleur que j'aime tant n'est-elle vouée qu'à disparaître ?
***
« Eomma ! Je suis parti ! A ce soir ! » M'exclamai-je à l'entrée de la maison. J'enfilais délicatement mes chaussures, attendant qu'elle ne me rejoigne. Comme chaque matin, avant que je ne parte, elle ajustait la cravate de mon uniforme. Elle glissait sa main sur mes cheveux, les lissant un petit peu plus, qu'ils n'étaient déjà. Son sourire était doux et chaleureux, il m'encourageait chaque jour.
« Aujourd'hui, tout va bien se passer. Tu rentres directement après les cours ou tu vas à l'étude, ce soir ? » M'interrogea-t-elle. Son regard était inquiet, alors qu'elle attendait une réponse qu'elle connaissait déjà. « Reste dans des lieux avec des surveillants ou des professeurs, et pars en premier, pas en dernier. D'accord ? » Me demanda-t-elle. Je savais qu'elle disait ça pour ma « sécurité », malgré tout, j'acquiesçais, sachant que c'était inutile. « Allez vas-y. Tu vas être en retard sinon. »
Je lui souris et pris mon sac qu'elle me tendait, avant de la prendre dans mes bras pour la saluer, et sortir de l'appartement. Je soupirais une fois dehors et j'avançais dans la rue jusqu'à l'arrêt de bus. Arrivé, je m'assis sur le banc, branchant mes écouteurs à mon portable, et les enfonçant dans mes oreilles. La musique ne fut jamais lancée. Il était sept heure dix, il fallait que j'attende vingt pour qu'il arrive, le temps pour lui de se préparer.
J'attendis cinq minutes avant de voir quelqu'un s'asseoir juste à côté de moi. Je voulus l'ignorer, mais il retira un de mes écouteurs de mon oreille pour la mettre dans la sienne. Je le regardais choqué, alors qu'il découvrait qu'aucune musique n'avait été démarrée. Je le vis tiquer, le côté droit de ses lèvres s'élevant comme s'il allait mordre l'intérieur de sa joue, mais il n'en fit rien, préférant garder ce regard contrarié sur moi. Il soupira en basculant la tête en arrière, celle-ci reposant sur le dossier du banc de l'arrêt de bus.
« Tu cherches à m'éviter ? T'as un problème avec moi ? » M'interrogea-t-il, d'une voix froide sans me regarder. Je ne répondis pas et voulu reprendre mon écouter, mais il bloque ma main en me regardant de côté ses yeux me foudroyant. Je n'osais alors plus bouger, ne regardant que ses yeux, lui qui semblait au premier abord en colère, était seulement contrarié.
J'allais finalement lui répondre, mais je ne pus pas, car il arrivait. Je m'éloignais de mon voisin, le laissant outré, lorsque je récupérais mon écouteur, le mettant dans mon oreille, la main tremblante. Je soufflais de soulagement, quand le bus arriva enfin, et montais en premier, m'asseyant à l'avant du bus, là où aucun d'eux ne s'asseyait jamais. Le trajet passa rapidement, trop à mon goût, mais je n'avais d'autre choix que de sortir, alors je le fis étant le premier dehors, à m'élancer vers le lycée. Je n'étais qu'en première année que déjà je fuyais cet établissement, en n'ayant qu'une pensée en tête : « Je hais ce foutu redoublant. »
***
Midi sonna alors que ce long cours de mathématiques prenait fin. Je voulu sortir dans les premiers, mais mon sac fut retenu par une main, qui ne m'était pas si étrangère que ça. Je me retournais pour faire face à mon assaillant. C'était lui, je ne pouvais pas en douter. Maman, si tu me voyais, tu arrêterais de me dire de sortir en premier. Je ne peux pas, il est juste derrière moi.
Son sourire me fait froid dans le dos, moi qui au début, le trouvais si beau. Lui avec son visage si parfait. Sa peau si lisse, qui rendait les filles si jalouse. Ses yeux, si noirs que l'on croirait se noyer en les regardant, qui se transformaient en glace lorsqu'il est en colère. Son nez si fin et droit. Et surtout, ce corps, que j'aurais aimé avoir, moi qui suis si frêle et faible, la raison pour laquelle c'est moi, et pas un autre.
« Alors princesse, tu as essayé de me fuir ce matin ? » A-t-il murmuré contre mon oreille. Il avait passé son bras autour de mon épaule, comme le ferais un ami. Alors, même si je regardais le professeur, celui-ci ne nous lançait qu'un rapide regard, avant de finir de ranger ses affaires, et de sortir.
A peine une minute plus tard, je me retrouvais projeté avec force contre mon bureau, celui-ci bougeant d'un vingtaine de centimètre sous le choc. Je pus à peine laisser échapper un gémissement de douleur, qu'un coup de pied me fut donné dans le ventre.
« Je crois avoir été clair pourtant. Le matin, tu attends à l'arrêt de bus jusqu'à mon arrivé. Tu prends mon sac, et monte devant dans le bus. Ensuite, tu m'attends après être descendu, pour que l'on aille ensemble jusqu'à la salle. C'est seulement après ça, et j'ai bien dit après, que tu peux faire ce que tu veux. » Me rappela-t-il ce que je faisais habituellement. Seulement, cette fois c'était différent. Cette fois, il était là, et je ne voulais pas qu'il voit ça. Mon cher voisin, que je ne croise que trop peu, il ne doit jamais assister à ça. « Alors, peux-tu m'expliquer, pourquoi tu ne l'as pas fait ?! » S'écria-t-il, me faisant sursauter, comme toutes les personnes présentes.
Personne ne se mettait en travers de son chemin, car tous ont peur d'être les prochains. Il n'a pas redoublé à cause de ses résultats, non, c'est à cause de son comportement plus que violent.
Je me relevais avec peine, sans lui répondre, mais cela ne lui plût pas, et il me mit un autre coup de pied, tout aussi violent, contre le genou, ce qui me refit tomber au sol dans un gémissement. Je sentais les larmes monter, prêtent à couler, mais je les retenais tant que mal. Ça lui ferait trop plaisir.
J'essayais de me remettre debout une seconde fois, en vain, il ne me laissait pas faire. C'est au bout du troisième essai, et du troisième coup sur le même genou, que ma première larme coula, déclenchant son rire et celui de ses amis.
Au final, un surveillant arriva, alerté par les rires, lorsqu'il entra, il vit seulement mon bourreaux me relever, comme le ferais un ami. Cependant, j'avais du mal à tenir debout, il expliqua donc que je m'étais pris son sac, qu'il avait posé à côté de sa table, et c'est pourquoi je pleurais. D'après ses dires, je m'étais cogné violemment le genou contre la table en tombant. Le surveillant le cru, et je ne put rien dire, sa main sur mon épale m'en dissuader par une forte pression.
L'adulte nous fit sortir, et lui demanda de m'emmener à l'infirmerie, ce qu'il fit consciencieusement. Je voulais lui crier de ne pas me laisser avec lui. Dès que le surveillant fut loin, il me poussa contre le mur du couloir. Je me retins avec peine contre celui-ci, mon genou me faisant encore mal. Il repartit comme si je n'existais pas, me laissant seul dans le couloir. Je me dirigeais avec peine jusqu'à l'infirmerie, prenant beaucoup de temps à descendre au rez-de-chaussée, pourtant je n'étais qu'au premier. Ce midi, je ne mangeais rien, je n'avais pas le temps. J'entrais dans l'infirmerie, toujours avec cette pensée en tête : « Je hais ce foutu redoublant. »
***
J'ai passé une semaine à la maison, mon genou était douloureux, je peinais à simplement le plier. Ma mère a alors refusé que je retourne en cours pour la semaine. Je n'ai pas protesté. Aujourd'hui, j'ai pourtant réussi à négocier mon retour, prétextant que plus je serai absent, plus j'aurais de cours à rattraper, mais personne ne serait là pour m'aider. Ce n'était même pas un mensonge.
Je sortais dehors sans prévenir ma mère, et descendis avec peine les escaliers. Seulement, je ne m'attendais pas à voir mon voisin en bas. Je hais cet appartement sans ascenseur, il ne se serait pas retourné si on en avait un. Il n'aurait rien remarqué en me voyant. Malheureusement, cet immeuble ne possède qu'un escalier en fer, et donc, il m'a vu descendre, et il me regarde maintenant avec attention. Je le rejoignis tant bien que mal, sachant qu'il ne me laissera pas partir comme ça, sans savoir ce qu'il m'est arrivé.
« Je me suis pris le sac d'un des gars de ma classe et au final, j'ai atterri sur une table en me cognant le genou. » Lui expliquai-je, alors que je le vis ouvrir la bouche pour m'interroger. Plutôt que d'être satisfait de ma réponse, il soupira comme agacé, avant de se placer juste devant moi.
Il me regardait de ses yeux noirs perçant, comme s'il allait me crier dessus d'une minute à l'autre, mais il m'observait juste avec intensité. Je voulus soutenir son regard, seulement, je ne pouvais pas. J'avais comme cette impression qu'il savait que je mentais, enfin, cela ne me surprendrait pas de la part d'un futur médecin.
Je voulus faire un pas sur le côté, pour aller jusqu'à l'arrêt de bus, mais il m'arrêta me replaçant face à lui. Il le fit avec force, cependant, il garda une certaine douceur dans son geste. « Je t'emmènerais, alors maintenant tu vas me dire ce qui est réellement arrivé. » M'ordonna-t-il d'un regard dur.
Je l'observais avec anxiété, ayant peur de la réaction qu'il pourrait avoir en apprenant que je ne veux vraiment pas lui dire. Ou simplement, en lui avouant la vérité. « Woo Hyun, tu peux me le dire tu sais, je ne vais rien te faire. » Voulut-il me rassurer. Seulement, je n'avais pas peur de ce qu'il pouvait penser ou me faire, mais plutôt ce qu'il pourrait lui faire à lui. Je ne veux pas qu'il est d'ennuis à cause de moi.
« Tu peux me laisser aller en cours, s'il te plaît, je dois justifier une absence. » Lui demandai-je à sa surprise. C'est la première fois que je ne réponds pas à une de ses questions. Je dégageais ses mains, d'un geste plus brusque que je ne le voulais, de mes épaules, sous son air déconcerté, et m'écartais de lui afin de sortir. Il m'arrêta une seconde fois, et me retourna vivement afin que je lui fasse face. Néanmoins, je ne m'attendais pas à tomber, alors qu'il abaissant mon bras, ni à atterrir contre son dos. Il se releva, tandis que je m'interrogeais sur le moment où il avait pu s'accroupir.
« J'ai dit je t'emmenais. J'aurais dû préciser que je ne te demandais pas ton avis. » Déclara-t-il, pendant qu'il avançait jusqu'à sa voiture. Une grande berline noire, que j'ai toujours admirée. Il me déposa du côté devant la portière qu'il m'avait ouverte, me faisant signe de monter. Il me semblait alors que je n'avais plus le choix, ainsi je montais sans plus de cérémonie. Il prit peu de temps pour monter à son tour.
Je n'aurais jamais pu croire que le temps passé avec lui puisse être si long. Il passait toujours rapidement habituellement, mais il n'existait pas non plus de tension entre nous. Je pressais mon front contre la fenêtre, regardant le paysage qui défilait sous mes yeux, que je fermais un instant.
Lorsque je les rouvris, la voiture était arrêtée dans ce qui me parût être un parking, que je reconnus comme étant celui du lycée. Je me redressais d'un bond, regardant à ma gauche, pour me voir qu'une place vide, sur laquelle était posé un bout de papier que je pris.
'N'oublie pas les clés, elles sont sur le contact, tu seras un ange si tu pouvais me les ramener. Par contre, si tu ne veux pas, ne le fais pas. Je me ferais un plaisir d'être devant ta classe à quinze heures, et de te ramener de force chez toi. Je serais à l'infirmerie.
Oh ! Et si tu as mal, n'hésite pas à venir. En fait non, tu viendras sinon je te donnerais une raison de rester à l'infirmerie kkk.
A tout à l'heure, ton Hyung.'
Je mettais le mot dans la poche de mon uniforme, et pris les clés, avant de saisir mon sac et de sortir. Je verrouillais la voiture, tout en réfléchissant à sa proposition implicite. Il serait là à quinze heures, alors il ne me fera rien, et je pourrais rentrer en paix. Cependant, je prenais le risque qu'il me prenne les clés, et là, je devrais tout dire à Hyung.
Je soupirais en entrant à la vie scolaire, j'avais encore vingt minutes, même avec mon genou, je pouvais aller à l'infirmerie. Au pire, je pourrais toujours lui demander de me ramener quand même. Au fond, je le remercie de faire son stage de deuxième année ici, même s'il risque de tout découvrir. Je ne veux pas qu'il ait pitié de moi, ou qu'il passe son temps à s'inquiéter comme ma mère.
Je sortis de la pièce et restais planté devant l'infirmerie, réfléchissant jusqu'à ce que je vois le reflet de mon bourreau, sur le miroir juste à côté. J'ouvris brusquement la porte, voyant mon Hyung surpris que je sois là, et surement que la porte soit ouverte aussi violemment. Sa surprise se transforma en un doux sourire qui me laissa momentanément sans voix. J'entrais entendant des pas se rapprocher derrière moi, et refermais la porte doucement, restant face à elle un long moment.
« Pourquoi tu es là ? Tu peux me le dire, l'infirmière est partie en réunion quelques minutes plutôt. » Je ne retins que le fais que nous étions seuls, encore une fois, mais sans tension. La semaine dernière ne comptait pas vraiment, je l'avais juste royalement ignoré. Je me demande si je suis le seul à ressentir cet étrange sentiment dans ces moments. Celui qui fait battre mon cœur à tout rompre, et me rend si stressé. « Woo Hyun ... » M'appela-t-il comme s'il ne voulait pas me brusquer.
« Je ne veux pas aller en cours. Je ne veux vraiment pas y aller ... Est-ce que ça fait de moi un mauvais élève ? » L'interrogeai-je, énigmatique. Je l'entendis soupirer, alors qu'il s'approchait de moi. Je sentis ses bras glisser autour de ma taille, sa tête se posant sur mon épaule droite. Il resta ainsi sans parler, ce qui me parut être de longues minutes, avant que je ne sente son souffle contre mon cou, quand il tourna la tête.
« Tu veux que je te fasse un mot et que tu te reposes ici ? C'est pour ça que tu es venu ? Je pensais que tu venais me rendre les clés de ma voiture. » Je l'entendis rire à la fin de sa phrase. Voulait-il tant que ça rentrer avec moi ? Je ne pus que sourire à cette idée, elle me plaisait bien. « Je t'ai fait sourire. » Clama-t-il, fière de lui. Il me balança de droite à gauche, plaçant une de ses jambes contre la mienne, empêchant mon genou blessé de plier. « Va en cours avant que je me fâche. Je viendrais te chercher à quinze heures. Je ne veux pas te voir avant. » Déclare-t-il en récupérant ses clés au passage.
Il s'éloigna de moi, alors que je hochais simplement la tête, et ouvrit la porte à ma place. Je fus surpris de voir mon bourreau face à moi, le poing en l'air, prêt à toquer à la porte. « Ah Woo Hyun ! Te voilà ! Comment tu vas ? Je m'inquiétais, ça fait une semaine qu'on ne t'as pas vu. » J'aurais voulu lui lancer une de ses remarques cinglantes auxquelles je pense, mais je n'oserais pas devant mon Hyung. Je le saluais donc gentiment, ne cessant de me répéter que je ne suis qu'un lâche.
« On se voit ce soir. » Saluai-je mon Hyung, en sortant à la suite de mon persécuteur. Je le suivis jusqu'en cours, mon sourire s'étant fané dès que la porte s'était refermé. J'aurais tant aimé rester avec lui. Je sursautais, quand je fus plaqué contre un des murs du couloir, mon visage se crispant sous la douleur. Cependant, je ne disais rien, le laissant me regarder avec froideur, sans un mot. Je ne pouvais rien faire d'autre, sans risquer de recevoir un coup.
« C'était qui ? Depuis quand tu le connais ? Est-ce qu'il sait ? » M'interrogea-t-il, à toute vitesse. Je baissais la tête, sachant que je devais lui répondre et ainsi, lui livrer une infime partie de ma vie.
« C'est mon voisin. Je le connais depuis mes cinq ans, et non il ne sait pas, je ne veux pas qu'il sache. » Je lui répondis d'une voix éteinte, sans émotions. Il s'éloigna de moi, remettant ma veste en place. Je n'eus rien le temps de voir avant que son poing ne rencontre mon visage, et que ma tête ne rejoigne le sol. « Je hais ce foutu redoublant, à cause de lui, il est maintenant au courant. »
Chapitre 2 : Ne m'abandonne pas
J'avance en suivant ses traces de pas effaçant la neige, autrefois blanche. Je marche jusqu'à la balustrade du pont, une fois arrivée au milieu, et je contemple ce paysage sous mes yeux. Le fleuve Han s'écoulait devant moi, créant une large étendue d'eau, rendant les rives presque invisible. C'est devant ce panorama, que je me demandais le but de mon existence. Ma vie avait pourtant si bien commencé.
J'étais heureux avec ma famille, j'avais des amis. Pourtant, j'avais maintenant l'impression d'avoir tout perdu. Mon père est mort à mes dix ans. Ma mère si aimant autrefois, semblait maintenant me détester. De tous mes amis, un seul décrochait encore à mes appels, pour me dire de ne plus l'appeler. La personne que j'aime, elle, je n'ai rien fait pour la garder.
Je suis seul. Seul devant cette étendue d'eau. Celle dans laquelle je pourrais tomber, être oublié. Parce que personne ne prendra la peine de dire que j'ai disparu. Je suis seul sur cette neige, qui semble représenter ma vie.
***
Lorsque je me réveillais, j'avais un horrible mal de tête, comme si elle allait exploser d'une seconde à l'autre. J'avais du mal à me situer. Où suis-je ? Je priais pour ne pas être à l'hôpital, ça allait finir par coûter cher à ma mère à force. J'entendis des voix se rapprocher, puis le bruit d'un rideau que l'on tire, la lumière sur mon visage fut forte, m'aveuglant pendant un instant. Je pris quelques minutes pour me rendre compte que j'étais à l'infirmerie, la vision de mon Hyung portant sa blouse blanche me le confirmait.
« Tu vas mieux ? » Me demande-t-il, s'asseyant sur la chaise adjacente au lit. Il passa sa main dans mes cheveux, me regardant avec douceur et inquiétude. Je pris le temps de me relever, m'asseyant et me tournant face à lui, mes jambes se collant aux siennes. Je posais ma main sur mon front, grimaçant alors que j'avais tourné la tête un peu trop vite.
Mon hyung me tendit un verre où des bulles finissaient de monter. Malgré l'horrible goût du médicament, je le bus d'une traite, mon mal de tête étant trop fort pour que je ne veuille protester.
« Merci. » Murmurai-je, lui rendant le verre. Je voyais son regard sur moi, celui qui me disait de parler, d'arrêter de lui cacher la vérité. Seulement, encore une fois, je l'ignorais et me relevais. Je pourrais lui dire, c'est vrai, mais à part s'inquiéter ou le rapporter, il ne pourra rien faire. « Je vais en cours. » Déclarai-je, en voyant qu'il était seulement neuf heures trente. « On mange ensemble ce midi ? »
Je lui souris quand il hocha la tête, il semblait me laisser partir, même s'il était plus qu'inquiet. Je le voyais à ses sourcils toujours froncés. Je passais derrière lui mais m'arrêtais, me retournant pour passer mes bras autour de son cou. « T'as fait mon mot ? » Il posa ses mains sur mes bras, basculant sa tête contre mon épaule gauche, les yeux fermés.
« Il est sur mon bureau, il faudra juste ajouter, l'heure de retour. » M'informa-t-il. Il se détacha de moi pour se relever, prenant soin d'écarter mes bras en douceur, et je le suivis jusqu'à son bureau. L'infirmière revint au même moment, ce précipitant vers moi pour m'occulter, affolée.
« Woo Hyun ! J'ai appris ce qui t'es arrivé ! Ah, cette fois il va prendre cher. Une chance qu'un surveillant passait par là ! » S'exclama-t-elle soulagée. Un surveillant ... Alors il y a une chance qu'il arrête. Je hochais doucement la tête avant de me tourner vers mon hyung, qui me tendait mon sac et deux papiers, l'un d'eux étant plié. Je ne pris pas plus de temps pour les saluer et les laisser, retournant en cours. « Vous vous connaissez ? Je t'ai vu lui tendre un autre papier. » Entendis-je l'infirmière l'interroger, avant de m'éloigner. Oui, c'est moi voisin ... ou peut-être un peu plus que ça.
***
Plusieurs mois passèrent sans que mon bourreau ne vienne me voir, mais je ne m'en plaignais pas. Mon Hyung était toujours là, il m'emmenait chaque matin, me ramenais le soir, parfois on mangeait ensemble. Ces derniers mois étaient ce qu'il me fallait pour retrouver le sourire.
J'ai réussi à me faire des amis, principalement des filles, mais je sentais toujours les regards jaloux des garçons. Malgré tout, plus personne n'est là pour m'attirer des ennuis. J'observe par moment mon bourreau, je trouve étonnement calme, comme si je n'étais pas là, mais je ne m'en plaignais pas. Seulement, tout à une fin, n'est-ce pas ?
Je prenais mes cahiers pour pouvoir travailler, en vue de l'examen final. Je les mettais dans mon sac, quand la porte de mon casier se referma violemment. J'étais seul dans la classe, tout le monde était déjà parti à cette heure-ci. Je relevais la tête, regardant avec attention mon bourreau. Son sourire en coin était de retour, j'appréhendais ce qu'il allait faire. Il me releva de force et me plaqua contre le meuble bas, les mains de part à d'autre de mes hanches.
Il approcha sa tête de mon cou, le visage tourné vers mon oreille, vers la porte. « Je me demande comment réagirait ton cher voisin, s'il nous voyait ainsi. » Murmura-t-il contre mon oreille. « Serait-il jaloux ? Ou agirait-il comme si de rien n'était ? » Je l'entendis ricaner, sa voix restant faible.
Je me demandais pourquoi il faisait référence à mon Hyung, jusqu'à ce que je n'entende la porte de sa salle s'ouvrir. Ma tête tourna lentement dans sa direction, c'est là que je vis, lui nous regardant contrarié. Je m'imaginais alors le genre de scène qu'il pouvait voir, celle qui allait le décevoir.
« Tu aurais dû me le dire, si tu ne voulais pas que je te ramène. » Lança-t-il froidement, ses yeux foudroyant mon assaillant qui s'était redressé. Ce genre de scène que je ne voulais imaginer avec personne d'autre que lui. Je maudissais encore plus cet imbécile de redoublant, j'aurais voulu le repousser, mais je sais que je n'ai pas assez de force.
« Sung Gyu. » L'appelai-je, sans qu'il ne puisse m'entendre. Je vis alors ce sourire en coin, me montrant sa déception et sa colère soudaine. « Sung Gyu ! » Criai-je quand il fit demi-tour. « Attends, ce n'est pas ce que tu crois ! » Alors lui aussi percevait ce sentiment étrange lorsque l'on était tous les deux ? Je me débattais soudainement, voulant le rejoindre, mais il m'en empêchait. Ce bloquant, semblant insensible à mes coups. « Ho Won, lâche-moi ! »
« Ah ça tu peux toujours rêver. Rigola-t-il, d'un air dédaigneux. Je me débattais un peu plus, mais je ne faisais que m'épuiser alors je dû abandonner, n'ayant d'autre choix que d'attendre qu'il se lasse. Ou alors ...
« Va au diable Lee Ho Won. » Ce fut la dernière chose que je pus dire, avant que ma tête ne rejoigne le sol. Une pensée me revenait en tête : « Je hais ce foutu redoublant. Il va tout gâcher. »
***
« Eomma ! » Je m'écris, en sortant de ma chambre. Je ne l'entends pas me répondre. Elle ne semble pas être là, alors je descends, me rendant dans la cuisine. La table est vide, rien n'a été préparé. Malgré tout, cette pièce qui me semble familière, m'est aussi étrangère. Je suis perdu. Où suis-je ?
« T'as mère ne te répondra pas. » M'indique une voix endormie. Je sursaute en l'entendant, me retournant vivement. Je suis pris d'un vertige, ma tête me faisant soudainement souffrir. C'est Sung Gyu. Je ne comprends au premier abord pas pourquoi il est là. Puis l'idée m'apparait comme une étincelle éclatant dans mon esprit.
« C'est chez toi ? Qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi je ne suis pas chez moi ? » Je m'exclame, choqué de le voir. Je l'entends rigoler, alors qu'il passe à côté de moi, ébouriffant mes cheveux au passage. Je me retourne le suivant du regard. Il me fit signe de m'asseoir sur un des tabourets du comptoir de la cuisine, tapant vivement sur la chaise en me regardant. J'eus alors le loisir de le voir cuisiner, pendant une demi-heure. Finalement, boire n'a pas que de mauvais côté.
« Tu avais quelque chose à fêter hier ? » M'interroge-t-il un sourire aux lèvres. 'Si tu savais.' Je pense. Voyant que je ne lui réponds pas, son visage devient un peu plus inquiet. « Qu'est-ce qu'il y a ? T'as des problèmes. » Me demande-t-il en vain, je ne lui réponds pas non-plus. Je me retourne brisant notre contact visuel, lâchant un discret soupire.
« Excuse-moi. Je t'ai encore ennuyé. Je vais rentrer, t'occupes pas de moi. » Je lui dis d'une voix morne. Je commence à quitter la pièce quand une chose me revient à l'esprit. Je me tourne donc un court temps face à lui. « Oh et merci, de rien dire à ma mère. Elle a déjà assez de souci en ce moment. Ne lui en rajoute pas. » Je sors rapidement de son appartement, après avoir récupéré mes affaires. Pour une fois, c'est moi l'abandonne, et non l'inverse.
***
« Woo Hyun ! Comment tu vas ? Ça fait un moment que l'on ne sait pas retrouvé ... tous les deux. » Finit-il en chuchotant à mon oreille. Je voulus le repousser, mais il m'assit de force sur ma chaise prenant place sur ma table. Ses mains étaient posées sur mes épaules, ses pieds contre les miens. « Il est encore là ton cher infirmier ? » Rigola-t-il, me mettant mal à l'aise.
J'avais peur qu'il recommence. Pour une raison que j'ignore, il m'évite le plus possible depuis ce jour-là, ne faisant que m'emmener et me ramener sans un mot. C'était pourtant deux semaines plus tôt, et j'avais tout fait pour qu'il me reparle. Le regard menaçant de mon bourreau me persuadait de parler.
« C'est son dernier jour. » Lui répondis-je craintivement, de peur d'être de nouveau battu. « Il va sûrement rester plus tard ... » Avouais-je, me mordant la lèvre, de peur qu'il en prenne avantage. Je vis son sourire s'agrandir alors qu'il descendait de la table, et se rapprochait de moi, son visage restant à quelques centimètres du miens. Je pouvais sentir son souffle se rependre sur mon visage.
« Tu es sûr ? Ce n'est pas lui qui t'attends dehors ? » Chuchota-t-il, un sourire machiavélique se dessinant sur son visage. Je voulus l'appeler pour qu'il me sorte de là mais à peine eus-je ouvert le bouche que je sentis quelque choses d'humide sur mes lèvres, me faisant écarquiller les yeux, choqué. Les lèvres de Ho Won se posées sur les miennes me figèrent, c'est donc lui qui s'éloigna, glissant sa bouche contre mon oreille. « Je crois que tu vas pouvoir rentrer à pied. » Rit-il discrètement.
Je tournais la tête vers la porte de notre classe pour voir Sung Gyu me regarder comme blesser, avant de se retourner et de partir sans se retourner. Son pas était pourtant naturel, j'aurais pu croire que son regard n'était qu'un rêve. Je voulus me relever, mais tout ce que j'obtins fut un coup dans le ventre. J'avais presque oublié la sensation de son poing s'enfonçant contre mon estomac. Cette fois, il avait visé bien plus haut. Je ne pus que tousser et m'écrouler au sol, faisant reculer ma chaise dans un son fracassant.
« Je croyais t'avoir prévenu pourtant, ne le poursuis pas si je suis là. » Me rappela-t-il d'un ton menaçant. Je voulus tout de même me relever, mais il m'en empêcha d'un violent coup de pied dans le plexus qui me coupa momentanément la respiration. J'aurais tant aimé que Sung Gyu revienne, mais il n'était pas revenu une seule fois. Etait-il sur le parking dans sa voiture noire à m'attendre, comme la dernière fois ?
Je me relevais plus lentement cette fois, ma main posée sur le haut de mon torse qui me faisait réellement souffrir. « Ho Won ... Pourquoi tu ... me fais ça ? ... Qu'est-ce que ... j'ai fait de mal ? » L'interrogeai-je la voix coupée par ma faible respiration. Je le l'entendis rigoler alors qu'il partait sans me répondre, je soupirais en le regardant, puis, une fois qu'il sortit de mon champ de vision, je replaçais ma chaise et sa table, et je sortis.
Je me sentais vraiment mal, je marchais avec difficulté, l'air ayant comme du mal à entrer dans mes poumons, et c'est en me mettant à tousser que je remarquais ce qui n'allait pas. Mon sang recouvrait en partie ma main, j'avais du mal à respirer, ma vision se faisait plus trouble à chacun de mes pas. Peut-être a-t-il vraiment visé trop haut. Je m'effondrais au sol, une pensée en tête : « Hyung, où es-tu ? »
***
« Mon bébé ! Où est mon bébé ? » S'exclama une femme dans la quarantaine. Elle était petite, mesurant moins d'un mètre soixante, son visage fin était marqué par quelque rides, signe de son constant sourire, quand elle ne prenait pas cet air inquiet.
Une infirmière intercepta cette mère qui cherchait son enfant, elle obtint avec difficulté le nom de son fils, et put la rediriger jusqu'à la chambre 205. La femme prit à peine le temps de la remercier et entra dans la chambre, se précipitant vers le lit où se trouvait son garçon. C'était un jeune lycéen, il avait été admis quelques heures plutôt, ayant été retrouvé par l'infirmière du lycée. Sa mère passa sa main avec délicatesse sur son visage, elle n'arrivait pas à comprendre que quelqu'un veuille faire du mal à son fils.
Un homme grand, haut de près d'un mètre quatre-vingt entra dans la pièce, il semblait hésiter sur le fait d'avancer plus, sa lèvre inférieure étant coincée entre ses dents. « Les médecins ont dit que son état était stable maintenant. Il ... Par contre, il risque d'avoir des séquelles ... » Lui annonça-t-il d'un ton vacillant. Il ne savait plus où se mettre, dans son esprit, c'est comme si c'était de sa faute, parce qu'il était parti sans rien voir.
« Et tu faisais qui pendant qu'il t'attendait ? Tu aurais dû savoir qu'il ne fallait pas le laisser seul ! » S'écria-t-elle. Le jeune étudiant en médecine ne savait plus quoi faire. Il regrettait de n'avoir rien vu, de ne pas avoir été capable de le protéger. Surtout, il se sentait stupide d'avoir cru qu'il pouvait sortir ensemble. « Je ne veux plus que tu l'approches, depuis que tu es revenu, tout va de travers pour lui ! Tu te débrouille mais je ne veux plus vous voir ensemble ! C'est clair ! » S'énerva-t-elle avant même qu'il n'ait pu lui répondre. Il se sentait tellement coupable à cet instant qu'il ne pouvait qu'acquiescer, et partir sans faire demi-tour.
***
« Et donc, je ne pourrais plus chanter ? » Demandai-je, ma voix si faible devenait plus aigus. J'avais peur de ce qu'elle allait me répondre, maintenant qu'elle m'avait demandé de ne plus forcer ma respiration. J'observais sa réaction, essayant de voir si une once de tristesse traversait ses yeux, je n'en vus aucune, ce n'est pas si grave, n'est-ce pas ?
« Ils ont dit que tu aurais parfois du mal à respirer comme tu le veux. Tu pourras chanter, et danser encore si tu le veux, mais il y aura toujours le risque que d'un instant à l'autre sans réelle raison, tu te sentes réellement essoufflé. » M'expliqua ma mère. « Tes poumons ont été endommagés, ce n'est pas grave au point d'être opéré, mais tu ne pourras pas toujours faire ce que tu veux. Woo Hyun, tu ne penses pas qu'il faudrait que tu trouves autre chose à faire ? »
Je baissais la tête suite à ses paroles, quelques mèches de cheveux tombant devant mes yeux. Je ne voulais pas imaginer ne pas chanter, depuis toujours la musique est la seule chose qui m'apporte un réel bonheur. Si on l'oublie. « Sors. » Lui ordonnai-je d'une voix froide. Je m'attendais à ce qu'elle proteste, mais pour une fois elle ne fit pas de scène et m'écouta.
Une fois ma mère sortie, j'attrapais mon téléphone, cherchant à savoir s'il m'avait contacté, je n'arrivais pas à croire ma mère. Pourquoi ne serait-il pas venu alors que je suis sûr que l'infirmière l'aurait aussi appelé. Je déverrouillais l'appareil, allant dans mon répertoire, cherchant son nom. En l'apercevant, j'hésitais un instant. Devais-je l'appeler ? Ou juste lui envoyer un message ? J'optais pour le message, ma voix n'étant pas totalement revenue.
« Où es-tu ? J'ai besoin de toi, tout de suite. »
Sa réponse fut étonnement rapide, d'habitude, il prend toujours un peu de temps après avoir lu ce type de message. Je déverrouillais encore mon téléphone, dont j'avais éteint l'écran après l'envoi du sms.
« Laisse-moi. Je ne viendrais pas. »
« Pourquoi ? »
« Parce que je ne serais plus là pour toi maintenant. Supprime juste mon numéro. »
Je regardais mon écran, surpris pas son message. Pourquoi voulait-il que je supprime son numéro ? Je me demandais ce que j'avais fait de mal, qu'est-ce que j'avais pu faire ou dire pour qu'il m'en veuille à ce point. Etait-il sérieux ? Voulait-il vraiment couper tout contact comme ça ? Voulant des réponses, je ne pouvais qu'insister.
« Pourquoi je devrais faire ça ? Et pourquoi tu ne seras plus là ?
Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Hyung, je ne veux pas moi ! »
« C'est la dernière fois que je te réponds, alors retiens bien ça.
Je ne serais plus là parce que je n'ai pas le temps de m'inquiéter,
encore et encore pour toi. Pourquoi tu dois faire ça ? Parce que
ça t'évitera de te rappeler que je ne veux plus te voir. Et peut
importe que tu le veuille ou non, c'est comme ça et c'est tout.
Maintenant, arrête de te fatiguer à m'envoyer des messages,
je ne les lirais plus. »
Je restais choqué devant mon portable. Jamais il n'avait paru si froid en me parlant, même par message. Je sais qu'il n'est pas du genre à utiliser des smiley, mais ses mots semblaient toujours si doux. Seulement, à cet instant précis, ses paroles étaient aussi tranchantes qu'un couteau, qu'il enfoncerait dans mon cœur.
Une larme tomba sur l'écran de mon smartphone, je l'essuyais de suite après, mais une autre tomba suivie de plusieurs autres. Je n'arrivais pas à les arrêter, l'idée qu'il ne veuille plus s'occuper de quelqu'un d'aussi faible que moi étant trop dur à supporter. Je tapais une dernière chose avant de verrouiller une dernière fois mon appareil et de le reposer avec peine sur le chevet à ma droite. Ma mère entra peu après venant directement me serrer dans mes bras.
Alors qu'elle pensait que ma peine était due à ses paroles, qu'elle regretta immédiatement. Chacune de ces larmes étaient dues à cette peine que mon Hyung m'avait infligée avec quelques phrases. Il me fallut une demi-heure pour me calmer, une autre pour m'endormir, épuisé aussi bien moralement que physiquement. Une phrase raisonnait dans mon esprit, celle-là même que je lui avais envoyé : « Sung Gyu, ne m'abandonne pas. »
Chapitre 3 : Juste te revoir
Je regarde le fleuve Han s'écoulant sous mes pieds. En cette nuit enneigé, il parait si calme et si paisible si calme et paisible. J'aimerais que ce soit la même chose pour mon cour. Je me sens inutile pour ce monde, je n'ai même plus le droit d'être qui je veux. Je dois rester conforme aux désirs de mes fans, à ceux de l'agence, et tout autant ceux des journalistes à la recherche de ce scoop qui ruinera des années de souffrances en poussière. Mais comment pourront-ils le trouver si la seule personne qui puisse le dévoiler ne veut plus me voir ? J'ai l'impression que mon monde s'écroule, m'emportant avec lui, et rien ne peut me sauver, si ce n'est lui.
***
Lorsque j'arrive au lycée, après avoir passé plus de deux semaines à l'hôpital, je me rends compte que tout a changé. Avant, j'étais cet élève que personne ne remarquait, celui qui se fondait dans la masse. Maintenant, tous se tournait à mon passage, pourtant, alors que m'y serait attendu, je n'ai vu aucune pitié dans leurs yeux, plutôt du dégoût, quelque chose que n'ai pas tout de suite compris. Ce n'est que quelques heures plus tard, à la troisième heure de la matinée, que l'on m'apporta une réponse.
J'étais assis à mon bureau, écoutant le professeur tout en prenant des notes, essayant de comprendre l'arrangement de tous ses chiffres et de ses lettres. Je n'ai jamais été très doué dans cette matière, ni dans aucune autre en fait, je suis juste un élève basique. Le cours était étonnement calme, ce qui m'étonnait beaucoup, cette heure étant l'une des plus agitées de la journée. A moitié de l'heure, le professeur entra dans la salle, suivie d'une personne que je ne pensais pas revoir d'aussitôt. Ho Won.
« Monsieur Nam. Dans mon bureau immédiatement. » M'ordonna froidement le proviseur. Je n'arrivais pas à saisir la raison de ce ton froid, presque glacial. Je ne pensais pas avoir fait quelque chose de mal. Je ne me souviens pas avoir fait quelque chose qui puisse mériter un tel ton. Je me levais sans faire de vague, le suivant sans un bruit, m'étonnant seulement de voir Ho Won nous suivre, me lançant un sourire vainqueur. Mais pourquoi ?
Nous arrivions au bureau quelques minutes plus tard, l'ambiance était tellement pesante, que j'aurais cru avoir marché pendant des heures. Pourquoi dois-je avoir mal maintenant ? Le proviseur ouvre la porte de son bureau, nous faisant signe d'entrer. Nous nous asseyons à sa suite face à lui, le regard qu'il me porte est dur, j'ai du mal à le soutenir.
« Monsieur Nam, je dois avouer être très déçu par votre comportement. » Déclare soudainement l'homme. Je le regarde surpris. Je n'avais rien fait qui puisse mériter de tels mots, mes absences étaient toutes justifiées. J'écoutais toujours attentivement en cours, je participais même. Mes résultats ne sont pas non plus catastrophiques, restant dans la moyenne. Alors quel est le problème ?
« Je veux bien admettre que votre soudaine maladie doit être un choc, mais de là à accuser un de vos camarades d'en être responsable. C'est une réelle déception. » Continua-t-il d'un ton neutre, qui me glaçait le sang. Est-il en train de le couvrir ? Est-il en train de dire que je suis un menteur ? Que tout cela est inventé ? C'est ce que j'aimerais lui dire, mais je ne suis qu'un lâche après tout, enfin c'est ce que je ne veux plus être.
« Je n'ai jamais accusé qui que ce soit. Je m'excuse si quelqu'un l'a fait à ma place. Mais est-ce que je peux vous poser une question ? » Demandai-je d'un ton hésitant. Il hocha la tête, pourtant, je sentais qu'il n'en avait que faire. « Comment vous expliquez que mon torse soit couvert de bleu ? Que ma lèvre ait été fendue ? Que mes côtes se soient brisées ? Est-ce qu'une chute dans les escaliers l'expliquerait ? Parce que je dois l'expliquer à la police alors ... est-ce que ça vous semble probable ? Que je suis tombé en montant les escaliers ? Puis que je suis réellement remonté jusqu'au troisième étage ? Et que je me suis effondré au milieu du couloir ? Est-ce que je peux faire ça en moins de cinq minutes ? Si c'est le cas ... alors il n'a rien fait. » L'interrogeai-je sur un ton défiant.
« Vous savez qu'accuser quelqu'un sans preuve ne mène à rien ? Je connais mon fils et je sais qu'il n'est pas le genre de personne à envoyer quelqu'un à l'hôpital. Je prierais donc vous et votre mère de cesser ses fausses accusations. » Lâcha-t-il d'un ton froid. Son père ? Ce gamin est le fils du proviseur ? Pas étonnant qu'il soit encore là. Papa est là pour protéger son fiston. J'aimerais tant que le miens soit là pour m'aider lui aussi. Il lui aurait fermé son clapet à cet homme, je ne dis rien de plus, sentant que ma parole n'aurait pas de poids. Je demandais alors à sortir. Heureusement, il me l'accorda.
***
Deux mois étaient passés depuis mon retour au lycée, les jours devenaient de plus en plus durs à supporter. Il m'arrive même parfois de regretter, ce temps où seul lui me persécutait et que les autres ne faisaient que regarder. Maintenant, chaque jour ressemblait un peu plus à un enfer, c'était non pas lui seul qui se moquait de moi, non, c'était tout le lycée. Un simple redoublant en première année arrivait à avoir de l'influence sur tout le monde.
Je me levais avec difficulté ce matin-là, je n'avais aucune envie de me lever. Pourtant vendredi est le jour le moins dur de la semaine, celui où l'on se dit que c'est le dernier jour avant le week-end, la journée la plus calme de la semaine. Pour moi c'est la pire, celle où ils se lâchent, parce qu'ils ne me verront pas le samedi et dimanche.
C'est à reculons que j'arrive dans la cuisine, déjà lavé et vêtu de mon uniforme. Ma mère était déjà levée et avait préparé mon petit déjeuner, mais comme chaque jour depuis deux mois, je ne le mangerais pas. Je vidais seulement le verre de jus de pomme, avant de prendre mon sac pour partir. Il était sept heures vingt et je pars encore une fois en avance. Quelqu'un de normal ne partirait pas à cette heure mais moi je le fais, attendant de le voir sortir de l'appartement, assis dans l'escalier, deux étages plus bas.
Le temps passait mais je ne le voyais pas descendre, pourtant je étais sûr qu'il commençait à huit heures le vendredi. J'attendais jusqu'à sept heures quarante mais il ne venait toujours pas, je devais partir si je ne voulais pas rater mon bus. Je soupirais en me levant, sortant en même temps mon téléphone de ma poche, allant regarder mes sms. Il ne m'avait pas menti, il ne me répondait plus du tout, depuis deux mois je lui envoyais des messages, sans en recevoir en retour.
« Salut, Hyung, tu vas bien aujourd'hui ? Moi oui,
enfin, je crois. Je ne sais pas si j'ai envie de retourner
en cours. Désolé de t'avoir dérangé, si jamais tu lis mon
message. Enfin, j'espère toujours que tu me répondras. »
Je sortais de l'immeuble, marchant rapidement jusqu'à l'arrêt de bus. Ho Won était déjà là, assis sur le banc. Depuis la discussion avec son père, je n'ai jamais été aussi « obéissant », je m'asseyais à ses côtés, prenant automatiquement la hanse de son sac, sous son sourire. Depuis quelque temps, il semblait moins dur avec moi, si j'avais su, je lui aurais obéis dès le départ.
Son bras se posa autour de mes épaules alors qu'il me regardait toujours avec son sourire, cette fois un peu plus moqueur. « Dis-moi, ça fait un moment que je n'ai pas vu ton voisin. Qu'est-ce qui lui arrive ? » M'interrogea-t-il, sa voix devenant plus aigus sous la moquerie. Je baissais la tête sous sa question, soufflant une faible réponse, mais je ne sais pas s'il fit semblant de ne pas m'entendre ou s'il ne l'avait vraiment pas fait.
« Il ne veut plus me voir. Tu sais je suis un fardeau, comme tu le dis, donc ... ça doit être normal. » Soupirais-je. Je voyais le bus arriver, je me levais rapidement, lui demandant implicitement de ne rien ajouter. Je montais le premier dans le bus, voulant m'asseoir devant, mais Ho Won attrapa mon poignet, me laissant pour la première fois de l'année être au fond, mélangé avec les autres élèves du lycée. Je ne me sentais pas si bien sous les regards moqueurs des autres élèves.
« Aujourd'hui, c'est ton jour de repos ... en quelque sorte. J'ai besoin de toi, alors suis moi toute la journée, et après le lycée aussi. » M'ordonna-t-il d'un regard que je n'arrivais pas à décrire. Je hochais la tête sans résister. Depuis que je l'écoute, je n'ai pas reçu un seul coup, et ma mère semble moins inquiète, alors ça me va. « Bon, les mecs faites passé le mot ! Aujourd'hui Woo Hyun est à moi ! » S'exclama-t-il soudainement. C'est là que je remarquais une chose. Mon hyung était là, juste devant, d'où venait-il ? Je suis sûr qu'il n'est pas monté après nous.
***
La journée venait de se finir, sans le moindre problème. Je me demandais même pourquoi je devais le suivre. On n'avait rien fait de particulier, enfin, il n'avait rien fait de particulier. J'avais mangé avec lui et ses amis, qui étrangement étaient gentils, pour une fois. Je rangeais mes affaires quand il se plaça face à moi. Il semblait étrangement stressé.
« Dépêche-toi, c'est pas le moment de prendre tout ton temps. Ce n'est pas à côté. » Me pressa-t-il, tapant du pied nerveusement. Je l'écoutais encore et rangeais plus vite, le suivant jusqu'au parking. Une voiture semblait nous attendre, il me fit monter à l'arrière avec lui. « Papa, dépêche-toi ! » S'exclama-t-il. Sa mère, je crois, sourit et démarra la voiture.
« On va où ? » Osais-je lui demander. Son regard se posa sur moi, de nouveau froid et dur. J'avalais ma salive avec difficulté en détournant le regard. Je repensais alors que je n'avais pas prévenu ma mère, je lui envoyais donc un rapide message, lui disant que je rentrerais plus. « Je pourrais rentrer quand ? C'est ma mère qui le demande. » L'interrogeai-je hésitant quelques minutes plus tard.
« Dites à votre mère que je vous ramènerais pour minuit au plus tard. Mais c'est gentil à vous d'aider mon garçon, mais le dites à personne, son père ferez une crise s'il le savait. Cet homme c'est le pire de tous. » Sourit-elle. Je lançais un regard à Ho Won qui soupira, en détournant le regard par la fenêtre. Je tapais rapidement une réponse au message de ma mère.
« Ne vous inquiétez pas. C'est la seule personne à qui ... je peux raconter ma vie. » Lui dis-je, regardant à mon tour par la fenêtre. C'est alors que je compris où on était, devant l'université où étudiait Sung Gyu. La voiture entra dans la cour de l'établissement, se garant sur le parking. Je fus le dernier à sortir, étant trop occupé à observer les lieux. L'université était immense, répartie en plusieurs bâtiments, je me demandais comment il faisait pour ne pas se perdre.
« Bon, je vais honnête, on va devoir aller dans le bâtiment dédier à la médecine, pour se rendre là où je dois aller. Et j'aurais de toute façon besoin de toi. Tu sais chanter pas vrai ? Tu pourrais bien le faire pour moi. Je sais que tu ne me dois rien mais ... il faut passer le concours pendant trois ans pour être accepté. » M'expliqua-t-il d'une voix toujours plus stressée. Je ne compris dans un premier temps pas de quel concours il parlait, puis la lumière se fit dans mon esprit. Sung Gyu m'avait déjà dit que cette université pourrait me plaire. Leur salle de musique et de danse sont très bien équipées. Moi aussi je veux y entrer.
« Ok, je dois chanter sur quoi ? Les inscriptions c'est trop tard ? » L'interrogeais-je rapidement sous son regard surpris. Il me tandis un mp3, une chanson tournait en boucle, Wings. Cette chanson représentait bien ce que je ressentais à ce moment-là. « Ok, je la connais déjà un peu t'as de la chance. » Je lui souris faussement.
Il m'emmena à sa suite à travers les longs couloirs du bâtiment des étudiants en médecine. Le traverser est le moyen le plus court de rejoindre le bâtiment des arts, d'après ses dires. Au fond de moi, j'espérer le croiser. J'espérais qu'il me voit avec lui et me retienne ne serait-ce qu'un instant. Mais je ne le vis pas, il devait être rentré à l'heure qu'il est. On arriva à croisement, face à nous et à notre droite se trouvait deux portes menant au bâtiment des arts.
« Bon. » Soupira-t-il un bon coup comme pour se déstresser. « Je rap et danse, toi tu te contentes de chanter. Tu crois que tu sais faire ça ? » M'interrogea-t-il. Il n'était pas réellement froid, juste extrêmement stressé, s'en était étonnant d'ailleurs, mais je n'allais pas gâcher la prestation pour me venger. Moi aussi, je veux entrer dans cette université. Je hochais la tête, mémorisant les dernières paroles sur lesquelles je risquais d'hésiter, quand une main se posa sur mon épaule me faisant sursauter, puis me retourner brusquement.
« Bonjour ! Vous êtes là pour le concours ! Enchantée, je suis Nana, une étudiante en deuxième année de médecine ! » Se présenta une jeune adulte avec joie. Elle était grande et fine, une longue natte blonde, surement une coloration, tombant sur le côté droit de son cou. Elle était très jolie et semblait assez douce. « Et voici, Sung Gyu, c'est un de mes camarades. Vous êtes ici pour quel concours ? Celui de médecine ou ... »
Je cessais de l'écouter au moment où mon regard se posa sur son « camarade ». Je ne voulais pas croire que c'était ce Sung Gyu, mais juste quelqu'un portant le même nom. Il semblerait que le destin soit contre moi, pourquoi fallait-il que je le croise aujourd'hui ? Je sentis le bras de Ho Won se glisser derrière ma nuque, me rapprochant de lui, un sourire amusé aux lèvres. « Ho Won, on devrait peut-être y aller. On va être en retard sinon. » Chuchotais-je à son attention.
« Alors comme ça tu t'appelles Sung Gyu. Intéressant. Je suis désolé ... Nana, mais ce mec pollue mon air. On va à notre concours dans l'autre bâtiment, au revoir. » Lui sourit-il, d'un air charmeur. Il me tira à sa suite sans me demander mon avis, j'eus à peine le temps de voir Sung Gyu soupirer avant qu'une porte se referme derrière-moi. « Il ne dit plus rien. Il t'aurait vraiment abandonné ? » Se moqua-t-il, riant légèrement.
« Continue et tu le fais seul. Je te rappelle que je suis là pour t'aider. » Lui rappelais-je. Il sembla broncher sous ma soudaine menace, mais heureusement pour moi, son concours semble être plus important que le fait de me frapper, pour non « obéissance ». Il me tira à sa suite, et de nouveau quelqu'un nous arrêta. C'était un homme ayant la quarantaine, qui se présenta comme étant un membre du jury. Il nous tendit deux feuilles pour s'inscrire, Ho Won sembla parler surement pour dire que je n'étais là que pour l'accompagner, alors je pris rapidement les deux feuilles en le remerciant.
« Tu comptais participer aussi ? » M'interrogea-t-il surpris. Je lui tendis une des feuilles en hochant la tête. Je sortis alors un stylo de mon sac et commençais à remplir la feuille en silence, après m'être assis sur une chaise, priant pour qu'il en fasse de même. Une question me figea sur place, que devais-je répondre ? N'étais-ce pas comme ruiner mes chances ? Le lycéen regarda ma feuille interloqué. « T'as des problèmes de santé ? Est-ce que c'est gênant pour chanter ou danser ? »
« Ouais, j'en ai. Mes poumons ont été endommagés par un enfoiré qui m'a tabassé, avant de m'abandonner dans une salle vie. Donc je m'essouffle beaucoup plus vite maintenant. » Lui dis-je sur un ton de reproche alors qu'il sembla baisser la tête comme désolé. Il ouvrit la bouche mais je ne voulais pas le laisser parler. « Je ne le pardonnerais pas alors n'en parlons plus. » Je voyais le regard de certains autres candidats sur nous. Certains semblait content, comme si je devenais moins dangereux pour eux.
« Désolé. » Souffla-t-il presque imperceptiblement. Seulement, je fis comme si je ne l'avais pas entendu, continuant de remplir la feuille. Après avoir écrit dans toutes les cases je reposais ma tête contre le mur derrière-moi, repensant aux paroles de la chanson. « Tu n'échauffes pas ta voix ? » Me demanda Ho Won, attirant de nouveau les regards sur nous. J'entendais déjà d'autres participants rire en disant que je risquais de ne plus pouvoir chanter après.
« Non, je veux pas briser leur rêve maintenant. » Ris-je en les foudroyant du regard. J'ai déjà essayé de chanter de nouveau. Je tiens parfaitement trois chansons, et ceux après m'être entrainé. Il a de la chance de n'avoir abîmé que mes poumons. Au moins, il me reste toujours ma voix. La porte du fond s'ouvrir, attirant tous les regards. Je me figeais en voyant Sung Gyu arriver suivie de Nana. Il avança et salua l'homme qui nous avait interpellé, je priais pour qu'il ne soit pas dans le jury.
« Dis-moi, il s'y connait en musique ton voisin ? » M'interrogea Ho Won. Il semblait lui-même ne pas vouloir qu'il fasse parti du jury. Seulement, même si je sais qu'il ne le porte pas dans son cœur, il restera juste dans son jugement, il aime trop la musique pour gâcher un potentiel talent. Si ce n'est le sien.
« Oui, c'est lui qui m'a tout appris. Il aurait facilement pu devenir chanteur, s'il n'avait pas préféré la médecine. » Lui appris-je. Il devint légèrement plus pâle. C'était étonnant et amusant à la fois. Je reportais mon regard sur Sung Gyu, observant ses moindres faits et geste. Je n'ai pas envie de chanter cette chanson devant lui. Je sais que je ne pourrais pas m'empêcher de le regarder dans les yeux en chantant.
Il entra dans une salle suivit du possible professeur et de l'étudiante. Il fallait qu'il soit dans le jury, il allait savoir que je pensais à lui en chantant. Le concours commença quelques minutes plus tard, quand le professeur ressortit, prenant toutes les feuilles et les mélangeant. Les premiers à passés seront les plus chanceux. Trois personnes passèrent sans que l'on ne soit appelé, puis un groupe de cinq filles. Et ce que je redoutais arriva, nous étions les derniers.
Nous entrons dans la salle, sûrement aussi stressés les uns que les autres. Le professeur semblait être plus gentil que l'étudiante, qui elle revêtait un visage dur et exigent. Sung Gyu était lui concentré sur une feuille sur laquelle il semblait prendre des notes sur le groupe précédent. « Bien, Kim Ho Won et Nam Woo Hyun, élèves de premières années. Ils sont donc dans l'épreuve un. » Annonça le professeur d'une voix neutre, sans la moindre émotion. « Mettez votre clé sur la chaine Hi-fi et c'est quand vous voulez. »
« La mélodie commence directement alors c'est quand toi tu veux. » M'informa Ho Won. Il s'avança vers l'appareil, mon stress grandissant à chacun de ses pas. J'attendis qu'il se retourne face à moi me lancer, mon regard restant d'abord fixé au sol. Je priais pour que ma voix ne me lâche pas, pas maintenant. Pas devant lui.
« Bébé, je ne peux pas te laisser partir. » Ma voix s'éleva dans la salle résonnant contre les parois un court instant. La musique commençant dès la première syllabe. « Je ne peux pas te laisser partir. » Je vis Ho Won s'avancer face à moi pour danser. Au moins il mettra un peu d'animation, des fois que ma voix lâche. « Je ne peux plus respirer car tu n'es pas à mes côtés. » Cette phrase sonne tellement vrai dans mon cœur. « Mon cœur bat encore de cette manière. » Cette manière étrange que je n'arrivais pas définir il y a peu.
« Je crois encore que ce n'est pas vrai, j'y crois. » Je restais émerveillé par le rap de Ho Won, même s'il est simple, je ne suis pas sûr que mes poumons pourraient suivre, surtout qu'il ne s'arrête pas de danser. « Je te protégerai, mon cœur te protégera. Tu sais que je ne peux te détester, comment pourrais-je te repousser ? » Mon regard se posa sur Sung Gyu à cette phrase, c'est exactement ce que je pense depuis qu'il m'évite. Comment puisse-je l'effacer de ma vie ? Alors que je suis incapable de le détester, même si ses paroles sont blessantes. « La seule chose que je puisse faire maintenant, c'est de supporter mes profondes blessures. » Même si au fond, je souhaite que tu les combles à la place.
« Bébé, je ne peux pas te laisser partir. Même si j'ai tout. Sans toi à mes côtés, tout s'effondrera. » Je repris n'arrivant plus à le lâcher des yeux. Il avait le regard rivé sur sa feuille, jusqu'à ce que Nana ne lui donne un léger coup de coude, attirant son attention. Elle lui dit quelque chose en me désignant. Je la remerciait mentalement de lui avoir fait tourné son regard vers moi. Maintenant hyung, comprends ce que je ressens. « Je ne peux pas te laisser partir. Même si je tombe d'épuisement, si tu deviens mes ailes, Je pourrais m'envoler haut dans le ciel. » Car tout me semblait possible avec toi.
« Je ne peux pas revenir en arrière » Continuais -je « Mais donne-moi encore une chance . » Chanta Ho Won d'une voix faible comme un murmure. « Je ne peux pas revenir en arrière » Même si je le souhaite de tout mon cœur. « Mais reviens-moi juste une fois. » Conclu Ho Won. Je promets que ne serais pas une gêne.
« Maintenant, tu n'es pas à mes côtés, A cet instant, mon amour est un signal rouge. Les larmes, comme la pluie, se sont arrêtées. Mes mains qui allaient si bien avec les tiennes sont maintenant au-dessus de mes genoux, je prie tous les soirs. » La danse de Ho Won était juste magnifique, je devais reconnaître que malgré qu'il soit juste ignoble avec moi, il avait beaucoup de talent. « Je ne veux pas croire en demain. Je veux vivre dans une illusion où tu seras encore là demain. » Cette illusion où tu me réponds et où tu me rejoins comme tu le faisais toujours.
« Bébé, je ne peux pas te laisser partir. Même si j'ai tout, Sans toi à mes côtés, tout s'effondrera. Je ne peux pas te laisser partir. Même si je tombe d'épuisement, si tu deviens mes ailes
Je pourrais m'envoler haut dans le ciel. » Mon regard restait plongé dans le siens à chacune de ces paroles et je pouvais sentir la gêne l'envahir, mais je voulais que son attention soit entièrement sur moi. « Bébé, je ne peux pas te laisser partir. Je ne peux pas te laisser partir. Dans mon cœur, il n'y a que toi. Sans toi, le monde est bien trop froid. » Et je n'arrive pas me convaincre de rester éveillé dans un monde où ne me parler plus. Où tu ne me réponds plus. « Tu es la seule pour qui je risquerai tout. » J'ai déjà risqué ma vie pour pas que tu ne te fasses de fausse idée, mais j'ai l'impression que c'était un échec. « Je ne peux pas te laisser partir. Même si je tombe d'épuisement, si tu deviens mes ailes. Je pourrais m'envoler pour toujours. » Car tu seras là pour m'aider à rester en l'air, et que je pourrais te garder avec moi. « Je ne peux pas te laisser partir. »
« A cet instant, mon amour est un signal rouge. Les larmes, comme la pluie, se sont arrêtées. » Reprit Howon, rappant avec force tout en continuant de danser. « Mes mains qui allaient si bien avec les tiennes sont maintenant au-dessus de mes genoux, je prie tous les soirs. » Je prie pour que tu me reviennes, ou juste que me répondes, même si ce n'est qu'une seule fois. « Je ne peux pas te laisser partir. Je ne veux pas croire en demain. Je veux vivre dans une illusion où tu seras encore là demain. »
La musique s'arrêta en même temps que les mouvements de Ho Won. Un silence pesant se fit dans la pièce, mais seul le professeur semblait en être exclu, ne le remarquant pas, son sourire le prouvant. « Eh bien, c'est incroyable, je pensais que votre voix lâcherez, monsieur Nam. En tout cas, malgré que vous ne dansiez pas vous arrivez à garder une présence, ce qui plutôt intéressant. Vous n'êtes pas d'accord, Sung Gyu ? » Je le vis ouvrir la bouche plusieurs fois, comme il le fait à chaque fois qu'il est gêné, au moins j'ai réussi à avoir ça.
Il nous parla encore un instant, ne se doutant pas du propos des murmures entre Nana et Sung Gyu, mais je savais en être le sujet. Alors que nous sortons tous de la salle en même temps, je tentais de partir rapidement pour rejoindre la voiture de la mère de Ho Won. Seulement, une main m'en empêcha, attrapant mon poignet et me tirant dans un couloir vide. « Tu ne sais pas abandonner ? » Me demanda-t-il froidement. Je ne pus que lui dire non. « Non je ne peux pas abandonner, sinon je te perdrais. »
Chapitre 4
J'ai envie de me pencher encore plus sur cette rambarde. Je sais que je risque de tomber, mais ce fleuve m'attire tellement que je n'arrive pas à résister. Je me sens pourtant basculer en arrière. Quelqu'un vient de me tirer en arrière. Quelqu'un a accepté de s'occuper de moi. Quelqu'un vient de se soucier de moi. Je tourne la tête et vois cet homme qui m'est inconnu. Qui est-il ? Que me veut-il ? Pourquoi m'a-t-il arrêté ? Laisse-moi tranquille, je ne veux pas que ce soit un inconnu qui m'en empêche !
***
Je sortais de chez moi, avec un peu d'avance, est-ce que j'allais le croiser aujourd'hui ? Ca fait déjà plus de six mois que je ne l'ai pas croisé. Je descendais les marches la tête baissée en soupirant. Je lui envoyais chaque jour un message, espérant qu'il me réponde mais rien. Pourtant il n'a pas bloqué mes envois, j'ai activé l'accusé de réception au cas où. Peut-être les lit-il, peut-être qu'il les ignore juste.
J'arrivais au bas des escaliers d'une démarche traînante. J'avais de moins en moins envie de sortir. Ma mère semblait étrangement distante, elle ne me parlait presque plus, et j'avais peur de lui demander pourquoi, après tout, j'ai toujours était un lâche non ? Le lycée, c'est juste l'horreur, j'y vais à reculons chaque matin. Ho Won a eu ce qu'il voulait, tout le monde me prend pour son larbin, et si j'ose refuser, je sais que les coups vont pleuvoir. Ma joue en avait encore la marque, un bandage la recouvrant pour cacher un hématome qui arborait quelques jours plutôt une couleur des plus sombre.
J'avançais toujours quand des pieds me barrèrent le passage. Eux-même étant liés à des jambes, puis à un torse et des bras. Et finalement cette tête que je connaissais si bien. Pour la première fois depuis six longs mois, Sung Gyu me faisait face, il était toujours aussi beau, mais semblait aussi être réellement fatigué. Sa peau semblait être plus pâle, ses joues plus creuses. Je m'inquiétais est-ce qu'il dormait suffisamment ? Est-ce qu'il mangeait correctement ?
Aucun de nous deux ne semblait vouloir bouger. Je croyais qu'en me voyant il allait fuir mais ... non, il reste là, comme s'il attendait quelque chose de moi, mais quoi ? Je soupirais de nouveau face à ce silence qui commençait à être pesant. J'attendais qu'il parle mais voyant qu'il ne le faisait pas, je décidais de le laisser et d'aller au lycée. Je commençais à en avoir assez d'insister, il ne me répondait même pas quand je demandais des explications. Peut-être devrais-je vraiment abandonner.
« Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » Je l'entendis me demander, alors que ma main se posait sur la poignée de la porte d'entrée. « Qui t'as fait ça ? » Continua-t-il. Je n'arrivais pas à répondre, trop surpris qu'il m'ait finalement parlé. Ca faisait tellement longtemps que je n'avais entendu sa voix. Ce ton si doux, même s'il était empli d'inquiétude. Seulement, je ne savais plus comment agir. Devais-je lui répondre ? Ou devais-je l'ignorer comme lui l'avait fait pendant six mois ? Je soupirais en posant mon front contre la vitre de la porte, elle était froide. Il me fallut quelques instants à observer son visage dans le reflet de la vitre pour me décider à lui parler.
« Je croyais que tu ne voulais plus t'occuper de moi. » Lui rappelais-je plus froidement que je ne le voulais. Bien que je veuille qu'il revienne, je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir, c'est la seule personne, en dehors de ma famille, en qui je peux avoir confiance. Je trouvais donc normal de ne pas être très accueillant, même si certains jours je devais lui sembler désespérer.
« Je croyais que tu voulais que je continue à m'occuper de toi. » Lança-t-il en retour. Je me retournais vivement vers lui, le regardant surpris. Il semblait étrangement gêné, mais je n'arrivais pas à définir clairement la raison. Avait-il honte de m'avoir abandonné et de revenir du jour au lendemain sans explication ?
Je hochais la tête au moment où une porte se ferma un peu plus haut. Sung Gyu sembla se raidir, pour une raison qui m'échappait, et il n'allait sûrement pas me répondre. Ma mère descendit les escaliers, s'étonnant de me voir encore ici, alors que j'étais partis dix minutes plutôt, mais j'étais en avance, alors à quoi bon courir.
« Woo Hyun, tu devrais aller en cours, tu vas être en retard. Je vais te déposer. » Me dit-elle d'un ton mielleux. Je préfèrerais que ce soit Sung Gyu mais il salua seulement ma mère avant de s'en aller, sans même me regarder. Il était vraiment étrange. Je soupirais et suivais ma mère, me résignant à ce qu'elle m'emmène. Je voulais juste l'attention de mon hyung.
***
Une autre année passa ainsi, j'étais l'esclave du lycée, me prenant des coups si je refusais d'obéir, mon hyung m'approchait parfois mais s'enfuyais le plus souvent, il m'a répondu une fois. « Arrête de m'envoyer des messages. » A-t-il écrit. Je lui ai tout de suite dis non. Il n'a pas plus insistait, et n'a jamais bloqué mon numéro, j'ai utilisé les accusés de réception pour le savoir. On était maintenant en mars et j'entrais à l'université, ça me fait mal de le dire, mais c'est en partie grâce à Howon.
On avait passé les auditions tous les deux, et on avait réussi à deux. C'est pourquoi en ce mois de mars, je me retrouvais dans la même université que lui, mais heureusement, il avait choisi la danse et moi le chant. On ne serait donc pas dans la même classe, juste dans la même année.
A la rentrée, je m'étais attendu à le revoir au moins une fois, je ne le croisais plus dans l'immeuble depuis une semaine déjà, mais ce ne fut pas le cas. J'avais traversé plusieurs fois son bâtiment, qui par chance était relié au miens, en vain. Il n'apparaissait jamais, comme s'il me fuyait. Après tout, c'est peut être réellement le cas.
Un mois après la rentrée, je le croisais enfin, mais alors que j'allais le saluer, je vis quelque chose qui me fit mal. J'eus cette impression qu'une partie de moi se brisait. Pourtant, ça n'aurait pas dû être le cas.
Ft. Island, hold my hand
Never leave you, never make you cry, never make you feel so lonely
Ne jamais te quitter, ne jamais te faire pleurer, ne jamais te faire te sentir si seule
You're not alone, You'll be alright
Tu n'es pas seul, tu iras bien
Come on baby, let me hold your hand
Allez bébé, laisse moi tenir ta main
Hunted by time, it cannot be helped
Chassé par le temps, on ne peut rien y faire
Unable to reset yourself, Day and night
Incappable de rester toi-même, Jour et nuit
In the middle of loosing sight of you hopes and dreams
Dans le milieu de la perte de vue de tes espoirs et rêves
Can't see yourself, can't see the future, Fact of life
Ne pas pourvoir te voir, ne pas pouvoir voir le futur, La réalité de la vie
(I wanna tell you why I'm Mr. Right)
(Je veux te dire pourquoi je suis Mr. Right)
(I wanna show you how I can treat you right)
(Je veux te montrer comment je peux bien te traiter
I swear I'll never, ever, bring you down. Always by your side
Je jure de ne jamais, jamais, de faire tomber. Toujours à tes côtés
Never leave you. Never make you cry
Ne jamais te quitter. Ne jamais te faire pleurer
Just believe me, hold my hand
Crois-moi just, prend ma main
Stay with me. I'll never let you go (I wanna see you smile)
Reste avec moi. Je ne te laisser jamais partir (Je veux vois ton sourire)
You're not alone. You'll be alright
Tu n'es pas seul. Tu iras bien.
Just believe me, hold my hand
Crois-moi juste, prend ma main
I don't wanna lose you. Wanna give my love
Je ne veux pas te perdre. Je veux donner mon amour
I wanna see you smile (Don't wanna see you sad)
Je veux voir ton sourire (Je ne veux pas te voir triste)
Becoming so sad it can't be helped
Devenir si triste, on ne peut rien y faire
A lonesome night where your eyes are brimming over with tears
Une nuit solitaire où tes yeux sont débordant de larmes
Never leave you. Never make you cry
Ne jamais te quitter. Ne jamais te faire pleurer
Just believe me, hold my hand
Crois-moi juste, prend ma main
Stay with me. I'll never let you go (I wanna see you smile)
Reste avec moi. Je ne te laisserais jamais partir (Je veux voir ton sourire)
You're not alone. You'll be alright
Tu n'es pas seul, tu iras bien
Just believe me, hold my hand
Crois-moi juste, prend ma main
I don't wanna lose you. Wanna give my love
Je ne veux pas te perdre. Je veux donner mon amour
I wanna see you smile (Don't wanna see you sad)
Je veux voir ton sourire (Je ne veux pas te voir triste)
Never leave you, never make you cry, never make you feel so lonely
Ne jamais te quitter, ne jamais te faire pleurer, ne jamais te faire te sentir si seul
You're not alone, You'll be alright
Tu n'es pas seul, tu iras bien
Come on baby, let me hold your hand
Allez bébé, laisse-moi tenir ta main
Never leave you. Never make you cry
Ne jamais te quitter. Ne jamais te faire pleurer
Just believe me, hold my hand
Crois-moi juste, prends ma main
Stay with me. I'll never let you go (I wanna see you smile)
Reste avec moi. Je ne te laisserais jamais partir (Je veux voir ton sourire)
You're not alone. You'll be alright
Tu n'es pas seul, tu iras bien
Just believe me, hold my hand
Crois-moi juste, prends ma main
I don't wanna lose you. Wanna give my love
Je ne veux pas te perdre. Je veux donner mon amour
I wanna see you smile (Don't wanna see you sad)
Je veux voir ton sourire ( Ne pas te voir triste)
Chapitre (avant dernier)
Bap COMA
Après que tu sois partie, j'ai perdu contrôle
Chaque soir, je m'oubliais dans l'alcool
Je jure à voix haute car je pense à toi, qui est devenue si froide
Je me sens minable, je crie haut et fort ma colère
Je vois mon visage se refléter dans le miroir brisé
C'est comme les morceaux de notre amour cassé
Je me tiens debout au sommet de cette falaise cruelle
Je déchire les souvenirs avec toi – il n'y en a plus
Que puis-je faire ? (Que puis-je faire ?)
Je marche à travers un labyrinthe mais je stagne à la même place
Que puis-je dire ? (Que puis-je dire ?)
Tu t'affaiblis, je ne peux voir ton visage
Je ne peux bouger dans les ténèbres
Je ne peux rien ressentir – mes larmes coulent
Je suis piégé dans les souvenirs en ta compagnie, non
S'il te plaît, attrape ma main afin que je puisse me réveiller – ne pars pas
Pourquoi m'as-tu jeté au loin comme un déchet ?
Pourquoi ne puis-je rien faire ?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi
Pourquoi est-ce que je chasse les souvenirs de toi chaque jour ?
Désolé, je n'ai d'autre choix
Que de te regarder comme ça
Toi n'étant pas là, n'étant pas à mes côtés
C'est comme si mon cœur s'était arrêté et mourait
Je ne peux respirer, je ne veux même pas imaginer mon existence sans ta présence
Je crois que je ne pourrais pas avancer si ce n'est pas avec toi
Ça fait tellement mal que j'ai l'impression que j'en deviens fou
Ton odeur densément répartie
J'ai ce sentiment que ma poitrine va exploser
Je pleure et pleure, je me plains que ce n'est pas juste mais
Si cruellement, tu ne dis pas un mot
Que puis-je faire ? (Que puis-je faire ?)
J'essaye de piquer une crise pour me réveiller mais je suis à la même place
Que puis-je dire ? (Que puis-je dire ?)
Je t'aimais, tu étais mon tout
Je ne peux bouger des ténèbres
Je ne peux rien ressentir – mes larmes coulent
Je suis piégé dans les souvenirs en ta compagnie, non
S'il te plaît, attrape ma main afin que je puisse me réveiller – ne pars pas
Pourquoi m'as-tu jeté au loin comme un déchet ?
Pourquoi ne puis-je rien faire ?
Pourquoi, pourquoi, pourquoi
Pourquoi est-ce que je chasse les souvenirs de toi chaque jour ?
Tu respires en moi
Je suis à ta recherche, je veux te tenir
Car mon cœur prend feu
Je ne peux plus le supporter, j'ai l'impression que je vais mourir
Je ne peux partir des ténèbres
Je ne peux le ressentir – mes larmes coulent
Je suis piégé dans les souvenirs en ta compagnie, non
S'il te plaît, attrape ma main afin que je puisse me réveiller – ne pars pas
Chapitre final
J'avance en suivant le chemin tracé par les pas des autres habitants. J'avance en détruisant cette succession de pas ordonnés. J'avance sans me soucier de ce qui m'entoure, si ce n'est cette neige blanche. Autrefois immaculée, elle était maintenant sale, comme tous ceux qui la foule. Autrefois immaculée, elle perd toute se pureté d'antan sous leurs pas. Autrefois immaculée, elle se meurt sous les pas des habitants.
Elle qui reste immobile, se fait écraser sans rien dire. Elle qui reste immobile, devient le reflet de ma vie. Elle autrefois si blanche, se tente de gris et de terre. Elle autrefois si blanche, devient aussi sombre que le goudron sur lequel elle repose. Elle autrefois si blanche, si pure, n'est vouée qu'à disparaître, dans un monde où tout n'est que damnation. Dans un monde, où tout n'est que corruption. Dans un monde, où chaque infime part de blanc, se retrouve tâchée en un instant.
C'est là que j'avance, sur cette étendue autrefois blanche, à la recherche d'une réponse. Pourquoi le blanc ne peut pas survivre plus d'un instant ? Cette couleur que j'aime tant n'est-elle vouée qu'à disparaître ?
J'avance en suivant ses traces de pas effaçant la neige, autrefois blanche. Je marche jusqu'à la balustrade du pont, une fois arrivée au milieu, et je contemple ce paysage sous mes yeux. Le fleuve Han s'écoulait devant moi, créant une large étendue d'eau, rendant les rives presque invisible. C'est devant ce panorama, que je me demandais le but de mon existence. Ma vie avait pourtant si bien commencé.
J'étais heureux avec ma famille, j'avais des amis. Pourtant, j'avais maintenant l'impression d'avoir tout perdu. Mon père est mort à mes dix ans. Ma mère si aimant autrefois, semblait maintenant me détester. De tous mes amis, un seul décrochait encore à mes appels, pour me dire de ne plus l'appeler. La personne que j'aime, elle, je n'ai rien fait pour la garder.
Je suis seul. Seul devant cette étendue d'eau. Celle dans laquelle je pourrais tomber, être oublié. Parce que personne ne prendra la peine de dire que j'ai disparu. Je suis seul sur cette neige, qui semble représenter ma vie.
Je regarde le fleuve Han s'écoulant sous mes pieds. En cette nuit enneigé, il parait si calme et si paisible si calme et paisible. J'aimerais que ce soit la même chose pour mon cour. Je me sens inutile pour ce monde, je n'ai même plus le droit d'être qui je veux. Je dois rester conforme aux désirs de mes fans, à ceux de l'agence, et tout autant ceux des journalistes à la recherche de ce scoop qui ruinera des années de souffrances en poussière. Mais comment pourront-ils le trouver si la seule personne qui puisse le dévoiler ne veut plus me voir ? J'ai l'impression que mon monde s'écroule, m'emportant avec lui, et rien ne peut me sauver, si ce n'est lui.
J'ai envie de me pencher encore plus sur cette rambarde. Je sais que je risque de tomber, mais ce fleuve m'attire tellement que je n'arrive pas à résister. Je me sens pourtant basculer en arrière. Quelqu'un vient de me tirer en arrière. Quelqu'un a accepté de s'occuper de moi. Quelqu'un vient de se soucier de moi. Je tourne la tête et vois cet homme qui m'est inconnu. Qui est-il ? Que me veut-il ? Pourquoi m'a-t-il arrêté ? Laisse-moi tranquille, je ne veux pas que ce soit un inconnu qui m'en empêche !
BAP 1004 ( ANGEL)
Tu m'as quitté pour un autre endroit, toi semblable à un ange
J'ai besoin de toi
Je ne sais pas comment je vis
Après que tu m'aies quitté, j'ai l'impression de devenir fou
Chaque jour, chaque nuit
Je ne peux pas l'endormir non plus
Je suis abandonné seul
Avec seulement l'alcool, je pleure
Et j'ai besoin de toi (Je pense à toi) alors tu me manques (Tous les jours)
J'entends encore ta voix
Je t'en prie reviens (Je n'ai que toi) à mes côtés (Tu n'es pas là)
Tu es semblable à un ange
La raison pour laquelle je vis c'est toi
J'ai l'impression que je ne pourrais plus te voir
J'ai l'impression que je vais mourir
La personne capable de m'aimer c'est toi
Brille sur moi dans l'obscurité
Regarde-moi à présent
Viens à moi à présent
(Reviens à moi, comment puis je continuer à vivre ?)
Regarde-moi maintenant,
Viens à moi maintenant
(Comment puis je vivre sans toi chaque jour ?)
Je ne savais pas que tu allais réellement me quitter
Tu étais comme un ange, pourquoi étais-je si mauvais ?
Oh non maintenant tu m'ignores
Je suis un idiot qui t'a perdu
Je ressemble à un mendiant
Je ne peux rien faire sans toi
Et j'ai besoin de toi (Je pense à toi) alors tu me manques (Tous les jours)
Le moi abandonné à l'air si pitoyable
Enlace moi (Je n'ai que toi) prends moi dans tes bras (Tu n'es pas là)
Tu es comme un ange
La raison pour laquelle je vis c'est toi
J'ai l'impression que je ne pourrais plus te voir
J'ai vraiment l'impression que je vais mourir
La personne capable de m'aimer c'est toi
Brille sur moi dans l'obscurité
C'est ça, j'ai l'impression d'être devenu fou
Je m'enferme dans ma bulle tous les jours
Après ton départ j'ai été anéanti
Reviens, tu étais la seule et unique
Dépêche toi et sauve moi !
S'il te plaît arrête et reste auprès de moi
Ne t'en va pas plus loin (Ne te détache pas)
Je ne te laisserai jamais partir
Je veux te trouver
Quelque part, quelque part, quelque part, quelque part, j'irai
A cet endroit où tu es
Un jour meilleur, un jour meilleur, un jour meilleur
Toi tel un ange
La raison pour laquelle je vis c'est toi
J'ai l'impression que je ne pourrais plus te voir
J'ai vraiment l'impression que je vais mourir
La personne capable de m'aimer c'est toi
Brille sur moi dans l'obscurité
Regarde-moi à présent
Viens à moi à présent
(Reviens à moi, comment puis je continuer à vivre ?)
Regarde-moi à présent
Viens à moi à présent
(Comment puis je vivre sans toi chaque jour ?)
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