Acceptation v3
Un effleurement. Une caresse. Un baiser. La douceur. La passion. L'envie. Des sensations qui me sont si familière bien qu'étrangères. Je suis perdu dans les limbres de ma conscience. Je me noie dans mon inconscient. Chaque jour je me bats pour enfouir ces pensées néfaste. Chaque jour je me bats pour qu'elles arrêtent d'empoisonner ma vie.
Un effleurement. Une caresse. Un baiser. La douleur. La rage. Le dégout. C'est ce que m'inspire mon être. C'est ce qu'ils m'ont appris à penser de moi. Je n'ai pas le droit de ressentir tout ça. Je suis un monstre. Je suis un démon. Personne ne devrait aimer quelqu'un comme moi. Personne ne peut aimer quelqu'un comme moi. Je suis un montre. Je suis un démon. Je ne peux aimer personne sans quelle soit blessée. Je ne peux aimer personne sans la blesser.
Un effleurement. Une caresse. Un baiser. La tentation. Le péché. Le démon. J'aimerais pouvoir en profiter des années encore. J'aimerais ressentir tout ça pour toujours. Pourtant, ce n'est qu'une fraction de seconde qui m'est accordée.
***
Le temps s'écoule lentement. Les secondes sont interminables. Une minute s'écoule qu'une heure aurait pu passer. Des soupires se font entendre. Des grincements les suivent. Le bois usé laisse entrendre sa plainte sous le poids d'un corps mouvant. Un frisson prend cet être par une unique morsure. Ta tête se tourne rapidement à sa droite. Ses yeux fixent son environnement, tentant de s'y ratacher. Un nouveau soupire lui échappe. Il peine à garder les yeux ouverts. Il lutte pour ne pas sombrer trop rapidement. Il combat autant qu'il peut pour ne pas céder. La tâche est difficile. Ses cils papillonnent. Il revient de face. Il peine de plus en plus. Il ne peut lutter. Ses paupières s'abaissent.
— Monsieur Jeon. Mon cours est-il si ennuyeux pour que vous ne puissiez garder les yeux ouverts ? Votre concentration est-elle si vacillante que vous ne puissiez la concerver une heure durant ?
Un rire s'élève de la gorge de chacun de ses camarades quand le nommé baisse la tête, ses pupilles retrouvant la lumière. Il ne réagit que peu. Il ne se défend pas. Il ne contredit pas. Il ne voit aucune utilité de nier. Il ne peut qu'accepter sa sentence. Il ne peut qu'accepter la monotonie de son existence au sein de classe. Il est seul coupable de sa condition. Les autres ne font que le punir. Les autres ne font que tenter de le ramener dans le droit chemin. Il devrait seulement changer bien que cela semble impossible. Il mérite toutes les punissions qu'il reçoit.
— Peut-être est-ce la présence de votre camarade qui est trop troublante pour que je garde votre attention ?
Cet ajout pourrait sembler inutile. En fait, il n'avait jusque-là pas eu conscience de regarder dans la direction de ce nouvel élève. Peut-être est-ce son inconscient qui a agit pour lui. Son regard a pu être attiré par cette chevelure de feux. Ces yeux sombres comme la nuit. Ce visage angélique. Il ne saurait dire, peut-être la curiosité face à l'inconnue l'a envouté. Il éloigne au mieux ces sensations écoeurante qui emplissaient son coeur encore quelques mois plus tôt. Cette chaleur qui se répend en lui. Cette attirance. Cette envie. Il doit les chasser au plus vite.
— Excusez-moi monsieur. Je ne sais ce qu'il m'a pris. Je vous remercie de me l'avoir fait remarqué. Je peux aller voir madame Hwang immédiatement si vous le souhaité sinon je prends soin de la consulter à la fin de votre cours.
Il ne reçoit qu'un faible ricanement de l'adulte qui retourne à sa leçon non sans le fixer inlassablement. Il attend une nouvelle occasion de le reprendre. Les regards que lui portent ses camarades pourraient être une aide s'il n'était pas aussi habitué. Ce dégout omniprésent. Cette supériorité. Il n'est qu'un être inférieur comparé à eux. Une incarnation du mal. Il ne doit pas se plaindre. Il ne doit pas se faire remarquer. Non, il ne doit être que l'ombre de lui-même si cela lui est encore permi.
Il ose une regard vers son nouveau camarade. Celui-ci est arrivé en début de semaine. Il se souvient encore des murmures de ces camarades. Dans des classes mixtes, l'arrivée d'un être aussi radieux ne peu qu'attirer l'admiration de la plupart des filles et la jalousie de certains des garçons. Pourtant, personne n'en est arrivé à le détester. En fait, sa situation est semblable à la sienne à son arrivée. Il est apprécié de tous sans avoir à faire le moindre effort. Pourtant, ce dont Jungkook est sûr c'est que lui personne ne le haïra pour sa nature. Personne ne lui montrera le monstre qu'il est. Non, lui n'est qu'un ange perdu dans un monde trop froid.
Des yeux réprobateurs. Un coup parté sur son bureau. Il n'en faut pas plus à Jungkook pour sortir de sa rêverie. Il tourne brusquement la tête en direction de son professeur non sans avoir remarqué le regard du nouvel élève. Quel est son nom déjà ? Jungkook ne parvient pas à s'en souvenir. Il retien un soupire ne voulant paraître plus impoli qu'il ne l'est déjà. Il tente une nouvelle excuse mais ce n'est pas suffisant, il est emmené dans le bureau du proviseur.
***
Il retourne sur dans sa salle de classe surpris de découvrir le nouveau appuyé contre son bureau. Habituellement, personne n'ose toucher ses affaires de peur d'être contaminé par sa maladie, pas même son bureau. Il se demandait fut un temps si même les agents d'entretiens pensaient ainsi. Il eut la réponse le jour où son bureau fut recouvert d'insulte, sa chaise de farine et d'oeufs. Le lendemain, tout était en état. Il avait dû nettoyer tout par lui-même. Ce n'est pas interne à sa classe. Tout le monde pense ainsi à l'institut. Il n'est pas comme les autres.
S'asseyant à son bureau, il voit le nouveau être tiré en avant par ses camarades, comme s'il manquait d'être brûlé. Se retournant, il le découvre assis, sortant un cahier de son sac ainsi que des stylos.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top