| SILVER-IVY |

Je ne sais pas pourquoi il a voulu que je passe une nuit chez lui mais ce que je sais, c'est que c'était terriblement agréable, pour la première fois depuis plusieurs mois, j'ai dormi comme un bébé. J'apprécie énormément les couvertures chaudes dans lesquelles je suis enveloppée qui contraste avec l'extérieur. Lorsque j'ouvre doucement les yeux, mon premier réflexe est de regarder l'heure sur le petit réveil posé sur la table de nuit. Il indique qu'il est midi ce qui me fait sursauter, me poussant à me lever avant que le froid ne percute ma peau chaude, me faisant violemment frémir. En effet, n'ayant pas de pyjama, la veille j'ai fait le choix de dormir en sous-vêtement. J'attrape alors de nouveaux vêtements et sous-vêtements propres avant de les enfiler. Je détache mes cheveux qui ondulent bizarrement à cause de mon chignon et passe mes mains dedans pour les peigner.

Me sentant en pleine forme, je n'ai pas besoin de traîner les pieds, j'en profite pour m'activer pour aérer le lit et la chambre et quand c'est fait, je me dirige vers la cuisine. En entrant doucement, j'y trouve Sebastian de dos, tenant dans ses bras quelque chose ou plutôt quelqu'un... Son bébé. Je mords la lèvre inférieure avant de toussoter faussement.

« Hey, murmuré-je. »

Il se retourne et m'offre un sourire, je peux alors apercevoir un très jeune nourrisson dans ses bras à qui il donne le biberon. C'est un petit garçon, il porte une grenouillère bleue ainsi que de petits chaussons blancs en laine, la scène est absolument adorable. En observant un peu la scène, je remarque que le bébé partage beaucoup de traits avec son père comme son nez et ses yeux bleus mais il a beaucoup de cheveux foncés.

« C'est ton fils... Comment il s'appelle, demandai-je en souriant.

- Chase et il a un mois. Bien dormis ? »

J'acquiesce.

« Tu peux te préparer un petit-déjeuner, j'ai un peu de tout donc ne te gêne pas pour fouiller. En attendant, je vais donner le bain à Chase.

- Merci... »

C'est toujours aussi gênant d'être chez quelqu'un que je connais à peine mais je dois profiter de son hospitalité car je sais parfaitement que l'occasion ne se représentera pas. Je fouille alors dans les placards, à la recherche de quoi me faire un petit-déjeuner copieux que j'engloutis pendant que Sebastian lave son bébé. Après cela, je me dépêche de ranger et c'est à ce moment-là que le brun revient, bébé Chase toujours dans ses bras.

« Tu ne devrais pas autant l'habituer aux bras, tu vas le regretter quand il en fera des caprices, l'informé-je en terminant de débarrasser.

- Comment le sais-tu ? il fronce les sourcils.

- J'ai souvent été entourés de petits mais bref. Tu ne devais pas m'en dire plus « prochainement » ?

- Si... Bien sûr, attends un peu. Suis-moi. »

Je m'exécute, le suivant jusqu'au salon où il pose le nourrisson dans le transat au ras de sol et s'assoit sur le canapé, je l'imite, silencieuse.

« Tu dois savoir que je suis acteur et que, malheureusement, avoir un bébé était tout sauf prévu. Je ne peux pas t'en dire plus mais saches que Chase n'a pas de mère et que tu ne dois pas révéler où j'habite et avec qui pour la protection de mon enfant. Est-ce clair ?

- Oui... Mais pourquoi m'avoir aidé ?

- Tu es très jeune... Tu as quoi, vingt ans maximum ? il pose son regard sur moi.

- J'ai dix-neuf dans deux jours, le corrigeai-je.

- Le jour du réveillon de Noel... Tu es... Spéciale en plus de ton prénom.

- Je sais... soupiré-je. »

Il se tait quelques secondes avant de reprendre.

« Pourquoi et comment t'es-tu retrouvée dans la rue ?

- Par injustice.

- C'est-à-dire ?

- C'est compliqué ! »

Devoir en parler me mets réellement mal à l'aise, je ne le connais pas encore assez pour lui faire part de ce qui m'est arrivé tout comme il ne me connaît pas suffisamment pour me faire totalement confiance.

« Tu ne veux en parler ?

- Tu as deviné, répondis-je du tac au tac, plus froidement que je ne le veut. »

Je me lève, prêt à quitter le salon mais sa main s'accroche à mon poignet avec suffisamment de poigne pour me retirer mais pas non plus assez pour me faire mal.

« Où vas-tu ?

- Je m'en vais. Loin d'ici, précisé-je.

- Quoi ? Pourquoi ? s'interroge-t-il, ahuris. »

Je retiens un soupir et serre mon poing de libre, mes ongles à la limite de lacérer ma peau pâle.

« Ma place n'est pas ici, je dois y aller et c'est comme ça. Je te remercie de m'avoir accueilli mais je dois y aller.

- Non, ici tu as une chance de t'en sortir.

- Excuses-moi, ça veut dire quoi ? »

Je me retourne et me libère de sa poigne, venant croiser les bras, essayant de le toiser du regard mais c'est peine perdu, ses yeux brillent et il me semble vraiment concerné par la situation, ça en est tellement déconcertant !

« Je ne dis pas que tu ne t'en sortiras pas dehors, toute seule mais ici, avec quelqu'un pour t'aider ce sera plus rapide et mieux. Ici tu es en sécurité et tu n'as pas à te soucier des moindres choses.

- Je ne peux pas rester ici à ne rien faire, je ne peux pas autant profiter de ton hospitalité sans te rendre le moindre service ! tenté-je de lui expliquer.

- Marché conclu. »

Je le dévisage avant de comprendre ce qu'il venait de se passer.

« Attends, quoi ?

- Tu t'occuperas de mon fils quand je ne serais pas là, en échange tu pourras rester vivre ici et je te paierais. »

Je ne peux pas mentir ; tout à coup son offre m'intéresse parce que je sais parfaitement que si je veux que ma situation évolue en bien, il me faut un point de départ qui est la stabilité, ce qui correspond à avoir de l'argent mais aussi un lieu où vivre.

« J'étais sûr que tu accepterai. »

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Hello ! How are you ? x)

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A mercredi, je vous embrasse,

Caroline.