Chapitre Quatre | Silver-Ivy
| SILVER-IVY |
A la minute où j'ai accepté, Sebastian s'est empressé d'attraper son téléphone portable pour joindre sa mère. Avant de vraiment m'embaucher, il veut qu'une femme expérimentée me voit à l'œuvre et honnêtement, ça me stresse, j'ai peur qu'elle me méprise et me recale parce que je suis une « clocharde ». L'appellation est toujours aussi dur à entendre et sonne très péjorative mais après tout, c'est ce que je suis, je ne peux le nier. Pourtant, je préfère le mot « paumée. »
Sous les yeux de Sebastian, j'attrape le petit Chase de manière à ce qu'il soit confortable dans mes bras, je tiens correctement sa tête et commence à lui parler avec le genre de voix totalement idiote qu'on a lorsqu'on parle à un bébé, ce qui l'amène à sourire et me rendre heureuse parce que le sourire d'un bébé est le plus sincère de tous. Je joue doucement avec le bébé, avec précaution sans trop le bouger avant qu'il ne régurgite pas son dernier biberon.
Ce n'est qu'en début d'après-midi, une fois que j'eus fait ma toilette à mon tour, que la mère de Sebastian débarque, toquant à la porte me faisant sursauter et surtout, angoisser. Au final, j'ai besoin de ce travail de nourrice et je sais que j'en ai les capacités, ayant grandis avec des enfants de tous âge. Je salue poliment la grand-mère de Chase, celle-ci me retourne un sourire et commence à éloigner Sebastian de moi afin de pouvoir me poser des questions auxquelles j'y réponds le plus naturellement possible tout en choisissant les bons mots, je ne suis pas idiote, je sais que cela joue beaucoup.
Je me suis occupée de Chase toute l'après-midi, sous les yeux de la maman de Chase pendant l'absence de Sebastian qui devait se rendre à une interview. Le bébé dans les bras, j'attends patiemment devant le micro-onde le biberon qui chauffe, occupant le nourrisson en lui parlant mais aussi en le faisant patienter avec sa tétine dans la bouche. Quand le biberon est chauffé, je m'assure qu'il ne soit pas trop chaud avant de retirer sa tétine de la bouche pour la remplacer avec celle du biberon, la glissant lentement entre ses lèvres. La réaction est immédiate, il boit son lait goulûment en émettant de très légers bruits de satisfaction. Je suis obligé de lui faire une pause, le faisant chigner pour lui faire un premier rôt avant de le faire reprendre.
Le soir, lorsque Sebastian est de retour, je le laisse discuter avec sa mère, observant les buildings depuis la baie-vitrée du salon, son appartement avait beau être dans une résidence, ça n'empêchait pas celle-ci de ressembler à un gratte-ciel mais en plus petit. La neige continue de tomber inlassablement, donnant l'impression que cela ne s'arrêtera jamais et que le manteau blanc de l'hiver ne s'enlèverait pas. J'aime voir ce genre de spectacle dédiée par la nature. Je me retiens de poser ma main contre la vitre comme le ferait une enfant, par peur d'y laisser une trace, alors je me contente de rester planter face à la vitre avant de sortir Chase de son transat pour lui montrer. J'ai conscience que c'est un bébé et qu'il ne voit pas comme moi mais je ne peux pas m'empêcher de lui expliquer le phénomène de la nature, embrassant sa joue potelée.
J'entends la porte d'entrée se refermer, signe que la mère de Sebastian s'en est allé, sans même me dire au revoir, je ne comprends pas trop pourquoi mais j'ai la sensation que la réponse est négative. Je sais d'avance pourquoi je ne serais pas la nourrice de Chase, mon statut social ne le permet pas, j'en suis persuadée.
« Alors ? demandai-je timidement.
- Tu es prise !
- Attends... Quoi ? m'exclamé-je, étonnée.
- Oui, tu es prise, elle a trouvé que tu pourrais faire une bonne nourrice...
- Mais, elle ne m'aime pas par rapport à mes conditions de vies, soufflé-je en terminant sa phrase. »
Il rougit mais ne dit rien.
« Tu sais, tu n'es pas obligée de me prendre dans ce cas. Je ne veux pas qu'il y ait de malaise, mentis-je.
- Tu es une piètre menteuse, Silver.
- Silver ?
- Je peux t'appeler comme ça ?
- Si tu le souhaites. »
Je lui offre un sourire timide avant de reposer Chase dans son transat.
« Tu commences dès maintenant. Ton salaire sera de mille dollars sachant que tu n'auras rien à payer.
- Merci mille fois, Sebastian. »
Si je le connaissais suffisamment, j'aurais probablement sauté dans ses bras mais comme ce n'est pas le cas, je m'abstiens et lui souris chaleureusement, me disant que je ne devais pas être si malchanceuse que ça qu'il soit tombé sur moi et ait le cœur sur la main.
« Tu sais... Ta mère a commencé à me raconter, par rapport à Chase, sa venue au monde... commençai-je, dans l'espoir dans savoir plus. »
Pas que je veux tout balancer à la presse parce que je n'en vois pas l'intérêt et je ne veux surtout pas faire un coup pareil à quelqu'un qui me porte un peu d'intérêt et qui essaie me sortir de la misère... Mais, quitte à vivre avec lui je ne sais combien de temps, je souhaite savoir ce qu'il a vécu et ce qu'il vit.
« Je suppose que désormais tu veux savoir. »
J'acquiesce, plongeant mon regardant dans le sien.
« Très bien. Je suis sortis pendant deux ans avec la mère de Chase jusqu'au soir où elle m'a piégé, elle est tombée enceinte volontairement et me l'a annoncé une fois qu'elle ne pouvait plus avorter. Je n'avais donc pas tellement choix d'assumer ma paternité, ayant eu trente-quatre ans, je trouve ça logique de pouvoir assumer un enfant. Pour assurer que le secret soit gardé, que la presse ne soit pas mise au courant, nous sommes allés habiter à la campagne quand sa grossesse à commencer à se voir. Tous se passait tellement bien, bien que je n'avais pas prévu d'être père, je nageais en pleine bonheur. Quand Chase est né, ce fut l'extase bien que j'eu un peu peur avant la naissance. Je sais que c'est cliché mais j'avais peur d'être un mauvais père. Alors que j'étais partis en tournage un matin, à peine une semaine après sa naissance, laissant ma petite-amie avec Chase, quand je suis revenu le soir, il n'y avait plus aucune trace d'elle et du bébé. Elle avait pris toutes ses affaires alors j'ai d'abord pensé au kidnapping quand elle ne répondit pas à mes appels puis la concierge est venue me voir, Chase dans les bras avant de vouloir me gifler et d'appeler les services sociaux. A ce moment-là, j'ai compris qu'elle avait laissé Chase dans son berceau pendant plusieurs heures, ses pleures sans cesses ont attiré l'attention des voisins et la concierge est venu le chercher. Je n'ai jamais eu autant mal de ma vie. Je n'ai jamais été autant déçue. Sa mère est partie, sans rien me dire, les seules nouvelles que j'ai eue ce fut ces mots précis : « Nous deux c'était une erreur tous comme Chase. Vous avez gâché ma vie. » en quatre semaines, plus aucune nouvelle. »
Je suis sidérée, choquée et surtout frappée par la violence des mots qu'a employé la génitrice de Chase !
« Comment a-t-elle pu faire... ? demandé-je en regardant le nourrisson. Comment des mères peuvent faire ça ?
- C'est la même chose que les mères qui abandonnent leurs enfants à la naissance.
- Pas exactement. Une mère qui abandonne son enfant à la naissance est plus responsable qu'une dingue qui abandonne son bébé une semaine après. Celle qui laisse son bébé à la naissance abandonne tous ses droits sur son enfant dès le début mais celle qui le fait bien après n'est qu'une égoïste, craché-je.
- Silver... Tu ne sais pas tellement ce que tu dis.
- Je sais ce que je dis ! haussé-je le ton.
- Tu n'as pas eu d'enfants, rassures-moi ? »
Je secoue négativement la tête en passant mes mains dans mes cheveux.
« J'ai grandi à l'orphelinat parce que je me suis fait abandonner à la naissance, donc oui, je sais de ce quoi je parle.
- Je suis dé-
- Désolé ? Non, Sebastian ne t'excuses pas pour quelque chose dont tu n'es pas responsable, seulement mais tu n'aurais pas dû me contredire sous prétexte que je suis jeune et que je n'ai pas assez d'expériences et de recules face à certaines choses. Même si tu ne l'as pas dit, je sais que tu le penses... Je me trompe ?
- Non, c'est vrai. »
Je hausse une épaule avec un petit sourire.
« Bon, je prépare à manger ? Ça va être l'heure de passer à table, dis-je pour changer de sujet à tout prix. »
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Hola ! Comment allez-vous ?
Personnellement je suis malade depuis lundi et je ne suis pas allée en cours hier et aujourd'hui --'
Sinon que pensez-vous du chapitre ? :)
Je sais que les choses s'accélèrent mais n'oubliez pas que c'est un court roman de dix chapitres. :)
Bon, je vous dis à la semaine prochaine !
Je vous embrasse,
Caroline.
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